Obédience : NC | Loge : NC | Date : NC |
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L'Etoile Flamboyante et la lettre G Cette vision m'a inspiré trois interrogations instantanées. Premièrement : se trouvant montrée à l'orient, après avoir gravi cinq marches, ce nouveau symbole constituait-il un but dont la portée pouvait m'être accessible en même temps qu'un nouvel outil ? Deuxièmement : l'ensemble des outils dont on m'avait doté me serait-il nécessaire pour atteindre ce but ? Troisièmement : le G central garnissant l'étoile était-il un signe exotérique ou ésotérique ? A partir de ces interrogations abruptes, j'ai, comme tout compagnon débutant commencé à recenser mon outillage et entamé mon voyage. Le discours à mon endroit du frère orateur de l'époque, à l'orient de VENCE, disait entre autres, "mon frère ARMAND, bien avant de savoir que vous la prendriez aussi vite au mot, votre Loge vous incitait au voyage !" En effet je les quittais pour la NORMANDIE le lendemain même de mon passage au second degré. Un peu perdu à mon arrivée, une première chose m'est venue à l'esprit, la chaîne de la fraternité n'était pas rompue. Elle avait le pouvoir de rester solide, même distendue d'un millier de kilomètres. Sachant humblement d'où je venais, il m'appartenait dorénavant d'apprendre qui je serais. Mon chemin initiatique devenant désormais opératif, j'avais, en premier, le devoir d'exercer mon art au moyen de mes outils. Le maillet et le ciseau m'avaient permis de travailler en moi ce qu'il y avait de volonté et de discernement. Or, discerner, c'est distinguer la lueur dans la pénombre. La règle et le compas me permettaient maintenant de mesurer la distance du fini à l'infini de ma pensée tout en circonscrivant cette quête dans la limite naturelle de mon intellect. Je ne pouvais qu'agrandir le cercle de ma compréhension de l'univers qu'en partant du centre et en augmentant le rayon. J'ai pensé en même temps que la lettre G était elle-même au centre de l'étoile. Mon levier, placé au bon endroit, pouvait déplacer la lourde inertie jusqu'à la limite de mes forces et j'ai constaté que cet outil né de l'intelligence mathématique permettait à la pierre cubique d'être déplacée vers sa destination, l'édifice, sans effort manifeste. Si nous placions le levier sous l'étoile campée sur ses deux pointes inférieures, nous la renverserions à coup sûr. Cet outil était donc un moyen terrible- ment efficace dont la puissance n'avait d'égale que la volonté de son manipulateur d'œuvrer pour le déplacement des choses dans l'harmonie ou dans le chaos. Or, renverser l'étoile, comme nous le verrons plus tard, c'est tuer l'harmonie. Enfin l'inventaire de mes outils se terminait par l'équerre associée au niveau et au fil à plomb, équerre sans qui la rectitude de mon édification intérieure ne serait que vouée à l'écroulement ou à l'errement, faute de contrôle de l'horizontalité et de la perpendicularité de ses composants. J'ai regardé l'ETOILE FLAMBOYANTE et, fort de ma foi maçonnique, n'ait eu de cesse d'en percevoir la signification. Pour persévérer, il m'a fallu tout d'abord cerner ses contours. Apprenti, j'ai travaillé sur le nombre TROIS avec lequel on pouvait construire un triangle dont les trois points étaient, entre autres, à la base, la thèse et l'antithèse et, au point culminant, la synthèse. Compagnon, fort de 5 ans d'age et de la modification de mon rituel devenant quinaire, j'ai également dénombré cinq pointes à l'ETOILE, nommée aussi pentagramme et j'ai cherché à comprendre pourquoi ce symbole représentait l'harmonie universelle. J'ai trouvé le pentagramme dans énormément de drapeaux, de vitraux, de motifs architecturaux et, bien sûr, dans la voûte étoilée de notre loge. Aussi loin que notre savoir puisse remonter, nous trouvons déjà ce symbole dans les cartouches égyptiens comme enfant d'ISIS et d'OSIRIS représentant la vie et la fécondité, ainsi que dans la mythologie Grecque comme symbole