GLSA | Loge : Fidélité et Prudence - Orient de Genéve - Suisse | Date : NC |
Art
Royal
Unitarisme et Œcumenisme de la Maçonnerie Avant-proposL’essence même de notre Ordre, c’est la conciliation et la plus accueillante tolérance de toutes les croyances sincères. Cette tolérance ne résulte pas d’un défaut de discernement et encore bien moins d’une indifférence qui serait en l’espèce coupable. C’est tout simplement que les Initiés de notre Ordre sont enfin parvenus à ce point de leur évolution où ils peuvent discerner en toute vérité les lois de l’évolution spirituelle. Aux termes de ces lois, toutes les différences apparemment irréductibles entre les diverses conceptions de la Déité ne sont plus que de simples points de vue correspondant à un degré d’évolution différent de la mentalité humaine. Il n’y a pas plus de différence essentielle entre les diverses conceptions des différentes Religions qu’il n’y en a dans l’identité d’un même homme pris dans son enfance, dans son adolescence, puis à 1’âge de raison. Et à quel titre un Sage pourrait-il reprocher à son Père d’être plus jeune que lui ? Tous, nous suivons des voies parallèles : seul l’éveil de la Conscience n’est pas égal chez chacun de nous. Comme tout ce qui n’est pas l’Absolu, le mental de l’Homme est voué à, l’évolution d’un Pôle à l’autre, à travers trois phases caractéristiques. Les deux Pôles sont ce qu’on nomme vulgairement Vérité et l’Erreur, ou encore, le Bien et le Mal. Les trois Phases sont l’inertie ignorante, ou Inconscience (ce qui est la même chose) Pôle négatif; la lutte pour la Liberté ou pour la Conscience, Point neutre; et troisièmement la Délivrance finale, Conscience parfaite ou Félicité éternelle Pôle positif. A ces Phases, qui sont comme des degrés croissants d’épanouissement du Mental Humain, correspondent nécessairement trois points de vue différents concernant la Déité A la première phase d’ignorance et de crédulité correspond tout naturellement la foi en un Dieu essentiellement distinct et TRANSCENDANT, duquel l’Homme devient forcément alors la Créature, plus ou moins humble. A la seconde phase qui est l’éveil partiel, une curieuse similitude commence à se faire jour dans le Mental Humain, entre les attributs de ce Dieu Créateur et ceux de l’Âme humaine elle même qu’il a créée. Et enfin, à, la troisième phase, la vérité éclate dans son infinie splendeur et l’identité ineffable est révélée entre l’Homme Esprit et son Dieu, qu’il jugeait, jadis, si loin de lui, et qui est IMMANENT. Les traces de cette Evolution, en générale ignorée (en tant tout au moins qu’évolution normale), par la généralité des Théologiens et même des Théosophes, se retrouvent naturellement dans toutes les Religions, et ne contribuent pas peu à leur donner cet attristant caractère contradictoire bien connu qu’on leur reprocherait à tort d’ailleurs, une fois que l'on est averti. Voulons-nous par exemple, remonter à la source même de la plus antique et vénérable tradition de notre Race, c'est-à-dire à la tradition Aryenne ? Nous trouverons aux Indes, de toute antiquité, nos trois phases nettement distinguées, reconnues et dûment qualifiées par les commentateurs des Védas. La première est la DVAITA, ou Dualisme entre Dieu et l’Homme. La seconde est la VISISHTADVAITÂ, ou non dualisme qualifié entre les mêmes, c’est-à-dire considérant l’Âme Humaine comme une partie qualifiée de l’Âme Universelle qui est Dieu. La troisième est la célèbre ADVAITA, le pur non dualisme de la VEDÂNTA, que nous préférons appeler Doctrine de l’Unité, ou encore, si l’on veut MONISME, en ne limitant pas toutefois ce dernier mot à l’acception matérialiste qu’on lui inflige d’ordinaire, assez arbitrairement. Préférons nous considérer la tradition Sémitique ou la Bible, si puissante dans l’Occident ? Là encore nous retrouverons les mêmes phases quasi contradictoires, entre le JEHOVAH de Moïse ; le Dieu de Saint-Paul, dans lequel nous vivons, nous nous mouvons et avons notre Etre, et enfin le Dieu du Christ : “ Mon Père et Moi ne faisons qu’Un “. Ce même phénomène d’évolution, constaté, sans réplique possible par les diverses Doctrines et Livres sacrés, se rencontre également chez certaines individualités célèbres, et donne la clef de leurs bizarres contradictions, dont eux-mêmes généralement ignoraient la cause. Le bourgeon, devenu fleur et puis fruit, à peine à se reconnaître sous ses trois aspects si divers, et pourtant l’Initié de notre Ordre, n’a aucune peine à le suivre sous les trois, sans pour cela chercher querelle au bourgeon de n’être point fleur ou à la fleur de n’être pas encore fruit. De plus amples développements seraient superflus et n’exposeraient pas plus qu’une simple mention le but du présent exposé. Mon dessein est uniquement d’aider autant que faire se peut, tous les bourgeons et toutes les fleurs du domaine spirituel, dont nous venons de parler, à donner promptement leur fruit et par ce fait à, devenir enfin libres, au-delà de la forme et du verbe, dans le domaine absolu de la Grande Unité. CANON de l’Unitarisme et de l’Oecuménisme de la MaçonnerieAvant de ramener au jour, comme je me propose de le faire au cours de cette étude, les plus antiques traditions de Vérité qui aient jamais été exposées aux hommes de tous les âges et de toutes les races, il ne sera sans doute pas inutiles d’esquisser à grands traits, sous sa forme la plus pure, cette Doctrine dont l’origine se perd littéralement dans la nuit des temps et dont l’épanouissement semble vouloir éclairer de toute sa splendeur notre époque actuelle. Voici donc ce que l’on pourrait appeler le CANON de la Doctrine de l’Unité par l’oecuménisme dans l’Ordre Maçonnique. Postulat I L’UNIQUEIl existe un principe spirituel, Infini, Absolu, Eternel, qui n’a ni commencement ni fin, ni limitation d’aucune sorte. IL est UN, UNIQUE et sans second; il est à la fois ETRE et NON-ETRE; TOUT-CONCEPT, ou Omniscient; TOUTE-FORCE et TOUTE-VIE, ou Omnipotent; TOUTE-MÂTIERE, ou Omniprésent. C’est le TÂT des Vedantins, des Âdvaitistes dont les trois émanations successives que l’on peut retrouver plus ou moins distinctement dans toutes les TRINITES sont : Le concept ou Pensée (CHITTA); la Vie ou Force (PRÂNA); et la Matière (ÀKASA, en sanscrit). Toutes ces émanations n’étant que des degrés différents de vibration du seul et UNIQUE : TAT. Postulat II TOUT EST ESPRITCe principe est parfaitement indépendant de quelque manifestation que ce soit : ce que l’on cherche à, exprimer en le définissant : PUR ESPRIT Mais, en réalité, il est indéfinissable, et inconnaissable en Lui-même. L’essence de l’Esprit étant naturellement toute mentale, ce Principe est le MENTAL UNIVERSEL, la CAUSE PREMIERE de Tout, La Matrice de tout ce qui est, comme de tout ce qui n’est pas : de là notre axiome fondamental : TOUT EST ESPRIT. Postulat III LUI SEUL ESTCe principe, nous avons dit est UNIQUE et sans second. Mais, bien plus, LUI SEUL EST, Tout le reste n’est que son expression, plus ou moins entachée d’illusion, d’imperfection et d’erreur. L’UNIVERS est donc nécessairement une manifestation de l’UNIQUE, puisque LUI seul existe. L’HOMME de même, cas particulier de l’Univers, est simplement une forme particulière d'expression de l’UNIQUE. L’UNIQUE est nécessairement IMMANENT EN TOUT, de par son attribut d'Omniprésence. Postulat IV NOUS SOMMES LUIS’attachant particulièrement à cette Immanence de l’UNIQUE en tout, la Doctrine Unitaire de notre Ordre en conclut fort justement que nous somme inconsciemment ou quelques rares fois consciemment, notre propre Créateur, par voie de conséquence "La Connaissance, la Réalisation ou Conception est la manifestation du Grand Architecte de l’Univers en Nous". Le pouvoir de l’Homme n’a de limite que sa faculté à exprimer la Toute Puissance qui est en lui-même. Postula V PENSEE CREATRICEPuisque la Cause Première de tout est évidemment MENTALE, comme nous l’avons prouvé en posant notre axiome : TOUT EST ESPRIT, il s’ensuit que DANS LA MENTALITE SEULEMENT, gît cette faculté d’expression de l’UNIQUE, qui est la seule limite de notre puissance