Obéience : NC
Loge : Les 7 frères Date : NC

  
Le chantier
Conte imaginaire

 
Comme de nombreux Contes, celui-ci, commence par il était une fois un jeune homme.
Ce conte se déroule dans une époque où le temps n’existe pas. Cela pourrait ce passer aujourd’hui peut-être ?
 
Souvent les Contes Imaginaire comportent comme héros : un Prince, une Princesse, des Fées Gentilles ou Méchantes.
 
Ici c’est l’histoire d’un jeune homme que je vais vous conter. Un jeune homme qui aurait pu être n’importe lequel d’entre nous et que j’ai nommer  « René ».
 
« Pourquoi « René » vous demandez-vous ? »
« Simplement de nombreux Renés, sont pour moi des modèles, des références personnelles comme mon Père ou mon Parrain pour n’en citer que deux, aussi quand j’ai du trouver un Prénom pour l’Héros de mon conte, naturellement René est venu à mon esprit ». 
 
René donc, avait pour Père un Maçon. Un Père qui l’avais emmené avec lui sur tous les chantiers de la région.
Dés son plus jeune age il lui avait appris le métier, c'est-à-dire toutes ses propre connaissances, son savoir et ses astuces sur la maçonnerie, qu’il avait lui-même appris de son père, il y avait fort longtemps.
 
Le Père de René, un jour appela son fils et lui dit que pour parfaire ses connaissances dans le métier il devait maintenant quitter la maison.
 
«  René ! Je t’ai donné et tu as appris tout mon savoir faire. »
«  Il est temps pour toi !  Vas de par les chemins, les villes et les villages, sur les chantiers, regardes et apprends. »
« Mon fils ! Un jour tu me reviendras encore plus fort et plus riche, de connaissances envers notre métier  et de toi même. »
 
«  Aujourd’hui René il est l’heure, tu as atteint l’age de prendre ton propre chemin et de découvrir d’autres horizons, prépare ton sac, ta caisse à outils et demain à l’aube je t’indiquerais par où tu devras faire ton premier pas et je te confis les mots qui te feront accepter dans les chantiers gardes les bien en mémoire ils te serviront un jour :
« Tu es un enfant de Maître Jacques, un Compagnon du Devoir » ».
 
Alors René regarda son père avec étonnement, cet homme de stature imposante, à la peau épaissie et tannée par le soleil du chantier, avec des muscles endurcis par une vie de travail, dont la allure évoquait la méfiance, et son savoir, le respect de tous les ouvriers, cet homme dur comme le granit, que rien ne semblait atteindre, stable comme les pyramides d’Égypte avait en ce matin printanier les yeux pour la première fois, humides.
 
Ce matin le père de René, était attentif et protecteur, un peu inquiet et si sa voix était comme d’habitude toujours ferme et claire, c’est d’une main tremblante aujourd’hui qu’il montrait à son fils ce chemin vers l’Orient, chemin qu’il devait prendre, chemin sur lequel il devait faire ses premiers pas pour la première fois tout seul.
 
« Bonne route et à bientôt mon fils et n’oubli pas les mots que je t’ai appris, ils te donneront l’entrée à tous les chantiers » dit t-il à l’oreille de René. Il lui posant délicatement la main sur son épaule et l’embrassa sur le front.
 
C’est donc par un matin printanier, que notre jeune homme  partit avec pour seul bagage, son sac et un bâton de marcheur sur le chemin désigné par son Père.
 
Un étrange chemin, étrange comme parfois est le chemin qu’il nous faut prendre pour atteindre « le but » que nous nous sommes fixé et fameux « but  »  qu’il nous faut ne plus vouloir pour enfin l’atteindre.
 
En cours de route arrivé au pied d’un olivier centenaire, notre héros décida de faire une pose. Il déposa son sac contre l’arbre et s’allongea.  
Le jeune homme sentit bientôt ses paupières s’alourdir et ses jambes devenir cotonneuses.
 
 Dues certainement au chemin qu’il avait parcourut.
Il s’endormit.
 
Le Soleil était à son zénith. Il était midi plein. Je crois ?
 
