GLNF Loge : Hermanubis 09/11/2006

La Pierre cubique à pointe …

L’ordre du jour de la Tenue de ce soir indique que je dois vous présenter une Planche ayant pour titre : “ La Pierre Cubique à pointe …. ”.

Dans notre Rituel ( Rituel du Deuxième Degré - édition ( dite ) n° 1 - mai 2004 ), la matière n’est pas particulièrement abondante … je la cite en totalité :
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( c’est au cours de la Cérémonie de Passage au 2ème Degré - p.30 ) : “ Désormais , mon Frère Compagnon ) vous travaillerez sur la Pierre Cubique à Pointe et vous recevrez votre salaire à la colonne “ J ”. Cette prérogative vous rappellera que , comme Compagnon , vous êtes choisi pour perfectionner le travail ébauché par les Apprentis. Vous devez mettre tous vos soins à corriger , par vos exemples et vos conseils , les défauts de vos Frères moins éclairés ”.  

et plus loin ( p. 35 ) : “ L’Expert fait approcher le nouveau Compagnon de la Pierre Cubique à Pointe, lui remet le Maillet et le Ciseau, ( puis ) lui ayant fait poser le genou droit à terre, ( il ) lui fait appliquer cinq coups sur la Pierre ( Cubique )”. … Alors, l’Expert déclare : “ Vénérable Maître, le premier travail de Compagnon de notre Frère … est terminé ”... ( fin de citation )

Ce dialogue peut laisser supposer - par analogie avec le premier et le dernier Travail d’Apprenti - qu’en préalable au Degré suivant de Maître Maçon, il y aura vraisemblablement, un dernier Travail de Compagnon …

Enfin, la dernière précision importante du Rituel, se trouve dans la partie : “ Conseils pour le Tracé du Tableau de Loge ” du Second Degré ( p. 44- § 2 ) : il y est indiqué qu’il faut -modifier la Pierre Cubique - en Pierre Cubique à Pointe ” - c'est-à-dire qu’il faut dessiner - qu’il faut ajouter - un pyramidion sur la face supérieure de la Pierre Cubique. Ce qui revient à dire que la Pierre Cubique à Pointe - se substitue - à la simple Pierre Cubique du 1er Degré - qui disparaît ainsi du Tableau de Loge.    

Voilà tout ce que le Rituel du deuxième Degré nous donne comme information … et si je vous ai infligé ce rappel, c’est pour insister sur le fait qu’aucune explication n’est donnée nulle part _ quant à la fonction ou la signification de la Pierre Cubique à Pointe - contrairement au premier Degré - ou l’on doit : “ dégrossir la Pierre Brute afin de la dépouiller de ses aspérités et la rapprocher d’ une forme en rapport avec sa destination ” - ce qui peut se comprendre comme le conseil - en partant de la Pierre Brute - de la tailler en essayant de se rapprocher au mieux - du modèle qu’est la pierre Cubique.  

Pour en apprendre davantage, il faut se plonger dans les ouvrages spécialisés, et - le résultat est assez étonnant : 

Le constat le plus remarquable à mes yeux - est que :
   - la plupart des Rites semblent ignorer la Pierre Cubique à Pointe (1) qui pour nous est un élément symbolique capital …
   - et qu’ensuite - mais plus fréquent - il apparaît que nos spécialistes en maçonnologie - divergent énormément sur les interprétations qu’on peut en faire (2). 

Ils divergent même tellement que j’ai renoncé à vous faire part de leurs conclusions - certains par exemple affirmant que la Pierre Cubique à Pointe servirait à affûter les outils - et d’autres - à protéger de la foudre … !

Aucune de leurs explications ne me semblant satisfaisante, je vais vous livrer mon sentiment personnel - lequel bien entendu n’engage que moi - chacun étant libre de l’interprétation qu’il peut donner à nos symboles architectoniques fondamentaux.  

Pour moi donc, le véritable titre de notre réflexion de ce soir aurait dû être :  “ La Symbolique de la Pierre Cubique … et de sa diagonale ” …

Je m’explique :

Cette hypothèse repose principalement - sur un article du Frère Jacques Thomas, paru dans le numéro 22 ( 1er semestre 1991 ) de la série les “ Travaux de … Villard de Honnecourt ” de la G.L.N.F. :

Jacques Thomas déclare ceci : “ la Pierre Cubique à Pointe est un avatar d’une mauvaise interprétation des textes anciens, liée à de mauvais dessins pendant de longues années - et qu’on aura voulu justifier a posteriori. De même la hache aurait été à l’origine une équerre qui, dessinée maladroitement s’est peu à peu transformée ”. 

