Le Maçon jardinier !

Dans son carré long de terre notre Frère jardinier avait sélectionné trois graines, la fraternisa universalis, l’amitia rénovera et la dernière, l’égoïstum égoista.

Du solstice d’hiver au solstice d’été, notre jardinier de midi à minuit du levant au couchant, il travaillait d’arrache pied, contemplant son ouvrage et ne ménageant pas sa peine, apportant fumure, engrais, désherbant la moindre pousse d’herbe.

Au fil des mois, la nature remplit son contrat, la levée des graines se fit avec les premières chaleurs et les premiers rayons du soleil, laissaient espérer, une récolte fructueuse, à la mesure de sa peine.

A l’approche de la Saint Jean d’Eté, notre jardinier, au chant du Coq se leva bon matin pour aller sur le chantier, avec le cœur plein d’espérance et de joie, pensant que son labeur serait récompensé.

Il ouvrit la porte du jardin et ce qu’il vit suscita une grande désolation, l’égoïstum égoïsta avait totalement envahi la fraternisa universalis, qui de ce fait était toute rabougrie, voire mourante, dans la carré suivant l’amitia renovera, avait tout juste un feuille au soleil toute sa base était couverte d’égoïstum égoïsta.

Plein d’amertume notre Frère jardinier se mit à douter de son travail au point qu’il pensa abandonner le jardinage et puis prit d’un remord, il se promit que l’an prochain, il choisira des graines sélectionnées, et il surveillera de très près son carré long. Réorganisant le terrain en carrés comme les moines d’antan, il laissa donc un carré d’égoïstum égoïsta, en friche, ne voulant plus user ses forces pour rien, mais il prit un grand soin, à le tenir éloigner des bonnes graines. Il fut de nouveau un jardinier plein de force et vigueur…

A la Gloire du Grand Jardinier de l’Univers !

P\ L\