Obédience : NC Loge : NC 04/06/2009


Réponse


Lorsque j’ai appris que notre Frère Jacques allait nous présenter un travail intitulé « Question » je n’ai pas pu résister, pensant faire preuve d’humour, au plaisir de vous présenter un travail qui s’intitulerait  « Réponse ».
Malheureusement, le calendrier de nos travaux a fait que vous aurez la réponse avant la question.

Lorsque j’ai consulté la définition du dictionnaire, j’ai simplement lu qu’une réponse était une information donnée après une question.
J’étais bien avancé.
Moi l’élève qui voulait répondre au maître, me trouvais bien embarrassé.

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Le scientifique donne des réponses aux phénomènes qu’il observe, il échafaude des hypothèses, démontre ses théories; pour ce spécialiste chaque question doit avoir une réponse.
Le scientifique ne supporte pas les questions sans réponse.
Le religieux également donne des réponses, mais il ne doute pas, il ne démontre pas, il affirme, son discours est basé sur une croyance.
Lorsqu’on lui demande : comment dieu a-t-il pu créer le monde en six jours, pour se reposer le septième (comme si dieu éprouvait la fatigue, tiens c’est une drôle de question …) il répond : c’est le mystère de la foi.

Tiens ! Dieu,  voila un bon sujet de question-réponse.

Question : Dieu existe-t-il ?
Si quelqu’un a la réponse, qu’il la donne immédiatement dans l’intérêt de tous et de la loge en particulier.
Personne ? 
Bon mais peu importe,  car si un jour on avait la preuve que dieu existe, la vie perdrait un peu de son charme.
Que deviendrait le monde, que deviendrions nous,  si nous avions une réponse à toutes les questions ?
La seule réponse que nous avons tous avec certitude en ce bas monde, est que la vie est dangereuse, puisqu’on sait qu’elle finira mal…
Ce n’est donc pas la réponse qui importe. A bas (aux chiottes)  les réponses !

L’ignorant affirme,
Le savant doute
Le sage réfléchit

disait  Aristote.

Ne dit on pas que les imbéciles sont pétris de certitudes, et que les gens sensés sont pleins de doute ?

Une réponse n’est donc pas une finalité, c’est simplement la marque qui montre une étape du chemin parcouru, mais ce n’est pas pour autant la fin du voyage.

Notre tout jeune frère (prénom …) vient justement de faire trois voyages.
Il doit probablement se poser plein de questions, à commencer par celle que nous nous sommes tous posés à sa place, mais qu’est ce je suis venu faire ici ?
Lorsqu’on demande à l’apprenti s’il est franc-maçon, il ne répond pas par oui, il dit : « mes frères me reconnaissent comme tel ».
Il ne faut pas confondre vérité et réponse, la franc-maçonnerie n’en donne d’ailleurs aucune.
L’article 1° de notre constitution ne déclare t-il pas que si la F\M\ a pour objet la recherche de la vérité,  elle se refuse à toute affirmation dogmatique ?
Lorsque le profane reçoit la lumière, comme notre frère (prénom ) vient de la recevoir, il est introduit dans le temple par trois coups qui signifient :

Frappe on t’ouvrira,
demande tu recevras,
cherche tu trouveras.

Oui mais tu trouveras quoi …?

On ne lui a donné aucune réponse. On lui a montré des outils dont il ne connaît pas le symbolisme.

Quant il est seul avec lui-même dans le cabinet de réflexion, il est entouré de symboles dont il ignore le sens, c’est une première invite à se poser des questions, mais jamais on ne lui donnera la réponse, c’est à lui de trouver le chemin.
L’apprenti franc-maçon ne pose pas de questions, il se pose des questions,  il écoute, il observe, il cherche, il attend, et la réponse viendra.
Les questions montrent le chemin qui reste à parcourir, et aussi longtemps qu’il faudra chercher, il sera supportable.
Le plus important ce n’est donc pas la réponse à la question, mais bien le chemin qui y mène.

En conclusion, ce qui importe dans une réponse, ce n’est pas l’information qu’elle donne, mais c’est  que celui qui la donne, apporte son histoire, ses doutes, son langage, sa liberté de pensée.

Socrate disait ceci : « Les questions les plus belles sont celles qui n’ont aucune réponse, la seule bonne réponse c’est donc :  je ne sais pas.  Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien »

J’ai dit.

J\Y\ L\



Quand j'étais gosse, haut comme trois pommes,
J'parlais bien fort pour être un homme
J'disais, JE SAIS, JE SAIS, JE SAIS, JE SAIS
C'était l'début, c'était l'printemps
Mais quand j'ai eu mes 18 ans
J'ai dit, JE SAIS, ça y est, cette fois JE SAIS
Et aujourd'hui, les jours où je m'retourne
J'regarde la terre où j'ai quand même fait les 100 pas
Et je n'sais toujours pas comment elle tourne !
Vers 25 ans, j'savais tout : l'amour, les roses, la vie, les sous
Tiens oui l'amour ! J'en avais fait tout le tour !
Et heureusement, comme les copains, j'avais pas mangé tout mon pain :
Au milieu de ma vie, j'ai encore appris.
C'que j'ai appris, ça tient en trois, quatre mots :
"Le jour où quelqu'un vous aime, il fait très beau,
j'peux pas mieux dire, il fait très beau !"
C'est encore ce qui m'étonne dans la vie,
Moi qui suis à l'automne de ma vie
On oublie tant de soirs de tristesse
Mais jamais un matin de tendresse !
Toute ma jeunesse, j'ai voulu dire JE SAIS
Seulement, plus je cherchais, et puis moins j'savais
Il y a 60 coups qui ont sonné à l'horloge
Je suis encore à ma fenêtre, je regarde, et j'm'interroge ?
Maintenant JE SAIS, JE SAIS QU'ON NE SAIT JAMAIS !
La vie, l'amour, l'argent, les amis et les roses
On ne sait jamais le bruit ni la couleur des choses
C'est tout c'que j'sais ! Mais ça, j'le SAIS… !

Jean Moncorger dit Jean Gabin

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