présente. Nous sommes donc actuellement le résultat, l’effet de TOUTES NOS PENSEES DE JADIS et rien d’autre. Nous sommes, en fait, toujours incomplètement évolués, et, en plus, doués de la faculté inexorable de nous créer nous-mêmes, volontairement ou non. Postulat VI LOI D’AMOURMais, puisque nous sommes tous des MODES, différent par l’expression seulement, d’un seul et même Principe Unique, il s’ensuit forcément que nous sommes tous frères, et d’une fraternité étroite, se resserrant toujours d’avantage, à mesure que nous apprenons à, nous affranchir des limitations et des différenciations illusoires, née de notre emprisonnement dans la Matière. Nous arrivons ainsi à, saisir la grande LOI D’AMOUR qui nous unit tous dans une grande Fraternité Universelle, sous la Paternité du Grand Architecte de l’Univers le DIEU UNIQUE, l’Amour Absolu, Eternel, Substance de toute Vie qu’il crée sans cesse. Postulat VII L’EVOLUTION SPIRITUELLEEn même temps, nous arrivons à concevoir les merveilles de la grande LOI D'EVOLUTION SPIRITUELLE manifestation probante de l’Amour Infini de notre Père Unique, qui nous rapproche sans cesse de Lui par le développement toujours croissant de nos Facultés spirituelles : de sorte que nous l’exprimons avec une pureté et une harmonie toujours plus parfaites, en nous identifiant toujours de plus en plus avec Lui. Comme le chante la Bhagavad-Gîtâ: II—16. “Celui qui n’est pas ne peut être, et Celui qui est ne peut cesser d’être; ces deux choses, les Sages qui voient la Vérité en connaissent la limite.” II—17. “Sache-le, il est indestructible, Celui par qui a été développé cet Univers : la destruction de cet Impérissable, nul ne peut l’accomplir.” II—18. "Et ces corps qui finissent, procèdent d’une Âme éternelle, indestructible, immuable. Combats donc, ô BHARATÂ.” Postulat VIII UNITE INDIVISIBLEL’UNIQUE est indivisible, presque par définition même de son nom, ce qui retire à notre doctrine de l’unité cette analogie avec certaines formes de Panthéisme matéria1iste que l’on pourrait être tenté de lu attribuer faussement. En effet : d’une part, l’UNIQUE n’est pas divisible; donc il est TOUT ENTIER contenu EN CHACUNE de ses expressions, et de l’autre il serait évidemment impossible à l'INFINI de devenir FINI par un simple procédé de division mathématique quelconque. Notre Ordre ne confond donc en aucune manière le CREATEUR et son EMANATION, la NATURE : Il les distingue essentiellement et irréductiblement, ce qui est l’inverse du PANTHEISME, au sens habituel que l’on donne à ce mot. Postulat IX L’UNIVERS PENSEEL’idée la plus exacte que nous puissions nous faire de cette NATURE, dans son ensemble, est de la considérer comme une PENSEE DE L’UNIQUE, en envisageant celui-ci sous son aspect de Mental Universel Infini. C’est la seule hypothèse qui respecte l’Unité. L’ABSOLU, l’Infinité, la Totalité et l’Indépendance de l’UNIQUE. C’est la seule pour laquelle l’instabilité des apparences toujours changeantes ne l’affecte en rien, la seule pour laquelle cette INDEFINITE de formes et d’aspects divers n’effleure en aucune manière l'intégrité même de l’UNIQUE la Seule Réalité. Postulat X L’HOMME-DIEU ou CONSCIENCE COSMIQUEEt la fin de l’Homme, fin glorieuse s’il en fût est de s’identifier, de FUSIONNER toujours de plus en plus intimement avec ce CREATEUR IMMANENT et UNIQUE, qui seul existe. Car le SIXIEME SENS, cette Intuition., Illumination etc..., que nous sentons tous plus ou moins poindre en nous par une véritable et souvent fort pénible “parturition spirituelle” n'est autre que la CONSCIENCE COSMIQUE, la conscience naissant et de notre IDENTITE AU CREATEUR MEME : vérité qui s’impose de plus en plus inévitablement à notre intellect, au fur et à mesure que l’âme se libère davantage de l’aveuglement de la Matière, par le jeu irrésistible de la Loi d’Evolution Spirituelle. MORALE UNITIVE DE LA MACONNERIELa Doctrine de l’Unité de notre Ordre, porte en soi inséparable toute sa morale et la plus parfaite que l’on puisse concevoir. Nous sommes tous UN et UN en tous : Comment pourrions-nous ne pas nous entr’aimer dans toute notre Evolution ? Puis cette conception de l’UNIQUE qui est en nous, que nous exprimons consciemment, nous place par cela même au-dessus de certaines matérialités qui ont servis jusqu’à présent à nous élever à ce point de développement, et dès lors quelle considération temporel, quelle tentation pourrait bien influencer un INITIE convaincu que le fondement, la pierre d’angle de notre TEMPLE IDEAL est la Doctrine de l’UNITE. INITIE ! Il a enfin sondé toutes ces splendeur matérielles qui l’entourent : ces simples échelons qui devaient l’élever à une autre carrière. C’est comme l’escalier d’un palais qui, si beau qu’il puisse apparaître n’est cependant pas habitable lui-même, et ne sert qu’à conduire, plus ou moins élégamment, aux pièces véritablement logeable de l’édifice. CE MONDE EST COMME UN PONT : ON
S’EN SERT POUR
PASSER, MAIS ON N’Y HABITE PAS ! En tout, partout et toujours, l’Initié de notre Unitif, ne voit que l’harmonieuse expression de l’UN, l’UNIQUE, qui est sans second. Il sympathise avec tous les cultes, avec toutes les religions, toutes les philosophies vraiment dignes de ce nom, puisque tous présentent l’UNIQUE sous l’un ou l’autre de ses infiniment nombreux aspects et tous jouissent devant LUI d’un 1F égal respect : aussi bien la plus grossière idolâtrie que le plus raffiné Védantisme. Dans tous il ne voit que l’UN, plus ou moins dévoilé et ce n’est pas aux voiles que va son respect. Ce point de vue particulier de tout Initié de notre Ordre est que la Doctrine de l’Unité s'étend à toutes choses : plein de patience pour les beaux esprits qui raillent son optimisme si puissamment étayé, jamais il n’éprouve le besoin de discuter, de récriminer, de se plaindre. L’Initié se sait composé d’une dualité sacrée : l’UNIQUE qui lui donne l’Etre, et l'expression que lui manifeste ensuite cet UNIQUE. Le premier de ces deux termes est parfait par définition et immuablement parfait. Le second, c’est lui-même qui l’a fait tel qu’il est actuellement, consciemment ou non; il n’a donc, maintenant qu’il le sait, qu’à s’en prendre à lui même, s’il n’en est pas satisfait, et à se mettre en devoir de rétablir l’harmonie partout où il l’avait jusqu’alors, mal exprimée. Personne que lui-même ne l’a créée tel qu’il se trouve maintenant : seuls ses désirs, ses pensées, dans le cours des temps incalculables ont modelé peu à peu l’expression qu'aujourd'hui il incarne de l’UNIQUE. Toute l’harmonie, toute la vie et toute l’abondance illimitée de l’UNIQUE sont en Lui : Il n'a qu’à les en faire jaillir en une expression harmonieuse, en un synchronisme parfait de vibrations de l’Esprit. A cela personne ne peut l’aider que lui-même car IL EST DIEU, limité parles seules limitations qu’il s’impose lui-même. Qu’il exprime sans limite son MOI, et, miracle, c’est, l’UNIQUE, le Seul, l’Eternel, l'Incréé, qui resplendit en ce Moi délivré des illusoires différenciations. "BRÂHM est Vérité, le Monde, erreur : l’Âme humaine est BRÂHM et rien autre." De là, découle cette simple et UNIQUE solution du problème de la Vie : il faut amener à fleur de Conscience l’UNIQUE qui est latent en nous : IL FAUT REPERER NOTRE CONSCIENCE EN SON CENTRE : nous concentrer en nous-mêmes Rien, ni personne, ne nous est nécessaire, ni même utile, qui ne nous aide à la concentration mentale. Rentre en toi-même : disait - jadis aux Agnostiques le fronton du Temple de Delphes. N’était- ce pas leur dire : "L’UNIQUE, tu le portes en toi : sache seulement l'exprimer !" Depuis toujours l’Esprit, la Vie et la matière ont roulé conjointement dans le cycle éternel, tantôt s’unissant à la naissance, tantôt se séparant à la mort, pour renouveler cette expérience jusqu’à maturité de la compréhension et de l’identification à l’UNIQUE. Eternels phénix renaissant sans cesse de nos propres cendres. Eternelle Evolution, jouant autour de l’UNIQUE qui seul est. Georges K\ Frère de la loge Fidélité et Prudence à l’Orient de Genève |
7009-1 | L'EDIFICE - contact@ledifice.net | \ |