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Le
Manuscrit des Archives d'Edimbourg - 1696
Traduit et commenté par Edmond MAZET INTRODUCTION Le document dont nous
donnons ici la traduction a été
découvert aux Archives d'Edimbourg en 1930, par
Charles T. Mclnnes. Il a été publié
sous forme photographique dans A.Q.C., vol.
43 (1930) par J. Mason Allan, et plusieurs fois imprimé, la
dernière édition
imprimée étant dans Knoop, Jones et Hamer, Early
Masonic Catechisms, 2e
édition, Londres, 1975. Il a souvent
été utilisé par des auteurs
maçonniques de
langue française, mais sans qu'aucune traduction
française en ait été
publiée. On ignore par qui et dans
quelles circonstances il a été
rédigé. Mais il porte la suscription suivante:
«Quelques questions à propos du mot du
Maçon (Some Questions Anent the mason
word) 1696.» Il date donc de la période de
transition de la Maçonnerie
opérative à la Maçonnerie
spéculative. Naturellement, il est loin d'être le
plus ancien texte maçonnique écossais connu;
rappelons en particulier, avant
lui, les Statuts Schaw de 1598 et de 1599, et plusieurs registres de
Loges,
comme ceux d'Aitcheson Haven (1598), d'Édimbourg (1599), de
Kilwinning (1642) ;
d'autre part, à partir de 1660 environ, des Loges
d'Écosse ont eu en leur possession
des textes de la famille des Old Charges, d'origine anglaise. Mais, si
l'on
accepte les formules de serment contenues dans quelques manuscrits des
Old
Charges, le manuscrit des Archives d'Edimbourg est à l'heure
actuelle, en
Ecosse et dans le monde, le plus ancien document connu de
caractère rituel.
C'est ce qui fait son intérêt exceptionnel. Il est à rapprocher,
à cet
égard, de deux autres textes également
publiés dans Knoop, Jones et Hamer : le
manuscrit Chetwode Crawley, daté d'environ 1700, donc
à peu près contemporain
du manuscrit des Archives d'Édimbourg, et un texte un peu
plus tardif, le
manuscrit Kevan (vers 1714-1720). Ces trois textes sont très
voisins les uns
des autres et, tout en présentant des variantes notables,
dérivent certainement
d'une source commune. Sans nous livrer à une comparaison
systématique des trois
textes, nous avons indiqué en notes quelques-unes de ces
variantes, qu'il nous
a paru intéressant de relever. Si l'on ne peut préciser
exactement l'origine de notre manuscrit, on peut du moins
dégrossir le
problème. Tout d'abord, il a certainement
été copié sur un manuscrit
antérieur
(cf. note 9), aujourd'hui perdu. La réponse à la
question 8 («Quel est le nom
de votre Loge ? Kilwinning»)
met vaguement
cette source en rapport avec la Loge de ce nom, ou du moins avec les
Loges du
Sud-Ouest de l'Écosse, sur lesquelles la Loge de Kilwinning
exerçait une
juridiction plus ou moins bien définie par les Statuts Schaw
de 1599, mais il
est difficile de préciser davantage ce rapport. En fait, il
apparaît clairement
à la lecture du texte que celui-ci et sa source n'ont pas
été rédigés par des
Maçons, mais bien plutôt par des profanes qui
avaient réussi (tout au moins l'auteur
du manuscrit primitif) à percer le secret des travaux
maçonniques. On peut d'ailleurs se
demander à ce propos, jusqu'à quel point notre
manuscrit et les deux textes
apparentés reflètent fidèlement les
travaux des loges du XVIIe siècle. Il est
certain que, dans le détail, ils nous transmettent certains
termes sous une
forme corrompue (cf. notes 2 et 8) ; d'ailleurs, à ce
niveau, il existait sans
doute dès le XVIIe siècle des variations locales
dans la pratique des Loges
(cf. note 6). Cependant, la comparaison avec les Statuts Schaw, avec
les Old
Charges, et avec les registres de Loges d'Écosse du XVIIe
siècle, ainsi que
l'existence, attestée en Ecosse à partir de 1637,
du «mot du Maçon», permettent
d'être raisonnablement assuré que, dans
l'ensemble, les textes nous donnent une
image fidèle de la réalité. Le manuscrit des Archives
d'Édimbourg se compose de deux parties (qui se retrouvent,
quoique dans l'ordre
inverse, dans le Chetwode Crawley et dans le Kevan). La première est une suite
de questions et de réponses convenues qui permettaient aux
maçons de se
reconnaître. Ces
«catéchismes», selon le terme de Knoop,
Jones et Hamer, sont à
l'origine de nos instructions actuelles par demandes et
réponses. Il y a de
ceux-là à celles-ci une tradition continue que
l'on peut suivre tout au long du
XVIIIe siècle en Grande-Bretagne comme sur le continent: ces
catéchismes ou
instructions se sont développés et enrichis ; non
sans glissements ou même
oblitération de sens sur certains points, ils se sont
diversifiés aussi selon
les lieux et les rites, mais la filiation est incontestable. La seconde partie se
présente comme un rituel sommaire de réception.
