Obédience : NC | Loge : NP | Date : NC |
Nul
n'entre ici s’il n’est
géomètre
INTRODUCTION « Nul n’entre ici s’il n’est géomètre » La tradition, veut que cette phase ait été gravée à l’entrée de l’Académie de Platon, école fondée, par ce dernier, à Athènes, en 387 avant Jésus Christ. Cette formule, employée sous la forme d’injonction, de préalable, pose comme première condition d’admission, dans un cercle, dans une institution donnée, l’acquisition d’un statut, d’une qualité, d’un niveau de connaissances explicitement annoncé, ici, comme étant celui de géomètre. Dans l’esprit de Platon, ou tout au moins, de ce que j’en ai cru comprendre, le statut de géomètre qui nécessite la connaissance de notions géométriques doit être considérée comme une étape, un chemin. Le cheminement graduel, tel qu’il est pratiqué dans notre rite, vers l’approfondissement des connaissances ou vers la recherche de la vérité, pourrait être en partie illustré par cette expression, et, dans ce cas, initié et géomètre pourrait, me semble t-il, avoir la même « portée ». En effet, cet adage impose comme préalable, la qualification de géomètre pour accéder à l’académie, tout comme pour entrer dans nos loges et participer à nos travaux il faut être initié. Mon propos, dans cette planche, ne sera pas de faire l’historique de la géométrie et de ses multiples dérivés, mais plutôt d’observer et de tenter d’expliquer le sens de la formule énoncée à la porte de l’Académie et de la mettre en parallèle avec notre méthode de travail, avec ma propre construction maçonnique. Je vous propose d’aborder ce travail en trois parties : - Dans une première partie, j’essaierai de restituer cet aphorisme dans son contexte et tenter de comprendre sa portée pour Platon - Dans une deuxième partie, je tacherai d’appréhender la géométrie à travers la vision de PLATON, puis son évolution jusqu’à la Franc Maçonnerie - Dans une troisième partie, je m’interrogerais sur les liens symboliques entre la géométrie et la Franc Maçonnerie en général et, ma construction maçonnique au grade de compagnon en particulier Pour construire cette planche, je me suis référé à la documentation suivante : - Mon rituel d’initiation au second degré - Mon mémento d’instruction du second degré - Des extraits du livre IV de PLATON - Des extraits de « l’allégorie de la caverne » de PLATON - Un texte sur la sociologie de la connaissance : « PLATON et la géométrie » - L’étoile flamboyante de J. RESCASES QUE POUVAIT DONC SIGNIFIER UNE TELLE INJONCTION ? Comme je l’ai précisé dans mon propos liminaire, cette formule « nul n’entre ici s’il n’est géomètre » qui est attribué à Platon, était gravée à l’entrée de l’Académie, cette école, était devenu un lieu célèbre de rencontres intellectuelles, elle avait un but purement politique, puisqu’il s’agissait en réalité, de former des jeunes gens appeler un jour à gouverner. La Géométrie, pour l’auteur, n’était pas un fin en soi, mais seulement, je cite, « un préalable destiné à tester, à développer la capacité d’abstraction de l’étudiant », c'est-à-dire, son aptitude à dépasser le stade des sensations qui nous maintiennent dans l’ordre du visible et du monde matériel (le monde profane), pour s’élever jusqu’à l’intelligible pur (le monde de l’esprit). Dans un des ses textes : « l’allégorie des cavernes », il compare la situation d’ignorance de ses étudiants à celle d’un prisonnier condamné à ne voir depuis l’enfance que des ombres. « Sous le poids de nos désirs et de nos opinions, précise t-il, nous ne pouvons qu’errer dans l’illusion ». On peut d’ailleurs y faire le parallèle avec notre instruction au premier degré, où nous justifions notre désir d’être reçu Franc Maçon, par le fait que dans notre société « les vérités essentielles sont entourées d’ombres épaisses, les préjugés et l’ignorance la domine, la force et la ruse y prime le droit». Comme nous le proposons dans nos loges, par le biais de cette nouvelle vie que confère l’initiation, Platon propose à ses apprenants, pour sortir de cette ombre épaisse, de cette l’ignorance qui les habite, de se libérer de leurs chaînes pour apprendre à voir les réalités que sont les idées, modèle du