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Franc-Maçonnerie et Bouddhisme

I  INTRODUCTION

Certains FF\ pourront trouver pour le moins saugrenu, voire même iconoclaste de mettre en parallèle le Bouddhisme et la F\M\ ?
En fait, cette idée m’est venue lors de mes pérégrinations sur le Web où de nombreux sites traitent du Bouddhisme. Après avoir parcouru quelques pages je me suis aperçu qu’il y avait par certains côtés, des similitudes avec notre Ordre, et me suis dit « tiens, il serait peut-être intéressant de les rapprocher ! ».
Je dois toutefois vous dire que ce sujet est d’une grande difficulté pour un non-bouddhiste car les bouddhistes eux-mêmes ne semblent pas s’accorder sur plusieurs points et d’abord sur ce qu’est le bouddhisme :
Une Religion
Une Philosophie
Une pratique de la Vie.

Cela étant, je livre à votre attention le résultat de ma réflexion qui vous présentera les deux traditions tout d’abord dans leurs origines puis leurs fondements et buts et enfin dans les moyens qu’elles mettent en œuvre pour y parvenir.
Bien évidemment, je passerai beaucoup plus rapidement sur tout ce qui concerne la F\M\ qui est assez bien connue de nous tous et insisterai sur le Bouddhisme qui est une découverte pour la plupart d’entre nous.
Dans chacune de ces parties j’essaierai de voir ce qui les rapproche et ce qui les différencie.

II  LES ORIGINES

Dans chacune des traditions il y a une origine disons mythique ou légendaire et une origine historique.
Ainsi la Franc-maçonnerie s’appuie sur la Légende d’Hiram qui servira de support au travail initiatique.
Hiram, architecte de génie du Roi Salomon, qui périra assassiné par trois compagnons qui voulaient s’approprier indûment le mot de passe de compagnon, est au départ de l’initiation au grade de Maître.

Trois autres compagnons, demeurés fidèle à Hiram partiront à sa recherche, retrouveront sa tombe et le ressusciteront  par les cinq points de la maîtrise.
Cette légende a pris une très grande importance en F\M\ quant à sa portée symbolique au grade de maître, et elle sera à la base de son exaltation à la maîtrise et de son cheminement futur.
En F\M\ il n’y a pas d’enseignement livresque ou même oral rigide mais des mythes symboliques, des rituels, une initiation qui seuls  permettrons au néophyte ou au FF\ d’avancer dans leur cheminement personnel.

En ce qui concerne le Bouddhisme les mythes fondateurs ne sont pas porteurs des mêmes potentialités symboliques.
Ainsi, il est dit qu’en des temps anciens vivait un Bouddha appelé Dipamkara qui fut un jour impressionné par un homme, Sumedha, qui s’était étendu dans la boue afin que Dipamkara puisse lui marcher dessus et ainsi ne se salisse pas les pieds. Dipamkara prophétisa que Sumedha deviendrait aussi un Bouddha et porterait le nom de Gautama.
Heureux de cette nouvelle, Sumedha se lança alors dans la voie du Boddhisattva «Voie des êtres voués à la recherche de l’éveil ».
Il eut de nombreuses vies et dans son avant-dernière vie il put choisir sa dernière réincarnation : c’est ainsi que naquit SIDDHARTA GAUTAMA vers 556/-563 qui est considéré comme le véritable Bouddha.
Etant d’une famille princière il était à l’abri de la souffrance humaine.
Un jour il rencontra lors d’une promenade cette souffrance humaine dans la personne :

- d’un vieillard
- d’un malade
- d’un mort qu’on emmenait au bûcher.

Cette triple découverte lui fit comprendre que ce ne sont pas la joie ni le plaisir qui régissent l’existence, mais bien la douleur et la mort ; désormais tout ce qu’il avait fait jusque là lui parut vide et il résolut de trouver une solution au problème de la douleur.
Il passa sept ans à l’écoute des plus grands maîtres, dans l’ascèse la plus complète. A l’article de la mort il compris qu’il ne servait à rien de choisir les extrêmes et se remit à s’alimenter.
Puis il entra en méditation et fit un rêve qui lui fit découvrir la Voie de l’éveil.

