Obédience : NC Loge : NC 09/2007

Le voyage du compagnon


Le voyage du compagnon opératif correspondait à 5 années de travail :

1 ère Année  1 er voyage consacré à l’instruction de l’emploi des matériaux, à se perfectionner dans la pratique de la coupe, de la taille des pierres avec le maillet et le ciseau.

2 ème Année 2 éme voyage consacré à l’acquisition des éléments de la maçonnerie pratique, tracer des lignes sur des matériaux dégrossis et dressés avec la règle et le compas.

3 éme Année 3 éme voyage consacré à la conduite des pierres et des matériaux taillés avec la règle et le levier.

4 éme Année 4 éme voyage consacré à la construction et l’élévation des bâtiments, direction de l’ensemble et vérification de l’exactitude de la pose des pierres et l’emploi des matériaux avec la règle et le compas.

5 ème Année 5 ème voyage suffisamment instruit dans la pratique de l’art le compagnon doit employer cette 5 ème année à l’étude de la théorie c’est pour cela que ces mains sont libres.

De même en loge le voyage du compagnon spéculatif correspond à 5 sens :

Tout être qui aspire à la connaissance doit commencer d’abord par ce connaître lui même.
Les cinq sens relèvent de la faculté sensible.
En dégrossissant sa pierre, l’apprenti a appris  qu’il doit se défier de ses aspérités. Celles-ci
Sont, en résumé, des passions et pulsions irréfléchies ou inconsidérées. Le compagnon apprend à se défier de ses sens, à mieux les appréhender pour interposer entre la perception et la réaction une faculté de discernement qui l’amènera progressivement à se défier de tout emportement et à évaluer une situation en prenant le recul nécessaire pour mieux la maîtriser.
Dans l’initiation, il y a 200 ans, l’instruction démontre l’importance de trois des cinq sens en maçonnerie :
Pourquoi cinq font une loge ?
Parce que tout homme est pourvu de cinq sens.
L’ouie, la vue, l’odorat, le goût et le toucher. 
De quelle utilité vous sont ces cinq sens en maçonnerie ?
Trois me sont de grande utilité, à savoir l’ouie, la vue et le toucher.
De quelle utilité sont ils mon frère ?
L’ouie est ouïr le mot.
La vue pour voir le signe.
Le toucher pour sentir la griffe, afin que je puisse connaître un frère aussi bien dans le noir qu’a la lumière.
Le développement des sens sur un plan intérieur opère la transformation de :
   -         l’ouie en entendement.
   -         La vue en clairvoyance
   -         Le goût en appréciation des valeurs spirituelles et de la subtilité.
   -         Le toucher en tact et discernement.
   -         L’odorat en flair.
 
L’ouie
Le son initial du fiat lux fut générateur du cosmos. C’est ce son primordial qui engendra le monde manifesté d’après la Genèse, affirmant ainsi la primauté du vocal. La voix est en rapport avec le verbe, avec la parole. Le son fut perçu avant la forme, l’ouie, organe de l’audition est de ce fait reconnu comme antérieur à la vue. Cette importance du vocal donne une prééminence de l’ouie sur la vue. Ce qui ressort très nettement dans les paroles du Christ destinées à Thomas, lors de sa résurrection : parce que tu me vois, tu crois : bienheureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru. Le dictionnaire définit le son comme étant : ce qui frappe l’ouie par l’effet d’un mouvement vibratoire rythmique. Ouïr signifie entendre, recevoir le son par le canal de la perception auditive. L’oreille est l’organe de l’audition, symbole de communication, en tant que celle-ci est reçue de manière passive. L’oreille peut être considérée comme canal de la vie spirituelle, réceptrice des paroles et mots de l’initiation.

La vue
En maçonnerie, une grande partie de l’enseignement est visuel. Cette contemplation active devrait amener à des perceptions et compréhensions intuitives. Plus la perception est fine et synthétique, moins elle est communicable par la parole. Le travail initiatique sur la vision doit permettre d’accéder, de la connaissance distinctive à la connaissance intuitive, de l’analyse à la synthèse. C’est le troisième œil, ou œil frontal, appelé aussi œil du cœur, entre autres, dans la tradition islamique. Lors de l’initiation, au moment où le bandeau est retiré, le récipiendaire contemple pour la première fois cet œil central dans le delta lumineux.

Le goût
Du latin gustus, le goût est le sens par lequel on perçoit les saveurs. L’organe du goût, mais aussi de la parole est la langue. Le goût peut être défini comme un penchant qui attire vers quelqu’un ou quelque chose. C’est aussi l’aptitude à discerner ce qui est beau, ce qui est laid.

Le goût sur le plan extérieur est éminemment subjectif puisqu’il dépend de sensations agréables ou désagréables, qui sont variable en fonction des perceptions individuelles spécifiques. C’est par l’organe de la langue que la sensation du goût se détecte et se définit.
Savoir garder le silence ou tenir sa langue peut être considéré comme une manifestation essentielle de la maîtrise de soi. La langue est l’organe le plus redoutable que possède chacun, car il peut aussi bien, être un agent du verbe créateur lors d’une consécration, qu’être destructeur par la médisance ou la calomnie,qui sont les usages les plus négatif que l’on puisse en faire.

Dans le soufisme, le goût est considéré comme début d’un dévoilement initiatique : l’acte de goûter savoureusement s’emploie dans la terminologie soufie pour désigner la connaissance initiatique, en opposition avec la connaissance théorique profane.
Sur un plan intérieur et à un niveau supérieur, le goût correspondra à l’aptitude à apprécier des valeurs spirituelles et leur subtilité.

Le toucher
Du latin tagere, tactum, le toucher permet d’entrer en contact ou en relation avec un être ou avec quelque chose, par la main. L’identification globale de forme d’un objet s’effectue au moyen de la vue, alors que le toucher permet d’exercer une reconnaissance plus fine, plus sélective.

La main est la partie la plus mobile du corps, elle touche, palpe et discerne un volume ou une matière. Le toucher implique la notion de proximité, de contact,d’où vient l’attouchement qui correspond à la demande du mot sacré et permet et permet de reconnaître un frère de jour comme de nuit. Sur un plan intérieur le toucher sera délicatesse, tact, raffinement et discernement.

L’odorat
C’est l’organe du nez que l’on reçoit la perception sensible des odeurs.
On parle de flair pour une personne qui a l’organe de l’odorat très développer. Le flair intérieur décèle sympathie et antipathie, oriente les désirs et les paroles, guide la marche de la vie ; dans un sens supérieur, on peut parler de subtilité, mais aussi de discernement, comme pour le toucher mais à un autre niveau sensitif, aux frontières des intuitions.

J’ai dit, V\M\

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