Obédience : NC Loge : NC 06/06/1998

Bouddhisme et Franc-Maçonnerie, 
pourquoi les FM vont'ils vers l'Orient ?


Cette planche s'origine d'un questionnement. Il y a quelques années, un frère de ma loge renonça à 20 ans de maçonnerie pour se consacrer au bouddhisme.
Une telle démarche m'apparue alors incompréhensible et même saugrenue. Ses explications ne réussirent pas à m'éclairer, je ne comprenais pas. Et donc, je classais cette aventure au rang des bizarreries dont l'être humain est coutumier.

Et puis, quelques années après, un autre frère de ma connaissance avec qui j'avais pas mal partagé, quitta aussi la maçonnerie après 30 ans de fréquentation assidue en plusieurs obédiences et ateliers. Il participa même à la création d'une loge bouddhiste.

Toujours la même incompréhension de ma part, qu'est-ce qui leur prend ? Un qui déraille, ça va encore. Mais deux, sans compter les contaminés que je rencontrais de ci, de là ? C'était trop ! Et j'ai commencé à me demander sérieusement ce qui se passait.
Enfin sérieusement, il ne faut pas exagérer. J'ai lu quelques livres sur le zen, le bardo-thodol, et même les 100 000 chants de Milarépa. Sans plus.
Puis, un concours de circonstances me permit d'assister à une des journées organisées au Centre Bouddhiste de Karma Ling pour la venue du Dalaï Lama. J'ai été intéressé, d'autant plus que j'ai vécu une expérience intense qui m'a poussé à m'enquérir de ce qui se passait avec ce qui n'était apparemment qu'une religion de plus ; bien sur, son discours semblait ésotérique, mais j'en avais entendu d'autre.

Et encore le hasard, on me propose une place pour les deuxième rencontres « bouddhisme et Franc-maçonnerie » qu'organisa le Centre Bouddhiste Tibétain de Karma Ling les 4 et 5 octobre 1997 sur le thème de la tradition et de sa transmission.
Cette rencontre est à l'initiative de la congrégation. Ils se sont aperçus en effet que la plupart des membres qui participaient à la gestion des centres du dharma étaient Francs-Maçons. Le psychiatre grenoblois Jean-Pierre Schnetzler, qui est membre de la Loge Villard de Honnecourt, a même crée le centre de Montchardon, dans l'Isère.

Je vais profiter de mon parcours pour vous présenter ce qui me semble important du Bouddhisme relativement à la Franc-maçonnerie. Je vais tenter de vous le décrire brièvement, ensuite je traverserai quelques thèmes qui me semblent coïncider avec notre tradition.
Vous ferez vous mêmes les mises en relation car si j'explique tout on va y passer la semaine. Et la Franc-maçonnerie, vous connaissez. Je me garderai donc bien d'être exhaustif.
Je précise que mon approche se fait par l'intermédiaire du bouddhisme tibétain, le seul que je connaisse un peut.

D'abord, on va faire un peu d'histoire :
Tout a commencé il y a 25 siècles. Un jeune prince d'une petite tribu du nord-est de l'inde nommé Siddhârta est devenu un bouddha.
A vingt neuf ans, il quitta sa femme, son fils nouveau né, son palais pour aller vivre dans l'austérité. Cela dura six ans. Puis il abandonna l'ascétisme rigoureux et se retira en forêt. Et une nuit, sous un arbre, à Bodh-Gayâ, alors qu'il renonçait à l'éveil, l'illumination libératrice lui ouvrit les yeux sur les causes de la vie, celles de la souffrance, et sur les moyens de faire cesser la souffrance.

Siddhârta signifie : celui qui a atteint son but. Le mot bouddha est un adjectif et non un substantif. Il a deux étymologies, l'une vient de buddhi et signifie éveillé. L'autre vient du sanscrit buddhi et peut se traduire par intelligence du cœur. Notons au passage que le mot bouddhisme est un néologisme crée en occident vers 1825. Quant on parle du Bouddha, on dit le Bouddha Sakyamuni du nom de sa tribu, celle des Sakya, que l'on traduit par « le sage des Sakya ».

