Les outils de l’apprenti

Mon but en m’affiliant à l’Ordre Maçonnique du Memphis Misraïm est d’élever mon niveau de spiritualité et de perfectionner mon être au sein d’une communauté d’esprits libres où règnent la tolérance et la fraternité. Avec mon initiation, j’ai alors entamé mon cheminement à la quête de la connaissance, du savoir spirituel qui me permettra d’atteindre ce but. Dans ce cadre, la première planche qu’il m’est demandé de buriner porte sur « Les outils de l’apprenti ».

Lors de mon initiation, le frère Expert me confia le Ciseau et le Maillet et m’invita à commencer mon premier travail d’apprenti, c'est-à-dire tailler la Pierre brute à laquelle je suis assimilée. J’ai effectué ce travail en frappant trois coups sur la pierre brute. Ce geste fut la fin de ma vie antérieure, et le début d’une nouvelle vie, pleine d’espérance, mais surtout d’inconnus. J’ai alors découvert les outils de l’apprenti que sont le Maillet et le Ciseau.

« Ici, tout est symbole », ai-je entendu à mon entrée ce 25 juillet 2010 E\ V\, jour de mon initiation. Je vais dans la suite de ce document traiter du symbolisme de ces outils de l’apprenti et des enseignements que j’en tire à mon grade.

La planche sera présentée selon le plan ci-après :

Définitions des mots maillet et ciseau ;
Symbolisme et utilisation de ces outils par l’apprenti maçon ;
Conclusions et enseignements.

1 - Définitions

Plusieurs mots apparaissent importants pour le traitement de ce thème relatif aux outils de l’apprenti dans la maçonnerie.

L’apprenti : le dictionnaire Larousse défini l’apprenti-e comme celui ou celle qui apprend un métier. De cette première assertion, je retiens que l’apprenti-e est celui ou celle qui est à la quête du savoir, ici un savoir professionnel, utile pour gagner son pain dans le futur. Dans sa profession, il se servira d’instruments de travail, désignés par le mot outil.

Le maillet (du latin malleus) est défini comme un marteau, un outil ou un instrument fait d’une masse en bois emmanchée en son milieu et qui sert à frapper, à enfoncer.

Le mot ciseau vient du latin cisellus, ou coesellus ou encore coedere, qui signifie couper. Le Ciseau est un outil d’acier, tranchant à l’une de ses extrémités et servant à travailler le bois, le fer, la pierre.

2 - Symbolisme et utilisation de ces outils par l’apprenti maçon

Le maillet et le ciseau sont des outils emblématiques du M\ grâce auxquels l’apprenti doit s’efforcer de dégrossir sa pierre et la dépouiller de ses aspérités.

Que représente la pierre brute pour l’apprenti ?

Elle est le symbole de l’apprenti et ses aspérités, mais aussi du travail qu’il doit faire sur lui-même pour parvenir à la Vraie Lumière. Au sens maçonnique, on considère que par l’initiation, l’individu renaît. Il devient un nouvel homme qui devra se façonner pour tendre vers la perfection. Aussi, est-il est assimilé à une Pierre Brute qu’il doit tailler, polir, embellir, rendre parfaite pour atteindre son but. L’apprenti doit s’efforcer de connaître ses défauts. C’est ce à quoi nous invite la citation inscrite sur le mur du Cabinet de réflexion « connais-toi, toi-même ! ». Il doit aussi faire des efforts pour surmonter ses défauts afin d’embellir son être au fur et à mesure.

Quel est l’utilité du maillet et du ciseau pour l’apprenti maçon ?

Ce sont les compagnons de route privilégiés de l’apprenti, ceux desquels seuls le bien, le mieux et le meilleur peuvent émaner.

Le maillet est sculpté dans le bois, une matière non agressive, et participe au dégrossissage de la pierre brute qu’est le Maçon et par là même, à la construction progressive de la perfection à laquelle il aspire. Le maillet est donc associé à la volonté agissante. Il nous permet de développer un esprit de discernement, de contrôler nos émotions et de persévérer dans la quête du savoir, ce savoir juste qui nous conduira vers la perfection.