sensible. Il leur oppose, je cite : « à une lecture sensible du monde, source d’erreurs et d’errance une lecture intelligible, source de connaissance ». En réalité « construire » des étudiants géomètres, c’est s’assurer qu’ils sachent établir de justes rapports entre les idées, qu’ils puissent s’interroger sur l’important et l’accessoire, qu’ils puissent distinguer les arts véritables des activités, qu’ils deviennent des individualités critiques capables d’être des philosophes responsables de l’harmonie dans la cité. Mais alors, pourquoi donc des géomètres ? Simplement parce que la géométrie est avant tout, je cite : « formes et raisonnements » et, elle facilite l’interface entre le monde matériel (l’homme et les objets terrestre) et ce que Platon appelle les idées d’essence divine ». C’est donc en s’appuyant sur la raison que nous pouvons justifier l’existence du bien et de la vertu accessibles que par la dialectique (le dialogue, le raisonnement discursif, cartésien) qui use de la géométrie, je cite : « science élevant l’âme au dessus des considérations matérielles ». Une fois dit, la première interrogation nous vient à l’esprit est, pourquoi cette science et pas une autre ? DE LA GEOMETRIE DE PLATON A LA GEOMETRIE DANS NOS LOGES ? Le terme géométrie trouve ses racines dans : gê (terre) : géo ; metrêin (mesurer) : mètre ; géomètre. Il peut aussi vouloir dire : technicien ou technicienne qui s’occupe du levé des plans, du nivellement - un arpenteur. On place souvent ses débuts dans la Grèce antique, ou la parcellisation des terres conduisait à faire de savants calculs sur les surfaces cultivées et partagées ; il s’agissait donc de topographie. Les philosophes de la Grèce antique définissaient la géométrie comme la science mathématique des figures sur le plan et des volumes dans l’espace. PLATON quant à lui, parlait déjà, à propos de la géométrie, d’une science hypothétique déductive. Mais, c’est avec EUCLIDE (3ième siècle avant J/C) que la géométrie change de visage pour désormais se présenter comme un ensemble cohérent de théorèmes de démonstrations architectoniquement ordonnés à partir d’un nombre très limité d’axiomes ou de postulats élémentaires. Plus tard, la géométrie n’a cessé d’être une référence pour les rationalistes qui estimaient que l’on ne pouvait prétendre à la connaissance objective que si l’on parvenait à établir « more geometrico » c'est-à-dire à la manière des géomètres - PASCAL parle des géomètres et de tous ceux qui agissent méthodiquement, comme des personnes qui, je cite, « n’imposent des noms aux choses que pour abréger le discours, et non pour diminuer ou changer l’idée des choses dont ils discourent. - KANT, la définie comme « la science de toutes les espèces d’espace » - Et enfin, VOLTAIRE, parle de DIEU comme, je cite, « l’éternel géomètre » Notre rituel au REAA nous rappelle, que la géométrie, 5ième art libéral, objet spécial des études du compagnon, est une source inépuisable de connaissances. Pendant longtemps, géométrie et Maçonnerie se sont confondues, hérités de l’Antiquité ou ils regroupaient les disciplines dignes de « l’homme libre », les sept arts sont éclatés en deux cycles : le premier, dénommé trivium, comprend la grammaire, la rhétorique et la dialectique (les sciences du langage) ; au sein du second qu’on appelle quadrivium, se trouvent l’arithmétique, la géométrie, la musique et l’astronomie. Dans notre vécu Maçonnique, nous faisons très souvent référence à la géométrie soit, à travers notre langage ou encore, par l’existence ou la manipulation d’outils symboliques tels : le niveau et la perpendiculaire symboles des deux surveillants, l’équerre et le compas posés sur l’autel des serments, les trois piliers disposés en triangle autour du pavé mosaïque, le carré long, la pierre cubique etc.. A notre grade de compagnon, dans l’exécution de notre marche, les deux pas de côté qui prolongent les trois premiers issus de la marche de l’éternel apprenti que nous restons, nous font découvrir le plan, ajoutant une nouvelle dimension à l’espace dans lequel nous avons évolué comme apprenti. Les outils de base des constructions géométriques étaient, et sont restés