de santé. Egalement emblème des Pythagoriciens pour des études approfondies sur l'unité du monde, ces derniers ont légué à l'humanité des principes de recherche tendant à démontrer la magie de l'univers à partir de principes géométriques. En effet, cette pratique lie constamment l'intelligible au miracle de la vie par la découverte du noyau central de notre lumière intérieure d'où tout part. Pour comprendre, j'ai voulu tracer un pentagramme en utilisant le nombre d'or Pythagoricien qui est de 1,618. J'invite par ailleurs mes sœurs et frères compagnons, si ce n'est déjà fait, à compulser les nombreux ouvrages maçonniques qui traitent de la complexité et la simplicité de la découverte du nombre d'or. Mes sœurs et frères, si nous tracions ensemble notre pentagramme. Je précise que ce pentagramme peut être réalisé seulement au moyen d'une règle et d'un compas. On pouvait donc à partir d'une absence de système métrique moderne, par exemple la corde à nœuds, la coudée ou l'ampan bâtir une architecture harmonieuse partant du pentagramme et croissant en volumes et courbes qui font encore aujourd'hui notre admiration. Le génie humain trouvait une transposition. Pour l'anecdote, vers 3300 avant J.C. on peut lire sur un sarcophage de l'antique ville d'UR en CHALDEE, l'inscription suivante : "vous pouvez aussi découvrir le rapport divin dans le pentagone étoilé. Vous ne le trouverez pas une fois mais bien autant de fois qu'un citoyen SUMERIEN compte de doigts et d'orteils". Puis, vinrent nos bâtisseurs de cathédrales. Et là toute la théorie se confirme. Ayant visité la cathédrale de CHARTRES l'abbaye d'HAMBYE et celle du MONT ST MICHEL, j'ai partout trouvé la trace émouvante de l'étoile à cinq branches, là sur un vitrail, ici sur une colonne. Et, reprenant le célèbre dessin de Léonard de VINCI, ces édifices me sont apparus à la proportion de l'humain, humain sur lequel nous aurions utilisé la divine proportion qui, par utilisation du nombre d'or, mutait tout ce qu'il y avait de foncièrement noble en nous en résultat magnifié de pierre et d'art. Une petite chanson de compagnon qui dit : "un point dans le cercle et qui se place dans le carré et dans le triangle. Connais-tu le point ? Tout est bien. Ne connais-tu pas le point, tout est vain". Construire un pentagramme ou tout autre ouvrage faisant appel à des connaissances extra-ordinaires (comprendre le sens étymologique du terme), c'est communiquer avec notre moi profond et, ce faisant, être le médiateur entre l'esprit et la matière. Pour répondre à ma question initiale, j'étais bien en présence d'un nouvel outil dont l'utilisation devenait sacrée car l'étoile flamboyante est le symbole de la réunion de toutes les vérités conciliées par la lumière, en même temps que la clarté personnelle de la vie intérieure. En traçant nos lignes infinies dans lesquelles nous bornons volontairement les dimensions de l'étoile, nous communiquons avec notre conscience qui nous fait appréhender à la fois le champ d'action et la raison qui l'harmonise. Mais, l'harmonie, c'est soi avec les autres, notre passage terrestre des milliards de temps avant et après nous, et ce qui restera après notre mort de transmissible en beauté. La puissance de penser reste stérile tant qu'elle ne s'appuie pas sur le pouvoir d'aimer… Contribuer à l'héritage humain, pour le peu que nous représentons, s'intègre au principe éternel d'une vie divine. Si tout n'est qu'UN, le maçon se doit d'œuvrer utilement pour que les traces qu'il laissera deviennent des chemins fréquentés et des repères inspirés. Chaque pierre taillée découverte sous le sable ou la roche est autant de témoignage de cette chaîne d'union chère à notre fraternité qu'elle symbolise par ailleurs l'opiniâtreté avec laquelle il nous faut évoluer vers la beauté et la sagesse. Nanti maintenant de mon étoile, outil transcendant, j'ai pu commencer à bâtir mon temple. L'édification n'est pas aisée car elle fait appel à la