Ainsi, on le voit, cette légende n’est pas le point de départ d’une quête personnelle mais seulement une explication des origines de l’enseignement du Bouddha et une porte ouverte sur l’enseignement de Bouddha.
Le Bouddhiste devra écouter, lire, suivre les enseignements du Bouddha et du Maître qu’il aura plus ou moins choisi s’il veut atteindre l’éveil ou état de Bouddha.
Ces textes ou enseignements pourrons être en partie chargés de symboles et laisser au disciple une large interprétation personnelle, il n’en demeurera pas moins qu’il devra adhérer à des croyances métaphysiques qui serviront de base à sa recherche.

II  FONDEMENTS ET BUTS

La F\M\
La F\M\ n’a pas de fondement métaphysique ni cosmologique. Elle ne part pas d’une théorie de l’existence humaine si ce n’est l’affirmation d’un principe directeur et organisateur de l’Univers tellement vague qu’il est bien difficile de ne pas y adhérer sauf à admettre que le monde est régit totalement par le hasard, théorie qui est de plus en plus abandonnée depuis les avancées de la physique quantique.
Ce principe est appelé le G\A\D\L\U\.
Par ailleurs elle a pour but le perfectionnement de l’humanité donc des hommes qui la constituent mais aussi des systèmes d’organisation de ces hommes.
En effet, supposons que les hommes qui peuplent la Planète soient parfaits, si les sociétés qui les organisent sont mauvaises, mal structurées, le résultat de la vie de chacun ne sera plus celui escompté.
La question est : des hommes parfaits peuvent-ils construire des sociétés imparfaites ?
Il est évident que ce raisonnement est purement formel car les hommes ne seront jamais parfaits comme nous l’entendons, nous maçons, c’est-à-dire tolérants, fraternels, s’oubliant parfois pour aider leurs frères et plaçant la justice et la vérité avant leur intérêt personnel.
Nous posons toutefois le problème de cette manière pour montrer que la F\M\ n’a pas seulement un rôle philosophique ou spirituel mais un rôle social et que ces deux aspects sont indissociables.

Le Bouddhisme
Il part d’une théorie métaphysique expliquant la détresse humaine et d’une vision cosmologique du monde.
Nous nous attacherons ici à la seule théorie métaphysique constituant la base de la recherche bouddhique.
Pour le Bouddhiste tout est douleur ou Dukkha et cela constitue la première noble Vérité.
Ce mot Dukkha venant du sanscrit peut également signifier vide, conflit, imperfection, douleur, peine, misère, impermanence, etc… Nous voyons donc déjà que cette imprécision laisse la place à beaucoup d’interprétations ce qui expliquera la difficulté à définir vraiment le Bouddhisme.
Tout est donc Dukkha, même les plaisirs car ils disparaissent lorsqu’on ne les a plus et ils font également souffrir si on ne peut se les procurer.
Cette souffrance peut être causée par les choses habituelles de la vie (maladie, vieillesse, naissance, mort, etc…), mais elle peut être créée également par le changement, l’impermanence des choses ainsi que par le fait que l’homme vit un état de conditionnement. Je pense que mon être souffre mais mon être n’existe pas.

En effet, pour les bouddhistes, l’être ou Atman n’existe pas, c’est une illusion. La doctrine de l’Anatman veut que l’être soit en fait une combinaison de forces ou d’énergies physiques et mentales en perpétuel changement qu’on peut diviser en cinq agrégats qui sont également Dukkha :

Le premier est celui de la matière : Il existe quatre éléments (eau-terre-feu et air) d’où viennent les organes des sens (vue-ouie-toucher-goût-odorat) ainsi que l’esprit qui pour les bouddhistes est aussi matière.

Le deuxième est celui des sensations : Elles sont ce que l’on ressent suite à la perception des six organes matériels.

Le troisième est l’agrégat des perceptions : C’est la capacité de nommer et de reconnaître les objets, les sens, les idées, etc…

Le quatrième est l’agrégat des formations mentales : Il est constitué de tout acte volontaire, toute impulsion, toute tendance, toute émotion consciente ou refoulée.

Le cinquième est l’agrégat de la conscience : Il est distinct de la perception en ce sens que ne parle pas ici de « reconnaissance » mais de « connaissance ».

