Obédience : NC Loge : NC Date : NC

 

Qu’avez-vous appris au premier et au deuxième degré ?

L’apprentissage au premier degré en Franc-maçonnerie débute par un évènement au combien important « L’Initiation ».

L’initiation au Premier Degré, celle du Grade d’Apprenti, a été pour moi un moment profondément marquant.

Mon passage dans le Cabinet de Réflexion a été une épreuve dont j’étais loin d’imaginer qu’elle serait aussi intense. En arrivant dans le Cabinet de Réflexion, j’avais l’impression d’être arrivé au plus profond de la terre. Je m’interrogeais déjà intérieurement, à savoir jusqu’où mon désir profond d’entrer dans l’Ordre Maçonnique allait me conduire.

Arrivé au terme de mon voyage, le F\ qui m’avait guidé, après m’avoir enlevé mon bandeau, me demanda, avant de se retirer, de réfléchir encore sur ma démarche et de rédiger mon Testament Philosophique.

Resté seul, mes yeux se sont habitués progressivement à la pénombre des lieux. Avant de m’asseoir à la table, sur laquelle une bougie à la flamme fragile éclairait un crâne, un miroir, du pain, une cruche d’eau et trois coupelles contenant du mercure, du soufre, et du sel, j’ai regardé autour de moi.

Sur les murs noirs, je distinguais un sablier, une faux entrecroisée et un coq surmontant les mots : VIGILANCE et PERSEVERANCE, ainsi qu’une formule hermétique : VITRIOL. J’éprouvais une profonde solitude. Compte-tenu de la présence d’une cruche et du pain, j’avais l’impression de me trouver dans un cachot, voire pire, dans une sépulture, tant les symboles de la mort étaient présents, sentiment renforcé par la présence du sablier, représentant à mes yeux, le temps très court qui nous est imparti dans la Vie Terrestre.

Dépouillé de tous mes métaux, confrontés à la mort et à l’obscurité, je n’avais pour seul compagnon qu’un miroir qui me renvoyait l’image de moi-même. J’ai alors effectué une véritable introspection et me suis interrogé sur le sens de la vie, de ma vie. Dans le profond silence de la méditation, n’entendant quasiment que les battements de mon cœur, la quête de la Spiritualité m’est apparue comme le Bien le plus précieux pour l’Homme, les contingences terrestres ne devant-être que secondaires et accessoires.

C’est ainsi que j’ai pu, après avoir effectué ce retour aux sources de la Vie, rédiger mon Testament Philosophique. Je venais d’accomplir ma première épreuve, celle de la Terre. Les trois Epreuves de l’Air, de l’Eau, et du Feu, auxquelles je fus confronté corde au cou, bras gauche, sein gauche et genou droit découverts, pied gauche déchaussé et yeux bandés, m’ont conforté dans mon opinion.

C’est cette réflexion sur moi-même qui devait me permettre, avec l’aide de mains fraternelles, à parvenir à cette quête de la Spiritualité, par les sentiers de la Vertu, en délaissant les passions humaines.

En effet, comment, sans l’aide d’appuis fraternels, aurais-je pu surmonter le désordre et les obstacles du premier voyage, le cliquetis des armes, qui frappait mes oreilles, lors du second périple ?

Et après le troisième voyage, s’est faite la lumière. J’ai vu ces épées dirigées vers moi, prêtes à me frapper en cas de trahison à l’Ordre Maçonnique, mais aussi prêtes à me protéger, à me défendre dans ma démarche initiatique.

Aussi garderai-je en mémoire ces paroles du Vénérable Maître :

« Néophyte, ces épées, que vous voyez tournées vers vous, ne menace point votre personne. Elles vous annoncent que tous les Francs-Maçons voleront à votre secours au moment du danger ; mais elles vous annoncent aussi que, si vous trahissiez votre serment, vous ne trouviez parmi tous les frères répandus sur la surface du globe, que des vengeurs de la Maçonnerie et de la Vertu ».

La Chaîne d’Union avec mes Frères et le miroir m’ont rappelé, que je ne pouvais parvenir seul à la Spiritualité, et, que mes Frères seraient là pour m’aider dans ma quête initiatique et me renvoyer l’image de moi-même.

Je voudrais enfin exprimer la forte émotion que j’ai ressentie lorsque le bandeau me fut retiré au cours de la Chaîne d’Union.

La Lumière me fut alors révélée, tel l’enfant venant de naître après avoir séjourné dans le ventre de sa mère.

J’ai ressenti à cet instant, moi aussi, la joie d’être entouré de Frères pour me guider au long de ma vie maçonnique.

