Le
Rite et la liberté de conscience
Il y a maintenant 20 ans de
cela, je décidais de frapper à
la porte du T\, assoiffé de savoirs,
désireux de côtoyer d’autres
hommes, d’autres croyances, d’autres ressentis,
d’autres spiritualités . Et le
premier F\ qu’il me fût
demandé alors de rencontrer me parla longuement
du R\E\A\A\ et insista
longuement sur la liberté de
conscience qu’il avait toujours ressenti dans son
vécu du Rite…..Sans doute
cela m’a-t-il conforté dans ma décision
de vouloir être initié. Plus tard, lors
de la cérémonie de mon initiation, je me sentis
pleinement rassuré lorsque
l’Or\ lut la Déclaration de Principes
du Convent de Lausanne de
1875 :
« La
F\M\ proclame l’existence
d’un
Principe Créateur sous le nom de
G\A\D\L\U\
.
Elle n’impose aucune
limite à le recherche de la Vérité et
c’est pour garantir à tous cette
liberté qu’elle exige de tous la
tolérance ».
Tout au long des rituels des
trois premiers degré, ainsi,
bien évidemment qu’au sein du rituel de
M\S\, les éléments
rituelliques, qu’ils soient symboles, légendes ou
maximes évoquant cette
liberté de conscience inhérente au Rite sont
nombreux. Je me propose donc, dans
une première partie d’en évoquer
certains, certes pas de façon exhaustive,
pour, dans une deuxième partie, vous parler plus librement,
plus largement de
la liberté de conscience et des implications que celle-ci
peut avoir dans la vie,
le chemin, le comportement de tout F\M\ .
Le jour même de son
initiation, le F\M\ se
voit présentés un thésaurus de
symboles et une méthode dont l’étude et
la
pratique sont censées lui permettre de se perfectionner,
afin, dans un second
temps, de pouvoir s’élever vers les
sphères de la spiritualité.
Dès la
première épreuve, celle de la Terre, on demande
au
futur initié « de se détacher
de toute illusion trompeuse » et
d’abandonner ses métaux pour se rendre sensible
à ce qui doit s’accomplir spirituellement.
Nous voyons donc que dès le premier contact, c’est
un processus de libération
qui est proposé à
l’impétrant ; plus tard, le
F\M\ au
souvenir de tous les moments intenses de cette mémorable
cérémonie, pourra
comprendre pleinement que cette liberté de conscience lui
aura été offerte
à l’instant même
où il est entré dans le
cabinet de réflexion. Vient ensuite le moment où,
ses trois voyages étant
achevés, le V\M\ demandera
à l’impétrant s’il est
prêt à l’ultime
sacrifice, et que si tel était le cas, il devra le jurer sur
les trois grandes
Lumières de la F\M\….et le
V\M\ lui expliquera
qu’au R\E\A\A\ le
serment est prêté sur le
V\L\S\, la Bible certes, mais pour le
Rite avant tout le
symbole de la Tradition et non le livre d’une quelconque
religion révélée.
Certes le futur initié n’est pas à
même de saisir toute l’importance de cette
symbolique, mais son étude ultérieure du rituel
lui permettra de comprendre
qu’il est pleinement libre de pouvoir explorer toutes les
voies qui peuvent le
rapprocher de la Vérité, de la Connaissance, de
l’Absolu, à la seule condition
de toujours œuvrer sous l’égide de
l’Equerre, c'est-à-dire selon la Rectitude
de l’Homme qui connaît, pratique et vit selon la
Loi Morale , et du Compas qui
lui signifie en permanence d’avoir à mesurer la
portée des ses actes, envers
lui-même, mais bien au-delà envers ses
F\F\ en maçonnerie ou en
humanité. Je vais clore ce bref chapitre sur le premier
degré en évoquant le
mot sacré de l’A\
le fait
d’épeler ce mot, n’est-ce point
là la preuve éclatante que le Rite
n’impose
aucun dogme ? le Rite met l’initié sur la
voie – le Surv\ donne la
première lettre, c’est à
l’initié de trouver et prononcer la
seconde !