L’ensemble de ces cinq agrégats constitue l’ETRE.
Entre parenthèse cette théorie ressemble étrangement à celle professée par deux chercheurs dans leur livre « Nos pensées créent le monde ».
Si pendant sa vie l’ETRE n’a pas atteint le NIRVANA c’est-à-dire un état d’éveil et d’illumination ou DUKKHA n’existe plus, il y a à nouveau liaison de ces cinq agrégats pour former un nouvel ETRE c’est la notion de SAMSARA appelé par les occidentaux, REINCARNATION.

Ainsi nous constatons une nette différence de conception dans chaque tradition mais pas de différence fondamentale dans les buts car en fait, de quoi s’agit-il si ce n’est de faire le bonheur de l’homme ?
Le bouddhiste propose de supprimer DUKKHA qui, on l’a vu, est synonyme de souffrance mais aussi de peine, conflits, misère, imperfections, donc en définitive tout ce qui pourrait nuire à l’épanouissement de l’individu.
La F\ ? a pour but le perfectionnement de l’humanité et elle propose de travailler à l’amélioration de la condition humaine sur le plan spirituel et intellectuel et sur le plan matériel.
Elle demande aux FF\ de se porter assistance et de travailler au renforcement de la justice et de la liberté.

Nous serions tentés de dire que le Bouddhisme est une philosophie du renoncement se consacrant à la recherche de sa lumière intérieure et se détournant de la vie sociale dans une recherche plus ou moins illusoire du Nirvana.
Cette vision des choses pourrait à la rigueur s’appliquer pour ce qu’on appelle le Bouddhisme originel mais ne serait pas valable pour le bouddhisme MAHAYANA et surtout VAJRAYANA ou Bouddhisme tantrique ou encore de Nishiren Daishonin qui est celui de la SOKA GAKKAI.
Ces dernières formes de Bouddhisme semblent plus modernes et plus proches de nos propres buts.

Selon la SOKA GAKKAI :
« Le bouddhisme ne supprime pas les problèmes. Il n’est pas non plus un refuge permettant de les éviter. Il nous permet de renforcer notre propre vie et, ce faisant, de mieux les résoudre, grâce à une capacité personnelle plus grande, mais également grâce à une meilleure harmonisation avec l’environnement. C’est donc un outil extraordinaire pour gagner et mieux vivre en harmonie avec soi et avec les autres. »
Ceci pourrait tout à fait s’appliquer à la F\M\ .

III  LES MOYENS

Nous avons vu que la F\M\ avait pour but d’améliorer l’humanité par le perfectionnement de la condition humaine tant sur le plan spirituel et intellectuel que matériel.
Que se donne-t-elle comme moyens pour y parvenir ?
Sont-ils semblables ou différents de ceux du bouddhisme ?

Il faut tout d’abord parler du recrutement qui est le premier moyen d’action de notre ordre. En effet au départ il existe une sélection non par l’argent mais en quelque sorte par la « nature humaine ».
N’est admis que celui qui est jugé apte à pouvoir progresser dans la voie maçonnique donc celui qui possède déjà, du moins à l’état latent, certaines qualités, il en découle les processus des enquêtes et du passage sous le bandeau.

En ce qui concerne le bouddhisme je n’ai trouvé aucun renseignement à ce sujet. J’ai simplement constaté que de nombreux sites web donne les adresses des centres bouddhistes pour que l’on puisse les contacter, ni plus ni moins d’ailleurs que le site de la GLDF.

La F\M\ emploie un deuxième moyen de formation qui est l’initiation. Cette épreuve est fondamentale dans l’enseignement maçonnique et je n’ai rien vu de semblable dans le Bouddhisme si ce ne sont quelques allusions pour le Bouddhisme tibétain. L’initiation est un catalyseur à effet retard qui permettra à l’initié de prendre conscience de ce qui était caché en lui et de privilégier les valeurs positives.
Il ne sera jamais question de supprimer tout désir mais bien au contraire de lui redonner si besoin était foi en lui et en l’homme. Il devra cependant maîtriser ses passions donc acquérir la maîtrise de soi, mais il restera lui-même, se connaissant mieux il pourra transcender ses mauvais penchants et se corriger.