On a un système en deux grades.
Le premier grade est celui d'apprenti entré
(«entered apprentice» : ce terme,
qui reparaît dans les Constitutions d'Anderson, est toujours
en usage dans la
Maçonnerie de langue anglaise) ; la
cérémonie de réception s'appelle
l'entrée»
(entrie). Cela est conforme aux Statuts Schaw qui, un siècle
plus tôt,
distinguaient déjà nettement deux stades dans
l'apprentissage: tout d'abord l'apprenti
était «reçu» (ce terme
n'impliquant ici aucune cérémonie rituelle) par
un
maître qui le prenait à son service, le faisait
enregistrer sur le livre de sa
Loge, et commençait de lui enseigner le métier;
quand l'apprenti était
suffisamment instruit, il était
«entré», et acquérait un
minimum d'initiative
professionnelle, sans cesser d'être un apprenti. Le second et dernier grade
est indifféremment appelé «compagnon du
métier» (fellow craft), ou
«maître
maçon», ou seulement
«maître» ou
«maçon», et une fois «parfait
maçon», tous ces
termes étant équivalents. Cela encore est
conforme aux Statuts Schaw, où
l'expression master or fellow of craft» revient plusieurs
fois. A chacun de ces grades
correspond une cérémonie. Ces
cérémonies, très simples, comportent
seulement le
serment et la communication des secrets, c'est-à-dire ce qui
formera toujours
le noyau des cérémonies maçonniques
plus élaborées, qui se développeront
par la
suite. Cependant, dans leur simplicité, elles
s'accompagnaient de quelques
formes tombées ensuite en désuétude,
qui ne manquent pas d'intérêt, comme les
«
paroles de l'entrée », et l'usage
émouvant et significatif de faire circuler le
mot du plus jeune maçon jusqu'au maître de la Loge
avant de le communiquer. Parmi les secrets, le «mot
du
maçon» était apparemment
considéré comme le plus important puisque la
partie
rituelle du texte est intitulée «la
manière de donner le mot du maçon» (the
forme of giveing the mason word). Comme nous l'avons
déjà dit, I'existence du
mot du maçon est attestée à partir de
1637 par diverses allusions qui y sont
faites dans des sources profanes : il était l'objet parmi
les gens simples, de
craintes superstitieuses. Il ressort de notre texte que chaque grade
avait son
mot, et que ces mots étaient ceux qui sont encore en usage
dans les deux
premiers grades (cf. aussi note 11). Nous n'avons pu donner,
dans cette introduction et dans les notes, qu'un bref aperçu
de ce que le
manuscrit des Archives d'Édimbourg et les textes de la
même famille apportent à
notre connaissance de la tradition maçonnique. Le lecteur
trouvera sans doute
par lui même encore bien des remarques
intéressantes à faire et bien des
questions à se poser. Le manuscrit d'Edimbourg (1696) Traduit et commenté par Edmond MAZET Quelques questions que les maçons ont coutume de poser à ceux qui ont le mot, avant de les reconnaître. Question 1 : Etes-vous maçon ?Réponse : Oui. Q. 2 : Comment le connaîtrai-je ? R. : Vous le connaîtrez en temps et lieu convenables. Remarques : la dernière réponse ne doit être faite qu'en présence de gens qui ne sont pas maçons. Mais en l'absence de telles gens vous devriez répondre : par signes, conventions (1) et autres points de mon entrée. Q. 3 : Quel est le premier point ?R. : Dites-moi le premier point, je vous dirai le second. Le premier est de celer (2) et cacher ; le second : «sous une peine qui ne saurait être moindre» (3), qui consiste alors à vous c....r la g...e, car vous devez faire ce signe quand vous dites cela. Q. 4 : Où avez-vous été entré ? R. : A l'honorable Loge. Q. 5 : Qu'est-ce qui fait une Loge véritable et parfaite ? R. : Sept maîtres, cinq apprentis entrés, à un jour de marche d'un bourg, là où on n'entend ni un chien aboyer, ni un coq chanter (4). Q. 6 : Ne peut-on pas former à moins une Loge véritable et parfaite ? R. : Oui, cinq maçons et trois apprentis