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Les Sept Arts libéraux L’art, pris dans sa plus grande extension, ce mot qui s’oppose à « science », exprime tout un ensemble de procédés à l’aide desquels l’homme produit une œuvre soit afin d’assurer sa conservation et son bien-être physique soit pour faire naître quelque jouissance intellectuelle ou morale d’où la grande division des arts, en arts utiles ou mécaniques et arts libéraux. Les arts mécaniques qui réclament le travail de la main ou le secours des machines ont pour but d’exploiter ou de transformer, ce qui donne naissance aux arts industriels et aux arts manufacturés, qui se divisent à l’infini selon les procédés qu’ils emploient ou les besoins qu’ils tendent à satisfaire. Les arts libéraux fruits de l’imagination s’adressent ou à l’esprit seul d’où les « Belles Lettres », ou aux sens en même temps qu’à l’esprit, d’où les « Beaux Arts ». Au moyen âge, on distinguait 7 arts libéraux : Grammaire, Rhétorique, Philosophie, Arithmétique, Géométrie, Astronomie et Musique. Les trois premiers formaient le cercle d’études appelé Trivium ; les quatre autres, le Quadrivium. La « Faculté des arts » comprenait outre les régents, professeurs chargés d’enseigner les Arts, tous ceux qui avaient obtenu le diplôme de Maître ès arts. Ce n’est certes pas un hasard, si le candidat, alors qu’il n’a pas encore cinq ans, découvre lors de son troisième voyage, sur la colonne qui préside à la construction de notre édifice, qu’il lui faudra étudier les arts avant d’en acquérir la « Maîtrise ». Les trois premiers arts constituent l’art du langage bien que la philosophie soit remplacée par la Logique dans notre enseignement. La Grammaire, c’est à la fois la « science » et « l’art » du langage : La science, car elle en fait connaître les éléments constitutifs et les principes généraux en s’appuyant sur les théories qu’elle emprunte entre autre à la « Logique » ; l’art, car elle en expose les procédés et les règles. La grammaire est dite, « générale » quand elle s’attache aux principes communs à toutes langues, « particulière » quand elle se borne aux formes propres à une seule langue, « comparée » quand elle met en regard les analogies et les différences entre deux ou plusieurs langues. Toute grammaire traite ; 1° de l’aspect matériel du langage : lettres, alphabet, syllabes, accents et signes divers ; 2° de la lexigraphie, c’est à dire des différentes espèces de mots, de leurs modifications ou inflexions : genres, nombres, cas, personnes, voix, temps, modes, etc. ; 3° de la syntaxe, qui enseigne à unir et à combiner les mots pour en exprimer nos pensées ; 4° de l’orthographe, de la prononciation. La Rhétorique est l’art de bien dire et persuader, c’est à dire de convaincre, de plaire et de toucher. La rhétorique ne peut produire l’éloquence qui est un don naturel ; mais elle apprend à l’orateur à user de toutes ses ressources ; elle lui sert de règle et d’auxilliaire. Dans tout discours, comme dans toute composition littéraire, il faut d’abord trouver ce qu’on doit dire, puis le disposer dans l’ordre le plus convenable, enfin l’orner de tous les agréments du style : de là trois parties dans la rhétorique, l’invention, la disposition et l’élocution. La Logique est la partie de la philosophie qui étudie les lois de la pensée, qui par la suite, nous enseigne les règles à observer dans l’invention et l’exposition de la vérité. Elle est une science, parce qu’elle fonde ses théories sur la connaissance de nos facultés intellectuelles et qu’elle en déduit les règles auxquelles celles-ci doivent être assujetties. Elle est un art, parce que ses préceptes s’appliquent à toutes les sciences et forment la justesse de l’esprit. La logique traite deux grandes questions, celle de la certitude et celle de la méthode. Dans la 1ère, elle définit la certitude et l’évidence qui en est le « critérium », la probabilité, le doute ; elle examine les trois systèmes qui s’y rattachent, le Dogmatisme, le Probabilisme, le Scepticisme. Enfin, elle distingue la science et l’opinion, elle assigne les caractères de la vérité et les causes de l’erreur. Dans la 2ème, elle détermine les procédés de la Méthode, soit en général, soit par rapport aux diverses sciences particulières (sciences mathématiques, physiques, naturelles, sociales) ; elle montre en même temps quel concours le langage peut prêter aux opérations de l’esprit. La Dialectique, qui consiste dans l’art de discuter, fut la première forme de la logique. La Franc Maçonnerie se transmet par tradition orale. A partir de ce qui vient d’être exposé, les mots prononcés par le Vénérable Maître revêtent tous leurs sens : « La parole est ainsi, non seulement moyen de communication mais de connaissance et d’action, elle est le plus puissant instrument pour conduire les hommes ». Il nous faut étudier avant d’enseigner et surtout nous garder de perdre cette règle et ce levier garants de la véracité de nos propos et outils indispensables pour « pénétrer » les secrets de la nature