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Hiram et Jésus


Je vais vous parler dans un premier temps d’Hiram, puis de Jésus, et j’essayerais ensuite de développer les similitudes que j’ai pu imaginer et découvrir entre Hiram et Jésus.

QUI EST HIRAM ?

Le Roi Salomon dont le nom signifie « le pacifique », fils de David, était le troisième Roi d’Israël après Moïse. Ce grand Roi décida de construire un Temple pour fixer son peuple qui jusqu’ici était nomade.
Pour ce faire, il fit appel à son ami Hiram le Roi de Tyr afin que celui ci lui trouve un architecte pour gérer la construction de ce colossal projet et lui fournisse le bois de cèdre et de genévrier nécessaires.
Le Roi de Tyr envoya à Salomon un excellent ouvrier hautement qualifié, qui était avec le temps et la persévérance, devenu Maître Architecte.
Cet homme s’appelait également Hiram et était le fils d’un tyrien et d’une femme d’Israël de la tribu de Nephtali.
La construction du temple dura sept ans de 967 à 961 avant le début de notre ère vulgaire.
Ses ouvriers étaient répartis en trois rangs : apprentis, compagnons et maîtres. Chaque groupe avait un mot de passe permettant de recevoir un salaire adapté. Les travaux étaient presque achevés quand trois compagnons impatients de s’arroger les attributions du maître se placèrent chacun à une porte du Temple pour extorquer au Maître le mot de passe.

Le secret détenu par Hiram ne lui appartenant pas, il ne peut le transmettre sans l’aide et la présence de ses frères.
De plus, ce secret ne peut être transmis à des personnes qui n’aurait pas fait leur temps et travaillé pour gravir un escalier tournant composé de 3 et de 5 marches, séparées par un repos.
Hiram ne peux trahir la tradition dont il est le dépositaire et le gardien.
Il se condamne donc lui même à mort en se laissant assassiner par ces trois mauvais compagnons qui abattent leur Maître avec trois nobles instruments : la règle qui l’atteint au bras droit, la pince qui heurte la nuque et le maillet qui le frappe au front.
Ces trois outils dont notamment le maillet sont le symbole du pouvoir temporel et de la volonté agissante. Ils indiquent que le pouvoir non maîtrisé est destructeur et représente l’ambition.
Les trois meurtriers l’enterrent ensuite furtivement, le corps orienté avec les pieds à l’Est.
Le Roi Salomon retrouve Hiram, le relève et annonce :
« Dieu soit loué ! Le Maître est retrouvé et il reparaît aussi radieux que jamais ».

Ce grand Homme est mort injustement sous l’effet d’une violence aveugle.
C’est un réel sacrifice qui fera d’Hiram, notre Maître éternel.
Hiram est devenu un mythe qui exprime la réalité de l’être à partir d’un événement qui est arrivé.
Si aujourd’hui, Hiram perdure dans une mémoire générationnelle, c’est précisément parce qu’il fut assassiné de façon violente par trois mauvais compagnons qui voulaient lui soutirer de force le mot de passe des Maîtres.
Ces trois mauvais compagnons représentent le fanatisme, l’ignorance et l’ambition.

La disparition tragique d’Hiram ouvre une ère nouvelle de recherche de la connaissance.

QUI EST JESUS ?

Jésus est l'incarnation de l'amour de Dieu dont il est le fils pour les Chrétiens.

Sa venue était annoncée En effet, plusieurs siècles avant sa naissance, la Bible cite les paroles des prophètes d'Israël qui parlent de son arrivée.
Sa vie, ses miracles, les paroles qu'il a prononcées, sa mort sur la croix, sa résurrection, son ascension au ciel indiquent qu'il était bien plus qu'un homme.

La naissance de Jésus sera annoncée à Marie par l'archange Gabriel.
Le roi Hérode, craignant la venue du Sauveur annoncé par la Bible, organisera le Massacre
des Innocents en faisant tuer tous les enfants de moins de deux ans. Marie et Joseph s'enfuiront en Egypte avec Jésus. La famille reviendra s'installer à Nazareth, en Galilée, quelques années plus tard.

