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L’ Etoile Flamboyante


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J’ai vu l’étoile flamboyante, je l’ai presque touché, face à elle après mes trois pas d’apprentis, j’étais à un pas de l’étoile. En avançant,  un pas à droite ( 4ème pas), je monte jusqu’à la pointe droite, basse de cette étoile, irradiant la couleur indéfinissable de l’électrum des anciens.
Chaque pointe à une planète pour guide ; celle ou mon écart m’a mené, est VENUS dont les sumériens disaient qu’elle montre le chemin des étoiles.

C’est une incursion dans la confrontation de ma pensée avec celle des autres. Maintenant, il m’est donné avec la parole, la possibilité de discuter pour mieux étayer ma manière personnelle de comprendre.

L’étoile me ramène par le 5ème pas dans l’axe de son sommet, face à JUPITER, siège de l’esprit, face au Delta Lumineux, but ultime de l’initiation.

L’étoile Flamboyante m’a donné rendez vous pour retrouver mes co-pains (celui qui rompt et partage le pain), et partager avec eux une certaine conscience de l’humanité.

L’Etoile Flamboyante, source de Lumière, me pousse à me perfectionner en voyageant : aujourd’hui, je suis la pierre cubique qui resplendit à la lumière de l’étoile flamboyante. Je dois maintenant trouver la voie pour pénétrer et parcourir son intérieur.
Tout commence pour moi maintenant, comme après le cinquième voyage, quand le VM me montre l’étoile flamboyante et me dit qu’elle est le guide permanent de ma quête, aimer et pratiquer le vrai, le juste et l’équitable.
Que jamais, elle ne s’écarte de mon esprit ; elle est l’emblème du génie qui élève aux grandes choses.
Elle est aussi le symbole de ce  feu sacré, dont le Grand Architecte de l’univers nous a doté

Définition

L’étoile flamboyante est un pentagramme ou pentalpha ( le préfixe « penta » signifiant 5 en grec) ;  c’est une étoile à cinq branches.
Elle est aussi appelée Pentalpha, dans la mesure ou cette étoile est formée de 5 A entrelacés.
Le pentagamme est désigné en latin par les termes « pentagulum » et « pentaculum ».
Le pentagramme est entièrement constructible avec une règle et un compas. On peut ensuite à partir de cette construction obtenir une étoile à cinq branches. Cette figure est liée au nombre d’or.
Plus que tout autre polygone régulier, l’étoile à cinq branches est représentative des lois de l’harmonie et symbolise le macrocosme et le microcosme. Elle constitue l’application stricte de la relation dorée ou divine proportion qui s’exprime par le nombre d’or.

Il y a différents pentacles, pentacle droit, pentacle inversé, entouré d’un cercle ou non. Le pentagramme est en effet considéré comme un signe d’invocation, permettant de faire venir en présence de l’invocateur, un démon ou un ange, d’où le flou dans l’esprit des profanes. Nous allons ici nous intéresser au pentacle droit, pointe en haut, symbole de l’énergie positive et de l’élévation spirituelle.

Le PENTACLE DROIT était le signe des Pythagoriciens pour qui il représentait l’harmonie, la beauté et la perfection. Tout ce qui procure à nos yeux  ou à nos oreilles une sensation agréable de beauté et d’harmonie a été construit sur la base du nombre d’or et sur le rythme cinq. C’est pourquoi les pythagoriciens choisissent l’étoile à cinq branches comme emblème et en font le centre de leur méditation. Elle représentait l’harmonie universelle.
Cinq est le premier nombre qui résulte de l’addition du deux et du trois, des premiers nombres pair et impair.
Le nombre pair représente le principe féminin et le nombre impair le principe masculin. Par conséquent, l’addition des deux figure la vie manifeste, le produit ultime de la génération : l’homme harmonieux créé selon la Génèse, à l’image de Dieu.
Les pythagoriciens ont fait du pentagramme étoilé la représentation parfaite du corps humain en harmonie et solidaire de l’ensemble du monde vivant, illustré plus tard par Léonard de Vinci qui y inscrivit un homme (l’homme de Vitruve)

Plus tard, il fut pour les gnostiques, le symbole des cinq éléments : l’esprit, la terre, l’eau, le feu et l’air.