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J’ai retrouvé un des manuscrits à l’origine de ces “ mauvais dessins ”. Sur cette miniature du moyen âge - on voit un maçon muni d’une boucharde - qui était une sorte de marteau denté - simple ou double - et qui pouvait ressembler effectivement à une hache - faire le geste de tailler une pierre partitionnée en noir et blanc selon sa diagonale supérieure. C’est le dessin n° 1 que je me permets de vous présenter - le dessin n° 2 - donnant l’explication optique de cette “ mauvaise interprétation ” ultérieure.       

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En fait, les sources du Frère Thomas - sources qu’il ne cite pas - sont des articles de René Guilly ( ° 27/07/1921- † 11/06/1992 ) publiés dans la revue “ Renaissance traditionnelle ”, entre 1987 et 1992 (3), sous le pseudonyme de René Desaguliers. À ma connaissance, il semble bien qu’à ce jour - personne n’ait étudié la symbolique des Pierres en Maçonnerie d’une façon aussi complète.

En résumé, il ressort de ses travaux qu’il faut admettre définitivement que les “ Bijoux Immobiles ” de notre Loge - sont très différents de ceux de nos prédécesseurs. Nous connaissons aujourd’hui : la Pierre Brute, la Pierre Cubique à Pointe Pointe, et la Planche à Tracer (4) - lesquelles correspondent à nos trois premiers Degrés.

Pointe, et la Planche à Tracer (4) lesquelles correspondent à nos trois premiers Degrés.

Mais jadis, les trois “ Bijoux Immobiles ” étaient - à quelques variantes près :
   - une pierre brute - suffisamment dégrossie et aux faces déjà perpen­diculaires
   - une Pierre Cubique dite “ Pierre Diamant
   - et une Équerre.

La Pierre Brute - presque informe - que nous trouvons maintenant en Loge ne correspond absolument plus à la pierre symbolique des premiers Maçons spéculatifs, laquelle - était inspirée directement de celle des opératifs. Il faut se souvenir que les pierres d’un futur édifice étaient dégrossies au maximum - dans les carrières, c’est-à-dire - ébauchées au mieux dans leur forme définitive - ne serait-ce que pour limiter le prix ( au poids ) du transport - qui coûtait souvent plus que le matériau lui-même. Et l’on voit mal une pierre informe, et donc à la destination ou à la fonction inconnue, être transportée jusqu’au chantier et - encore moins - parvenir jusque dans la Loge. La pierre brute symbolique des anciens - est une pierre “ équarrie ” - il s’agit “ d’une pierre avec ses faces d’équerre entre elles – ( et qui ) ainsi préparée, est prête à la vente et au transport, mais non pour la pose, les faces demeurant encore assez brutes ”. ( Cette pierre “ équarrie ” de l’Apprenti est aisément reconnaissable sur l’illustration datée de 1754 - fig. n° 3 ).          

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La Pierre “ Diamant ” est plus difficile à retrouver … Désaguliers affirme : … qu’à sa connaissance, le mot ( anglais )  diamond apparaît de 1723 à 1802, dans cinq textes et huit exemples … Je vous ferais grâce de leur énumération, car le document d’archive le plus important semble être celui qui se nomme “ Institution of free masons ”, daté de 1725, et que l’on traduit en français par “ L’Instruction des Francs-Maçons ” :  À la suite de la question de Tuilage : - Combien y a-t-il de Bijoux Précieux dans la Loge ? 
La réponse est suivie de son illustration manuscrite - ajoutée sans doute comme pense-bête par l’utilisateur. Il s’agit du tracé - d’un petit rectangle - suivi d’un autre rectangle marqué de sa diagonale - et encore suivi d’une simple équerre. Voilà comment étaient dessinés symboliquement les trois “ Bijoux Précieux ” de la Maçon­nerie sur ce document