Le second degré
incite le C\ à acquérir une kyrielle
de savoirs afin qu’il puisse appréhender au mieux
l’univers où il vit, qu’il se
ressente l’héritier
de toutes les
sagesses , savoirs et religions du passé sans restriction
aucune. Le Rite lui
affirme que seul le Travail est source de libération de
l’individu en lui
permettant de construire sont T\ intérieur, mais
aussi le T\ de
la F\M\ universelle et par la même
celui de l’Humanité. Enfin, le
C\ ayant œuvré à se mieux
comprendre et à mieux connaître
l’univers et
les lois qui le régissent , devient capable de voir
pleinement flamboyer
l’Etoile où le G resplendit en son centre, prenant
conscience qu’au sein de
chaque être humain palpite une petite étincelle de
Divin, libre à chacun de
relier cette étincelles à la source de
Lumière, de beauté, de
vérité qu’il
voudra bien choisir…..le rituel ne dit-il pas que les
acceptions de la lettre G
sont infinies ?
Parvenu à la
Maîtrise, armé, préparé,
purifié par les degrés
précédents, l’initié se voit
confronté une nouvelle fois aux
préjugés qui
s’opposent au développement des connaissances
humaines, préjugés qu’il se doit
de combattre, brisant ainsi le joug de l’ignorance, du
fanatisme et de
l’ambition. Ces trois vices ne sont bien
évidemment pas les seuls que le
M\M\ se doive
d’éradiquer : tout ce qui
l’entrave dans sa
démarche de connaissance se doit d’être
éliminé, et quelle plus belle
affirmation de cet impératif que certaines des maximes que
le
T\F\P\M\
présente au futur M\S\ à la
fin de ses voyages initiatiques :
« Tu ne te forgeras point d’idoles
humaines pour agir
aveuglément sous leur impulsion »
« Tu décideras par toi-même de
tes opinions et
actions »
« Ne te paie pas de mots, n’accorde
à qui que ce soit
une confiance aveugle mais écoute les hommes avec attention
et déférence ».
Voilà mes
F\F\, un bref aperçu de ce que le
Rite nous démontre en permanence, par les symboles,
légendes et maximes qu’il
nous offre d’étudier : le
R\E\A\A\ est un rite
empreint de liberté, non point cette liberté qui
ne serait qu’anarchie, mais de
cette liberté de connaissance qui fait de nous des hommes
prouvant à chaque
instant que nous sommes debout, les pieds fermement ancrés
au sol, la tête dans
les étoiles, les bras ouverts à tous nos
Frères en humanité.
Ainsi donc, mes
F\F\, le Rite que nous
pratiquons n’est en rien comparable aux enseignements des
églises, de la grande
majorité des écoles de
pensée ; jamais Il n’affirme
détenir la vérité,
jamais il ne nous impose un credo ou un dogme quelconque….Le
Rite aide et
incite chaque maçon à se forger ses propres
convictions, lui permet de devenir
…ce qu’il a toujours
été…mais dont il n’avait pas
pris conscience, encombré
qu’il était par les scories
déposées par tant d’années
de vie profane.
A cet instant je
m’aperçois que je n’ai pas
véritablement
jusqu’à présent défini et
explicité ce qu’est cette fameuse
« liberté de
conscience »…pour ma part, tout
simplement oserais-je dire, je pense qu’il
faut entendre par
« conscience », « connaissance »qui
en est le sens premier.
Celle-ci est atteinte lorsque
nous oeuvrons à tenter de
débusquer l’erreur qui masque la
vérité, lorsque nous nous efforçons de
nous
alléger, autrement dit lorsque nous prenons conscience de ce
qui est vain,
contingent, afin d’aller vers l’essentiel.
