GLSA Loge : Fidélité et Prudence - Orient de Genéve - Suisse Date : NC


3, 5, 7 ans ... et plus  

Les Nombres

Citons d’abord Philolaos (disciple de Pythagore), qui dans son traité sur la nature explique:

« La nature constituant le monde est un composé harmonieux d’illimité et de fini ... Toute chose qui existe possède un nombre, car il n’est pas possible que quoi que ce soit fût connu ou même seulement imagé sans son nombre. Le nombre a deux espèces propres : l’impair et le pair, et une troisième espèce dérivée de leur mélange : le pair impair ou neutre. Chacune de ces espèces est susceptible de formes très nombreuses ». (Fin de citation).

Dès les temps anciens, les nombres, qui ne servent apparemment qu’à compter, ont offert un support d’élection aux élaborations symboliques. Ils expriment non seulement des quantités, mais des idées et des forces. Ils représentent une puissance de création de la vie. Ils offrent un moyen de perception de sa construction et de sa conscience. Ce sont des rapports d’harmonie souvent cachés, d’où l’importance des expressions formulées sous forme de racines. Comme pour la mentalité traditionnelle, il n’y a pas de hasard, le nombre des choses et des faits revêt en lui-même une grande importance et permet même parfois, à lui seul, d’accéder à une véritable compréhension des êtres et des évènements.

Du fait de sa fonction géométrique, le nombre peut, à partir de trois, être représenté par des figures simple triangle, le carré, le pentagone, l’hexagone, l’heptagone, l’octogone, l'ennéagone, le décagone. Il convient de bien nuancer l’approche des nombres. L’Unité est une pure abstraction conceptuelle, mais les nombres semblent êtres les pensées de l’Unité, peut-être même sont-ils le seul moyen de l’approcher un peu. Les nombres ne seraient autres que ses fonctions de création. On peut aussi penser que l’Unité est à la fois le UN et le multiple. Le passage de l’Unité aux nombres est peut-être le véritable mystère de la création.

UN est-il un nombre ? Cela reste à débattre

Sa seule représentation est peut-être le cercle. Cette figure qui a le pouvoir de contenir toutes les figures géométriques qui viennent d’être nommées. Si Un n’est pas un nombre, c'est parce qu’il est, par essence, l’ensemble de tous les possibles. Il ne devient créateur que par la capacité du regard qu’il peut porter sur lui-même. Ce faisant il devient DEUX. Et le DEUX est l’attente, la potentialité d’une union. 7008-2-1 est peut-être une expression de l'élément subtil qui, en s’unissant au 2, crée le 3. Cela paraît moins simpliste que le banal ajout du 1 au 2, méthode proche du décompte.

Les nombres ont légitimé des spéculations millénaires illustrées par une surabondance de textes des Ecritures et de commentaires tant juifs que chrétiens ou musulmans : les jours de la création, les dénombrements des générations, les âges, les mesures des édifices, tout invitait à trouver sens dans le nombre, d’autant plus que l’équivalence numérale des lettres était une pratique fondamentale de la pensée juive.

En attribuant un caractère sacré à l’alphabet hébreu, la kabbale accorde une valeur numérique à chacune des lettres dont l’interprétation livre la clef d’une difficulté théologique majeure en résolvant, par exemple, le paradoxe central d’un Dieu transcendant, inconnaissable tout autant qu’ineffable et le mystère de sa présence au monde. Ce problème, ainsi formulé, est essentiel à l’ésotérisme kabbaliste qui tente de comprendre l’énigme posée par l’existence du Dieu vivant et pourtant inconnaissable, du Dieu révélé et à jamais caché.