encore aujourd’hui : la règle et le compas. Ces deux instruments, que nous retrouvons sur l’autel des serments, sont, avec le livre de la loi sacrée, les trois grandes lumières de notre ordre. Cette géométrie, cet esprit de géométrie, qui a fourni à notre ordre la plus grande partie de ses symboles, est bel et bien l’élément de base de notre initiation, de notre formation au métier de l’art, de notre « rectification » en pierre cubique. INFLUENCE DE LA GEOMETRIE DANS NOTRE CHEMINEMENT INITIATIQUE Après avoir dégrossi ma pierre brute, au grade d’apprenti, mes frères maîtres m’ont jugé digne de recevoir une augmentation de salaire. Je suis passé, au terme de cinq épreuves, de la colonne du septentrion, la partie la moins éclairé de la Loge, à la colonne du midi, dos au soleil. De la perpendiculaire au niveau, Mon tablier est désormais rabattu, tourné vers l’extérieur, à l’instar des pas du compagnon me voila désormais invité, tout comme les anciens bâtisseurs de cathédrales, à voyager de chantiers en chantiers pour apprendre le métier. Les deux pas de côté, rappelant si besoin était, que si l’écart est désormais toléré au cours de ces deux pas supplémentaires vers la connaissance, nous devons impérativement revenir vers le centre, vers le droit chemin. Pour entamer ce nouveau cheminement, mes frères m’ont confié, dans ma besace, les outils nécessaires à la transformation de ma pierre brute déjà dégrossie au maillet et au ciseau au premier degré, en pierre cubique destinée à intégrer l’édifice. Me voilà donc, l’architecte, seul architecte, de ma propre construction, puisque le temple à bâtir, le matériau à transformer, les outils utilisés s’identifient à moi et à moi seul. La construction de mon temple se fera donc, en moi-même, avec les nouveaux outils de la connaissance qui me sont confiés. Quels sont ces outils et quelles sont leurs vertus ? Lors de mon introduction en loge de compagnon, vêtu rituellement et paré de mon tablier d’apprenti je portais sur l’épaule gauche une règle à 24 divisions. La règle, est l’outil de base de l’architecture, durant des siècles, elle a permis aux anciens de configurer l’espace idéal géré par la géométrie, c’est l’outil de construction par définition, qui garantissait une représentation harmonieuse du monde. La règle qui se retrouve dans l’équerre, dont elle constitue potentiellement l’horizontale et la verticale, peut se métamorphosée en compas, en formant les deux bras de l’outil. D’ailleurs, sur l’autel des serments, chacune des trois lumières est posée dans un ordre bien établie : la règle (livre de la loi sacrées), l’équerre et enfin le compas. Cet ordre immuable montre bien que la règle mène au compas. Outil de mesure de la réalité, la règle, en se transformant en compas, ouvre l’individu à une approche élargie de l’existence. Ainsi perçu, elle symbolise l’éthique maçonnique, elle développe alors les valeurs suivantes : Conscience, prudence, mesure, justice équité, tolérance et respect. C’est donc, cette règle qui m’a été confiée lors de ma cérémonie de passage au 2e degré, elle est désormais, la référence de tous mes actes, le guide incontournable pour la transformation de ma pierre dégrossie en pierre cubique. Au cours des cinq voyages, les outils qui sont mis en notre possession pour faciliter notre entrée dans les voies de la sagesse et de la connaissance, nous sont confiés par pair, trois sont actifs (le maillet le compas et la pince), les trois autres sont passifs (le ciseau le règle et l’équerre) : Au premier voyage, maillet et ciseau, outils bien connus au premier grade, nous rappelle que le travail de dégrossissement n’est jamais achevé et que nous restons des éternels apprentis ». Les accessoires de ce voyage sont les cinq sens donnés par la nature pour découvrir le monde : les yeux pour le voir, les oreilles pour l’entendre, le nez pour le sentir, la peau pour le toucher et le goût pour le déguster Au deuxième voyage, nous avons en mains la règle et le levier. La règle dont il faut jamais se départir et un nouvel instrument de recherche, le levier, un outil redoutable et puissant qui à partir d’un point d’appui solide peut nous aider à