La F\M\ utilise des symboles qui sont ainsi un troisième moyen pour faire progresser l’initié dans la recherche de la Lumière.
Ces symboles remontent à la tradition des tailleurs de pierre qui eux-mêmes les tenaient de traditions très anciennes.
Ils ont pour but de permettre à l’initié un repli sur soi en laissant son esprit en dehors de toute construction cartésienne ou logique, mais en le laissant vagabonder pour suggérer des analogies sans liaisons apparentes avec le symbole étudié.
Cette manière de faire permettra ainsi de laisser apparaître des sentiments ou des tendances cachées en nous et qui ne nous étaient pas connues.
Enfin la F\M\ se sert de rituels provenant de traditions initiatiques très anciennes qui sont le véhicule de transmission de valeurs humaines tel que l’Amour, la Tolérance, la Fraternité.
Ces rituels symboliques sont la base de notre enseignement initiatique mais ils laissent au F\M\  la liberté de les interpréter selon sa nature profonde, lui indiquant seulement les valeurs à atteindre.

Le Bouddhisme quant à lui, emploie des moyens en partie différents pour essayer de libérer l’homme qui cherche sa voie.
Ce chemin constitue la quatrième Noble Vérité et se nomme le Noble Sentier Octuple.
Il est constitué de 8 facteurs regroupés en 3 éléments.
1° La conduite éthique qui comprend : la parole juste l’action juste les moyens d’existence justes.
2° La discipline mentale qui comprend : l’effort juste l’attention juste  la concentration juste.
3° La Sagesse qui se définit par : la compréhension juste - la pensée juste.

Ceci m’amène donc directement à une des pratiques bouddhistes fondamentales qu’est la méditation et qui est un des moyens principal d’obtenir la concentration juste et la Sagesse.
Elle est le fondement de deux des moyens du Noble sentier Octuple qui sont la discipline mentale et la Sagesse.
Son but est de « découvrir la réalité de l’être derrière les fluctuations du Psychisme » ce qui correspond en partie aux buts du symbolisme en maçonnerie.
Je vous livre cette définition de la méditation bouddhiste :
« Il ne suffit pas de dire « je vais méditer » et de rester dans une sorte d’état indéfini. Méditer cela signifie qu’on ne suit pas les pensées qui nous entraînent vers l’avenir, qu’on ne suit pas non plus celles qui nous tirent vers le passé. On laisse l’esprit dans le présent, tel qu’il est, sans chercher à rien faire. De la sorte une certaine expérience naît dans l’esprit. Demeurer dans cette expérience aussi longtemps que l’on peut, c’est cela méditer ».
On pourrait appliquer ces conseils à l’étude de nos symboles.
La tentation est grande également de dire que le silence de l’apprenti s’apparente à une certaine forme de méditation, mais je dirai plutôt qu’il est d’une autre nature et qu’il s’agit surtout d’une technique du comportement.
L’apprenti garde le silence en loge lorsque les autres FF\ parlent ; il écoute donc les autres et non lui-même.

CONCLUSION

En choisissant ce sujet je ne m’imaginais pas combien il était complexe et par certains côtés, contradictoires. En effet il existe des formes variées de Bouddhisme dont le bouddhisme originel de plus en plus décrié et même quelquefois accusé d’être « dégénéré ».
Je n’ai donc pas la prétention d’avoir été exhaustif, mon seul désir étant de vous avoir apporté quelques clarté sur ce bouddhisme qui est tellement à la mode dans nos pays modernes.
Comment conclure ?
Le Bouddhisme est-il une religion ou une philosophie ?
En quoi le Bouddhisme se rapproche-t-il de la F\M\ en quoi s’en éloigne-t-il ?
Peut-on être bouddhiste et F\M\?
Autant de questions auxquelles je vais tenter de répondre.