Les Francs-maçons les reprirent à leur compte à la suite des compagnonnages médiévaux et des kabbalistes chrétiens de la Renaissance qui répartissaient les lettres de l’alphabet latin en neuf cases. Cependant celles-ci n’étaient pas fondées sur l’abstraction arithmétique mais sur la géométrie couronnant les arts libéraux comme science et disputant la prééminence à la musique. La géométrie « spirituelle » donnait l’art des tracés à partir du point primordial qui permet la répétition de l’acte créateur divin ; ainsi la loge réalisait le modèle terrestre du Temple de Salomon comme celui-ci figurait symboliquement le corps de l’homme. Le Christ avait parlé de son corps en disant: « Détruisez ce temple, je le relèverai en trois jours ».

A côté des sources bibliques, les néo-pythagoriciens avaient développé une vision du monde très voisine, qui assimilait l’unité arithmétique et le point géométrique et d’où étaient tirées toutes figures : celles du tétracktys, somme des quatre premiers nombres et représentée par un triangle, nourrira les constructions symboliques synthétiques de la maçonnerie depuis ses origines à nos jours.

Le Triangle

Avant même le début du christianisme, le philosophe Xénocrate (339-314 av. J.-C.) avait qualifié le triangle équilatéral de « divin », le triangle isocèle de « démoniaque » et le triangle scalène d’ »humain » (imparfait). Le caractère fascinant de l’harmonie des nombres, telle qu’elle fut mise en évidence par Pythagore à travers l’étude des propriétés du triangle rectangle, est décrit de la façon suivante par André Koestler (1963) : « Il n’existe, à vue d'oeil, aucune relation particulière entre la longueur des côtés d’un triangle rectangle ; mais si l’on construit sur chaque côté un carré, l’aire des deux plus petits carrés correspond exactement à celle du plus grand. Puisqu’il était possible, en se plongeant dans la théorie des nombres, de découvrir des lois à la structure parfaite, jusqu’alors inaccessible au regard humain, n’était-il pas légitime d’espérer pouvoir percer de la même manière  - c’est-à-dire à l’aide des nombres - tous les mystères de l’univers? » (Fin de citation).

En référence à ce mode de pensée à la fois symbolique et mathématique, la franc-maçonnerie utilise volontiers le triangle rectangle pythagoricien : Il est souvent représenté avec des côtés de valeur 3, 4 et 5 unités de mesure sur les tapis d’initiation, afin de répondre d’une façon parfaite à la célèbre équation a2 + b2 = c2 où a, b et c représentent chacun des côtés du triangle. Ce triangle a des carrés dessinés sur chacun des côtés, et il est appelé tout simplement «Pythagore».

Nous francs-maçons y voyons le « 47 ème problème d’Euclide » et il est le symbole du « Maître de la chaise », de même que l’insigne de l’Ancien Maître. Les deux autres triangles auxquels se réfère avec prédilection la Maçonnerie sont d’une part le " triangle sublime " dont l’angle au sommet est de 36° et les deux angles de bases de 72° (triangle isocèle de « feu » dont la pointe désigne le Ciel et la base la Terre), et d’autre part le « delta lumineux », lui-même hérité de la tradition pythagoricienne, à la valeur angulaire de 108° au sommet et de 36° pour les deux angles de base (triangle aussi isocèle dont la pointe désigne l’homme et la base le ciel). Cette symbolique des nombres est fondée sur les rapports de 36, 72 et 108 (respectivement 1/5°, 2/5° et 3/5° des 180 ° de l’angle plat ou de la somme des angles de tout triangle), qui indiquent respectivement le ciel, la terre et l’homme. (Voir Schéma n° 3)

Le Nombre d’Or Φ (la lettre grec phi)

Le « delta lumineux », d’autre part, qui fait de l’homme le fils du ciel, introduit un rapport de 3/2 (1,5) entre l’angle du sommet et la somme des angles de base, et un rapport de 5/3 (environ 1,65) entre la longueur de la base et celle de chacun des côtés, renvoyant de la sorte au nombre d’or à la valeur irrationnelle de 1,618, et à la valeur approchée de 1,5 à 1,6 dans ses applications concrètes en architecture ou en décoration. (Voir schéma n° 3, pentagramme)

Ce fameux Nombre d’Or, ou section dorée est basée sur le nombre 5.

