GLNF | Loge : Rupella - Orient de La Rochelle | Date : NC |
L’initiation,
la démarche libre d’un homme libre Souvenons-nous de ce jour
qui a fait
de nous ce que nous sommes aujourd’hui. Celui qui a dit un
jour :
« J’ai quelque chose pour toi et qui
devrait te plaire ».
Nous attendions dehors.
N’avons-nous pas eu l’envie à la fois de
partir mais surtout de rester ? Souvenons-nous à
la porte du temple,
les yeux bandés, nous étions guidés
par la main du Maître des Cérémonies. Le
Vénérable Maître, a fait
demander: Comment le profane ose-t-il être admis à
nos mystères ? Par des
intermédiaires dont nous
ignorions tout, parlant d’une voix forte, la
réponse se faisait entendre : « Parce
qu’il est libre et de
bonnes mœurs » Cet homme libre, nous
l’étions avant
et nous le sommes toujours. Nous voulions voir ce que
c’était et au début, nous
n’avons rien vu, juste le temps d’entrevoir et
encore… L’initiation est
un moment
important, certainement le moment le plus important de notre vie
maçonnique. En
effet, on ne naît pas Franc-maçon, mais on est
« fait » Franc-maçon
par l’initiation. On pourrait même ajouter que
celui qui se ferait une idée
claire de l’initiation maçonnique, se ferait une
idée juste de la
Franc-maçonnerie, de son projet fondamental et de son
essence profonde, de son
éthique. Aussi convient-il de
s’interroger,
une fois encore, sur l’initiation, sur sa
finalité, sa nature, ses modalités et
sur la signification qu’elle peut revêtir pour
l’homme de notre temps. « On
entend en général, par
initiation, un ensemble de rites et d’enseignements oraux,
qui poursuit la
modification radicale du statut social et religieux de
l’homme à
initier », a écrit Mircea Eliade. Et il
ajoute d’une manière plus
savante : « Philosophiquement,
l’initiation équivaut à une
modification ontologique du régime
existentiel » Ainsi
l’initiation, le projet
initiatique, est de provoquer une radicale et fondamentale modification
de
notre pensée et de notre être, de notre
manière de penser et de notre manière
de vivre. Il s’agit, comme le disent nos vieux rituels,
« de passer des ténèbres
à la lumière » et, par cette
lumière qui nous illumine, de changer notre
être et notre vie. En effet, la finalité de
l’initiation n’est pas seulement
« théorique », mais
pratique, disons
« éthique ». Il ne
s’agit pas seulement d’aller vers la
lumière et de se reposer dans une vaine et
stérile contemplation, mais par cette lumière de
nous entraîner à une action
plus efficace et plus juste. Souvenons-nous que le « Noùs »
(mot grec signifiant « esprit »
ou
« intelligence »)
de Platon comme le « Logos »
de Jean, ce n’est pas
seulement l’Esprit qui nous illumine, mais c’est
l’Esprit qui nous transforme
(et qui nous transforme par cette illumination). Ainsi le but essentiel de
l’initiation maçonnique est de changer
l’homme et c’est en ce sens qu’elle est
éthique, car l'éthique, c’est ce qui
veut essentiellement changer
l’homme ; et ne confondons pas ici
éthique avec moralisme et moralisation. En employant un autre
langage, nous
dirions que l’initiation veut nous faire passer de
l’homme de la nature à
l’homme de la culture, du vieil homme à
l’homme nouveau. Elle veut susciter une
nouvelle naissance et la rendre possible. Notre entrée dans
le temple, n’est –
elle pas faite de façon à nous rappeler notre
propre naissance, passant sous
une porte… Il a fallu donc mourir en
profane et
renaître en initié. La demande
d’entrée dans l’ordre
maçonnique, est le signe
d’une recherche mais surtout d’un engagement. Cette initiation ne peut
s’effectuer
que dans un lieu séparé du monde et dans un temps
autre que celui de tous les jours
; un espace et un temps séparés, secrets, non pas
dans un quelconque édifice,
mais dans un Temple, c’est-à-dire dans un espace
et un temps sacrés, sacralisés
par le Rite lui-même. Cette initiation ne saurait
également s’effectuer n’importe comment.