Durant ma vie d’Apprenti, j’ai appris à construire le Temple Matériel. Dans le Temple de notre Loge, j’ai trouvé le principe créateur, l’état primordial. En travaillant sur la Pierre Brute, je me suis amélioré, je me suis recréé. Je me suis libéré de tout ce qui, en soi-même, constitue une entrave et souvent un esclavage : les inclinations passionnelles et instinctives, les préjugés, l’égoïsme.

Lors de mon admission au Temple, comme Profane, j’ai mis en œuvre les propos du Vénérable Maître :

« Sachez, Profane, que c’est pour mettre un frein salutaire à l’élan de la cupidité, c’est pour nous élever au-dessus des vils intérêts qui tourmentent les Profanes, c’est pour nous apprendre à calmer l’ardeur de nos passions que nous nous assemblons dans nos Temples… »

A l’issue de mon temps d’Apprenti, où le Silence m’était imposé, et qui fut pour moi une révélation, réapprendre à écouter et observer sans répondre, les Maîtres de mon atelier m’ont jugé apte à passer au deuxième degré et devenir Compagnon.

L’élévation au grade de Compagnon. Alors que j’avais effectué trois voyages (trois, le nombre de l’Apprenti), j’ai accompli les cinq voyages rituels de mon élévation au grade de Compagnon. Au cours du Premier Voyage, j’ai éliminé les erreurs qui entachaient ma conscience afin d’acquérir les nouvelles connaissances nécessaires pour polir la Pierre Cubique.

Lors du Second Voyage, j’ai appris à tracer les Planches de mes futurs travaux et à envisager la construction du Temple. Dans le Troisième voyage, j’ai pu commencer la construction rationnelle et stable du Temple par perpendiculaires et horizontales. Dans le Quatrième Voyage, avec l’Equerre, j’ai pu construire mon Temple. Toutes les Pierres Cubiques, rigoureusement d’équerre, s’ajustaient les unes aux autres avec exactitude.

Au Cinquième Voyage, accompli mains libres, j’ai appris que le travail était la grande vocation de l’Homme et la mission fondamentale du Franc-maçon :

« Travailler au perfectionnement de l’Humanité ».

Enfin, avec une certaine émotion, j’ai contemplé le grand symbole du Compagnon : l’Etoile Flamboyante, pentagramme parfait avec, en son centre, la lettre G.

L’Etoile Flamboyante représente l’harmonie de la structure humaine. Chacune des pointes a une signification propre : Géométrie, Génération, Gravitation, Génie, Gnose.

La lettre G, au centre, symbolise le Grand Architecte de l’Univers. En regardant cette Etoile Flamboyante, Lumière invisible, j’ai compris le sens ésotérique du mot VITRIOL (visite l’intérieur de la Terre et en rectifiant, tu trouveras la Pierre Occulte) :

L’œuvre cachée est en soi.
J’avais été guidé par mes Frères en tant qu’Apprenti, je devais commencer à marcher seul.
Je devais donc poursuivre et persévérer dans ma Voie Initiatique.
Je devais être une Etoile Flamboyante pour mes Frères et pour les Profanes.
Si c’était un privilège d’écouter sans répondre au grade d’Apprenti, ce fut également un très grand privilège que de pouvoir exprimer ses idées au grade de Compagnon.

Compagnon, je suis passé des œuvres matérielles aux œuvres intellectuelles qui permettent la réalisation des idées, du Temple Intellectuel, la construction humaine grâce au savoir, la réflexion que sont les sens, les ordres d’Architecture, les Arts Libéraux, les grands Initiés, et la glorification du Travail.

Le deuxième degré est bien souvent considéré comme une étape, la cérémonie n’a pas l’impact de celle de l’initiation, elle est plus subtil à l’évocation des sens du premier degré, nous assistons là à une phase d’ouverture sur le monde extérieur d’éveil aux merveilles du monde et de l’univers, de méthode pour construire, apprendre, s’intégrer dans un monde où l’on aperçoit bien souvent que le reflet de la réalité, disait Platon.

Le premier degré m’a demandé beaucoup de travail, j’ai dû abandonner certaines certitudes, je suis passé par le royaume de l’obscurité et de la Mort, pour revenir à l’état primordial. J’ai dû m’assurer du concours de F\expérimentés, sous peine de graves accidents symbolisés par les voyages.

Le degré de compagnon m’a appris à manier les instruments qui permettent de transformer la matière, sous l’effet des forces physiques maniées par l’intelligence.
Le deuxième degré permet de rayonner dans le monde en admirant ses constructions et de nouvelles méthodes de pensée, je devrai en respectant mon serment me comporter en dehors du temple avec le même pouvoir d’échange et d’écoute des autres, en favorisant ce qui rapproche même si toute différence est un moyen de mieux se respecter.

J’ai dit V\ M\

L\ B\


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