Le Bouddhisme est une religion et une philosophie ou pratique de vie selon la définition que l’on donne à la religion.
Si l’on admet que la religion donne nécessairement une solution de salut dans l’au-delà alors le Bouddhisme est une religion car en effet, il propose bien une théorie de la vie et de la mort (les 5 agrégats, le double sentier octuple, les 4 nobles vérités, le Nirvana).
Il faut par ailleurs noter que le Bouddhiste lors de son engagement prononce une triple profession de Foi ou prise de refuge :
Je prends refuge dans le DHARMA (La Loi bouddhique)
Je prends refuge dans le BOUDDHA (L’instructeur)
Je prends refuge dans le SANGHA (La communauté des moines)
Sans cette prise de refuge il n’y a pas de véritable engagement, il ne reste que la pratique de techniques (méditation, étude de symboles comme le mandala, récitations des mantras ou des textes sacrés, etc…) qui peuvent tenter les occidentaux attirés par un certain orientalisme mais qui ne seront pas des bouddhistes.
Il n’y a rien de tel en F\M\ si ce n’est le serment de ne « rien révéler des secrets qui m’ont été confiés etc… », mais aucun engagement n’est demandé en ce qui concerne une croyance métaphysique.
Celui-ci conserve toutes ses prérogatives d’homme et de citoyen dont ses croyances religieuses ou métaphysiques ainsi que ses engagements citoyens.

La F\M\ n’est ni une philosophie et encore moins une religion. C’est un ordre initiatique traditionnel. Elle ne propose ni n’impose une quelconque explication du monde. La seule notion qu’elle retient qui pourrait être qualifiée de métaphysique est celle du G\A\D\L\U\ à la gloire duquel travaillent tous les F\M\ de la GLDF, chacun étant libre de déterminer l’exact contenu de ce principe.

Le bouddhisme cherche à faire le bonheur de l’homme, le F\M\ aussi, mais les moyens pour y parvenir sont différents car la notion même de bonheur est différente.
Le bouddhiste essaie de supprimer ce qui lui apporte la souffrance, donc de s’éloigner de la société qui lui apporte ces désirs créateurs de souffrance.
La F\M\ comme le Bouddhisme combat également les causes de ces souffrances par la tentative de modification de la nature humaine qui devient meilleure car elle aura surmonté ses passions mauvaises ; mais elle va plus loin car elle œuvre aussi pour l’amélioration matérielle de l’homme et là elle diffère notablement du bouddhisme.

Il faut toutefois différencier deux types de bouddhisme : le bouddhisme primitif et les bouddhismes plus récents que j’ai déjà cité : le MAHAYANA et de NISHIREN.
Selon les enseignements de ces dernières formes de bouddhisme, les multiples lois qui régissent l’univers obéissent toutes à un principe unique ou loi. En comprenant cette loi une personne peut libérer le potentiel caché en elle et réaliser une harmonie parfaite dans son environnement.
Cette loi est contenue dans le Sutra du Lotus et dans un parchemin appelé Gohonzon qui permet à chacun de mettre en pratique l’essence de la sagesse bouddhique et de parvenir à l’illumination, qui ne serait pas un état mystique ou transcendantal  mais plutôt un état de grande sagesse et bonne fortune, dans lequel une personne peut diriger sa propre destinée, être pleinement satisfaite dans ses activités quotidiennes et parvenir à comprendre la raison pour laquelle elle est en vie.
Ainsi dans cette forme de bouddhisme la notion d’éveil serait beaucoup plus proche de celle de notre ordre car la clef de ce processus serait contenue dans l’homme lui-même qui porterait en lui la nature de Bouddha, l’éveil suprême n’étant pour le pratiquant «que la réalisation pleine de ce qu’il a toujours été au fond de lui-même ».

Par ailleurs le Bouddhisme comme la F\M\ prône la tolérance.
Rappelez-vous, la 1ère des 4 nobles Vérités explique que la souffrance est universelle et que tous les êtres y feront face un jour ou l’autre.
Pourquoi en rajouter ?
De plus, les sentiments de vengeance sont imprégnés d’impermanence car rien ne dure éternellement.
Le bouddhiste veut obtenir l’état de Bodhisattva, différent du Nirvana par le fait que par compassion on refuse d’entrer dans le Nirvana pour aider les autres à surmonter les obstacles dans la voie du même Nirvana, et cela ne peut se faire sans compassion et amour de tous les êtres, sans exception.
Enfin les bouddhistes empruntent la voie du milieu qui est « comme la corde d’un instrument de musique. Si on la tend trop elle casse, mais si on ne la tend pas assez, elle ne produit aucun son ».
Nous le voyons, beaucoup de valeurs bouddhistes sont les mêmes que les nôtres.