dont nous sommes. L’Arithmétique est la science des nombres, de leurs relations, de leurs propriétés. On y fait rentrer aussi habituellement quelques applications pratiques ; aussi un traité d’arithmétique élémentaire comprend une partie relative au calcul, aux opérations d’addition, de soustraction, de multiplication, de division, d’extraction de racine sur les nombres, une partie relative à la théorie de divisibilité et aux propriétés des nombres premiers, enfin une partie pratique où l’on traite du système métrique et de quelques problèmes simples. La numération parlée repose, chez à peu près tous les peuples, sur le système décimal. La numération écrite a commencé par le symbolisme compliqué du mode conservé par les Romains ; les Grecs d’Alexandrie combinèrent un système ingénieux pour la représentation des nombres au moyen des lettres de leur alphabet. Les chiffres modernes, avec lesquels le nombre des caractères est réduit à dix, sont originaires de l’Inde où ils n’ont cependant été inventés qu’après l’influence de la civilisation grecque ; ces chiffres furent empruntés aux Hindous par les Arabes vers le IX° siècle ; Ils arrivent en Occident vers le X° (Gerbert), mais furent d’abord employés sans le zéro ; le mode de calcul arabe ne se répandit qu’au XII° siècle, par une traduction d’un traité de Mohammed al-Khârismi (d’où le nom de d’algorithme). La forme des chiffres a beaucoup varié, suivant le temps et les pays, jusqu’à l’invention de l’imprimerie qui l’a fixée. Dans notre système décimal, le zéro n’est pas le point de départ car il symbolise le néant, rien. L’un ou l’unité commence notre numération il symbolise le Dieu Créateur auteur de tout ce qui est et de tout ce qui vit. Le chiffres deux représente la dualité, le bien et le mal, le vice et la vertu il est représenté sur le tracé par le pavé mosaïque. Le trois figure les trois angles de notre Delta lumineux, c’est en rajoutant l’unité à la dualité que nous obtenons le chiffre trois symbole maçonnique par excellence : Nous avons trois ans à notre initiation, trois nous éclairent par leur sagesse force et beauté, jusqu’à nos trois Grandes Lumières. Notre enseignement nous rappelle enfin que trois représente le Dieu éternel qui fût, est et sera. Le chiffre cinq symbolise l’âge du compagnon que je suis, il me fallut faire cinq voyages avant d’être reçu Compagnon. Il faut aussi « cinq » pour diriger une Loge. Le pentagramme ou Etoile flamboyante, qui bille à l’Orient à cinq pointes qui correspondent notamment à nos cinq sens, mais aussi à la représentation de l’homme debout. Enfin, le cinq exprime aussi la divine harmonie du « Nombre d’Or ». Le sept qui nous intéresse encore plus aujourd’hui, nous ramène aux sept arts libéraux, « Arts » que le compagnon doit « Maîtriser » s’il veut s’élever et grandir jusqu’à l’âge symbolique de 7 ans. Il faut aussi le chiffre 7 pour qu’une Loge soit juste et parfaite. La Géométrie est la partie des Mathématiques qui a pour objet la mesure de l’étendue et l’étude de ses propriétés. Elle se partage en G. plane et G. de l’espace suivant qu’elle étudie les figures tracées ou non dans un même plan. La Géométrie est dite analytique, descriptive ou encore infinitésimale lorsqu’elle s’occupe des relations entre les éléments infiniment voisins d’une figure. L’étude des tangentes, des plans tangents, de la courbe appartient à la Géométrie infinitésimale. L’origine de la Géométrie remonte à la plus haute antiquité : on s’accorde généralement à en placer le berceau en Egypte ; mais c’est en Grèce que naquit la vraie Géométrie scientifique. Thalès et Pythagore les premiers considèrent d’une manière abstraite les vérités géométriques et c’est à Pythagore que l’on doit la découverte du célèbre théorème du carré de l’hypoténuse. Après eux, la science atteignit son plus grand développement entre les mains d’Archimède et des savants de l’école d’Alexandrie, entre autres d’Apollonius, surnommé le grand géomètre, et d’Euclide dont les éléments forment encore aujourd’hui la base de l’enseignement. Pendant le moyen-âge la Géométrie reste stationnaire. C’est au XVI° siècle seulement qu’elle recommence à être cultivée avec succès et parmi les savants de cette époque il faut citer le géomètre français Viète qui appliqua le premier le calcul algébrique à la recherche des propriétés des figures, et fût ainsi le précurseur de Descartes qui inventa la géométrie analytique. Au-delà des mathématiques, la géométrie préfigure l’architecture et est l’objet spécial des études de compagnon, lui qui doit construire son temple intérieur avec l’aide de ses voyages, ses quêtes, ses travaux et munie de la règle et surtout du compas. L’Etoile flamboyante avec en son centre la lettre « G » lui rappelle en permanence ; « l’Intelligence Suprême du Grand Géomètre de l’univers » : Dieu, créateur de l’univers. L’astronomie est la science qui a pour objet la connaissance des astres et des lois qui règlent leurs mouvements. Quand elle est purement descriptive, elle prend le nom de