Φ = (1 + √5)/2  ou (√5 + 1)/2 = 1,618033988

Le Nombre d’Or, que l’on ne peut jamais écrire dans son entier et que l’on ne peut donc qu’approximativement réaliser dans toute création de main d’homme, a été de ce fait considéré comme divin par les pythagoriciens, et comme le symbole même de la divine beauté.

Le Nombre d’Or est connu depuis la plus haute Antiquité, et on l’a traditionnellement appelé Φ (la lettre grecque phi) d’après l’initiale du nom du sculpteur (du tailleur de pierre) grec Phidias. On l’a aussi appelée « divine proportion » car c’est sur lui qu’ont été généralement calculées les proportions des Temples et des monuments (les pyramides d’Egypte d’abord puis le Parthénon à Athènes, etc.). 

Zéro est-il un nombre ou une absence de nombre?

Bien qu’ayant une forme, est-il le chaos indifférencié? Est-ce le vide ou l’oeuf des mondes? C’est-à-dire de tous les possibles créés ou à créer. Le mot arabe zéroh signifie cercle. Ce qui n’est pas anodin, car cette figure, symbole de l’indéterminé porteur de toutes les potentialités ou du ciel idéal, ouvre elle aussi tous les possibles.

Trois est universellement un nombre fondamental. Il exprime un ordre intellectuel et spirituel, en Dieu, dans le cosmos ou dans l’homme. Il synthétise la tri unité de l’être vivant ou il résulte de la conjonction de 1 et de 2, produit en ce cas de l’Union du Ciel et de la Terre. C’est l’achèvement de la manifestation : L’homme fils du Ciel et de la Terre, complète la Grande Triade. C’est d’ailleurs pour les Chrétiens, la perfection de l’Unité divine : Dieu est Un en trois Personnes.

La Kabbale semble avoir privilégié la loi du ternaire. Tout procède nécessairement par trois qui ne font qu’un. En tout acte, un par lui-même, se distinguent en effet par:

1° le Sujet ou cause de l’action, le principe agissant.
2° le Verbe, l’action de ce sujet.
3° l’Objet de cette action, son effet ou son résultat.

Oswald Wirth dit que: " Ces trois termes sont inséparables et se nécessitent réciproquement. De là cette tri unité que nous retrouvons en toutes choses Par exemple, la création implique un créateur, l’acte de créer, la créature. D’une manière générale, des termes du ternaire, le premier est actif par excellence, le second est intermédiaire, actif par rapport au suivant, mais passif par rapport au précédent, alors que le troisième est strictement passif. Le premier correspond à l’esprit, le second à l’âme et le troisième au corps." (Fin de citation).

Le nombre Un n’est pas autre chose que l’affirmation même de l’Être, de la «matière première» des hermétistes. Cette unité absolue se dissocie dans le Binaire ou nombre Deux, principe de cette différence entre les objets de la connaissance humaine sans la constatation de laquelle l’unité équivaut au néant. Le nombre Trois ramène à l’unité ce qui a été dissocié.

Sa traduction logique est l’axiome classique « Thèse - Hypothèse - Synthèse », mais il implique aussi une signification plus haute, celle de l’affirmation métaphysique d’une Loi du Ternaire, loi fondamentale en initiation, et dont les figures telles que le delta Lumineux ou même le simple Triangle sont les symboles. 

Le nombre Trois se retrouve dans les 3 voyages que l’Apprenti accomplit lors de son initiation qui eux-mêmes symbolisent les trois périodes de la vie du Maçon : l’enfance, l'adolescence et l’âge de l’homme mûr. On le retrouve également dans les 3 Grandes Lumières (le Volume de la loi sacrée, l’Equerre et le Compas), les 3 Piliers (Sagesse, Force et Beauté), les 3 officiers principaux d’une loge, etc. Il est particulièrement affirmé dans le Royal Arch. Rappelons que l’Eglise primitive reposait elle aussi sur trois piliers assimilés à Jean, Jacques et Céphas.

