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La Voie Initiatique Le sujet de cette planche tracée choisi par le premier surveillant est la Voie Initiatique. Au risque de vous surprendre permettez moi de commencer cette planche en mettant en exergue quelques versets du Livre de la Genèse Ch 12/1.2 : Traduction Osty : « Yahvé dit à Abram: Va-t-en de ton pays, de ta parenté et de la maison de ton père vers le pays que je te montrerai. » Je poursuivrai avec des versets de l’Evangile de St Jean Ch1 versets 37/39 « Et les deux disciples l’entendirent et les voyant qui le suivaient, Jésus leur dit : Que cherchez-vous? Ils lui dirent : Rabbi (ce qui veut dire Maître) Où demeures-tu? Il leur dit : Venez et vous verrez. » Ces lignes sont à prendre non pas en tant que parole révélée, mais à lire comme symboles de la mise en route, ce qui les rattache au sujet. LA VOIE INITIATIQUE La définition de
l’initiation dans le dictionnaire Littré
s’articule autour de 2 axes : Dans notre société moderne la connaissance est trop souvent confondue avec le savoir, et la seule préoccupation est d’acquérir le maximum de savoir sans chercher la globalité, en se heurtant aux frontières étriquées d’un rationalisme dogmatique. De plus tout lien avec le passé est souvent considéré comme un frein. Seule la nouveauté trouve grâce à nos yeux. La Tradition est ignorée. Je précise que je parle bien de la tradition et non du folklore. Nous sommes aujourd’hui lancés dans une course haletante sans lien avec le passé. Tous les grands systèmes structurant ont implosés, qu’ils soient politiques ou religieux. Il n’y a plus de points d’appui. Ne répètent-on pas à l’envie que nous vivons une crise des valeurs, que nous souffrons d’une absence de sens ? C’est probablement vrai et c’est pourquoi la Voie initiatique est, peut-être, aujourd’hui la seule voie capable d’apporter des réponses. Non pas en les offrant, mais en permettant de les chercher. L’homme éclate, morcelle, doute et souffre. Attaque de toutes parts dans ses certitudes terrestres, ne posant ses pieds que sur les sables mouvants de la pensée moderne, les yeux écarquillés d’incompréhension par la perception du fossé qui se creuse entre le progrès matériel et la réalité de la souffrance humaine, l’homme moderne sans points de repère se jette sur les premières bouées qui flottent. Sectes, charlatans, violence, extrémismes politiques et religieux sont les enfants de ce désarroi. Les questions sont nombreuses, les besoins sont énormes et des esprits peu scrupuleux s’empressent d’y répondre pour mieux en profiter. Parfois même certains en apportant des réponses simplistes, quoique pas sans fondement, donnent naissance à des best-sellers mondiaux, de type l’Alchimiste de Paulo Coelho. Encore que je pense que ce livre est à la Connaissance ce que le Canderel est au sucre : un ersatz bon marche, facile à consommer. La souffrance, elle, est toujours là, diffuse, sournoise. Nous pouvons certes la calmer comme on nous l’a appris, c’est-à-dire en consommant des objets et du temps (si possible dans la joie et la bonne humeur), mais au bout du compte cela fait-il une vie ? Peut-on passer son temps à ne chercher qu’à répondre au comment des scientifiques sans chercher à répondre au Pourquoi ? Comme le disait Leibniz au XVIII siècle : « Pourquoi y a t-il quelque chose plutôt que rien ? » Je me permettrai de rajouter : « Et que suis-je dans ce quelque chose ? » Accepter la question, accueillir les doutes c’est se préparer à emprunter la Voie Initiatique. Se préparer à se mettre en chemin. C’est là aussi le sens du mot initiation en tant que commencement. Et l’on sent nettement la dynamique nécessaire, l’élan vital qui pousse à la quête, la mise en route pour le voyage, le déséquilibre qui est la genèse du mouvement. Je crois que c’est Jankelevitch qui disait : « L’homme retrouve son innocence quand il retrouve le sens de la marche, quant il obéit à la vocation naturelle du mouvement qui est d’aller et de progresser ». Nous en revenons là aux 2 premiers textes que j’ai lus en introduction. Ils sont symboliques de l’appel entendu, de cette petite voix qui, au fond de nous, refuse de se laisser endormir et qui réclame. Qui réclame quoi ? Peu importe pour l’instant. L’essentiel est l’entendre, de l’écouter, tout en acceptant de n’avoir pas les réponses. Se mettre en mouvement c’est partir du postulat que la question n’est posée que parce que la réponse existe. Et c’est pourquoi la recherche existe. Revenons si vous le voulez bien à la bible ouverte devant nous, et qui est pour nous, non pas le livre de Parole Révélée de Dieu, encore que rien ne nous empêche à titre personnel de la considérer comme telle, mais plutôt le Volume de la loi Sacrée. Ce volume de la Loi Sacrée, ouvert au premier chapitre de l ’Evangile de St Jean est la source lointaine de nos symboles et notre fonds culturel, en tout cas une grande partie, ce qui nous permet d’en saisir le sens. Le prologue de cet Evangile dit : « Au commencement était le Verbe. Et le Verbe était auprès de Dieu Et le Verbe était Dieu. » Pour nous Francs-maçons seul le sens
symbolique menant à une interprétation
initiatique doit être retenu. Comme l’a dit Henri
Tort l’a dit : « une partie de
l’absolu est objet de connaissance par l’homme sous
forme d’un logos, d’une Parole, cette Parole a
créé le monde, l’ordre
qu’elle lui a donné est lumière et
vérité et pourtant des
ténèbres résistent à cette
lumière et à cette vérité.