Les différentes écoles se distinguent toutes uniquement par leur interprétation de principes communs. Qu'il s'agisse des écoles d'origine tibétaine, japonaises, chinoises, etc. Les différences qui se sont affirmées sont présentées comme des variantes imposées par la capacité d'écoute et de compréhension des auditeurs en un lieu et une époque donnée.
La succession du Bouddha ne fut pas chose aisée, et quatre conciles furent réunis dès les débuts du Bouddhisme. Le premier dès l'année suivant la disparition du bouddha, un en 386 av/JC, un en 245 av/JC, un dernier enfin vers 100 de notre ère.
En tout cas, le développement du Bouddhisme fut foudroyant. Il se répandit en Inde, au Tibet, en Chine et au Japon. En Chine et au Japon il se mêla aux religions locales pour survivre sous des formes parfois très altérées. Alors qu'au Tibet, et jusqu'à très récemment, il a pratiquement toujours existé. Sauf une éclipse de 80 ans sous le règne de Lang Dar Ma. Et encore, il subsista néanmoins dans l'Est et L'Ouest du pays.

Le Bouddhisme tibétain s'est répandu en occident grâce aux chinois. En 1954, ils envahissent le Tibet. Les tibétains ont le choix entre la mort, l'esclavage ou l'exil. Les exilés reconstruisent leur monde au nord de l'inde, au cachemire et au Pakistan. Puis il se produisit un phénomène curieux. Les contacts pris avec l'occident, qui n'étaient que fortuits, s'avérèrent fructueux. La demande occidentale est manifestement coïncidente avec les réponses du bouddhisme. Nous allons y revenir. Et de fil en aiguille, le dharma (la doctrine), se répand. L'intuition du Dalaï Lama est d'avoir saisi cela. Et, à la demande de certains occidentaux aux états unis, au canada et en Europe, il accepte d'assurer la surveillance religieuse des temples et des lieux de culte qui se créent. Il mandate à cet effet des lamas (religieux) illustres comme pères spirituels, et ces derniers créent de nombreuses communautés. Karma Ling qui accueilli les deux rencontres « bouddhisme et Franc-maçonnerie » en 95 et 97 fut crée en 1980 par Kalou Rempoché, l'un des très grands maître spirituel contemporain directement mandaté par le Dalaï Lama.

Ensuite, qu'est ce que le bouddhisme ?
« C'est une science de l'esprit, une forme d'humanisme et une religion universelle faite d'une tradition vivante remontant à plus de 2500 ans. Le Bouddha n'est pas vénéré en tant que Dieu. Il représente l'être humain qui, ayant parfaitement développé son potentiel, atteint le parfait éveil. Le Bouddha se révèle ainsi maître et source d'inspiration pour ses disciples sur le chemin de la réalisation ». La, je cite le Dalaï Lama.

Une philosophie, ou science qui permet de connaître l'esprit. L'être étant ce qui a l'esprit. C'est ce qui permet de satisfaire ce désir intime, exigeant et inexpliqué qu'ont tous les êtres au moins une fois dans leur vie de connaître leur origine, le sens de leur vie et la finalité de leur existence.

Un humanisme car l'enseignement du bouddha, que l'on appelle le dharma, présente quatre caractéristiques fondamentales qui sont d'ailleurs les principes de base de toutes les écoles.
 : Tout composé est permanent
 : Toute possessivité est mal être
 : tout est interdépendant, et donc vide d'être en soi.
 : Il est une paix au delà des illusions (de la permanence, de la possessivité, de l'indépendance et des maux qui en procèdent).

Une religion parce qu'il permet d'entrer en relation avec l'essence même de l'esprit. Le rite étant utilisé pour permettre à l'être de percevoir, à travers les symboles, les réalités de cet esprit. Mais le Bouddhisme est surtout une attitude intérieure, une façon de penser, une façon d'agir et l'acceptation sans réserve que la production des actes quels qu'ils soient engendrent un effet, un résultat qui portera des fruits. Qui peuvent être insipides, sucrés voire carrément amères...