L’apprenti ayant
dépouillé le vieil homme, le compagnon
ayant ouvert les bras et les yeux pour embrasser l’Univers,
et donc ayant
compris qu’il est poussière
d’étoiles mais aussi élément
central et majeur du
Un le Tout, le Maître se révèle alors
en tant qu’Etre de verticalité
retrouvée,
réceptacle de l’esprit du
R\M\ Hiram….il est
désormais à même de
se prendre pleinement en charge….il commence seulement et
pleinement à
réfléchir, se poser les questions
véritables sur ce qui l’a sans doute
poussé à
frapper à la porte du T\….qui est-il
vraiment ? D’où
vient-il ? Où va-t-il ? la vie et la mort
ont-elles un sens ?
Comment œuvrer pour vivre en harmonie avec soi
même, avec ses frères en
humanité ?
Car c’est en se
posant toutes ces questions, et bien
d’autres, en pleine liberté de conscience,
autrement dit en toute connaissance
de cause, que l’initié pourra œuvrer au
progrès de l’Humanité, sachant que
celui-ci ne pourra être réalisé que par
l’amélioration de chaque individu, que
les idéaux de Liberté,
d’Egalité et de Fraternité ne
deviendront pleinement
réalisés et efficients que lorsque chaque
F\ aura achevé sa quête et
aidé ses F\F\ à parfaire
leurs quêtes respectives, dans un souci
de justice et d’équité.
Mais, bien au-delà
de cette recherche de progrès, le
R\E\A\A\ ouvre à
l’Initié les portes d’un monde
empli de mystères et de doutes,
d’élévation et de paix, le monde de la
spiritualité.
Car, ainsi que j’ai
pu le dire auparavant, le Rite affirme
avant tout autre chose la réalité d’un
absolu inaccessible, inaccessible tout
du moins à la seule raison cartésienne,
l’existence d’une « inaccessible
Etoile » a pu dire notre F\ jacques Brel.
Ainsi donc s’il est
une pratique que le M\M\
se doive de maîtriser, c’est bien celle du doute.
Non pas le doute qui angoisse
et annihile toute volonté, mais le doute
opératif, le doute qui entrouvre les
portes de la métaphysique. Par la même,soucieux de
s’élever au dessus de sa
condition humaine, désireux non pas d’oublier la
matérialité, mais de pouvoir
accéder aux régions élevés
où règne l’Esprit,à
« l’Empyrée du
divin »
chanté par Paul Claudel, le M\M. porte au feu du
questionnement et du
doute le fer de son jugement….et ainsi forge-t-il sa Foi de
F\M\,
cette foi qu’il sait être partagée par
ses F\F\ en recherche,
cette foi qui relie tous les
F\F\M\M\ entre eux et
qui, n’ayons pas peur des mots est le fondement
même de la Religion
Universelle. Cette Religion qui nous accueille tous en son sein si nous
ne
trahissons pas nos divers serments, ce qui fait de nous des Hommes
loyaux
envers l’Ordre, loyaux envers la Loi Morale que nous nous
devons d’observer et
qui est le fondement de notre démarche….et
c’est en cela que nous autres
F\M\ ne pouvons être des
« athées stupides ni des libertins
irréligieux » ainsi qu’a pu le
dire le Pasteur Anderson.
Nous sommes à
même, de par la liberté totale que nous offre
le Rite, d’explorer toutes les voies qui conduisent
à l’universel, et bien
entendu en tout premier lieu le chemin qui nous permet de descendre au
plus
profond de nous pour que notre esprit et notre âme se
réchauffent et
s’illuminent au contact de l’escarbille de
sacré qui palpite en nous.
L’initiation, la pratique du Rite, ne font pas
naître ce feu intérieur, elles
nous dessillent les yeux, et c’est en cela qu’un
F\ illustre a pu dire
que l’Initiation n’était pas la
découverte de mondes nouveaux, mais bien la
vision du monde avec des yeux neufs.