Certains affirment qu’en Europe, ce serait un symbole païen en rapport direct avec le principe féminin universel ou féminin sacré (les anciennes civilisations vouaient un culte à la nature et à la terre nourricière). Cette théorie peut être nuancée ; le symbolisme sexuel du pentagramme n’est pas celui de la féminité, mais celui de l’androgynie, le chiffre 5 signifiant la somme du pair (féminin) et de l’impair (masculin).
Il a été dénaturé en symbole satanique par l’église, afin d’éradiquer le paganisme et de convertir les populations au Christianisme.

HISTOIRE ET REPOSITIONNEMENT

L’étoile flamboyante chez les anciens égyptiens est l’image du soleil, auteur des saisons et emblème du mouvement, tel HORUS symbole solaire, source intarissable de vie, étincelle de feu sacré, semence universelle de tous les êtres.
Avant 1700, l’étoile flamboyante et la lettre G n’était connu d’aucun rituel maçonnique

C’est au 18ème siècle que les loges françaises adoptèrent cet emblème et s’inspirèrent des compagnons opératifs, les compagnons du Devoir, issus des enfants de Maître Jacques (templiers) issus des enfants de Salomon (ouvriers du temple de Salomon) ou encore issus des enfants de Maître Soubise (charpentiers du temple).
La signification de la lettre G était alors : Gloire, Grandeur, Géométrie.

Mais elle apparut d’abord en Angleterre, en 1700, dans le rituel d’influence calviniste Sloane n°3329 qui l’associe à la venue du messie depuis l’orient. En 1726 le Graham, autre rituel calviniste mentionne : «  l’étoile apparut à l’est qui avertit à la fois les bergers et les rois mages que notre sauveur s’est fait chair » .

Une gravure anglaise de 1742 apporte un éclairage sur l’évolution des lumières en loge : elle représente un tableau de loge sur lequel figure l’échelle de Jacob et au dessus d’elle la lune, avec un fil à plomb qui rappelle la verticale ascension du prophète et au dessus de lui une étoile flamboyante ornée de la lettre G en son centre (DIEU).

SYMBOLISME

Le pentagramme joue un rôle très important dans la symbolique maçonnique, c’est l’étoile flamboyante : les angles étant remplis de rayons (ou de flammes) , ainsi qu’un G , signifiant, entre autres , GNOSE pour la connaissance ou GOD pour DIEU, inscrit au centre de l’étoile.
Elle représente le soleil, qui éclaire la terre de ses rayons et fait profiter l’humanité de ses bienfaits en procurant à tous les habitants de la terre, la vie et la lumière.

Plus symboliquement, la lettre G, qui est l’initiale de la 5ième science, signifie Géométrie, soit le fondement de toute science dont nous sommes les constructeurs, celle des maçons que Phitagore  nous a légué. Il s’agit d’une clé pour ouvrir le monde de la métaphysique et tacher de le comprendre. C’est de cette science et celle des mathématiques que l’on emprunte l’éclat de cette vérité lumineuse qui doit se répandre sur toutes les opérations de l’esprit.

G signifie aussi Gravitation (attirance réciproque de tous les éléments de l’univers, qui en assure la cohésion. Sur le plan de l’humanité cette force, c’est l’amour), Génération (pouvoir de créer sur tous les plans : physique, intellectuel et psychique), Génie (intelligence qui peut s’élever aux conceptions  les plus transcendantes), Gnose (connaissance intégrale de la vérité, union de l’homme avec le divin. C’est une philosophie ou science du salut fondée sur une connaissance de soi ou sur une révélation intérieure : pour le gnostique « connaissance de soi est connaissance de Dieu » La gnose se fonde sur l’idée que la libération de l’âme du monde matériel passe par la connaissance ou l’expérience directe de la divinité)
C’est aussi la cinquième consonne de notre alphabet pour Compagnon  et la septième lettre de notre alphabet indiquant le chemin de la marche suivante.