Elle comporte une série d’épreuves (au
« Rite Ecossais Ancien et
Accepté » les épreuves de la
terre, de
l’air, de l’eau, et du feu) subies au cours de
voyages symboliques. Qu’entendons-nous
quand nous parlons
de la démarche libre d’un homme libre ? Si nous nous en tenons aux
différentes définitions de mot
« libre », il est facile de
constater
que nous pouvons lui donner plusieurs sens ou définitions
tels que : Les
volontés
sont libres, se
dit Pour exprimer
qu'on laisse à quelqu'un
la liberté de faire ou de ne pas faire telle chose. Allez-vous-en, si cela ne vous
plaît, les volontés sont libres. L'homme a son libre arbitre,
Il est maître de choisir
entre le bien et le mal. LIBRE, se dit souvent
par opposition
à Esclave,
servile. C'est un homme de condition
libre. Être né libre. Libre de sa personne. Il se dit
également par opposition à
Captif, mais ici, nul n’est prisonnier en
Franc-maçonnerie. LIBRE,
signifie aussi
quelquefois, Qui n'éprouve aucune contrainte,
aucune gêne. Un beau mot, une belle idée, un beau
concept, une belle … illusion
également. Mais, « Libre et de bonne
mœurs …?! » La
première fois, que j’ai
entendu cette phrase, j’étais derrière
la porte du temple… Combien de fois,
depuis alors, ai-je pu entendre et réentendre cette
phrase ? Je suis
surpris, de pouvoir hésiter sur son sens
général et particulier La F.M.,
ou plus simplement la
M., est une
association d’hommes libres
dans leurs pensées comme dans leur attitude. La F.M. n’est pas
un hobby que l’on
peut exercer à temps perdu, c’est
l’engagement d’une vie,
généreux certes mais
exigeant avec soi même. La voie initiatique est
l’affaire de
tous les instants et amène le franc-maçon,
à travailler sur lui, à écrire,
lire, réfléchir et qui varie avec
l’intensité de la quête et la
qualité de la
pierre brute. C’est la une
double condition :
La première étant qu’il faut
être « né
libre » mais, également
« être de bonnes
mœurs » et là il y a de
nombreux points de vue sur
le sens à donner à cette expression,
voir, de cette exigence. Les mœurs, bonnes
ou pas … elles
évoluent. Cette association de deux termes est à
la fois simple et complexe.
Libre et de bonnes mœurs. “Et”
… la liaison des deux parts de cette phrase est
obligatoire “et” indissociable. En tout état de
cause la
compréhension, éventuelle, de cette
“maxime” est délicate, non pas tant en
fonction de ce qu'on peut y percevoir, mais par le fait que nous sommes
directement concerné nous même. J'en arrive à
penser, ça m'arrive
parfois .., que “libre et de bonnes
mœurs” pourrait dissimuler la vision
réelle
de notre moi intime, celui qu'il est si difficile de regarder
… plein de sables
mouvant et d'îlots rieurs ; cette mosaïque
où le noir justifie le blanc, où le
blanc appelle le noir, où les deux (ensemble des couleurs et
absence de
couleurs) sont inséparables …. Mais concurrent. “Les bonnes
mœurs” quant à elles
restent du domaine intangible de l'arbitraire de notre conscience qui
sait,
souvent, faire des entorses à ses propres balises,
mouvantes, de notre vie. En définitive
cette série de mots ne
doit elle pas dévoiler, en notre
intériorité, un monde où fourmillent
les
étincelles que l'on peut observer, la nuit, en levant les
yeux vers la voûte
étoilée … Libre et de bonnes
mœurs …
reste une constante incontournable vers le beau, le bien, le bon
….. , la force
de sa beauté nous amène vers la sagesse qui, si
petite soit-elle, est une
richesse de notre humanité fragile … et
accompagne ses pas, nos pas vers la
sérénité … En fait, la
première idée qui me
vient en lisant cette affirmation, c'est une déclaration de
responsabilité. La
déclaration d'existence d'un individu,
accompagnée du rappel de son
appartenance au groupe. L'affirmation de son état
d'être, indépendant de la loi
"sociale" et capable de recréer en lui-même cette
loi sociale, fruit