Soudain, attiré comme un aimant, il se sentit dirigé, séduit par une activité, une activité qu’il devine, qu’il ressent.
Notre jeune homme se dirigea lentement, vers la forée.
 
A un détour d’un sentier, à l’approche d’une clairière. Apparut brusquement devant lui un jeune homme, un jeune ouvrier de son age, un jeune homme comme lui. Il pourrait être son frère ? Il est assit, un tablier blanc autour de sa taille. Il contemple une pierre brute qui est posée devant lui, il la tourne et retourne d’une main tremblante tandis que de son autre main il tient fermement un maillet, à ses cotés est posé un fil à plomb.
 
Il réfléchit, il pense, il ne veut pas se tromper, devine René, il cherche où frapper où porter le bon coup pour extraire la pierre parfaite cachée à l’intérieur et le tablier autour de sa taille : c’est certainement pour le protéger des éclats de pierre, mais le fil à plomb ?
 
« Bien le bonjour Ami ! Que fais-tu donc ? »
Dit René avec un geste de salut.
 
Dans un murmure à peine audible comme s’il lui était interdit de parler et sans porter le moindre regard à son interrogateur :
«  Moi j’essaye de tailler cette pierre brute.  »
 
Surpris d’une telle réponse, mais comprenant que son jeune ami ne souhaitait pas poursuivre la conversation, notre voyageur décida de le laisser à sa tache et de continuer d’avancer vers cette activité qui le guidait.
 
Le sentier longeait maintenant une marre. Une marre qui tel un miroir, lui renvoya sa propre image 
René remarqua dans ce reflet, sa ressemblance avec le jeune  ouvrier qui venait de quitter.
 
Continuant son chemin, ce que notre voyageur avait pris au premier abord pour une clairière était en fait un Chantier, le Chantier d’une construction. C’était la première fois qu’il voyait tant d’ouvriers ensemble autour d’une même construction.
Sur les chantiers de son père, ils étaient que trois : son père, un compagnon et lui.
 
« Bien le bonjour Ami ! Que fais-tu donc ? » Dit-il en s’approchant d’un ouvrier occupé à choisir des pierres cubiques bien taillées et disposées autour de lui tenant un niveau à la main.

Cet ouvrier avait lui aussi un tablier blanc autour de la taille.
Différend ?
Peut-être ? René  n’avait pas bien prêté attention au tablier du premier.
 
« Moi ! Je construis un mur, » dit l’ouvrier en regardant notre jeune homme avec bienveillance.
 
« Et je veille grâce à mon niveau à ce que mon mur soit bien édifié avec ces pierres où chacune doit aller à la place qui lui est destinée ce qui permettra à mon mur d’être solide et stable. »
 
Ceci dit il reprit son travail avec force et vigueur.
 
C’est alors, que René en levant les yeux vers le soleil, le vit « Lui ».
 
Au milieu du chantier, devant une table à dessin, des plans disposés devant lui une équerre et un compas dans les mains, un homme se tenait là bien droit.  
Sur la table René remarqua, un chandelier, une truelle, un maillet et une épée posée en travers sur un livre ouvert.
 « Dôle d’outils pour dessiner » pensa t-il.
 Cet homme, cherchait, mesurait, prenait des notes, faisait des calculs avec un calme et une maîtrise qui impressionnaient René.
 
S’approchant lentement de lui, à l’intérieur du chantier, René découvrit que cet homme de par ses gestes précis maîtrisait le trait et qu’il savait prendre les justes proportions des plans, comme son père, cet homme doit être le Maître du chantier pensa t-il.?
 
Cet homme que René identifia comme le Maître du chantier, se retourna lentement à son approche en le toisant de la tète aux pieds de son regard bleu percent et profond comme l’océan.
 
René découvrit à ce moment là que cet homme portait autour de sa taille le même tablier qu’il avait découvert un jour dans la cantine de son père.
 
Ce tablier orné de symboles qu’il ne connaissait pas. Et il se souvint des mots de son père :
 « Plus tard, René tu comprendras la signification des ces symboles, et qui sait ? Tu pourras peut-être avoir l’honneur de porter le même un jour. » 
 
« Bien le bonjour Ami ! Qui es-tu donc » dit le Maître à René.
 