Le flamboiement est le signe du rayonnement, il provient d’un feu intérieur qui transmet la lumière : le compagnon a reçu la lumière et a réveillé sa conscience. L’étoile à cinq branches représente l’Homme, mais pas n’importe lequel : l’homme harmonieux, lumineux, solidaire des autres êtres vivants et aspirant à une vie évoluant vers plus d’intelligence, d’amour et de fraternité, en somme être en parfaite union avec le monde.

GEOMETRIE

La géométrie est aussi symbole du rationnel et de la coordination de l’harmonie. Cette science, la cinquième selon la classification antique vient de l’école d’Alexandrie (1390-1425).
Pour le maçon, la géométrie c’est en tout premier lieu « cultiver l’esprit de géométrie ». C’est travailler sur les symboles, les outils afin de former des hommes libres.
La géométrie, c’est la science du maçon, celle qui s’exprime par l’équerre et le compas. Au grade de compagnon, l’équerre et le compas se croisent de manière équilibrée ; une branche de compas prévaut une branche de l’équerre et réciproquement. Ces deux outils permettent de construire l’étoile à cinq branches.

Mais c’est aussi au cours de ses cinq voyages, lorsqu’il découvrira les cinq sens, les cinq ordres d’architecture et les sept arts libéraux ( trivium et quadrivium). Au fur et à mesure des voyages, se construit une figure géométrique dont la forme sera découverte à l’issue de la cérémonie. En croisant les sciences, les arts, le travail, les ordres et les philosophies, c’est ainsi que l’apprenti tracera un pentagone qui donnera naissance à l’étoile flamboyante.

Le  trivium était désigné comme les arts de la parole : Grammaire, Rhétorique et logique. Le quadrivium était considéré comme la science de l’étude du monde sensible : Arithmétique, Géométrie, l’Astronomie et la musique.
Trivium et quadrivium sont intimement liés, car pour ceux qui ont étudié, le monde a été crée par la Géométrie, par un Dieu que l’on représente volontiers un compas dans les mains. La Géométrie a pour objet, pour citer Platon « la connaissance de ce qui est toujours et non de ce qui naît et périt ».
Ce n’est pas par fantaisie que Platon avait fait graver sur la porte de son école la fameuse phrase « que nul d’entre vous n’entre sous mon toit s’il n’est pas géomètre ».

A chaque branche correspond un élément : terre, eau, air, feu, éther.
A chaque branche correspond également une planète, associé généralement à un officier de la loge : le Vénérable correspond à Jupiter, le 1er surveillant à Mars, le second surveillant à Vénus, l’orateur au Soleil, le secrétaire à la Lune, l’Expert à Saturne, le Maître des cérémonie à Mercure. Ces deux derniers n’étant pas représenté sur l’étoile.
           
JUPITER : le Maître des cieux, est le Vénérable parce qu’en lui domine la sagesse : le tracé commence et termine par le sommet, à l’orient, ou se tient le Vénérable Maître, d’où provient la lumière, sous le delta lumineux.

SOLEIL : il est attribué à l’Orateur qui représente la raison, il est celui qui connaît la Loi et qui conclut. Il domine Jupiter en tant que planète. L’Orateur, gardien de la Loi Maçonnique peut dominer le Vénérable dans certains cas particuliers.

LUNE : est attribué au Secrétaire qui représente l’imagination, il est la mémoire de la loge : c’est le reflet du Soleil, elle enregistre fidèlement tout ce qui émane du plateau de l’orateur.

MARS : le dieu farouche, correspond au 1er surveillant dont la rigueur et la force doivent être inflexibles.