Le programme de l’initiation est là tout
tracé. » Je citerai
également Michel Barat : « La
pratique initiatique est une découverte en soi
d’une parcelle de lumière qui participe
à la lumière du monde, et le progrès
dans la voie initiatique consiste à développer
cette étincelle et à rassembler les
étincelles éparses dans la diversité
des hommes pour faire de l’humanité le temple de
la Vérité ». Toujours apparaît la notion de
volonté, de recherche active. La voie initiatique
réside dans le fait que l’on va à la
recherche de la lumière, au contraire de la
révélation qui vous donne la Lumière.
La Voie Initiatique est une quête qui repose sur un pari :
l’existence d’un sens pour l’homme et par
l’homme. C’est croire à un univers
ordonné et en chercher au fond de nous la Loi
Sacrée. Cette Voie Initiatique ne peut pas être
parcourue en solitaire. Je le sais, j’ai tente
l’expérience. Et très vite
confronté à mes propres limites j’ai
tourné en rond, je souffrais en fait de
consanguinité intellectuelle. La Voie Initiatique est une
aventure individuelle qui se vit en communauté. L’initiation est une ouverture à soi et aux autres. Elle est un travail au sens où l’accouchement est un travail. Car c’est bien d’une naissance qu’il s’agit, d’une re-naissance individuelle et d’une co-. C’est renaître à soi-même, c’est pressentir sa globalité et vouloir la construire. L’initiation est un acte de création ou, comme l’a dit Edouard Schulle : « L’initiation c’est la création d’une âme par elle-même ». Mais qui dit travail dit outils. C’est la le rôle dévolu aux symboles, qui ne sont pas une fin mais un moyen : ce sont des instruments d’investigation. « Le symbole est un objet du monde connu qui suggère quelque chose d’inconnu; c’est le contenu exprimant la vie et l’inexprimable » selon la définition de Jung. Le symbole est le signe qui montre le mystère. Jean Mourgue le définit en disant : « le symbole est au sens initiatique le moyen technique d’analyser le réel, il en est donc non seulement la formule mais la représentation, non seulement l’image mais le médiateur qui rend intelligible le domaine où il se situe. Ce n’est pas nous qui lui donnons un sens mais c’est lui qui nous permet de donner un sens aux choses dans la mesure où nous les situons par rapport à lui. » fin de la citation. Le symbole agit sur nous par sa capacité d’action globale tant sur le plan intellectuel que sur le plan sensible. C’est Khalil Gibran qui disait : « Arrive au seuil de ce que tu dois savoir, tu seras au seuil de ce que tu dois ressentir ». Mais ce travail, cette voie initiatique ont-ils un but ? Et existe-t-il seulement un but ? Un terminus au voyage ? Un point à la fin de la phrase ? Je ne saurais pas, bien évidemment répondre à cette question. Mais je me demande si cheminer n’est pas plus important que d’arriver ou, si plus précisément a l’image d’une circumnavigation, le départ n’est pas le même que l’arrivée. C’est encore vers Khalil Gibran que je me tourne lui qui disait : « Je suis voyageur et navigateur. Et tous les jours je découvre un nouveau continent dans les profondeurs de mon âme ». Je ne crois pas que la voie Initiatique ait pour seule vocation de construire des hommes meilleurs, aux valeurs morales éprouvées, cela est certes nécessaire mais pas suffisant. La Voie Initiatique est un chemin vers le sacre, vers une autre dimension, vers une globalité cosmique. Emprunter la Voie initiatique c’est tendre a une perception de l’universel, c’est sentir et viser ce qui va au delà de ce que je suis en ce temps. C’est justement ne plus être de ce
temps mais être du Temps, sans limite. C’est
être Homme en Humanité. C’est le
« lève toi et marche ! »
qui exprime et la volonté et le mouvement et la
verticalité, c’est-à-dire la
transcendance. Je ne suis pas ce que je suis, je suis ce que je deviens. Vénérable Maître, et vous tous mes frères j’ai dit. |
Un F fait un commentaire
, extrait :
Je suis un F qui est parti vivre à Madagascar, où je continue mon chemin initiatique seul, et j’ai un plaisir de vagabonder sur les blogs et sites pour voir ce qui s’y passe. J’ai relu deux fois, le travail ci-dessus "La voie initiatique". Sans jugement …………………… Dans ce travail n’apparait qu’une seule fois le mot esprit et le mot amour est inexistant où est la substance de la chose, ou est la connaissance ? |
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