Les trois années sont également assimilables aux trois premiers degrés de l’échelle mystique, composée de trois, cinq et sept marches, qui, dans le Temple de Salomon conduisaient à la Chambre du Milieu.

Trois, parce que trois grands maçons ont été employés à la construction du monde et aussi à ce noble ouvrage d’architecture qu’est l’homme. Voilà pourquoi trois bâtirent également le Temple de Salomon, mais trois coups ont aussi abattu le maître Hiram.

Selon Oswald Wirth, qui a consacré des pages nourries à la gnose numérale, le programme du grade d’Apprenti comprend les nombres Un, Deux, Trois et Quatre, d’où les concepts d’Unité, de Binaire, de Ternaire et de Quartenaire.

Cinq

Le nombre cinq joue un rôle important en tant que principe d’ordre, comme le montre par exemple le pentagramme ou le pentacle.

Cinq, le pentacle, représente la sphère, la matière et la vie puisqu’il est composé du premier nombre pair et du premier nombre impair : 2+3, c’est-à-dire du mâle et de la femelle. Ce sont les 5 éléments (feu, air, terre, eau et éther), les 5 sens, les 5 doigts de la main, les 5 planètes traditionnelles (Mars, Mercure, Saturne, Jupiter, Vénus), en dehors des 2 luminaires, (le Soleil et la Lune). C’est le pentagramme pythagoricien auquel est associée la section dorée. 

Dans la Gnose numérale, nombre mystique signifiant la Quintessence, (quinte essence) c'est-à-dire l’âme des choses. Le cinq indique l’unité de l’oeuvre au-delà de ses quatre stades, ainsi que l’unité spirituelle de la création au-delà de ses quatre éléments qui en sont la manifestation visible.

C’est le nombre Cinq qui se retrouve dans l’Etoile flamboyante. Son caractère sacré provient de ce qu’il ramène quatre à l’unité.

Le Temple de Salomon était pourvu d’un escalier composé de 3 plus 5 plus 7 marches qui conduisaient au Très Saint. Le Compagnon, après avoir franchi à nouveau les trois premières marches qui symbolisent les trois premières étapes de la vie : naissance, enfance et adolescence, doit continuer sa progression afin d’atteindre l’âge viril et l’âge de l'expérience.

Selon Oswald Wirth, le programme du grade de Compagnon comprend les nombres Quatre, Cinq, Six et Sept (Tétrade sacrée, Quintessence, Rose mystique, Hexagramme, Septénaire).

Sept

L’excellence du nombre Sept se retrouve d’abord en dehors de la Franc-Maçonnerie. Le sept c’est le nombre de la virginité, de la formation, de la durée : les 7 planètes, les 7 jours de la semaine, les 7 notes de la gamme, les 7 degrés des études (le trivium et le quadrivium), les 7 vertus, les 7 péchés, les 7 dons du Saint-esprit, les 7 sages de la Grèce, les 7 chakras. Le sabbat est le septième jour et en hébreu le nombre 7 symbolise l’alliance avec Dieu.

La symbolique Chrétienne le connaît, et il se rencontre dans les catacombes, ou signifiant l’universalité, sept étoiles symbolisent dans certaines représentations l’Eglise universelle et triomphante, ou les sept « anges » dont parle l’Apocalypse, c’est-à-dire les pasteurs (pour ne pas dire les passeurs) des sept Eglises auxquels s’adresse Saint-Jean.

En gnose numérale, l’étude du nombre Sept se rattache aux conceptions initiatiques de la Maîtrise. Les trois rosettes du tablier du maître, entrelacées, forment un ensemble septénaire. Sept maçons sont nécessaires pour que la loge soit juste et parfaite.

