Cher Père Noël,

Nous arrivons bientôt au solstice d’hiver, où les ténèbres prennent le pas sur la lumière, période où la nature se pare d’un manteau blanc, comme un tablier, blanc, couleur de la pureté. Dans l’immensité de ce blanc, se profile le sapin de Noël dont la couleur verte, couleur de l’espérance, se détache du brouillard de l’ignorance. Il est surmonté d’une belle étoile qui sera pour nous un guide et nous fera découvrir tous les beaux cadeaux que tu auras déposés au pied de son tronc. Ce tronc qui se nourrit grâce à ses racines ancrées profondément au sein de la terre. Terre nourricière terreau de la tradition.

Mes grands frères m’expliquaient qu’il fallait t’écrire une lettre pour te préciser ce que je souhaitais le plus recevoir, mais qu’il était aussi important de faire mon mea-culpa. Tu sais, Père Noël, il est toujours très difficile de faire ce mea-culpa ! J’ai vraiment l’impression d’être plein de vertus, mais plus je réfléchis à tout ce que j’ai fait, pensé ou surtout ce que je n’ai pas fait depuis l’année dernière, je ne suis plus du tout persuadé que je vais recevoir des cadeaux ! Mes grands frères m’ont également dit que tu étais plein d’amour et de compréhension et que la plus grande preuve de cet amour était le pardon.

Donc, en toute humilité, comme lors de mon initiation, ou je n’étais ni nu ni vêtu, je me livre et me dévoile devant toi. Ai-je été vraiment celui que tu crois connaître ? Celui que j’essaye de paraître ? Non !

Mes pensées n’ont pas toujours été charitables. Tel frère m’a déçu pour une question de détail car je n’ai pas su prendre le temps sur la règle à 24 divisions, de l’écouter et le comprendre. Tel autre m’a irrité par ses conseils car je n’ai pas réalisé que ceux-ci étaient en réalité des conseils qu’il s’adressait à lui-même. Et qu’en fait, je ne servais que de miroir. Tel autre m’a franchement agacé par son comportement en essayant de se valoriser aux yeux des autres.

Alors qu’en fait il devait se sentir bien seul et cherchait la considération de tous. J’ai également éprouvé de la rancune et de la tristesse de constater l’absence de frères sur les colonnes, mais je ne suis pas allé plus loin pour en rechercher les causes et ma responsabilité. J’ai également failli à l’un de mes engagements, celui de rassembler ce qui est épars. La nature de l’homme étant ce qu’elle est, je me suis plus rapproché de certains frères avec qui j’avais des affinités, en négligeant quelque peu les autres. La liste serait trop longue pour énumérer tous les manquements dont j’ai fait preuve. J’en oublie aussi, mais mes frères ne manqueront pas de me le rappeler, ce qui est souhaitable pour me mieux me connaître et parfaire ainsi mon introspection de ma propre et libre volonté.

Comme tu peux le constater, Père Noël, malgré le travail que je me suis imposé, je reste un éternel apprenti qui doit continuer à dégrossir sa pierre brute. En écrivant cette lettre, je me découvre loin d’être parfait et je me sens dans mes petits souliers pour te demander mes cadeaux !

Mais j’espère quand même que tu m’apporteras un gros paquet avec :

• Plein d’amour,
• Plein de tolérance,
• Plein de sagesse, de force et de beauté.

Ne pensant pas être égoïste, je te promets de partager les présents que tu m’apporteras avec tous ceux qui en ressentent le besoin.

Mais si tu oublie de t’arrêter chez moi, je serai vraiment très, très, très fâché... après moi ! Mais je suis toujours aussi persévérant. Je ne baisserai pas les bras et continuerai à essayer de m’améliorer avec l’aide des petits lutins ici présents et je ne manquerai de te réécrirai l’année prochaine.

J’ai dit,

V\M\

S \I\