Silence
initiatique
La
méthode analogique de la voie initiatique exprime que la loi
du silence et du secret s’impose aux Francs-Maçons
; cette obligation a été le plus souvent mal
interprétée ; car le secret maçonnique
est d’ordre symbolique et initiatique.
- Toutes les initiations ont toujours proclamé le
précepte fondamental ; c’est la leçon
d’Hermes à son fils That : « ô
mon fils, la sagesse idéale est dans le silence ».
- L’enseignement initiatique ; écrit Chevillon ;
jette ses assises dans la méditation et porte ses fruits
dans les replis les plus secrets de l’esprit
apaisé.
- La vérité n’est pas située
dans l’échange des êtres et des choses,
le silence seul peut nous permettre d’entendre la voix
subtile des essences.
- Les véritables secrets de la Franc-Maçonnerie
sont ceux que l’on ne dit pas à l’adepte
mais qu’il doit apprendre peu à peu en
épelant dans le silence.
- Ainsi, ce qui est transmis par l’initiation, ce
n’est pas le secret lui-même parce qu’il
est incommunicable, mais l’influence spirituelle qui le
véhicule.
- Le silence a pour objet d’apprendre à
l’apprenti à redécouvrir ce qui
l’entoure, et comme l’a dit Goethe « emplis
ton cœur de l’invisible si grand qu’il
soit, et quand il débordera de
félicité, dis alors les mots que tu voudras,
bonheur, cœur, amour, dieu, je n’ai pas de nom
à te proposer, le sentiment est tout, le monde
n’est que bruit et fumée qui voilent la splendeur
des cieux ».
- Le silence a aussi pour objet de faire comprendre au jeune
maçon, la nécessité de tuer le vieil
homme, ce profane, de se débarrasser des
préjugés dont il est prisonnier, des passions,
des turpitudes, de faire table rase des habitudes acquises, de faire
passer au second plan certains intérêts.
- Le silence, c’est aussi l’image même du
travail intellectuel auquel se livre l’apprenti, il doit
dégrossir la pierre, sa pierre brute, il doit reprendre ses
connaissances une à une et les reconstituer par son propre
raisonnement, par sa propre logique.
- Il ne lui est plus permis d’adapter, sans
vérification personnelle, les enseignements livresques et
définitifs qu’il a reçu et que
d’autres preuves de vérité que
l’affirmation unilatérale de celui qui les a
formulés.
- Ce travail est pénible, malhabile, coupé
d’arrêts brusques, abandonné parfois
avec découragement, mais sous l’influence de la
Loge, repri avec un nouvel effort pour peu que l’apprenti
n’ai pas présumé de ses forces, de ses
Facultés ou ne soit pas foncièrement
réfractaire à l’esprit philosophique.
- Le silence permet la féconde coordination des
pensées, permet la réflexion, met de la
clarté dans les esprits, refrène les
velléités de polémique, calme les
passions et incite à la tolérance.
J\ D\
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