entrés, & c. Q. 7 : Et à moins [encore] ? R. : Plus on est, plus on rit, moins on est, meilleure est la chère. Q. 8 : Quel est le nom de votre Loge ? R. : Kilwinning. Q. 9 : Comment se tient votre Loge ? R. : Est et Ouest, comme le temple de Jérusalem. Q. 10 : Où se tint la première Loge ? R. : Dans le porche du temple de Salomon. Q. 11 : Y a-t-il des lumières dans votre Loge ? R. : Oui, trois (5) : le nord-est, le sud-ouest, et le passage de l'est (6). La première désigne le maître maçon, la seconde le surveillant, la troisième le compagnon poseur (7). Q. 12 : Y a-t-il des bijoux dans votre Loge ? R. : Oui, trois : [un] parpaing, un pavé d'équerre et un large ovale (8). Q. 13 : Où trouverai-je la clé de votre Loge ? R. : A trois pieds et demi de la porte de la Loge, sous un parpaing et une motte verte. Mais sous le repli de mon foie, là où gisent tous les secrets de mon coeur (9). Q. 14 : Qu'est la clé de votre Loge ? R. : Une langue bien pendue. Q. 15 : Où se trouve la clé ? R. : Dans la boîte d'os. Après que les maçons vous ont examinés par toutes ces questions ou par quelques-unes d'entre elles, et que vous y avez répondu avec exactitude et fait les signes, ils vous reconnaîtront, non pas cependant pour un maître maçon ou compagnon du métier, mais seulement pour un apprenti, c'est pourquoi ils vous diront : je vois que vous avez été dans la cuisine, mais je ne sais pas si vous avez été dans la salle. R. : J'ai été dans la salle aussi bien que dans la cuisine.Q. 1 : Etes-vous compagnon du métier ? R. : Oui. Q. 2 : Combien y a-t-il de points du compagnonnage ? R. : Cinq, à savoir : pied à pied, genou à genou, coeur à coeur, main à main et oreille à oreille. Faites alors le signe du compagnonnage (10), et serrez la main [de votre interrogateur], et vous serez reconnu pour un véritable maçon. Les mots sont dans le premier livre des Rois, ch. 7, v. 2l et dans le deuxième livre des Chroniques, ch. 3, dernier verset (11). La manière de donner le mot du maçon. Tout d'abord vous devez faire agenouiller la personne qui va recevoir le mot, et après force cérémonies destinées à l'effrayer, vous lui faites prendre la Bible et, plaçant sa main droite dessus, vous devez l'exhorter au secret, en le menaçant de ce que, s'il vient à violer son serment, le soleil dans le firmament et toute la compagnie témoigneront contre lui, ce qui sera cause de sa damnation, et qu'aussi bien les maçons ne manqueront pas de le tuer. Puis, après qu'il a promis le secret, ils lui font prêter serment comme suit : Par Dieu lui-même et vous aurez à répondre à Dieu quand vous vous tiendrez nu devant lui au jour suprême, vous ne révélerez aucune partie de ce que vous allez entendre ou voir à présent, ni oralement, ni par écrit ; vous ne le mettrez jamais par écrit, ni ne le tracerez avec la pointe d'une épée, ni avec aucun autre instrument, sur la neige ou le sable, et vous n'en parlerez pas, si ce n'est avec un maçon entré ; ainsi que Dieu vous soit en aide. Après qu'il a prêté le serment, on l'emmène hors de la compagnie, avec le plus jeune maçon, et quand il est suffisamment effrayé par mille postures et grimaces ridicules. il doit apprendre dudit maçon la manière de se tenir à l'ordre, ce qui est le signe, et les postures et paroles de .son entrée, qui sont comme suit : Quand il rentre dans la compagnie, il doit d'abord faire un salut ridicule, puis le signe, et dire : Dieu bénisse l'honorable compagnie. Puis, retirant son chapeau d'une manière très extravagante qui ne doit être exécutée que dans ces circonstances (comme le reste des signes), il dit les paroles de son entrée, qui sont comme suit : Me voici, moi le plus jeune et le dernier apprenti entré, qui viens de jurer par Dieu et saint Jean (12), par l'équerre, le compas et la jauge commune (13), d'être au service de