soulever le monde !! Ces deux outils nous indiquent la nécessité d’une méthode de travail harmonieuse et rigoureuse car, si la base n’est pas solide, l’édifice s’écoule et de plus, une volonté inébranlable, intelligente et désintéressée triomphe de tous les obstacles. Lors de ce 2ième voyage, nous découvrons les cinq ordres d’architecture : Dorique, Ionique, Corinthien, Toscan et Composite. C’est cinq ordres sont symboliquement liés à l’architecture du temple : - les trois piliers qui soutiennent la Loge : - celui de la Sagesse, d’ordre Dorique - celui de la Force, d’ordre Ionien - et celui de la Beauté, d’ordre Corinthien - les deux colonnes du temple - la colonne J, d’ordre Toscan - la colonne B, d’ordre Composite Au troisième voyage, nous manipulons le fil à plomb (main gauche) et le niveau (main droite), ces deux outils symbolisent notre changement de grade puisqu’en devenant compagnon, nous sommes symboliquement passés : De la perpendiculaire : Travail d’introspection du grade d’apprenti, qui nous invite à explorer notre propre personnalité pour acquérir la connaissance de nous même, condition préalable à tout perfectionnement, - Au niveau : Qui lui fait référence à l’égalité foncière de tous les hommes dans leur nature profonde et leur vocation et qui nous incite à l’humilité et à la modestie du sage. Ce 3ième voyage, est consacré aux sept arts libéraux ou l’on distingue le Trivium (ou trois voies) : la grammaire (art qui enseigne à parler et à écrire correctement) ; la rhétorique (art de bien dire et de parler de chaque chose d’une manière convenable = éclairer les esprits en touchant les cœurs) ; la logique (art qui raisonne et qui s’applique à discerner le vrai du faux). C’est trois arts aboutissent à la quête du Divin, par le sens des mots, l’art de la parole et de la raison……….. « Au commencement étaient le verbe et le verbe était Dieu » De ce Trivium découle logiquement le Quadrivium : l’arithmétique (art de calculer, la science du nombre, des rapports et des proportions ; la géométrie (art des formes ou volumes qui nous ramènent à l’architecture ; l’astronomie (art qui s’apparente au nombre par le calcul des angles des cercles, des ellipses, des paraboles et des spirales) ; la musique (art des sons Le quatriéme voyage se fait sous le symbole de l’équerre, symbole de la rectitude car, si l’édifice se construit de lui-même à l’aide du niveau et du fil à plomb il doit être rigoureusement d’équerre. Au cours de ce voyage nous sommes mis en présence de cinq grands initiés : MOISE, PYTHAGORE, SOCRATE, JESUS, KOUNG-FOU-TSEU, cinq noms d’hommes célèbres des modèles dans la construction de l’humanité. Enfin arrive le cinquiéme voyage, suffisamment instruit dans la pratique de l’art, le compagnon doit employer cette année à l’étude de la théorie, c’est pour cela que nous avons les mains libres. Ce dernier voyage est celui de l’homme construit qui a intériorisé la règle, l’équerre et le compas, celui des outils fait homme, le compagnon désormais devenu son centre, peut contempler, observer le monde, il sait faire preuve de vigilance et de présence dans le monde. Au terme des cinq voyages, c’est un homme accompli qui s’engage à glorifier le travail et à l’intégrer comme une véritable mission au service du grand œuvre. Puis, c’est au pied de l’Orient, que l’étoile flamboyante, le grand symbole du compagnon, va briller à ses yeux avec en son centre la lettre G. Cette lettre G est un vaste sujet de réflexion pour le compagnon, elle est associée dans notre rituel à : Géométrie (proportions harmonieuses, construction cohérente de l’univers, du temple et de l’homme) ; Génération (pouvoir de créer sur tous les plans : physique, intellectuel et psychique) ; Gravitation (attirance réciproque de tous les éléments de l’univers, qui en assure la cohésion. Sur le plan de l’humanité cette force c’est l’amour) ; Génie (intelligence qui peut s’élever aux conceptions les plus transcendantes) ; Gnose (connaissance intégrale de la vérité, union de l’homme avec le divin). Dans les anciens rituels, cette lettre G, a été identifié au Grand Architecte De L’Univers, à celui qui a été élevé jusqu’au faite du temple