Bien que
n’étant pas moi-même pratiquant
d’une Religion
révélée, ou du moins ne
l’étant plus, et après des
années de réflexion, il me
semble possible pour tout F\M\ qui a pris
pleinement conscience
de la liberté que procure le
R\E\A\A\, de vivre en
harmonie sa foi de F\M\ et toute
expérience spirituelle portée
par une religion révélée,
qu’elle soit Chrétienne,
Hébraïque, Musulmane voire
Hindouiste….ou par une Sagesse comme le Bouddhisme. De plus,
si ces
F\F\ pratiquent la méthode
maçonnique avec force, sincérité et la
soif de Vérité qui nous assaille tous, autrement
dit s’ils ne tiennent rien
pour vrai ou faux à priori, alors sans doute vivront ils
leur parcours
maçonnique et leur vie de croyant en parfaite
harmonie…ils ne recevront plus la
parole des Evangélistes, du Prophète, des
prophètes comme autant de vérités
assenées, mais seront aptes à en tirer la
quintessence ésotérique,celle qui
fera d’eux des Hommes de Lumière et de
progrès.
Si donc le Rite permet
à tous les F\F\ de
concilier liberté religieuse et art
royal, alors la liberté de conscience qui préside
à l’essence même du Rite a
pour corollaire la Tolérance sans laquelle la
F\M\ adogmatique ne
pourrait se revendiquer en tant que Centre de l’Union.
J’avoue que le terme
de Tolérance a pu me choquer par le
passé, empreint qu’il est de ressentis souvent
négatifs : « je
tolère
l’autre alors que je pourrais le mépriser...Je
suis indulgent quant aux erreurs
de l’autre……je condescends à
reconnaître que tu puisses penser différemment de
moi….etc…. »…..Toute
formes de relation à autrui bien évidemment
inacceptable pour un initié. Pour ma part je lui ai toujours
préféré le terme
de Respect qui a une connotation toujours positive, toujours
active : Je
respecte l’autre , sa manière de penser et ses
actions, même si elles entrent
en conflit avec ma propre démarche. C’est la
liberté de conscience que me
permet le Rite qui me rend capable d’accepter tous mes
frères en Humanité, car
je sais que c’est de la confrontation que risquent
d’apparaître quelque
étincelle de
vérité……n’est-ce
point le Rituel d’installation du
V\M\ qui affirme que son rôle est de
« concilier les
oppositions nécessaires et
fécondes » ? N’est-ce
point là le rôle
même du symbolisme que de nous faire comprendre que chacun de
nous ne possède
qu’un seul fragment du
« sumbolon » ? Si la
vérité resplendit de
mille feux, chacun de nous ne peut en recevoir qu’une faible
partie… « La
Vérité ni le soleil ne peuvent se regarder de
face »…oui, mes
F\F\, nous sommes confrontés en
permanence à
notre propre ignorance et il faudrait faire preuve d’encore
plus d’ignorance et
de fanatisme pour rejeter les idées, conceptions ou
croyances de l’autre. C’est
à son contact seulement que nous pourrons nous
enrichir…et l’enrichir.
Un vieux F\
arlésien me disait qu’une de ses plus
grandes fiertés était que jamais le sang
n’avait coulé au nom de la
F\M\…sans doute parce que la
F\M\et plus
particulièrement le
R\E\A\A\ se veulent parmi
les
derniers garants de la Tradition, autrement dit ont puisé au
sein de toutes les
sagesses, toutes les religions, les éléments qui
leur ont permis de se
constituer en un système initiatique à vocation
universelle. Certes, les
fondements même de notre Rite sont plus
particulièrement judéo-chrétiens, dans
l’affirmation et l’exaltation de
l’Unité, ainsi que dans
l’évocation à l’Amour
qui doit régner parmi les hommes.