Uranographie (ciel) ou de Cosmographie (monde). On attribue aux Chaldéens les premières notions de l’astronomie, qui, dans l’origine, ne se séparaient pas de l’astrologie. Leurs observations se rapportent surtout aux mouvements des constellations, ainsi qu’à la marche du soleil et aux phases de la lune. On avait remarqué que le soleil, la lune et les planètes alors connues ne s’écartaient jamais, dans leurs mouvements, dans un espace circonscrit ; cette observation donna l’idée de cette zone idéale qu’on a nommée « Zodiaque », et de sa division en 12 signes. Les Egyptiens avaient aussi des connaissances astronomiques, ainsi que le prouvent l’orientation de leurs pyramides et leurs zodiaques. Les Chinois se ventent de posséder dans leurs annales les observations astronomiques les plus anciennes. Quoi qu’il en soit, l’histoire de l’astronomie ne commence, en Occident, qu’à Thalès et à Pythagore. D’après la tradition, le premier, 600 ans avant J.C., enseigna la sphéricité de la terre, l’obliquité de l’écliptique, et expliqua les causes des éclipses. Vers la même époque, Pythagore devinait la rotation de la terre sur son axe, et sa révolution annuelle autour du soleil, qu’il plaçait au centre du monde. Cette période de découverte se finit un siècle après avec Pythéas qui observa la longueur du méridien du gnomon au solstice d’été. A dater de la fondation de l’école d’Alexandrie, l’astronomie prit une forme plus rigoureuse : les observations se firent alors à l’aide d’instruments ingénieux, propres à mesurer les angles, et les calculs s’exécutèrent à l’aide des méthodes trigonométriques. Hipparque (160 ans avant J.C.) inventa l’astrolabe, détermina la durée de l’année tropique, forma les premières tables du soleil, fixa la durée des révolutions de la lune relativement aux étoiles et à la terre, et découvrit la précession des équinoxes. Comme nous l’avons dit précédemment, c’est la géométrie qui servit de fondements à cette science qu’est l’astronomie. Si aujourd’hui, nous apprécions mieux, qu’il y a 2000 ans, la notion d’univers, l’astronomie nous rappelle sans cesses que de l’Orient à l’Occident, du midi au septentrion ou du zénith au nadir, tout converge en un point et un seul, l’unité ou le centre de l’univers, ce point de convergence ou ce point de création : Le G.A.D.L.U. La musique est l’art de combiner les sons d’une manière agréable à l’oreille. Les éléments essentiels de la musique sont la mélodie et le rythme, auxquels il faut joindre le timbre et l’accentuation, enfin l’harmonie qui fixe la simultanéité des sons. Les Grecs (Pythagore, Platon, etc.) donnaient au mot musique une acception beaucoup plus étendue que celle que nous lui donnons aujourd’hui. Ils distinguaient une musique théorique ou contemplative et une musique active ou pratique. A la première ils rapportaient l’astronomie ou harmonie du monde ; l’arithmétique ou harmonie des nombres ; l’harmonique qui traitait des sons, des intervales, des systèmes, etc. ; la rythmique qui traitait des mouvements, et la métrique ou prosodie. La deuxième comprenait la mélopée, art de créer des mélodies ; la rythmopée, art de la mesure, et la poésie. Les Romains ne commencèrent à s’occuper de la composition musicale que sous le règne d’Auguste. Les Hébreux au contraire cultivèrent de bonne heure la musique et le chant, témoin les cantiques de Moïse, les trompettes de Jéricho, la harpe de David, etc. La musique était intimement liée à toutes leurs cérémonies religieuses. Les premiers Chrétiens imitèrent les Juifs sous ce rapport ; de là l’origine du plain-chant, créé, au 4ème siècle, par St. Ambroise, et qui est comme un reflet de la musique des anciens. Jusqu’au 11ème siècle il n’y eut guère d’autre musique que les chants d’église ; mais, à cette époque, l’invention de la gamme, ou échelle musicale, due au bénédictin Gui d’Arezzo, et celle du contrepoint donnèrent naissance à la musique moderne. C’est avec la connaissance de la musique, c’est à dire l’harmonie des sons et la beauté des rythmes que le compagnon règlera sa conduite afin de tendre vers la véritable sagesse. Pour conclure, c’est certes par la connaissance des arts et ses voyages que le compagnon construit son temple intérieur et participe à la construction de notre ordre. Mais, pour reprendre ce que mous dit le V\ M\ Lors de la cérémonie de la St. Jean d’été ; « Quand j’aurai la Science de tous les Mystères et toute la Connaissance, si je n’ai pas la charité, je ne suis rien ». Le compagnon, au travers son apprentissage des arts libéraux, doit prendre conscience que ces arts et sciences ne lui servent qu’à sa construction personnelle. Il ne faut pas, par ailleurs oublier le serment qu’il a fait lors de son initiation « d’aimer ses frères et de le secourir » et qu’il est « l’ami du riche et du pauvre s’ils sont vertueux. La justice et l’équité, en harmonie avec la sagesse, que le compagnon doit acquérir, demeurent les seuls guides de notre conduite. J’ai dit V\ M\ |
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