Jésus était un laïc juif et sa vie publique commence avec la rencontre de Jean-Baptiste, vers 27. Ce prophète, qui revient d'une longue retraite dans le désert avec des Esséniens, annoncera sur les bords du Jourdain que le royaume de Dieu était proche. Il pratiquera le baptême par immersion, notamment celui de Jésus.

Jésus se retirera dans le désert pendant quarante jours pour méditer.
C’est alors que Jésus demandera aux disciples de Jean-Baptiste, des pêcheurs installés au bord du lac de Tibériade, de le suivre. André, Jean, Simon-Pierre et Jacques le Majeur seront les quatre premiers Apôtres.

Jésus commencera son enseignement, basé sur l'amour de Dieu. Il promettra le pardon et la vie éternelle pour les pécheurs.
 Les Juifs orthodoxes, notamment des Pharisiens, ne parviendront pas à juguler la popularité de Jésus. Ce dernier poursuivra son enseignement en Galilée, avec ses disciples, et multipliera les guérisons sur des aveugles et des paralysés. Il se rendra à Béthanie, village proche de Jérusalem, où il provoquera la résurrection de Lazare.

Jésus chassera les marchands du Temple de Jérusalem. Il affrontera ainsi les grands prêtres juifs, les scribes, les pharisiens et les sadducéens. Ceux-ci, craignant l'hostilité des Romains envers le peuple juif, parviendront à convaincre un Apôtre, Judas Iscariote, d'aider à l'arrestation de Jésus.
Lors du repas Pascal de la Cène , Jésus annoncera la trahison et sa mort prochaine.
Il se rendra au Mont des Oliviers avec ses disciples. Il leur annoncera qu'il ressuscitera d'entre les morts.
Le Christ sera conduit devant le Tribunal des Juifs ou on lui demandera de dire s'il était ou non "le Christ, le Fils de Dieu".
Le Tribunal condamnera Jésus pour blasphème. Il sera amené à Ponce Pilate qui lui demandera : "Es-tu le Roi des Juifs?" Jésus lui répondra "... ma royauté ne vient pas d'ici".

Jésus sera flagellé et une couronne tressée d'épines, rappelant qu'il était le Roi des Juifs, lui sera enfoncée sur la tête. Jésus portera sa croix jusqu'au Golgotha avant d'être crucifié.
Ses derniers mots semblent avoir été : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné? ». Il décédera dans l'après-midi.
Judas, accablé de remords, jettera son argent se pendra.
Marie Madeleine, venue sur la tombe deux jours plus tard, la trouvera vide. Deux anges lui apparaîtront, ainsi que Jésus qui lui demandera de prévenir les disciples.
Jésus apparaîtra ensuite à divers témoins, disciples et Apôtres.
Cette résurrection de Jésus, vainqueur de la mort, allait devenir le thème central du christianisme.
L'Ascension de Jésus se produira quarante jours après la Résurrection.


HIRAM ET JESUS

Il y a certainement des liens entre la Franc-Maçonnerie et le Catholicisme.
Jésus et Hiram sont des éléments clés d’une connaissance impliquant la croyance en Dieu.
Jésus pour les Chrétiens est le fils de Dieu et le premier point de notre règle maçonnique, qui en comprend douze, est la foi en Dieu, Grand Architecte de l’Univers.

Hiram et le Christ, bien que très différents, sont tous les deux des initiés.
L’initiation est l’admission à une vie supérieure qui est considérée comme une seconde naissance, une régénération.
Etre initié, c’est mourir pour renaître. L’Homme lutte contre sa mort et tend à la repousser, ce qui fait naître le mythe de la résurrection.
Chaque nouveau Maître fait l’expérience du retour à la vie à travers un nouvel homme.
C’est l’accès à l’aspect spirituel de la destinée humaine et la nécessité d’être initié.

