Obédience : NC | Loge : NC | Date : NC |
La marche du compagnon Selon le Petit Larousse Illustré 2010, la marche désigne le mouvement acquis, en général, au cours de la première année de la vie, permettant le déplacement du corps sur les deux pieds dans une direction déterminée. L’action de marcher considérée comme une activité physique, est un exercice sportif. Toujours selon le Petit Larousse Illustré 2010, le compagnon est entre autre dans certains métiers, l’ouvrier qui a terminé son apprentissage et qui travaille pour le compte d’un maitre avant de devenir un maître lui-même. En FM, le compagnon est celui qui a accédé au deuxième degré symbolique. La marche du F\M\ c’est sa façon d'entrer en loge, chaque degré dispose d’une marche avec des pas particuliers et un gestuel particulier. La marche du compagnon est la façon d’entrer en loge au deuxième degré symbolique. Elle se décompose naturellement en deux parties : les différentes postures et gestuels puis le mouvement ou succession de pas dans une direction donnée. On peut penser que certaines clés des messages que nous enseigne la F\M\ sont cachées dans l’art de se déplacer. Pour appréhender le symbolisme de la marche du compagnon, nous allons structurer notre étude en suivant la décomposition naturelle de la marche en postures et gestuels dans une première étape suivi des successions de pas dans une deuxième étape. I Les postures et les gestuels Le mémento du deuxième degré décrit la marche du compagnon « Etant à l’Ordre d’App\ , on fait les trois pas de ce degré. On salue le V\M\, le 1er Sur\ le 2nd Sur\ par le Signe de reconnaissance d’App\. Puis, on se met à l’Ordre de compagnon et on fait un pas en avant vers la droite en avançant le pied droit et en ramenant ensuite le pied gauche contre le pied droit, talon contre talon, en formant une équerre. Enfin, on déplace le pied gauche en avant vers la gauche pour rejoindre l’alignement initial et on ramène le pied droit contre le pied gauche, talon contre talon, en formant une équerre. C’est dans cette position que l’on exécute le Signal pénal du compagnon. ». C’est ce que nous venons de faire à l’instant même lorsque le F\ Couvreur nous a donné l’entrée du temple. La marche n’est pas seulement une succession de pas. Il faut se mettre dans une posture donnée pour l’entamer, l’exécuter et la terminer. Ces diverses attitudes sont d’une grande importance pour que la marche soit authentique et reconnue comme telle. En éternel apprenti, le compagnon commence sa marche en se mettant à l’ordre d’App\ : la main droite portée à la gorge pour contenir le bouillonnement des passions qui s’agitent dans la poitrine et préserver ainsi la tête de toute exaltation fébrile susceptible de compromettre sa lucidité d’esprit. Dans cette posture, l’Apr\ s’affirme être en possession de lui-même et s’attache à tout juger de façon impartiale. Apres avoir saluer le V\M\ les deux Sur\, il se met alors à l’ordre de C\, la main droite sur le cœur, rappel l’engagement pris d’aimer ses FF\avec ferveur et dévouement. En élevant la main gauche, il affirme la sincérité de sa promesse. Ainsi, le compagnon s’engage à aimer ses frères avec enthousiasme et disponibilité, voler à leur secours et ce jusqu’au sacrifice suprême si besoin en était. La réalisation de ce devoir met en présence un amour fraternel sans récompense, bannissant ainsi l’amour émotionnel qui change selon l’humeur du moment. Ayant vu l’étoile flamboyante qui est notre guide sur le chemin initiatique, elle nous conduira à la porte de la vérité si le compagnon sait ouvrir son cœur. C’est en s’ouvrant qu’on apprend et qu’on donne. Puisse le compagnon pratiquer sincèrement sans hypocrisie le véritable amour qui est la mère des vertus. C’est une invite, mes FF\Compagnons, sans cela, notre marche qui est un symbole n’aura aucune signification. Après les deux pas, le compagnon exécute le signe de reconnaissance en décrivant une équerre de la main droite, il montre que tous ses actes s’inspirent de la justice, de l’équité et que par ailleurs il préférerait s’arracher le cœur plutôt que de révéler indument les secrets qui lui ont été confiés. C’est un précieux cadeau que notre ordre offre à l’humanité car il enseigne la discrétion et nous recommande