La lettre G
Un des plus
populaires symboles de la Franc-maçonnerie, si ce n'est le
plus populaire reste sans doute la lettre G. Qu'elle soit
placée entre l'équerre et le compas ou au milieu
de l'étoile flamboyante, cette lettre reste un des sujets
les plus discutés dans la Franc-maçonnerie et le
plus chargé de mystères(i).
Parmi les plus populaires décodages du « G »,
on trouve principalement deux explications qui sont le plus
répandues. La première graphique tandis
que la seconde reste littéraire. Au point de vue graphique,
on remarque que le G est très proche de la spirale. Mais
parce qu'infini, si on l'arrête à un endroit
précis et définit, proche de la forme d'un
escargot, on obtient en effet un graphique similaire à la
lettre G.
L'autre explication, littéraire cette fois, est
elle-même divisée en plusieurs
possibilités : La tradition anglaise complète
simplement le G pour en faire GOD (Dieu). La tradition
française quand à elle, voit surtout dans le G la
cinquième des sciences, la géométrie,
mais aussi la gnose, la génération, le
génie et la gravitation.
La géométrie : étant la
cinquième des sciences, elle semble nous rappeler le nombre
du compagnon et les cinq branches de l'étoile flamboyante.
La géométrie est la partie de la
mathématique qui a pour objet l'espace et les notions et
relations dérivées. Personnellement, je
considère que la géométrie est la base
essentielle de la Franc-maçonnerie, opérative et
spéculative, puisqu'elle est la planification de tout
projet, que ce soit sur le plan pratique ou théorique. Au
sens maçonnique, l'esprit de géométrie
doit imprégner toute recherche. La
géométrie est un moyen de formation de l'esprit.
Elle permet à chacun de tenir sa place dans
l'édifice social (i).
La gnose : du grec gnosis, elle signifie la connaissance. Le GO de
France explique ce terme comme étant la connaissance morale
la plus étendue, la plus généreuse
aussi, l'impulsion qui porte l'homme à apprendre toujours
d'avantage et qui est le principal facteur du progrès.
La génération : biologiquement, l'acte
d'engendrer ou la fonction qui commende cet acte. La
conséquence, c'est la transmission de la vie par la
création d'un nouvel être ou l'inverse. Ligou voit
dans ce terme que le maçon doit s'efforcer de comprendre les
phénomènes qui président à
la génération. Il doit déchiffrer
« l'énigme de la vie ».
Le génie. Personnage fabuleux, bon ou mauvais,
attaché à une personne, un lieu ou un pays. Le
génie caractérise le pouvoir créateur
porté à ses limites sur le plan de
l'étendue, de la diversité, de la
spécialisation, de l'originalité et de la
nouveauté. Le génie suppose la
continuité dans l'action et la
persévérance dans l'effort, il doit
être solitaire du travail. Il doit éclairer
l'humanité et se mettre au service des nobles causes.
La gravitation : une force par l'effet de laquelle deux corps
s'attirent mutuellement. Des deux corps, le corps le plus petit est
attiré par la plus grand. Du point de vue
maçonnique, elle représente la force universelle
d'unité, unité de l'univers, de la
matière. Elle symbolise l'unité fraternelle des
frères maçons et la solidarité
de l'édifice maçonnique dont les
matériaux sont des êtres vivants.
Certains auteurs comme Jean-Chevalet et Ribaucourt voient dans le G
latin la représentation du gamma grec, qui est
dessiné comme un enquerre. Selon Ribaucourt, ce furent nos
ancêtres, les Franc-maçon de métier,
qui adaptèrent leur symbole, l'équerre,
à leurs mystères la forme étant la
même, mais le symbole changeait de signification. Les
Franc-maçon qui leur succédèrent
firent la substitution de la lettre grecque par la latine. Mais reste
à savoir pourquoi avoir remplacé le gamma alors
que le delta est resté intact !
Le courant anglais maintient sa position sur la signification de
l'initiale. Il faut de toute façon admettre que la
Franc-maçonnerie spéculative est née
en Angleterre, donc s'il y a lettre, c'est dans sa langue maternelle
qu'elle doit être située.
On peut noter une diversité des origines de la lettre
« G » dans
les différentes interprétations
citées, mais on peut aussi constater que dans toutes on
retrouve un rappel au principe universel, et un retour à
Dieu. N'appelle-t-on pas en Franc-maçonnerie Dieu, Grand
Géomètre de l'univers ? N'est-t-il pas la
connaissance, la gnose que tout le monde admire ? Ne sommes-nous pas
tous ses descendants, les fruits de sa génération
? N'est-il pas le plus grand créateur, l'ultime
génie ? Et enfin, ne sommes nous pas sur cette terre, chacun
à sa façon et selon ses convictions,
attirés par un Dieu et par sa gravitation ?
Aucun Maçon ne peut nier que la Franc-maçonnerie
se base sur Dieu, vit en Dieu et cherche à mener l'homme
vers Dieu. Tout en Franc-maçonnerie se
réfère à Dieu. Chaque
leçon, chaque étude, de la première au
plus haut degré (je crois). En Franc-maçonnerie,
Dieu est la première vérité et la
dernière réalité.
Quelque soit l'interprétation que l'on veut donner
à la lettre « G »,
je considère personnellement que cette lettre nous rappelle
qu'il existe, qu'il est toujours en chacun de nous.
« Oui, il existe, mais le
connaître est difficile. On ne peut l'atteindre à
travers la raison, mais à travers la vie »
Tolstoi, War & Peace.
R\ C\
Références :
(i) Ligou, Daniel, Dictionnaire de la Franc-maçonnerie.
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