Précisons quelques notions. Le karma, ou loi de cause et d'effet, serait une forme de déterminisme et de fatalisme. Cette compréhension est erronée car elle ne prend pas en compte la dimension de liberté, de libre arbitre et conséquemment de responsabilité qui est centrale dans l'intelligence du Karma. Le sujet étant toujours relativement libre, ou conditionné. Le bouddhisme propose un éveil de la conscience permettant d'échapper au conditionnement.

Le Bouddhisme serait nihiliste. C'est une mauvaise compréhension de la notion de vacuité qui est centrale dans l'enseignement. Au seul niveau intellectuel elle est synonyme d'interdépendance. Au niveau expérientiel la vacuité est synonyme d'espace ou d'ouverture. La vacuité est une présence et une plénitude de la réalité. Elle ne signifie pas que rien n'a d'existence, et que tout est seulement vacuité. Un aphorisme traditionnel le reprend ainsi : celui qui dit que la réalité existe est bête, celui qui dit que la réalité n'existe pas est très bête.

Le Bouddhisme serait éternaliste. C'est la aussi une erreur. Pour le bouddhisme, le monde et les êtres n'ont pas d'existence réelle et autonome. L'absence ou la vacuité du moi individuel est la présence ou plénitude de la personne authentique. C'est à dire de la nature du bouddha omniprésente et immanente en chacun. En traduisant bouddha par éveillé, on comprend des lors qu'il s'agit d'être conscient de son interdépendance avec l'univers. C'est accéder à la connaissance que ce qui est en haut est comme ce qui est en bas.

Le bouddhisme n'est pas non plus réincarnationniste. La notion de renaissance correspond à une vision cyclique de la vie, faite de naissances et de morts, d'apparition et de disparitions. Dans ce contexte, la succession des naissances est nommée renaissance. Mais dans cette renaissance il n'y a aucune individualité ou âme individuelle qui transmigre de naissance en naissance. La continuité de la vie s'établit dans l'interdépendance et l'interaction de l'habitant conscient et de son habitacle omniprésent, ayala en sanscrit. On récolte ce qui est semé, cette continuité n'est pas celle d'un moi, d'un égo, voire d'une individualité ou d'une âme. Le courant qui continue n'est pas celui de quelqu'un, c'est simplement la vie avec en son sein notre responsabilité universelle. C'est pour cela que la vacuité est libération.

Cela ne signifie pas que le bouddhisme nie la personne. La notion de non-soi est une erreur aussi. L'ego, ou « petit moi », est illusoire. Se libérer de l'illusion et donc de la séparation permet de réaliser la personne authentique. Et ainsi, le vide d'individualité est la plénitude de la personne.
C'est tout le thème de la séparation, dia-bolos en terminologie occidentale. Et pour réunir, on a le symbolos. Mais réunir à quoi ? A nous même, bien sur, à ce qui au dedans de nous est enterré sous les voiles de l'inconnaissable. Qu'y a-t-il donc de caché sous le voile d'Isis, ein, ein soph, ein soph our chez les Kabbalistes. Pêcher ne se dit-il pas en grec amartillas, c'est à dire manquer la cible ?
On pourrait disserter longtemps sur la Jérusalem Céleste de Jean alors qu'il n'y a rien à dire, mais tout à vivre.

Et bien sur, le bouddhisme n'est pas un repli sur soi narcissique et individualiste. La méditation est l'apprentissage d'un état d'attention et de présence vigile à l'instant. C'est une clarté immédiate, n'ayant rien à voir avec la dualité des projections mentales. La méditation développe la compréhension de l'illusion de l'individualité et de la séparation induite par celle ci. Il en résulte l'ouverture et la compassion. On est loin d'un renfermement individualiste.

Fondamentalement, le bouddhisme est une gnoséologie agnostique. Si nous reprenons la définition de la gnose qui est une connaissance salvifique, nous comprenons alors combien bouddhisme et franc-maçonnerie sont proches.
Il s'agit pour ces deux traditions de sortir l'individu de l'ignorance. Et de travailler sur soi pas à pas à l'aide de techniques qu'il faut éprouver. Si le bouddhisme oriente l'esprit vers l'éveil en définissant deux aspects qui sont la Bodhichitta absolue, ou compréhension de la vacuité de toute chose, et la Bodhichitta relative qui est le développement et la pratique de la compassion ; la Franc-maçonnerie expose que seule la paix intérieure pourra réaliser la voie extérieure. Souvenons-nous des trois mauvais compagnons tapis en chacun de nous. Fondamentalement, cela signifie construire le temple intérieur, le temple dans l'homme ; dont la loge, le temple de l'homme, est l'image macrocosmique et microcosmique fidèle.