Son père, lui avait donné avant de partir les réponses aux questions qui lui seraient certainement posées pour accéder aux chantiers, aussi René répondit d’une voie forte et claire, le buste droit :
 
«  Je suis un enfant de Maître Jacques, un Compagnons du Devoir »
 
Le Maître lui sourit et accepta les réponses de René d’un hochement de tète, et lui dit :
«  Alors tu es tu tailleur de pierres, tu t’intéresses à la géométrie et tu as pris la route ? ».
 
« Oui »  Répondit timidement René surpris que cet homme  connaisse son métier et qu’il était parti sur les chemins.
 
« Tu semble en admiration devant ces plans, mais ce ne sont que des plans » d’un geste ample il montra le chantier qui les entourait  «  tu vois tous ces ouvriers ce sont eux qui bâtissent, moi je ne leur donne que les directives afin que le Temple soit bâti conforme aux plans que l’on m’a confiés ».
 
René, regardait autour de lui les yeux grands ouverts d’admiration et de surprise, ce chantier, la construction d’un Temple, tous les ouvriers avaient leur mission,  tous œuvraient calmement. Qu’il était beau ce chantier !
 
  Ce qui impressionnait le plus, René c’était ce silence, ce silence qui régnait, pas un mot ne sortait de la bouche des ouvriers, pas le moindre bruit d’un outil.
 
 Une symphonie muette où chaque instrument avait son musicien et où tous jouaient à l’unisson la même partition dans un silence religieux.
  
« Il est vraiment extraordinaire ce chantier » murmura René.
 
Derrière le Maître du chantier, à sa droite,  un ancien était assit dans à l’ombre d’un Acacia.
Le regard vif, il regardait tout et de partout, « rien ne doit lui échapper » pensa René.
 
« Bonjour Petit ».
« Bien le bonjour Ami ». Répondit en sursautant René.
Devinant la question que René allait lui poser l’Ancien lui dit :
« Je n’ai plu la force de diriger le chantier, je suis trop vieux, aussi je regarde et de temps en temps le Maître me demande mon avis sur l’avancement le chantier».
 
« Alors tu connais les plans du Temple qui se construit » lui dit René.
 
Un sourire aux lèvres l’Ancien lui répondit :
« Les plans sont toujours les mêmes sur ces chantiers, depuis le premier Temple ils n’ont pas variés, notre but c’est de le bâtir dans le respect de ces plans. Et nous devons toujours vérifier que l’on réalise bien ce qui a été écrits par nos anciens, grâce à nos outils, outils que tu as vu sur le chantier : la perpendiculaire, le niveau, l’équerre, le compas et d’autres encore.
 
Levant les yeux, René remarqua deux grandes colonnes situées à l’entrée du chantier et qu’une corde comportant des nœuds en forme de huit partait d’une colonne et faisait le tour du chantier pour rejoindre l’autre.
 
Devant son regard interrogateur l’ancien lui expliqua :
«  Les colonnes : une est pour les Apprentis, l’autre pour les Compagnons c’est là qu’ils touchent leurs salaires. Quant à la corde avec ses nœuds ce sont des las d’amour, ils symbolisent l’union fraternelle qui relit tous les ouvriers les un aux autres sur tous les chantiers de l’univers.
 
Soudain trois coups de maillet distinct retentissent.
 
René sursaute, ouvre les yeux, il est au pied de l’olivier.
Son rire résonne dans la forée.
 
« J’ai fait un bien drôle de rêve » dit-t-il à haute voix.
 
Il se frotte les yeux, se relève, s’étire, rassemble des affaires. Il remet son sac sur le dos et son bâton à la main il reprend son chemin.
A peine avait t-il fait que quelque pas, qu’un objet dans sa poche le gène pour marcher. Il s’arrête, se fouille et sort de sa poche un objet. Il ouvre sa main, et soudain pétrifié il voit. Il tient dans sa main une pierre plate sur laquelle est gravée, un las d’amour.
 
Il était minuit plein, je crois.
 
J’ai dit V\ M\                                                        
D\ M\

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