Toutefois il faut noter que le bouddhisme s’adresse exclusivement à l’homme auquel elle propose des moyens de libération des contraintes sociales alors que la F\M\ si elle s’adresse à l’homme également, lui propose des moyens d’amélioration spirituels mais aussi matériels ce qui veut dire qu’elle s’intéresse donc pour ce faire aux inégalités de notre société, à tout ce qui dans notre système social peut opprimer l’individu et l’empêcher de se réaliser.

Il n’en demeure pas moins, à mon sens, qu’un bouddhiste puisse parfaitement devenir F\M\  car rien dans les valeurs du bouddhisme ne peut venir contrarier notre quête personnelle pas plus que notre combat pour la tolérance, la Liberté et la Fraternité.

Enfin, certains FF\ chrétiens pourrons me demander si l’on peut être chrétien et bouddhiste.
Je leur livrerai un passage du livre de jean Paul II  Entrez dans l’espérance :

« L’illumination, expérimentée par le bouddha peut se résumer dans cette conviction que le monde est mauvais, qu’il est une source de malheurs et de souffrances pour l’homme. Pour se délivrer de ces maux, il convient donc de se délivrer du monde; il faut couper nos liens avec la réalité extérieure, donc les liens que nous impose notre constitution humaine, psychique,  corporelle. Au fur et à mesure de cette libération, nous devenons de plus en plus indifférents à tout ce qu’il y a dans le monde et nous nous libérons de la souffrance, c’est à dire du mal qui provient du monde.
Nous rapprochons-nous de Dieu de cette façon? il n’en est même pas question dans l’illumination proposé par le Bouddha. Le bouddhisme est en grande partie un système athé. Nous ne nous délivrons pas du mal à travers le bien qui vient de Dieu; nous nous en libérons seulement en nous en éloignant d’un monde qui est mauvais. La plénitude de ce détachement n’est pas l’union avec Dieu, mais ce qu’on appelle le Nirvâna, c’est à dire une indifférence totale envers le monde. Le salut est avant tout une libération du mal, obtenue grâce à un parfait détachement du monde, où réside la source du mal. Voilà le sommet de la démarche spirituelle du bouddhisme… Saint Jean de la Croix préconise de se libérer du monde, mais afin de s’unir à ce qui est distinct du monde; et ce qui est distinct du monde n’est pas la nirvâna, mais c’est une personne, c’est Dieu, car celle-ci ne peut s’accomplir que dans et par l’amour.
Pour le chrétien, le monde est une création de Dieu, rachetée par le Christ. Dans le monde, l’homme rencontre Dieu : il n’a donc pas besoin de se détacher totalement du monde pour découvrir la profondeur du mystère que lui-même constitue dans son humanité. Pour le christianisme, la vision du monde en tant que mal radical n’a pas de sens, puisqu’à l’origine de son histoire se trouve Dieu créateur qui aime sa créature, Dieu qui a donné son fils unique, si bien que tout homme qui croit en Lui ne périra pas, mais obtiendra la vie éternelle ».

Ce texte sans le dire expressément montre qu’un chrétien ne peut devenir bouddhiste sans renier sa Foi, sinon il partagera des techniques d’éveil mais n’adhérera pas à l’essentiel de la métaphysique bouddhiste.

Il faut cependant signaler que ce texte est très controversé par certains bouddhistes qui lui reproche de n’avoir pas tenu compte des vues du « Mahayana » et surtout de celles du « Vajrayana » qui ne correspondent pas du tout à la vision qu’a Jean Paul II du Bouddhisme, ce que j’ai d’ailleurs explicité plus haut.

Je voudrai terminer mon propos en livrant à votre réflexion ces quelques lignes d’un maître tibétain :

Appuyez-vous sur les mots, pas sur la personne
Appuyez-vous sur le sens, pas sur les mots
Appuyez-vous sur le sens définitif, pas sur le sens à interpréter
Appuyez-vous sur la sagesse, pas sur le savoir.

J’ai dit  V\M\

M\ P\


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