sacré, à Dieu par analogie au G de God. Pour ma part, comme je vous l’avais déjà précisé, au cours de mes impressions d’augmentation de salaire, l’étoile flamboyante, avec cette lettre G en son centre, fut pour moi une véritable énigme. Chemin faisant, au fur et à mesure que je commençais à me familiariser avec la mon rituel, avec la manipulation des nouveaux outils qui m’étaient confiés, avec l’aide de mes frères, grâce à mes différentes visites de chantier, j’ai pu me forger quelques convictions. En premier lieu, l’étoile dans la mythologie est le symbole le plus éloigné des rythmes temporels, elle est atemporelle et brille au sommet de l’axis mundi (au pôle du monde). Dans un second temps, j’associe l’étoile flamboyante à l’étoile de David, celle qui avait guidée les rois mages vers le Christ, c’est le guide, le chemin à suivre pour atteindre la lumière, elle oriente le compagnon dans sa marche vers l’initiation parfaite. Et enfin, c’est le symbole Maçonnique fort, associé au compagnon, à son illumination, l’astre flamboyant de son devenir. C’est en réalité, au terme des cinq voyages de la cérémonie d’augmentation de salaire ou le compagnon a su intégrer « en lui » les outils et les connaissances nécessaires à la construction du temple, de son temple, les outils et les connaissances nécessaires pour la transformation de sa pierre dégrossie en pierre cubique, que commence son véritable chemin initiatique : le chemin de l’étoile. Et c’est ce chemin qui va le conduire vers la lumière symbolisée par la lettre G placée au centre de l’étoile. Cette étoile, n’est pas seulement, le symbole central qui décore et éclaire le temple ; elle est la base architecturale qui permet de le construire et de lui garantir sa solidité. Si la Franc Maçonnerie opérative, est associée aux outils que sont l’équerre, le compas, la règle, le niveau, le fil à plomb ou la truelle et à la géométrie, la Franc Maçonnerie dite spéculative à fait de ses outils des symboles forts qui nourrissent plus l’esprit de géométrie, que la géométrie stricto sensu ? Déjà, en tant qu’apprenti, lors de notre toute première approche du monde des symboles, alors que nous travaillions à dégrossir notre pierre brute, dans ce travail D’introspection, symbolisé par VITRIOL, déjà, au delà des outils, des symboles, les expressions géométriques, l’esprit de géométrie faisait son apparition. Dans cette toute première partie de notre quête Maçonnique, le but suprême c’est la construction du temple, de notre temple. Ce temple, dans notre rituel est définit, comme un carré long, qui va de l’Orient à l’Occident du septentrion au midi et du Nadir au Zénith et, il s’édifie par la perpendiculaire et l’équerre. En devenant compagnon, nous sommes passés de la perpendiculaire au niveau, et l’enjeu va consister à passer du carré long à l’étoile. Pour y parvenir, au delà des outils, c’est surtout grâce à l’esprit de géométrie, à la maîtrise de l’art du trait (symbolisé par la maîtrise de l’équerre et du compas) et à la connaissance des nombres (nombre d’or, les justes proportions) que s’établira cette architecture, cette base solide, harmonieuse et rigoureuse nécessaire à la construction de l’édifice. Pour le compagnon, l’étoile est un labyrinthe, son labyrinthe, qu’il doit apprendre à tracer d’un seul trait, sans lever la main. Cela suppose un itinéraire, une pérégrination, qui va l’obliger à explorer chaque branche de l’étoile, avec comme destination le centre G de l’astre, le centre de conscience, car c’est là, qu’il trouvera la lumière, cette lumière est conscience, et, cette conscience, c’est au centre de lui-même qu’elle germera. Dans son cheminement vers son centre, dans son exploration, l’art de la géométrie symbolique va le faire entrer, jour après jour, dans la lumière du symbole, et ce périple pourrait être relié aux cinq qui éclairent la loge : Le tracé commence et termine par le sommet, à l’orient, ou se tient le Vénérable Maître, d’où provient la lumière, sous le delta lumineux. Le Secrétaire siège sous la lune qui représente l’imagination, il est la mémoire de la loge. L’Orateur siège sous le soleil qui représente la raison, il est celui qui