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Le plus remarquable est bien entendu - le rectangle avec sa diagonale, car il correspond - comme je l’ai déjà dit - à de nombreuses représentations des ouvriers constructeurs du Moyen-Âge et indique symboliquement ce qui a été longtemps considéré comme le principal secret de métier des Maîtres Maçons. Depuis - ce secret - a bien sûr été découvert et révélé. C’est ce que fait déjà l’architecte Villard de Honnecourt puisqu’on trouve deux dessins à ce sujet sur la planche 38 de son fameux carnet ( fig. n°.. ) : l’un de ces dessins a pour commentaire :
   - Par ce moyen fait on un cloître égal à son préau
     c’est-à-dire que la surface du carré central est égale à la surface du couloir qui l’entoure …
   et l’autre :
   - par ce moyen fait on une pierre pour que les deux moitiés soient pareilles c’est-à-dire - car il n’est pas du tout question de couper une pierre en deux - par ce moyen, comment diviser un carré pour en obtenir un autre qui soit égal à sa moitié … et il indique par ces deux dessins schématiques, comment cela peut se faire à l’aide des diagonales d’un carré.

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Ces mêmes recettes ont été reprises deux siècles plus tard, par un architecte allemand nommé - Roriczer ( ou Poriczer ? ) dans un ouvrage imprimé à Ratisbonne, en 1486 et ayant pour titre : “ Le livre de la construction exacte des pinacles ”. Roriczer explique (5) comment dessiner correctement un pinacle en partant du plan. Il construit un premier carré - puis dans celui-ci, un autre carré suivant la méthode employée par Villard de Honnecourt ; il redresse le second carré ainsi dessiné pour qu’il s’emboîte dans le sens du premier, et ainsi de proche en proche - il élève peu à peu son pinacle - chaque palier étant égal à la moitié du précédent. Il nous informe en même temps - le plus benoîtement du monde - qu’il nous révèle par là - le “ secret des maçons - puisqu’il s’agit là - en réalité, d’une méthode simple - pour tirer l’élévation d’un plan - secret technique des Maîtres Architectes - secret pendant longtemps soigneusement gardé.               

Et tout ceci s’obtenait - il faut encore le rappeler - simplement à partir de la connaissance des particularités et des propriétés de la diagonale

Et c’est pourquoi, ladite diagonale fut glorifiée et tenue longtemps pour un secret initiatique tant par les opératifs que par les premiers spéculatifs.

On la retrouve encore aujourd’hui dans le bijou du Vénérable Maître en chaire - sous la forme du théorème de Pythagore : “ dans un triangle rectangle, le carré de l’hypoténuse - on pourrait dire ici - le carré de la diagonale - est égal à la somme des carrés des deux autres côtés ”  … et c’est tout naturellement que le même théorème s’inscrit entre les deux personnages principaux du frontispice de la première édition des Constitutions Maçonniques de 1722, pour symboliser peut-être encore - « le grand secret de l’Art Royal » : …

On peut lire en dessous le fameux “ Euréka ” d’ Archimède, ce qui place ces Constitutions sous les auspices des deux grands mathématiciens et philosophes de l’antiquité : Archimède, l’ingénieur mathématicien - et Pythagore, le philosophe de l’harmonie des nombres - il n’était pas possible de faire mieux !

 
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Mais, cette constatation est hors sujet.

La diagonale symbolique était donc parfois indiquée sur la face supérieure de la Pierre Cubique, en partitionnant la surface en noir et blanc pour la rendre plus remarquable - comme sur l’exemple que vous avez  pu voir …
Par la suite, mal dessinée - et incomprise - elle devint progressivement une Pierre Cubique - plus ou moins - «  à Pointe ».            
Et voilà, ce qui expliquerait la confusion qui semble régner encore - autour du sens à lui donner.

Mais avant de conclure, il me faut revenir sur la curieuse appellation de “ Pierre Diamant ”.

Je viens de souligner que sur le frontispice de son acte de naissance en 1717, la Franc-maçonnerie rendait hommage aux deux grands géomètres Archimède et Pythagore.

Pratiquons donc un peu la mathématique et la géométrie … ainsi qu’il est recommandé de faire aux Compagnons du 2ème Degré :

Prenons un cube, une Pierre cubique - si vous préférez … marquons les centres de chaque face ( à l’intersection des diagonales de chaque carré ), puis rejoignons d’un trait les six points ainsi déterminés. Nous obtenons à l’intérieur du cube - un octaèdre - ayant la forme de deux pyramides opposées … un octaèdre qui semble tout à fait avoir la forme d’un “ diamant ” dans le cœur d’une Pierre Cubique (6)…

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        Autre proposition - celle de mon Frère H\M\. Les Maîtres maçons opératifs, pratiquaient une symbolique particulièrement riche. Leur œuvre en témoigne à l’envie. Un de leur symbole essentiel était le point central - le centre. Ils l’identifiaient au Centre de l’Univers - au Principe Divin - et aussi au centre de l’homme, ce “ centre ” qu’il faut trouver avec exactitude pour que - tout l’édifice qui en dépend soit en équilibre et en harmonie.