Sept, c’est le sceau de Salomon : l’étoile à six branches composées de deux triangles équilatéraux entrecroisés qui forment ainsi six petits triangles équilatéraux dans lesquels sont inscrits les métaux nécessaires à la formation ainsi que les planètes : Argent pour la Lune, cuivre pour Vénus, mercure pour Mercure, plomb pour Saturne, étain pour Jupiter, fer pour Mars, avec dans l’hexagone central, l’or pour le Soleil. C’est la somme de la pensée hermétique, car elle contient tous les éléments. C’est l’homme parvenu à réaliser l’équilibre parfait entre la Matière et l’Esprit. L’Etoile Flamboyante est l’hiéroglyphe de la « Matière Première » alors que le sceau de Salomon est celui de la Pierre Philosophale. (Voir schéma n° 4)

Selon Oswald Wirth, le grade de Maître étudie les nombres Sept, Huit, Neuf et Dix. (Tri Unité septénaire, Unité solaire, Ennéade ou Triple Ternaire, Décade ou Arbre des Sephiroth).

Les dix Sephiroth sont dix émanations du Dieu unique : Dix ramène à Un.

Sept ans et plus …..L’échelle

Si, dans une pratique courante, les échelons d’une échelle sont disposés selon des espaces réguliers, ils peuvent dans un pratique symbolique, être irrégulièrement espacé.

Il en est ainsi de l’échelle symbolique et harmonique tracée en fonction de la racine des nombres, c’est-à-dire en fonction de l’essence de ceux-ci. Cette échelle est peut-être l’outil qui permet d’accéder symboliquement au monde de l’essentiel. Elle présente l’avantage d’exprimer des rapports qualificatifs et non des mesures quantitatives.

Elle peut-être vue comme une échelle de valeurs, mais, elle doit être alors comprise dans le sens de validité intrinsèque du rapport. Chaque échelon a sa spécificité, il n’a aucun privilège et ne connaît aucune supériorité, chacun assumant sa propre fonction sans exclure de possibles et souhaitables relations harmoniques. C’est en fait une échelle d’accès vers l’entendement et un regard d’une teneur différente de celle habituellement reçue.

Cette une échelle des Nombres, figurés selon leur essence (leur racine), est peut-être également la seule manière de représenter objectivement les degrés initiatiques. Plus exactement les degrés harmoniques ; c’est-à-dire des degrés de signification universelle et non pas individuelle et personnelle.

L’examen attentif du schéma n° 5 révèle que la plus grande difficulté réside dans le fait de franchir l’espace de l’unité prise ici comme référence de mesure des degrés suivants, II est visiblement plus difficile de passer du UN au DEUX, que du DEUX au TROIS. Plus on s'élève, plus les espaces s’amenuisent. Si l’on poursuit le tracé, il viendrait un moment où il serait pratiquement impossible de différencier les échelons.

Autre remarque, cette échelle symbolique et harmonique, dont le dernier échelon est donné par la racine de 9, s’étend sur une longueur équivalant à trois fois l’unité. Ces trois fois aboutissent à un accomplissement symbolique marqué par la présence de 9. Ce qui, une fois de plus, nous amène à considérer que trois est le seul moyen de percevoir la notion de l’UN primordial.

Pourtant une autre notion géométrique apparaît par la représentation des échelons à l'échelle.

Elle place le symbole en rapport avec les nombres. Rappelons que le nombre ne sert pas à compter, mais à exprimer un rapport. Il faut en tenir compte tout en se rappelant que l’échelle est une notion qui évoque l’infini. Elle est comme une portée de musique verticale menant jusqu’à ce que d’aucuns ont appelé : la musique des sphères. L’échelle doit servir à changer de sphère, à parcourir les mondes, à transcender notre propre nature en l’élevant au plus haut des possibilités offertes par la vie.

Il convient de faire une distinction entre l’échelle dressée verticalement, sans appui apparent, et l’échelle dressée obliquement, en appui contre un mur. Dans le premier cas, il faut considérer les notions de stabilité ou d’instabilité en fonction de l’angle d’inclinaison, si l’on veut percevoir l’éventuelle signification d’une disposition particulière.