connaît la loi et qui conclut. Les deux surveillants sont les instruments d’exécution de la volonté du Vénérable Maître, ils siègent à l’occident ou au midi et sont proches de la porte qui assure la relation entre le monde caché, mais réel de la loge et le monde visible ou profane. Si l’étoile est la base architecturale qui doit permettre une construction solide et harmonieuse, alors cette analogie avec les cinq qui éclairent nos temples, pourrait se résumer ainsi : le cheminement dans l’étoile doit conduire à, je cite : « l’émergence d’un principe conscient qui s’illumine sous la double influence du raisonnement (soleil) et l’imagination (la lune) ». Au delà de cette comparaison un peu osée, les étapes du voyage au sein de l’étoile pourraient s’identifier aux cinq branches de l’étoile, cinq purifications menant à l’homme accompli : celle du feu, de l’air, de la terre, de l’eau et une cinquième que je n’ai pu identifier, cinq « passages obligés » avant de prétendre atteindre le centre d’où jaillit la lumière. Mais comment ne pas faire le lien entre ce cheminement dans l’étoile et la construction de la pierre cubique qui est en réalité notre objectif final ? La pierre cubique représente l’aboutissement idéal du dégrossissage et de la taille de la pierre brute, elle est en réalité un des secrets essentiels de notre grade et c’est, à la recherche de ce secret que nous sommes conviés. Symboliquement, la pierre représente l’initié que nous sommes et, faut-il le rappeler, nous sommes dans notre démarche sujet et objet, le matériau à travailler, l’outil de travail et enfin le produit qui en sortira ; cette pierre contient en elle toutes les lois de création et de transformation de l’être. Dans le travail de cette pierre, le secret dont-il s’agit n’est pas un contenu caché que l’on cherche a révéler, c’est une dynamique, une fonction, un mécanisme de création et de transformation. L’enjeu pour nous compagnon consiste à ouvrir et percer la pierre pour percevoir les lois de création qu’elle contient et puis, la refermer pour donner vie aux formes manifestées qui obéissent à ces lois. La pierre cubique est composée à la base, de cinq polyèdres qui représentent les lois de la création. Les anciens ont rapproché chacun des cinq polyèdres aux cinq éléments que sont le feu, l’air, la terre, l’eau et la quintessence. Le cheminement parmi les polyèdres de la pierre cubique est identique à celui de l’étoile ou tout au mois l’objectif est le même : la purification. Le lien entre la pierre cubique et l’étoile qui symbolise l’homme accompli, l’homme parfait me parait alors évident. La pierre cubique, ainsi approchée, doit aider le compagnon à trouver le chemin de son chef d’œuvre et, le chef d’œuvre du compagnon n’est autre que lui-même. Le compagnon objet du chef d’œuvre est celui qui en toutes formes de comportements sait trouver un juste équilibre et c’est l’esprit de l’œuvre (la pierre cubique), qui nourrit et guide sa démarche vers le chef d’œuvre (l’homme accompli) symbolisé par l’étoile. N’y a-t-il pas une maxime Maçonnique qui dit : « ce que tu fais te fait » ………… CONCLUSION Définie par les philosophes de la Grèce antique comme étant la science mathématique des figures sur le plan et de volumes dans l’espace, la géométrie est, pour le Franc Maçon, une manière de cultiver l’esprit de géométrie en travaillant sur les symboles. Si la capacité d’abstraction est une des conditions essentielles pour entrer en loge, elle ne peut être suffisante pour parfaire sa construction maçonnique. Car la construction du temple, de notre temple, s’appuie sur nous même : « connais toi toi-même et tu connaîtras l’univers et les Dieux », elle se fait donc, dans l’unité d’action et non dans l’uniformité des idées. Pour réunir « ce qui est épars » l’esprit de géométrie, qui permet de raisonner à partir d’un certain nombre de principes clairement définis, disait PASCAL, doit être complété par l’esprit de finesse , relevant du ressenti, et, par l’esprit de justesse ou encore droiture d’esprit. En réalité, « nul n’entre ici s’il n’est géomètre………..Mais pas que géomètre » J’ai dit |
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