Pour ces deux traditions le silence est le seul temple. Les discussions ne font pas tout, l'éveil des bouddhistes et la lumière des Francs Maçons ne sont pas des sujets de spéculation. Cette dernière ne pouvant jamais être qu'un commentaire. Même si dans les temples la voix des frères qui s'élèvent éveille en nous les échos propices à notre progression. Fondamentalement, les deux pratiques sont des conditionnements qui déconditionnent, en brisant l'agitation du mental.

Sagesse et compassion bouddhiste, connaissance et fraternité maçonnique reposent sur une perception précise de notre appartenance à la totalité de la création. Ce sont là peut-être les deux colonnes du temple idéal de l'humanité.

Mais reprenons notre périple. Dans le bouddhisme, il est un acte fondamental que l'on appelle « prendre refuge ». C'est affirmer l'intention de mettre l'enseignement en pratique, de prendre le chemin de l'éveil. C'est une confiance en soi fondamentale, mais pas en moi, pas en mon égo. Devenir réfugié, c'est prendre le bateau qui mène à la libération. C'est un projet, et aussi une demande de secours. C'est se placer sous la protection des trois joyaux et signifier que je ne suis pas grand chose, que j'ai besoin d'aide. Les trois joyaux étant le bouddha dont on a vu qu'il était le modèle, le dharma qui est l'enseignement, et la sangha ou communauté de ceux qui ont été, sont et seront éveillés.
C'est quelque chose de très important car l'évolution pose la question de la transmission.
Nous avons donc un cheminement en trois points : d'abord l'écoute de l'enseignement avec la
compréhension de son sens, ensuite la réflexion pour s'approprier ce sens et l'approfondir, puis enfin on
assiste à la naissance d'une expérience intérieure personnelle et directe de la vérité, à l'émergence de ma
vérité.

La aussi, il y a coïncidence. Ce qui ne veut pas dire identité
La première étape de l'entrée en maçonnerie consiste en un rappel de nos origines, en une initiation permettant de devenir l'homme véritable. Je cite Guenon. La deuxième étape, c'est aller vers l'autre et témoigner de la lumière. Être un fils de la lumière. La troisième étape étant la réalisation. La Franc Maçonnerie est une voie de réalisation de l'esprit, dans l'ordre de la création. C'est d'abord une école de pensée avant de devenir une école de l'esprit au troisième degré avec ascèse et exigences, en principe. Il importe alors de dépasser les trois notions d'autorité, de pouvoir et d'enseignement qui se dégagent des rôles du roi, du prêtre, du prophète de soi même pour entrer enfin dans le domaine de l'initié. Rappelons qu'il s'agit de la construction du deuxième temple avec Zorobabel, le maître, le roi ; le prêtre qui est le premier surveillant et enfin le prophète qui est le deuxième surveillant.
Le fait de dépendre de ses frères, de ne pouvoir se réaliser qu'avec eux et par eux même quand ils nous fatiguent est une expérience spirituelle irremplaçable.
Ce sont ceux qui s'aiment, ceux qui sèment...Et la réalisation initiatique est pour les deux traditions la mise à mort du vieil homme.
Rappelons avec Chgoyen Trumpa que « le Bouddhisme ne contient aucune promesse, il demande de travailler ». Le même adage s'appliquant bien évidemment à la Franc Maçonnerie. Rien n'est promis, ma pierre ne se polira pas toute seule, et le voisin ne fera pas Y œuvre à ma place.
Et nous retrouvons donc les trois mêmes stades qui sont celui de l'information pour l'apprenti, celui de la formation pour le compagnon et celui de la transformation pour le maître.