On ne peut s’élever d’une seule impulsion. C’est pourquoi l’échelle est proposée, avec l’inséparable notion d’échelons ou de degrés. Ce symbole nous invite à atteindre le centre de nous-mêmes, ce qui permet la verticalité de notre condition. Il faut ensuite progresser par échelons, c’est-à-dire gravir et s’appuyer. Gravir en s’allégeant de tout faux lest que nous portons en nous. Nous retrouvons ici une notion de nudité et de purification.

Mais, on ne peut gravir l’échelle qu’échelon par échelon, sans brûler les étapes, sans risque de cuisantes retombées. Ce travail graduel est le véritable travail à réaliser et symbolise beaucoup mieux les notions de grade que tout autre appellation humaine. L’échelle est l’un des symboles fort du chemin initiatique, car, là aussi, s’il y a un début, il n’y a pas de fin. On ne peut progresser qu’au prix d’un effort permanent pour atteindre une stabilité (précaire). A chaque échelon notre perspective, notre visée changent et appellent une autre étape.

Monter en grade, c’est parcourir le symbole de l’échelle, degré par degré ; ce ne peut-être 7008-2-3qu’une qualité éphémère. En fait, chaque jour, dans la réalité de notre vérité propre, nous avons à parcourir cette échelle qui ne connaît pas de fin.

Permettez-moi de conclure avec une de mes pensées du jour:

J’ai besoin de l’intense durée de l’instant
Pour me réconcilier avec... l’Eternité.

Il va sans dire que cette conception particulière de la Franc-maçonnerie n’a jamais été présentée par elle à ses adeptes dans le cadre de l’initiation. C’est le type même de ces philosophies que leurs théoriciens ont tenté d’intégrer au symbolisme maçonnique proprement dit, au nom de leurs idées personnelles, et auxquelles j’abonde.

Schéma n° 1 -  L’Ennéade ou triple Ternaire. Les éléments.

Les trois rangées de chiffres correspondent aux grades d'Apprenti de Compagnon et de Maîtres. Elles se rapportent aussi à : L’idée,la Volonté, l'Acte.

Les colonnes verticales expriment la triplicité inhérente à toute manifestation unitaire en laquelle se distinguent : Le Sujet, le Verbe, l’Objet. En appliquant ces notions générales à chacun des termes du triple ternaire, dit Oswald Wirth, on est conduit aux interprétations suivantes

  1. Le principe pensant, centre d’émission de la pensée.
·  La pensée, l’action de penser.
·  L’idée, la pensée formulée ou émise.
·  Le principe voulant, centre d’émission de la volonté.
7008-2-4·  L’énergie volitive, l’action de vouloir.
·  La volition voulue, le voeu, le désir.
·  Le principe agissant, disposant du pouvoir exécutif, dirigeant  et réalisant.
·  L’activité opérante.

·  L’acte accompli et sa répercussion permanente; l’expérience du passé, semence de l'avenir.

Schéma n° 2 -  La quadrature du cercle, l’union du Ciel et de la Terre, révélée par la pyramide de Kheops
Le carré long ABCD est partagé en deux carrés EF.
EBCF est partagé en deux carrés longs par GH.
La diagonale GC est reportée en I.
La mesure El est reportée en J sur le prolongement du côté DC.
FJ est le rayon du cercle de même périmètre que celui du carré AB.

Démonstration
Si AB=2, EB=1,GB=0,5
Gl= 0,5 x 7008-2-5 = 1,118033988
EJ = 1,118033988 + 0,5 = 1,61 8033988 Soit Φ
FJ = 7008-2-6 - EF2 ou 7008-2-7 -1 ou 7008-2-C = 1,272019648 soit 7008-2-8 , ce qui représente le rayon du cercle.
Son diamètre est donc de 2,544039296.
Son périmètre est de 2,544039296 x 3,1416 = 7,992353852
Celui du carré est de 8.