tous le silence. Les initiés déchus, les mauvaises langues, les faibles d’esprit diront qu’ils préféreraient mourir pour eux même que pour les autres. Les postures et les gestuels ne peuvent pas être analysés sans décrire les pas. A présent, il est utile d’expliquer ces successions de pas qui s’intercalent avec les postures et gestuels. II Les successions de pas La marche du compagnon ressemble au déplacement du soleil. Le compagnon entant qu’éternel App\fera après les trois pas du 1er degré, un pas sur le coté droit en partant du pied droit et en ramenant le pied gauche, talon contre talon, pieds en équerre. En partant du pied gauche cette fois ci, le compagnon revient dans l’axe de départ en ramenant le pied droit, talon contre talon pieds en équerre toujours. Les trois pas de l’apprenti tançant une ligne droite semble conduire à la mort du vieil homme. Le quatrième pas, le pas de coté indique la liberté laissée au compagnon de s’écarter de la ligne de l’apprenti pour visiter d’autres chantiers et construire. Il faut qu’on sache ce qu’on doit construire, avec quoi construire et pour qui. Cette construction ne peut être que des temples à la vertu. Par le cinquième pas, le compagnon retrouve l’axe des trois premiers pas, il figure la vie droite à laquelle aspire le Maçon. Oswald Wirth dans, Le Livre du Compagnon, résume très bien les deux derniers pas je cite « Afin de poursuivre la vérité partout où elle se cache, il lui est permis de s’écarter de la route normalement tracée. Mais l’exploration du mystère ne doit point désorienter, tout écart momentané d’imagination étant immédiatement suivi d’un prompt retour à la rectitude rationnelle. » Le quatrième pas, le pas de coté, est une invitation au voyage qui peut être abordée sous trois angles : Le compagnon doit profondément méditer les cinq voyages de son initiation en portant une attention particulière sur les cartouches et sur les outils pour approfondir les différents aspects de la connaissance. Il doit voyager et visiter d’autres loges pour s’instruire et découvrir. Il étudiera les ordres d’architecture pour connaitre la force de la volonté humaine. Par l’étude des arts libéraux il découvrira les différents plans de l’évolution du savoir humain jusqu’à notre siècle. L’étude, la comparaison et la synthèse des doctrines philosophiques morales et religieuses lui montreront la voie d’une fraternité humaine. Il apprendra le caractère sacré du travail sans lequel le bonheur de l’humanité serait plus chimérique. Mais plus important, le compagnon est appelé à entreprendre le voyage intérieur à la découverte de lui-même, « Connais toi toi-même et tu connaîtras l’univers et les dieux ». Le cinquième pas incite à un constant et régulier retour à la source. Autant le compagnon est invité à visiter d’autres loges pour s’instruire, autant il ne doit pas oublier de revenir à sa loge mère. Autant il a la liberté de s’écarter de l’axe de l’Apr \, autant il est tenu de revenir dans l’axe initial car nous devons toujours nous recentrer même après de grandes pérégrinations. Ce cinquième pas invite le compagnon à une remise en question rigoureuse et régulière. La marche du compagnon est la suite des pas de l’App\; Si l’App\évolue sur une droite, le compagnon découvre le plan complétant ainsi sa connaissance de la géométrie plane. Conclusion C’est ainsi que le compagnon explore le monde et ses œuvres. Il fait un parcours de son monde intérieur et extérieur en allant dans les coins et recoins, en se visitant. Les postures et le gestuel reflètent l’état d’esprit dans lequel il entreprend sa quête. En se défiant de lui-même, il évolue dans la voie normalement tracée s’il sait surtout employer utilement les outils qui lui sont confiés. Certes, le compagnon se déplace. En se déplaçant, il découvre d’autres horizons, d’autres connaissances que celles qu’il a précédemment reçues. Nous marchons nous aussi compagnons de la loge de Saint Jean et sommes au pied de l’escalier tournant qui dans le temple SALOMON conduisait à la chambre du milieu. Puissions-nous un jour, découvrir ce lieu qui, peut être, est la terre promise. V \M\ Et vous tous mes FF\ en vos grades et qualités, j’ai dit ! F\ D\S\ |
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