Mais comment ne pas voir
d’évidents liens de parenté entre
notre quête et la recherche de la Voie du Milieu de
Confucius, entre les
valeurs de charité que nous prônons et la
charité qui est l’essence même du
Bouddhisme ?
Oui, tout cela tend
à prouver que notre Rite, héritier de
tant de traditions, ne peut être que spirituel et bien
évidemment ésotérique,
et que la Tolérance lui est consubstantielle de par la
liberté de conscience
qu’il offre à chacun de nous.
Vient pour moi le moment de
parler d’une chose qui m’est
chère : le respect de la Règle et du
rituel. La fréquentation de certaines
L\L\ et, avouons le d’autres
Ob\Ob\ m’ont amenés
à
constater que, malheureusement, certains F\F\
pensaient que la
Tolérance leur permettait de prendre certaines
libertés avec le rituel qu’ils
ne pratiquaient plus avec la rigueur souhaitée.
Voire même que
certains F\F\, d’autres
Ob\Ob\ il est vrai, pensaient que les rituels
étaient, je cite,
« des singeries d’une autre
époque » !!
En toute
honnêteté, je ne sais si
j’éprouve aussi peu de
sentiments fraternels envers ceux-ci qui dénaturent le Rite
et risquent de le
mener à sa perte, qu’envers ces
F\F\entrés en
F\M\
par copinage et intérêt et confondent
Maçonnerie et réseau
d’influence :
deviendrai-je intolérant ?
tout
humour mis à part, et en toute
honnêteté, je ne le pense pas car j’ai
toujours
clamé qu’il ne fallait jamais confondre
liberté de conscience et d’action avec
le mépris de la Règle, le mépris du
rituel, autrement dit la licence la plus
totale, celle qui fait de nous, non pas des hommes libres, mais des
libertins.
Et j’ai souvent pu constater que ces
F\F\ étaient les mêmes qui
vivaient dans l’indifférence à
l’autre, soucieux qu’ils sont de leur petite
personne, des avantages, faveurs ou honneurs qui pourraient faire
d’eux une
caste de privilégiés.
Alors que le
véritable initié, en empathie avec
l’humanité
entière, se doit de s’intéresser
à tout ce qui touche à l’humain,
solidaire de
toutes les souffrances et injustices, désireux de poursuivre
sincèrement au
dehors l’œuvre commencée dans le
T\ ….autrement
dit, le
M\M\, grâce au travail
effectué sur
lui-même, grâce à ses
capacités à côtoyer ses semblables est
devenu un citoyen
éclairé, apte à s’impliquer
dans les affaires de la Cité, non pour satisfaire
une ambition personnelle, non pour imposer son seul point de vue, mais
bien
pour apporter un peu des lumières qu’il a mises au
jour lors de sa quête, afin
de défendre nos idéaux de Liberté,
d’Egalité
et de Fraternité.
Certes, mes
F\F\, je me montre là bien
optimiste, utopiste diront certains, emphatique penseront la plupart.
Mais
affirmer le contraire serait sans doute oublier que, si nous
travaillons à la
gloire du
G\A\D\L\U\, nous
avons juré
d’œuvrer au progrès de
l’Humanité.
Oui donc, toute notre
quête initiatique nous incite à tendre
la main à tous les êtres humains pour former une
vaste chaîne de
fraternité ,
car nous sommes censés
avoir compris que celle-ci nous relie tous, même celui que
nous considérions
comme notre ennemi avant le jour de notre initiation ; ne
l’avons-nous pas
juré lors de notre toute première
Chaîne d’Union ?