À noter que le rayon du cercle, de même périmètre que le carré de côté valant 2, est égal à Φ

Cette particularité a permis de déterminer la hauteur de la pyramide de Kheops par rapport à sa base. On peut imaginer que chaque face de cette pyramide, dont l’appellation égyptienne mer signifie aussi amour, représente un élément et que l’union des potentialités de ceux-ci se résout en leur quintessence émanant du sommet, lieu de réception de la lumière embrasant tout l’édifice du feu de l’esprit.

Dès lors, est-il surprenant qu’un tel édifice soit associé à la magie de la racine, c’est-à-dire à la source de vie du Nombre de l’harmonie principielle ou Nombre d’or?

Schéma n° 3  - L’Étoile flamboyante. La Quintessence.

On sait que le carré peut être partagé en deux rectangles égaux de rapport un sur deux, soit en deux « carrés longs ». Si bien que ce livre offre deux rectangles de la Genèse, source de la naissance du Nombre de l’harmonie principielle ou Nombre d’or.

De ce Livre ouvert de la divine proportion, l’étoile naît, symbole de lumière et, partant, de connaissance.

7008-2-9

Tracé initiatique du pentagramme: on peut le tracer d’un seul trait en commençant par la 1, l'Unité primordiale.

- De 1, on passe en 2, la division, la séparation. C’est la chute de l’esprit dans la matière, chute s’opérant par la «  gauche », chute rapide presque verticale. De 2, on remonte 3, plus lentement, l’esprit organise la manière non sans rencontrer de nombreuses difficultés. De 3 à 4 s’établit un état d’équilibre transitoire; mais, cet état tend vers la gauche donc vers une instabilité de plus en plus grande. De 4 à 5, on franchit un effort vers la dextre et c’est une nouvelle chute, plus lente que la première où l’homme peut donner toute sa mesure. De 5 à 6, on remonte vers l’Unité, ayant ainsi accompli le cycle complet d’une double involution et d’une double évolution. 1 + 6 = 7 c’est l’âge du Maître.

À noter qu’en prolongeant les points 1 à 4 et 6 à 3 sur la ligne de base du Livre, on obtient la figure du Delta Lumineux. En réunissant, extérieurement, les points 1, 4, 2, 5, 3 et 1, on obtient un nouveau pentagramme, dont le sommet est inversé par rapport à celui figurant au centre de l’Etoile flamboyante. A partir de ce nouveau pentagramme, on trace une nouvelle étoile, inversée par rapport à celle construite, ce qui nous rappelle que ce qui est en haut est égale à ce qui est en bas.

À l’intersection des lignes 2’/3’et 4’/5’ et à l’axe du Livre, il me semble juste de placer l”Oeil du Delta lumineux. Le Delta lumineux maçonnique porte en son centre l’Oeil divin, ou le Tétragramme sacré I E V E en lettres hébraïques. C’était un des mystères de l’intérieur du Temple. Le Tétragramme formé des lettres: bd, Hé, Vau, Hé, est le nom divin dont la prononciation était réservée au Grand Prêtre, chez les Hébreux, une seule fois par an, le jour du Kippour, le jour de l’expiation, 10e de la lune de Thischi. C’est le nom que le seigneur se donna à lui-même, en parlant à Moïse sur le mont Horeb. Alexandre Westphall remarque « que l’origine du tétragramme J H V H est discutée, en sorte que nul ne sait avec certitude comment ce vocable doit être prononcé. Les études sur le Tétragramme sacré sont nombreuses, variées et assez confuses ».

Ce Tétragramme est présent dans le sceau de David, la franc-maçonnerie le place dans le Delta lumineux.

La lettre G que l’on retrouve au centre de l’Étoile flamboyante est la 5ème consonne de l'alphabet et l’initiale de la 5ème science: « géométrie », c’est d’elle et des mathématiques que l’on emprunte l’éclat de cette vérité lumineuse qui doit se répandre sur toutes les opérations de l’esprit. Définition de Ragon qui paraît adéquate.