A son propos, un dicton compagnon­nique opératif a franchi les siècles :
A l’origine en allemand, il dit ceci :                                                                                                
Le point qui va dans le cercle - qui va dans le carré - et qui va dans le triangle -
Tu connais ce point - alors tout va bien - tu ne le connais pas - alors tout est vain ! (7)  
Ein punkt der in den Zirkel geht – Der im Quadrat und Triangel steht -
Kennst du den Punkt, so  ist es gut - Kennst du ihm nit, so ist’s umbonst.

D’après H\ donc - en application “ opérative ” du fameux principe «  ce qui est en haut est comme ce qui est en bas … », pour attirer notre attention sur le centre de la Pierre Cubique que nos yeux ne peuvent évidement pas voir, il suffit de poser  au dessus ce cette Pierre, la figure géométrique qui une fois renversée - l’indiquera : - d’où le pyramidion dont le point culminant - quand il est inversé - indique le centre du cube. 

Centre  ou “ diamant central ”, nous arrivons au même résultat me semble-t-il.  

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Pour conclure, j’insisterai sur le fait qu’il est donc logique que le Compagnon ne fasse plus ce qu’on pourrait appeler “ son dernier Travail de Compagnon ”, car même étant devenu Maître, il devra continuer à “ chercher le Centre ”, ce qui est la tâche de toute une vie ( au moins ! ).  

Et qu’importe que la Pierre Cubique à Pointe soit le résultat d’une “ mauvaise interprétation de son dessin ” ! Elle conserve toute sa valeur symbolique puisqu’elle indique par sa forme - que le Maçon n’est pas seulement un élément qui doit s’intégrer dans le Grand Œuvre … mais qu’il doit aussi s’efforcer de Rectifier sa Pierre pour essayer d’en faire un “ diamant ”,  rectifier sa Pierre jusqu’à en trouver le Centre. Ce Centre qui est peut-être aussi - sous une autre formulation - ce que notre symbolique appelle “ la Pierre Cachée ” - ce qui n’est sans doute que simple antimétabole issue du langage codé des “ alchimistes ” - pour nous indiquer encore une fois - qu’en réalité notre quête consiste à rechercher - « ce qui est caché dans la pierre ».  

J’ai dit V\ M\

M.R.