mon maître à l'honorable loge, du lundi matin au samedi soir, et d'en garder les clés, sous une peine qui ne saurait être moindre que d'avoir la langue coupée sous le menton, et d'être enterré sous la limite des hautes marées, où nul ne saura [qu'est ma tombe]. Alors, il fait à nouveau le signe, en retirant la m..n sous le m....n devant la g...e, ce qui signifie qu'on l. l.. c...a au cas qu'il manque à sa parole. Ensuite, tous les maçons présents se murmurent l'un à l'autre le mot, en commençant par le plus jeune, jusqu'à ce qu'il arrive au maître maçon, qui donne le mot à l'apprenti entré. Maintenant, il faut remarquer que tous les signes et mots dont on a parlé jusqu'ici appartiennent à l'apprenti entré. Mais pour être un maître maçon ou compagnon du métier il y a plus à faire, et c'est ce qui suit. Tout d'abord, tous les apprentis doivent être conduits hors de la compagnie, et il ne doit rester que des maîtres. Alors, on fait de nouveau agenouiller celui qui doit être reçu membre du compagnonnage, et il prête le serment qui lui est présenté de nouveau. Ensuite, il doit sortir de la compagnie avec le plus jeune maçon pour apprendre les postures et signes du compagnonnage, puis, en rentrant, il fait le signe des maîtres et dit les mêmes paroles d'entrée que l'apprenti, en omettant seulement la jauge commune. Alors, les maçons se murmurent l'un à l'autre le mot en commençant par le plus jeune comme précédemment, après quoi le nouveau maçon (14) doit avancer et prendre la posture dans laquelle il doit recevoir le mot, et il murmure au plus ancien maçon : les dignes maîtres et l'honorable compagnie vous saluent bien, vous saluent bien, vous saluent bien. Alors le maître lui donne le mot et lui serre la main à la manière des maçons, et c'est tout ce qu'il y a à faire pour faire de lui un parfait maçon. NOTES Knoop, Jones et Hamer, Early Masonic Catechisms, 2e édition, Londres, 1975. Il est à rapprocher, à cet égard, de deux autres textes également publiés dans Knoop, Jones et Hamer : le manuscrit Chetwode Crawley, daté d'environ 1700, donc à peu près contemporain du manuscrit des Archives d'Édimbourg, et un texte un peu plus tardif, le manuscrit Kevan (vers 1714-1720). Ces trois textes sont très voisins les uns des autres et, tout en présentant des variantes notables, dérivent certainement d'une source commune. Le manuscrit des Archives d'Édimbourg se compose de deux parties (qui se retrouvent, quoique dans l'ordre inverse, dans le Chetwode Crawley et dans le Kevan). 1. Le mot «token» a pris par la suite dans le langage maçonnique le sens précis d'attouchement ou poignée de main. Dans la fameuse divulgation de Pritchard : Masonry Dissected (1730), on lit : «Que sont les tokens ? Certaines poignées de main régulières et fraternelles» . Dans notre texte, non plus que dans le Chetwode Crawley et dans le Kevan, il n'est question d'aucune poignée de main pour l'apprenti, alors qu'il en existe indubitablement une pour le compagnon. Le mot «token» désigne probablement ici l'ensemble des postures et gestes convenus qui accompagnent le signe et le mot. 2. Nous traduisons ainsi le mot «heill» (orthographié dans d'autres textes «hail», «heal» ou «hele»), mot archaïque ayant le même sens que le verbe usuel «conceal» qui le suit. 3. Cette formule provient des paroles de l'entrée, que l'on trouvera dans la deuxième partie du texte. 4. Les statuts de 1670 de la loge d'Aberdeen prescrivent que les tenues aient lieu «au milieu des champs», et que les réceptions d'apprentis se fassent «dans l'ancienne loge des champs» sur une paroisse rurale des environs (A.l. Miller, Notes on the early history and records of the Lodge Aberdeen 1 ter ; cité par A.C.F. Jackson, AQC, vol. 91, p. 17). 