Le Vénérable correspond à Jupiter. Le premier Surveillant à Mars. Le second Surveillant à Vénus. L’Orateur au Soleil. Le Secrétaire à la Lune. L’Expert à Saturne. Le Maître des cérémonies à Mercure

Jupiter, le Maître des cieux, est le vénérable parce qu’en lui domine la Sagesse.

Soleil, est attribué à l’Orateur, il domine Jupiter en tant que planète. L’Orateur, gardien de la   « Loi maçonnique peut dominer» le Vénérable dans certains cas particuliers.

Lune, c’est le reflet du Soleil, elle enregistre fidèlement tout ce qui émane du plateau de l'Orateur.

Mars, le dieu farouche, correspond au 1er Surveillant dont la Rigueur et la Force doivent être inflexibles.

Vénus, la douce et belle, est la Grâce et correspond au second surveillant. Mars et Vénus se complète: le premier est la force masculine, le second la grâce féminine.

Mercure, le messager des dieux, est le Couvreur extérieur qui vient annoncer au Couvreur intérieur les Frères qui viennent se présenter et qui demandent leur admission.

Saturne, le dieu prudent, qui se tient dans les lieux sombres, est le couvreur intérieur qui annonce la présence de ceux qu’il a jugé dignes d’entrer.

Schéma n° 4 -   Le Sceau de Salomon.

On sait que le cercle est décrit par le mouvement continu d’une mesure constante, partant d'un centre fixe. Si l’on reporte six fois cette mesure, appelée rayon, sur le pourtour du cercle on obtient les points permettant de tracer deux triangles équilatéraux étroitement imbriqués.

7008-2-AC’est l’homme parvenu à réaliser l’équilibre parfait entre la Matière et l’Esprit.

De ces deux triangles imbriqués, formant l’hexagone étoilé, nous pouvons extraire quatre figures. Un premier triangle sera placé pointe en haut (fig. A), il représente le feu. Un deuxième triangle sera placé pointe en bas (fig. B), il représente l’eau. Curieusement, la juxtaposition des figures A et B forment un losange qui, comme la mandorle, symbolise la vulve. Ainsi, les éléments feu et eau deviennent symboles des processus de fécondation et, partant, de vie autrement dit des noces du feu et de l’eau, on peut extraire deux un triangle dont la pointe, dirigée vers le haut, est coupée par une ligne horizontale. L’eau n’a pas détruit le feu, elle le laisse flotter pour partie. Ainsi apparaît l’air. Cette même figure inversée (fig. D) représente la terre. Une partie de la « matière » de l’eau s’est asséchée et surgit au-dessus d’une ligne de flottaison. Cette figure rappelle l’apparition du tertre originel émergeant du Noun, l’océan Primordial évoqué par la cosmogonie égyptienne. Si l’on revient à la base initiale du tracé, c’est-à-dire au cercle, on peut penser que les quatre éléments paraissent sous l’effet d’une irradiation du Tout indifférencié.

L’Hexagramme pentaiphique.

C’est l’union du Microcosme et du Macrocosme. Il est intéressant de remarquer que l’addition de cinq (pentagramme) et de six (hexagramme) donne onze. Les trente-trois degrés de l’Ecossisme peuvent être partagés en trois séries de onze grades.

Les six triangles de l’hexagramme ont dix-huit côtés; les cinq triangles du pentagramme ont quinze côtés.

Additionnant dix-huit et quinze nous retrouvons le nombre trente-trois. Le 15ème degré de la Maçonnerie est le 1 er degré des  « Chapitres », et le 18ème est le grade de « Rose-Croix ». Ce grade n’est que l’amplification du 3ème degré. C’est trois multiplié par six.

7008-2-BSchéma n° 5 -   L’Échelle.

Cette échelle à pour base, l’ennéade ou triple ternaire.

Ces trois fois aboutissent à un accomplissement symbolique marqué par la présence de 9.

Ce qui nous amène à considérer que trois est le seul moyen de percevoir la notion de l’Un primordial.

 

 

 

 

 














Jean-Claude von L\  Frère de la Loge Fidélité et Prudence à l'Orient de Genève

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