Poursuivons sur cette
voie : Le tablier que nous
portons, blanc bordé de noir, ne symbolise-t-il pas la lutte
immémoriale entre
le bien et le mal ? Nous,
M\M\S ;:S\, nous
devons de nous conformer en permanence à la Loi Morale, et
ceci est bien
évidemment synonyme de toujours avancer fermement, avec
persévérance, vers le
bien. Certes, toutes les voies de recherche nous sont ouvertes, mais
seules
celles qui inlassablement nous ramènent vers le Bien sont
vivifiantes, car
vivre selon la Loi Morale c’est vivre toujours plus libre,
c’est acquérir
toujours plus de Paix intérieure, c’est adopter ce
que je qualifierai
d’attitude d’Amour. L’amour que nous nous
devons de nous porter à nous même,
car comment travailler sur soi si l’on ne s’aime
pas, l’amour que nous portons
à autrui, la Paix qui naît en nous lorsque nous
nous sentons en harmonie avec
nous même et avec l’Autre, la joie ressenti lors du
devoir accompli, tout cela
ne nous rappelle-t-il pas les trois invocations qui
résonnent lors de la
clôture des Trav\Trav\ aux premier
degré du Rite ?
Peut être le but
ultime du chemin est-il de faire
abstraction de soi, de ne tendre qu’au don de soi ?
Toutes les voies ne se
rejoignent-elles pas pour n’en former qu’une seule,
celle qui, inlassablement
nous mène et ramène à
l’Autre, dans un élan que le Christianisme a pu
nommer
Charité, cet altruisme total que nous invoquons
déjà le jour de notre initiation
lorsque tous les F\F \ jurent de donner
leur vie pour la
défense des tous les maçons en dangers, pour la
défense de l’Ordre maçonnique.
Et si, tout simplement
oserai-je dire, la pratique de cette
Charité qui nous rend autrui sacré serait une, si
ce n’est La voie qui mène à
l’illumination , celle qui nous fait comprendre que
l’autre est une
parcelle du
G\A\D\L\U\, une
des ses
émanations….cette Charité qui nous
fait comprendre que le sacré et l’humain
sont intimement mêlés…que la
« Lumière que nous avons
demandé lors de
notre première entrée dans le
T\ » nous éclairera
véritablement
lorsque nous nous serons totalement donné à
l’Autre.
Voilà venu le moment
de conclure une P\ que vous avez
sans doute trouvée pour certains trop longue, pour
d’autre bien trop exaltée et
parfois par la même confuse. Je me remémore les
longues discussions avec un
vieux F\ du
G\O\D\F\ pratiquant notre
Rite
et qui m’était très proche, discussions
âpres mais fraternelles portant
sur nos prestations de serment respectives,
moi sur le V\L\S\, lui sur les
Constitutions de son
Ob\. Ce F\, passé à
l’Or \Et\ estimait que
devoir prêter serment sur la Bible et invoquer le
G\A\D\L\U\
aurait été pour lui une entrave à sa
libre pensée, une négation totale de sa
liberté de conscience. Jamais je n’ai pu lui faire
accepter que nous maçons de
Rite Ecossais de la
G\L\D\F\ et du
S\C\D\F\
possédions une totale liberté de
conscience pour peu que nous ayons compris que cette Bible, pour
laquelle il
éprouvait tant d’aversion, était le
symbole de la Tradition. Jamais je n’ai pu
lui faire admettre que seul un serment prêté sur
les Trois Grandes
Lumières pouvait
établir la base la
plus stable qui soit de notre fidélité au Rite,
à l’Ordre, et que cette
fidélité n’était en aucune
façon synonyme de perte de liberté. Les serments
que
nous avons tous prêtés, loin de nous
aliéner, restent
à jamais les garants de notre
liberté de conscience, celle qui
fait de nous des Hommes libres, celle qui seule nous permet
d’œuvrer sur nous
même à notre amélioration, celle qui
seule nous fait accéder in fine à cet
altruisme ultime : le don de soi totalement
désintéressé, celui que
l’on
réalise non pas par Devoir, mais par un élan
naturel de tout notre Etre .
T\F\P\M\
et vous tous
M\M\S\S\, mes
F\F\, j’ai dit.
J\M\
N\
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