Dans la Légende et le mythe d’Hiram, j’ai l’impression que le Christ apparaît en filigrane comme un prémisse de sa venue, de son histoire, même si la mort d’Hiram et celle du Christ associée à sa résurrection ne résonnent pas de la même façon.
Hiram n’est pas un Dieu sauveur qui meurt pour sauver l’humanité. Il est l’exemple du juste qui triomphe du trépas et de la corruption, symbole de la destinée réservée au Maçon qui respecte ses obligations et qui remplit ses devoirs.

Il y a en même temps quelques étonnantes similitudes qui apparaissent dans les Rituels : Hiram est tué  car il était porteur d’une parole et d’un secret qui lui valent la mort ; il ne ressuscite pas comme tel mais il ressuscite au moins pour les Maçons initiés.
En effet Le grand architecte est mort comme un simple mortel. Son corps qui renaît dans la Maître a été placé entre l’équerre et le compas, les pieds situés à l’Est.

Il n’est découvert que grâce au rameau d’acacia. Connaître l’acacia indique bien que l’on est initié aux mystères du 3ème degré.
Il s’agit vraiment d’une mort initiatique où l’on meurt pour renaître de ses cendres vers une nouvelle vie.
C’est peut-être la même chose pour la résurrection du Christ. Le Christ se présente dans l’Évangile comme étant le Temple et présente les Chrétiens et l’Église autour de cette symbolique.
La Franc Maçonnerie utilise également le Temple, symbole qui a certainement une référence Chrétienne ou Christique.
Jésus est également le lien avec le Divin. C’est l’intermédiaire le plus haut, accessible aux mortels. Il s’adresse à tous en renaissant lui-même, après avoir délivré son message dont chaque homme doit faire le meilleur usage.

Hiram est le symbole de la connaissance toujours renaissante. La connaissance est infinie, avec elle on ne peut qu’avancer et évoluer.
La notion d’une connaissance infinie me fait penser que l’œuvre d’Hiram ne peut être qu’une œuvre inachevée. Il est initié et devait donc mourir et renaître au travers des Maîtres.
C’est cette œuvre inachevée que nous poursuivons plusieurs milliers d’années plus tard, par la poursuite de la construction du temple de Salomon qui nous est chère.
L’œuvre de Jésus est également inachevée. Il nous a prouvé qu’il était l’envoyé de Dieu sur terre et que seule la foi pourrait permettre de poursuivre et de faire perdurer son œuvre.
Ces notions communes d’œuvres inachevées expliquent les morts brutales et violentes de Jésus et d’Hiram.
Ils savaient que les hommes les empêcheraient de vivre et qu’ainsi ils ne pourraient terminer leurs missions et leurs œuvres.
Ils laissaient ainsi aux hommes initiés, la responsabilité de poursuivre sans cesse cette œuvre et ainsi de porter et de transmettre la parole.

Nous retrouvons également la notion de sacrifice dans la mort de Jésus et d’Hiram.
Le Christ s’est sacrifié et lors de la communion, il est dit « Prenez et mangez, ceci est mon corps, ceci est mon sang ».
Du sacrifice, découle la sagesse. Le monde entier sera alors sauvé pour l’éternité.
Jésus savait qu’il devait être arrêté et mourir pour ressusciter. Il avait d’ailleurs annoncé que l’un des apôtres le trahirait. Judas devait donc exister pour que l’Histoire s’accomplisse.
De la même manière les trois mauvais compagnons devaient exister pour que la légende puisse également s’accomplir.

Hiram s’est également sacrifié en ayant conscience de l’aspect sacré de son acte. La tradition pourra ainsi perdurer et son enseignement sera perpétré au-delà de sa mort.

Le Christ  quant à lui est divin, c’est un Dieu vivant, incarnant la complétude de la vie à la mort.
Il est né, a vécu, est mort et ressuscité.
Hiram est un humain qui a vécu et est mort en laissant le soin aux initiés de le faire renaître, revivre et de symboliser sa résurrection. Le mythe d’Hiram est donc celui de la réincarnation. C’est l’âme du Maître qui se réincarne dans le compagnon.

J’ai dit. Vénérable Maître et à vous tous mes Frères.

J\M\ A\

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