5. Ces trois lumières sont certainement les trois chandeliers que l'on retrouve (dans des dispositions différentes suivant les rites) dans les loges spéculatives. Prichard (1730) précise : «N.B. Ces lumières sont trois grandes chandelles placées sur de hauts chandeliers». 6. L'interprétation de l'expression «passage de l'est» (eastern passage) peut prêter à discussion ; la plus naturelle relativement au contexte nous parait être : plein est. Les documents iconographiques (gravures et reproductions de tableaux de loge) relatifs à la Maçonnerie spéculative avant 1750, montrent le plus souvent une disposition qui paraît dériver de celle indiquée dans notre texte ; la lumière du «passage de l'est » est seulement venue au sud-est, formant avec les deux autres un rectangle dont, seul, le sommet nord-ouest reste vide. Cette disposition se conserve de nos jours dans le Rite Français. Mais il est probable que dès le XVIIe siècle, la disposition des trois chandeliers variait suivant les loges. Le manuscrit Dumfries n° 4, qui date d'environ 1710, mais dont le contenu remonte presque certainement plus haut, nous dit que les trois lumières se trouvent à l'est, à l'ouest, et « au milieu» (c'est sans doute de là que dérive la disposition que l'on observe dans la Maçonnerie anglo-saxonne actuelle). 7. Le «maître maçon» dont il est question ici est évidemment le maître qui préside la loge. Au lieu de «compagnon poseur» (setter craft) le Chetwode Crawley et le Kevan ont ici simplement «compagnon du métier» (fellow craft). Les maçons opératifs se divisaient en «hewers» (tailleurs de pierre) et «setters» (qui posaient les pierres pour monter les murs). La signification de ces trois lumières a évolué. A partir de Pritchard 1730, elle s'est fixée en «le Soleil, la Lune et le Maître maçon», ou «le Soleil, la Lune et le maître de la Loge». Ces trois lumières ne sont évidemment point à confondre avec les trois grandes lumières symboliques : le volume de la Loi Sacrée, I'équerre et le compas. La Maçonnerie anglaise les en distingue en les appelant «lumières mineures» (lesser lights) . 8. Le parpaing (dans le texte : «perpend esler», corruption de «perpend ashlar») est certainement à l'origine de la pierre brute de la Maçonnerie spéculative, ce qui est un glissement de sens considérable ; le pavé d'équerre (square pavement) est à l'origine du pavé mosaïque. Quant au «large ovale» (broad ovall), c'est probablement la corruption de «broked mall» (marteau bretté), que l'on lit dans le Chetwode Crawley au même endroit ; ce marteau bretté serait alors à l'origine de l'instrument semblable à une hache qui figure sur les tableaux de loge français du XVIIIe siècle, à côté de la pierre cubique à pointe ; ce pourrait être aussi, selon KJH la corruption de broached urnall» mot qui désignerait la pierre cubique à pointe elle-même . 9. Le manuscrit des Archives d'Edimbourg a ici contracté deux questions de sa source, qui sont restées distinctes dans le Chetwode Crawley et dans le Kevan. «Où trouverai-je la clé de votre loge ? A trois pieds et demi de la porte de la loge sous un parpaing et une motte verte. Qu'entendez-vous par un parpaing et une motte verte ? J'entends non seulement sous un parpaing et une motte verte mais sous le repli de mon foie, là où gisent tous les secrets de mon coeur». 10. Le Chetwode Crawley et le Kevan ont ici : «Ce sont là les signes du compagnonnage». 11. Le Chetwode Crawley et le Kevan donnent les mots en toutes lettres. 12. On peut voir là une indication de ce que le serment était prêté sur l'Évangile de Saint Jean, comme l'usage en est nettement attesté par la suite dans la Maçonnerie française. 13. Gabarit fixant la dimension des pierres à tailler. 14. Le texte a ici : le plus jeune maçon (the youngest mason), mais c'est évidemment du récipiendaire qu'il s'agit. |
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