A ce stade de la réflexion, il me faut préciser une ultime notion. Le Bouddhisme insiste sur la nécessité de la méditation. Méditer, c'est apprendre à demeurer en soi-même. Traditionnellement, elle a des jambes, une tête, et un corps. Les jambes de la méditation sont le détachement. Toute méditation commençant par quelques minutes de silence. La tête en est la dévotion qui implique une relation de cœur avec le maître qui peut être une figure du passé. Quant au corps, c'est la non distraction. La méditation, c'est seulement la non distraction. Méditer, c'est apprendre à demeurer en soi-même. Pas nous, mais plus nous que nous. Il y a trois habiletés : Etre habile à commencer la méditation signifie qu'on peut la commencer n'importe quand. Etre habile à la terminer impose de l'arrêter avant qu'elle se dégrade, alors qu'elle est toujours bonne, que l'esprit est toujours vide. Etre habile pour la maintenir implique la nouveauté de chaque méditation. On n'essaye pas de faire comme la fois précédente dont on se souvient que c'était bien.
Il s'agit d'une méthode de transformation de la personne qui conduit à la libération des aliénations et des illusions. L'éveil, c'est un état d'intelligence de l'esprit qui gère par elle-même sans être gênée par les passions Un des premier effets est la sérénité intérieure et la non violence. Ce n'est pas le but. Pour nous, Franc Maçons, il est question de méditer sur quelque chose. C'est une pratique du symbolisme opératif. Le symbole, dans son aspect formel, devient transparent, et laisse dans cette transparence transparaître ce qu'il représente. C'est à dire que la pratique de la représentation devient un moyen de découvrir, au delà de la forme. Méditer signifie alors affiner, arriver à un niveau plus élevé de connaissance. C'est une démarche gnostique, et elle implique un support.
Le bouddhisme connaît aussi cela, c'est le fond du Vajrayana, qui est une des facettes de l'enseignement.

J'ai cité le mot maître, que nous connaissons bien. Le maître bouddhiste est incarné, ou désincarné. Il est celui auquel on se rattache. Choisir un maître c'est établir un lien avec sa nature éveillé, ce qui implique une relation de cœur avec lui. La distance dans le temps ou l'espace importe peu. C'est aussi ce qui nous rattache à une lignée. Milarépa est un support valable, ou le Dalaï Lama. Il ne faut pas le confondre avec l'instructeur. L'instructeur est celui qui guide, un lama est un instructeur. Il peut aussi être un maître, mais c'est assez rare. C'est plus facile d'être instructeur que maître. D'autant plus que ce n'est pas vous qui décidez un beau jour qu'on va vous appeler Maître ». Cela se voit, c'est indépendant de toute notion de hiérarchie ou d'apprentissage.

J'expose cela car il me semble qu'il faut se défier de la candeur syncrétiste. Par delà les coïncidences, et les divergences, il faut se méfier des amalgames. A force de tout mélanger, on finit par se perdre. Le négatif, c'est prendre des morceaux partout. Exemple, avec un pistil, un pétale, une feuille, une tige faire une fleur qui n'est pas belle. Le positif, c'est prendre du pollen ici ou ailleurs et faire pousser une nouvelle fleur.
Et se pose alors de nouveau la question qui a motivée cette planche, pourquoi les Francs Maçons vont-ils vers l'orient. 11 me semble que c'est le problème de l'attachement à la voie spirituelle qui se pose. Faut-il s'attacher, ou se détacher ? Cela implique d'être libre par rapport à la voie. Le Zen dit « Si tu vois le Bouddha, tue-le ». Fondamentalement, c'est la connaissance de l'épreuve de l'attachement. Dans un premier temps, il faut connaître le suc et la moelle de la voie suivie. Ce qui implique une aisance dans le schéma spirituel. Quant l'aisance est la, on peut aller voir ailleurs comment les choses s'accomplissent, éprouver un autre discours spirituel cohérent. Quitter la première référence, passer à autre chose, et vivre le détachement après l'attachement

Le but n'est-il pas de transformer un monde de souffrances en un asile de paix, de concorde, de fraternité ?

Je pense que je puis maintenant dire avec mes frère Francs Maçons que je me suis tourné vers l'orient parce que la Franc Maçonnerie m'a donné l'envie d'autres recherches, d'autres quêtes de la vie.

J'ai dit, Vénérable Maître et vous tous mes frères.

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