Notes

(1) La Pierre Cubique à Pointe ne se rencontre qu’au Rite Écossais Ancien et Accepté et au Rite Français. Les autres Rites - tous les autres Rites anglo-saxons entre autres, l’ignorent totalement.
(2) Dans sa “ Symbolique Maçonnique ” Jules Boucher ( † 1955 ) ( Éditions Dervy – 1973 - © 1948 – p. 164 ) s’en prend à Jean-Marie Ragon de Bettignies ( 1781-1866 ) lorsque celui-ci déclare dans son “ Rituel du Grade de Compagnon, ( p. 36 ) ” que : “ La pierre cubique est destinée à l’affûtage des outils et ( qu’ ) elle se termine en pyramide, symbole du feu … ”. Boucher affirme alors : “ nous ne pouvons admettre que la Pierre Cubique soit une simple pierre à affûter et, d’autre part, c’est le tétraèdre qui est le symbole du feu ( sic ) et non la pyramide à base quadrangulaire ” … Puis il s’en prend à Oswald Wirth, affirmant “ ne pouvoir accepter sa glose ”, lorsque celui-ci écrit ( “ La Franc-Maçonnerie rendue intelligible à ses adeptes ” – 2ème partie : “ Le Compagnon ” p. 177 - Éditions “ Le Symbolisme ” - 1970 - © 1931.) : “ un symbole inattendu se rencontre sur les documents maçonniques du XVIIIème siècle ; c’est la Pierre Cubique à Pointe entamée par une hache. Cet instrument, que les Maçons 6037-1doivent emprunter aux Charpentiers, indique sans doute, qu’il faut ouvrir la Pierre, la fendre, afin d’arriver à son ésotérisme - et il continue -  : “ Le couronnement pyramidal du Cube pourrait, d’autre part, équivaloir à la Croix qui surmonte le Carré dans l’idéogramme de la pierre philosophale ±. Dans ce cas, la Pierre Cubique à Pointe se rapporterait plus spécialement au grade de Maître et à cet affinement de la personnalité qui se traduit par la sainteté ou l’héroïsme au point de vue moral, et par une géniale acuité de jugement au point de vue intellectuel ”. Enfin, Boucher conteste également Édouard Plantagenet ( 1892-1943 ) ( Causeries en Chambre de Compagnon, p. 128, cité par Boucher - p. 165- opere citato )  lorsque ce dernier écrit à son tour : “ La Pierre Cubique est donc par définition imparfaite … mais on peut la prétendre inachevée, ou en voie d’évolution vers une forme nouvelle supérieure : la pyramide … c’est sur la Pierre Cubique à Pointe que les ouvriers viennent aiguiser leurs outils : on peut traduire que c’est dans ses inspirations sincères vers un idéal surhumain, que le vrai Maçon vient retremper son courage lorsque la méchanceté, l’ingratitude ou la bêtise humaine lui font douter de tout, de l’œuvre entreprise, de l’humanité, de ses Frères, de lui-même … Après toutes ces critiques, l’ancien Grand Secrétaire de l’Ordre Martiniste Traditionnel, Jules Boucherfondateur en 1948 de l’Ordre Martiniste Rectifié - au grade unique de “ Sage Initié ” ) nous informe encore - qu’en vérité - “ la Pierre ( qui ) est placée sous la hache ( sub ascia ! ) pour indiquer son caractère sacré, reste « cubique » bien que surmontée d’une pyramide qui la protège de l’( élément ) Eau, comme la hache la protège du Feu ( de la foudre ). Cette Pierre représente l’idéal maçonnique qu’il faut sans cesse défendre contre l’Eau et le Feu ; la première représentant les forces dissolvantes, le second les forces par trop « sublimisantes ». Le Maçon doit se tenir dans un «  juste milieu » avec sûreté et rectitude ”. Un peu plus loin, dans une note sur la «  Hache » il nous révèle encore ( op.cit. p. 169 ) …  qu’il a noté chez un auteur ( un nommé Guénin ( ? ) que : “ d’après différentes sources ( ? ), on plaçait des haches de pierre dans le nid des poules couveuses pour préserver les œufs des effets de l’orage ” … mais malheureusement, il ne nous donne aucun autre renseignement sur ces fameuses “ différentes sources ”  - qui hélas ! -  je le crains - sont à jamais perdues... Mais on peut noter, que sur les plus anciens Tableaux de Loge - comme celui reproduit dans “ L’Ordre des Francs-Maçons trahi ” - de 1745 - sont représentés une Pierre Brute et une Pierre Cubique à Pointe sans aucune hache ! - Mainguy - Symb. IIIème Mill. p. 254 ).
(3) dans les nos 71 à 74, 77 à 79, 82, 85, 87 et 88, 91 et 92. Ces articles sont désormais réunis dans un ouvrage intitulé : “ Les Pierres de la Franc-Maçonnerie ” – René Désaguliers - © Dervy – 1995.
(4) Les bijoux mobiles étant : l’Équerre - attribut du V\M - le Niveau - du 1er Surv\ - la Perpendi­culaire - du Sec \ Surv\
(5) Extrait de Jean Gimpel : “ Les Bâtisseurs de Cathédrales ” – 1959 - Éditions du Seuil – Le temps qui court – p. 121
(6) Ce qui fait se rejoindre pratiquement toutes les interprétations des divers auteurs précédemment évoqués : … qu’il faille pénétrer au cœur de la Pierre à l’aide d’une “ hache ”, d’une laye, d’une boucharde, d’un “ rustique ” ou d’un simple ciseau, il s’agit de la même symbolique. Ce qui n’empêche pas de penser également que la Pierre Cubique, avec ou sans diagonale indiquée, peut également servir de “ Pierre de contrôle ” quant à la conformité des outils - que l’équerre soit bien d’équerre, que le niveau soit bien de niveau - équivalence du “ marbre ” d’aujourd’hui. D’autant, qu’il n’y a pas si longtemps encore de cela, l’ouvrier fabriquait lui-même ses outils, ce qui peut être encore le cas symboliquement pour le Franc-maçon d’aujourd’hui.
(7) Études sur les marques de tailleurs de Pierre – Franz Ržiha –Guy Trédaniel – 1883/1993 – p. 56

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