Acquérir ces vertus est le premier engagement d'un Apprenti maç\. Mais comment avoir le discernement ? Comment affiner l’analyse et développer la précision de jugement ? L’apprenti a alors besoin d’un second outil : le ciseau.

Le maillet associé au ciseau permettent à l’apprenti de dégrossir sa pierre en ôtant les imperfections, les parties saillantes, ce qui revient symboliquement à affiner son caractère, à enlever le plus gros de ses particularités inhibitrices et insatisfaisantes. Ces outils sont l’application d’une décision après une bonne réflexion, donc l’action dans un sens positif. C’est alors la force qui tranche. Ils symbolisent la faculté de juger et d’apprécier avec justesse.

Où sont donc le maillet et le ciseau ?

Ils se trouvent en moi.

Devenu initiée, l’app\ que je suis doit faire une introspection pour connaître mes bons et mes mauvais caractères. Cette tâche apparemment simple, nécessite une remise en cause de mes préjugés personnels et des certitudes de profane que j’étais. Elle appelle une volonté et une détermination indispensables pour affiner mon action d’amélioration intellectuelle et spirituelle, d’élimination de mes métaux, de ce travail global et en profondeur sur moi-même. Elle n’est pas simple, car il faut accomplir des devoirs, rechercher le savoir et l’utiliser pour embellir son être.

C’est un travail qui se fera dans la durée. Je dois travailler durant ma vie de maç\ pour me façonner, aussi bien sur le plan intellectuel, moral que social.

Pour tailler la pierre, le ciseau ou le maillet sont complémentaires. Le maillet est avant tout l’outil de décision sans lequel l’apprenti ne commencera jamais à travailler son être. Il symbolise le raisonnement, l’intelligence, le discernement. Il est un élément actif qui actionne le ciseau, élément passif en vue de l’accomplissement de la volonté positive.

Ces deux outils assemblés peuvent être assimilés au principe de la dualité qui se retrouve dans toutes les créatures du Grand Architecte de l’Univers ; par exemple : le jour et la nuit ; le bien et le mal ; le male et la femelle, le bon et le mauvais, la lumière et les ténèbres… De ce principe de dualité découle la synthèse qui est le résultat de la combinaison des deux outils : la perfection, d’où l’équation :

Ciseau + Maillet → Perfection.

4 - Conclusion et enseignements

Les principaux enseignements que je tire de ce travail sont que le but premier de la F\ M\ est la recherche constante de la perfection. La F\ M\ est une école permanente où le F\ M\ apprend et travaille à construire sa propre œuvre. Mon adhésion à cet ordre me permet de commencer mon cheminement vers la perfection. Utiliser le maillet et le ciseau pour dégrossir ma pierre est un acte que j’aborde avec beaucoup de volonté et de sérénité. Dégrossir ma pierre brute et la dépouiller de ses aspérités rime à interroger mon moi pour y déceler les imperfections, et m’engager à travailler pour les corriger. C’est aussi travailler à développer mes qualités intrinsèques qui me permettent d’analyser les facteurs de la vie dans le fond, d’accorder une importance moindre à l’apparence afin de développer la compréhension, la fraternité, l’amour. Le chemin reste encore long. Face à cette immense tâche, je ne me séparerai jamais du maillet ni du ciseau quelque soit mon grade, afin de continuer à travailler cette pierre brute que je suis en vue de son embellissement progressif.

Le thème étant vaste, je ne saurais dire que j’ai pu aborder tous ses aspects. Vos contributions mes F\ F\ et S\ S\ sont les bienvenues afin d’enrichir mon œuvre.

J’ai dit V\ M\ Surv\

Y\ O\ D\

Bibliographie

1 - Instructions au Grade d’Apprenti, Quatrième édition - Mai 2009.
2 - Le lexique Maçonnique, téléchargé sur Internet.
3 - R. AMBELAIN : Symbolique maçonnique des outils, extraits lus sur Internet.
4 - Jules BOUCHER, « la symbolique maçonnique », extraits lus sur Internet.