VENUS : la douce et belle est la Grâce et correspond au second surveillant.
MARS et VENUS se complète : le premier est la force masculine, le second la grâce féminine. Ils sont les instruments d’exécution de la volonté du Vénérable Maître.

Ce sont les cinq qui éclairent le temple, tout comme les cinq branches de l’étoile flamboyante : comme l’étoile, ils sont la base architecturale qui doit permettre une construction solide et harmonieuse du temple intérieur du maçon.

Conclusion

L’étoile flamboyante est le cœur de l’homme, qu’il s’agit d’allumer et de pointer sa lumière vers le chemin que nous empruntons. Nous sommes destinés à voyager et à briller, à nous élever, à devenir meilleurs. La lumière est notre intelligence que nous faisons briller de plus en plus grâce à la connaissance, à la spiritualité, à la somme de nos acquis, aux niveaux que nous nous fixons pour objectifs, à poursuivre ensemble la quête de la vérité ;

Avec sagesse, force et beauté, notre esprit dessine le chemin : c’est par l’étoile que nous trouverons la voie véritable. Dans sa clairvoyance Léonard de Vinci nous a montré le chemin et la place de l’homme, sa place unique, singulière, dans l’espace. L’homme et sa sphère, son temple et le temple universel, le point et le cercle. L’homme est au centre du pentagramme de l’étoile, les cinq pointes en sont les membres, avec la pointe supérieure représentant la tête, où se prennent les décisions et se fait l’analyse. L’homme est au milieu et tout repose sur lui et ses membres, il porte l’enveloppe de l’univers. L’étoile flamboie, elle démontre une activité en permanence, elle irradie et communique, elle est symbole de flux et de mouvements.

L’étoile flamboyante est un appel à la découverte, au voyage, à la connaissance. Pensons au voyage entrepris par les rois mages pour rendre hommage à la naissance du Christ en suivant l’étoile de Sirius, guide abstrait, motivant leur périple quasi immatériel et cependant universel. Ils y allaient les yeux grands ouverts.
Elle flamboie parce qu’elle attire et nous purifie comme le feu dont nous avons ressenti la chaleur lors de l’initiation. Le feu est également passion et désir. Désir de savoir, de satisfaire notre curiosité et la sensation vertigineuse de connaître et de découvrir. N’est-il pas fascinant de ressentir une chaleur lorsqu’on accède à une connaissance nouvelle. Cette chaleur est transmise par l’étoile de l’aspiration et de l’inspiration. Mais il faut rester prudent dans cet état de grâce et ne pas se hâter, ne pas brûler les étapes, afin de rester en équilibre avec soi même.

Entre le ciel et la terre, entre le compas et l’équerre, l’étoile figure l’homme, assemblage d’un peu de boue auquel, a été insufflé une parcelle du souffle divin. Elle permet le passage du carré au cercle, c'est-à-dire de l’équerre au compas, de la prédominance progressive de l’esprit sur la matière.
Ainsi par un jeu indéfini de résonances, de rythmes qui se reflètent et se répondent, la construction s’élève, devient verticale, semble aérienne, en même temps qu’elle élève le maçon qui la contemple.
Soucieux d’harmonie et de continuité sachons assimiler lentement, sans à-coup, en gardant la tête sensible et en équilibre. Les nouveaux outils que vient d’acquérir le compagnon maçon l’aident dans l’équité de son jugement, dans la puissance de son travail et sa façon de le terminer.
Etonnants voyageurs !  quelles nobles histoires
Nous lisons dans vos yeux profonds comme les mers !
Montrez nous les écrins de vos riches mémoires,
Ces bijoux merveilleux, faits d’astres et d’éthers !
Nous voulons voyager sans vapeur et sans voile !
Faites nous pour égayer l’ennui de nos prisons,
Passer sur nos esprits, tendus comme une toile,
Vos souvenirs avec leur cadre d’horizon,
Dites, qu’avez-vous vu ?

Poème de Solange Sudarskis

F\ B\
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