alors de l'exercice de sa liberté individuelle. "Libre", je peux tout ; de
"bonnes mœurs", je ne constitue pas, je ne constituerai
jamais une
quelconque menace ni pour moi-même, ni pour l'autre, ni pour
le groupe (au sens
même de l'espèce) auquel j'appartiens. Je suis
libre, je suis un, je suis un
individu avec ma peau pour seule limitation de mon pouvoir physique, et
avec
l'univers comme champ de ma pensée. De bonnes
mœurs, je suis capable de
constituer le groupe, sans m'y fondre, sans y disparaître et
pourtant en lui
apportant toute ma richesse personnelle. Celle-ci est unique comme est
unique
l'apport de chacun et, conscient de mon existence, je puis recevoir ce
don de
la richesse de l'autre et des autres. Mon progrès sera le
progrès du groupe,
comme l'est le progrès de chacun et
réciproquement. Libre et de bonnes
mœurs, est
finalement ma déclaration d'appartenance, l'affirmation de
"mon
respect", du respect de l'autre et des autres. Les "bonnes
mœurs" exprimant alors que je suis capable d'accepter la
règle
d'appartenance. "Libre et de bonnes
mœurs", tout l'être est là. Comme si
l'application d'une réflexion sur ces
termes ne pouvait que conduire à la réinvention.
Mais revenons-en à cette
déclaration d'être "né libre et de
bonnes mœurs". Deux termes, en
apparence parfaitement contradictoires. D'une part, la
liberté, c'est-à-dire
la propriété reconnue à tous les
êtres de se déplacer sans aucun interdit dans
les univers matériels, intellectuels et affectifs de leur
choix. D'autre part, les bonnes
mœurs,
c'est-à-dire la reconnaissance de la qualité
"d'être social" (où
l'être n'est pas à confondre avec
"être", le verbe de l'affirmation
de soi).ce qui fait une société d'êtres
et, ensuite, de son devenir aussi bien
proche que lointain. Reconnais-moi, reconnaissez-moi comme ton, votre
frère,
votre autre, complètement identique et pourtant totalement
différent : comme
chacun, véritablement unique et véritablement
ton, votre, semblable au point de
pouvoir se dire :"je suis une partie du Tout mais je suis le Tout
partout
où je suis." "Libre et de bonnes
mœurs", la déclaration d'existence de
l'humanité. L’on dit que le
Maçon doit être un
homme libre et de bonnes mœurs. C’est là
une condition indispensable pour
pouvoir aspirer à entrer dans l’Ordre et sans
laquelle personne n’y serait
admis. La Liberté, à son plus haut niveau, est
identique à la Suprême Identité,
à cette libération de toute sorte de
conditionnement qui est le but ultime de
nos travaux et dont la liberté individuelle n’est
que le reflet ; et les bonnes
mœurs ne font pas référence
à la moralité, toujours fluctuante, et encore
moins
au moralisme religieux ou au comportement politiquement correct, sinon
à
certaines normes que leur nature supra-humaine fait immutables. La
Franc-maçonnerie a toujours
respecté la liberté de pensée et
d’opinion. L’engagement libéral de
l’Ordre,
qui lui a si souvent valu d’être
persécuté, est le dénominateur commun
de son
histoire. Chaque frère est libre de penser ce
qu’il veut, de souscrire à un
courant politique ou s’en abstenir, d’appartenir
à une religion déterminée ou
n’être d’aucune ; cela dans les limites
imposées par le bon sens et la Justice,
conforme à l’ordre auquel doit aspirer tout vrai
maçon. Néanmoins, les anciens
us et coutumes enseignent également que les
frères maçons doivent s’abstenir,
lors de leurs réunions, de traiter des sujets profanes et
tout particulièrement
de discuter religion et politique. Car les thèmes que
l’Ordre propose de
travailler en Loge sont d’un autre plan et parce que ce genre
de discussion, se
rapportant au niveau le plus bas, conduirait
irrémédiablement à la division des
frères et fomenterait la désunion. « C’est
la démarche libre d’un homme
libre » J’ai dit. T\ O\ |
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