maîtrise spirituelle s'exerçant dans un environnement jamais aussi propice qu'on le souhaiterait. Mais, le chantier est ouvert et, le temps comptant peu, la force que l'on puise au fond de soi fait le reste, la fraternité fournit les matériaux et l'amour donné nourrit en retour. Si je devais résumer ma compréhension de l'ETOILE FLAMBOYANTE, je dirais qu'elle est l'identification du Franc-Maçon qui lorsqu'il est UN ne se connaît pas, lorsqu'il est DEUX, pense se connaître, lorsqu'il est TROIS s'est enfin trouvé, lorsqu'il est QUATRE est reconnaissable mais perfectible et enfin, lorsqu'il est CINQ, la somme des quatre premiers, revient à la quinte-essence, à l'unité. Chaque branche de l'étoile formant le pentagramme pouvant être dotée d'un nombre de UN à CINQ, je placerai le suivant en plein centre du pentagramme. Le nombre SIX trouve naturellement sa place au centre du polygone. Maintenant, je n'ai qu'à tirer sur la boucle inférieure de SIX pour le transformer en G. La signification de la lettre G étant l'objet de très nombreuses analyses et, avant d'en parler, puisqu'il m'est autorisé comme à tout homme qui cherche d'y intégrer sa propre perception, j'y mettrais avant toute chose qu'elle est le symbole de l'ineffable, du PRINCIPE ETERNEL, du GRAND ARCHITECTE DE L'UNIVERS. Ceci, bien entendu n'engageant que moi. Mais justement, comment essayer d'exprimer l'ineffable sans les thèmes de recherche maçonnique que sont la GEOMETRIE, la GENERATION, la GRAVITATION, le GENIE et la GNOSE. Par GEOMETRIE, je comprends, outre l'aspect opératif découlant du calcul, la structuration du mode de pensée qui s'adaptera à tous les cas de figure ainsi que le recul indispensable pour que l'énergie que nous contenons soit justement dispensée, tende sans cesse vers l'harmonie. Pour cela nous devons GENERER l'énergie qui va nous permettre de participer à la vie universelle. Cette même GENERATION d'énergie nous entraînera à employer nos outils symboliques pour bâtir constamment et élever notre temple intérieur avec un désir croissant qui apportera, au fil du temps, une félicité de plus en plus grande. La GRAVITATION, force attractive régissant le monde physique, vise au rapprochement de toutes les énergies et entraîne la cohésion indispensable aux matériaux vivants qui constituent l'édifice Maçonnique. Mais, pour bâtir ce temple le plus harmonieusement possible, il faudra faire appel à notre GENIE, c'est-à-dire, d'une part, apprendre l'art de la construction spirituelle et, d'autre part l'exploiter au mieux dans sa vie quotidienne. Le GENIE, exprimé ainsi, ne saurait être limité à une circonvolution définie car, il est en nous, comme une seconde manifestation de notre vie. Nous en faisons preuve par la grâce de notre âme, par notre sens inné. Enfin, la GNOSE est pour moi la compréhension de toutes les pensées et mouvements spirituels dont nous cherchons à tirer la quintessence, afin que notre temple ne soit pas étroit, qu'il puisse accueillir autant de semblables qui cherchent, animés par la recherche de l'idéal universel, cet idéal qui, si nous savions l'exprimer, se lirait certainement par la lettre G. Et si le grade de COMPAGNON nous incite à graviter autour de la lettre "G", c'est pour mieux l'apercevoir, car elle est le centre de l'inaccessible étoile dont nous recevons la lumière qu'en ouvrant les yeux en même temps que notre cœur. Mes sœurs, mes frères, je mets un terme à cette planche avec un sentiment d'inachevé serein car, comme l'initiation est l'aptitude au mystère à l'intérieur des êtres, le flamboiement de l'étoile nous montre le chemin de la liberté intérieure mais aussi quelle devra être la direction de notre voie. Dessinons deux parallèles infinies, elles ne se rejoindront qu'à l'horizon de notre perception visuelle, mais, plus nous avancerons, plus l'horizon reculera. Quel chemin ardu et beau que celui du COMPAGNON. J'ai dit V\M\ A\ G\ |
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