Les
Élucubrations d’un vieux maître Apprenti
(Elucubrations
: s'emploie surtout au pluriel et Ironiquement. Élaboration
progressive, œuvre ou théorie résultant
de recherches longues et patientes). Je me
présente : Frère JACQUES, nom
prédestiné ! Pensez donc, le Frère
Jacques. Bien que connaissant la chanson, rassurez-vous, mon intention
n'est nullement de vous endormir.
Je ne vais pas parler d'alchimie,
ni de magie, pas même de géométrie. Je
ne suis possesseur d'aucun secret, pas même celui de
transformer du plomb en or. Dans mon temple intérieur, il
n'y a pas d'Athanor, je n'ai pas trouvé non plus dans ma
cave de grimoire poussiéreux révélant
le secret de la longévité. Non, rien de tout cela.
Par contre, je vous le dis
simplement, l'orateur à qui vous faites la faveur de
prêter attention ce soir est (n'ayons pas peur des mots) un
génial inventeur. Eh oui ! Après bien des
années d'observations, j'ai mis au point un appareil
à mesurer la fraternité que j'ai
appelé pompeusement le FRATERNOMÈTRE. Comment se
présente-t-il ?
Le module est de forme pyramidale.
La base est de couleur bleue, le sommet rouge. Sur le
côté gauche (côté
cœur) une première graduation bleue de 1
à 3, puis une deuxième rouge de 3 à
33. On peut améliorer le système pour certaines
obédiences en allant jusque 99. Une cotation de 1
à 10 à l'intérieur de
chaque degré permet de noter la fraternité
à chaque niveau. Il y a bien une graduation au-dessous de
zéro, couleur noire, mais je ne peux croire que l'appareil
puisse servir à ce niveau dans le cadre de notre philosophie.
Comment réagit
l'instrument vous demandez-vous ? Systématiquement en
fonction des diverses catégories de frères et de
sœurs œuvrant au sein de nos ordres. Il suffit de
se trouver à proximité du
FRATERNOMÈTRE. Qui réagit selon la couleur des
auras. Mon invention n'étant pas encore brevetée,
vous comprendrez ma discrétion et ma réticence
à vous en dire davantage. Toutefois, mes observations m'ont
permis de dresser une nomenclature, qui n'est d'ailleurs pas
exhaustive, ayant fait réagir mon invention.
Bien sûr si par hasard
au cours de cette énumération certains
frères croyaient reconnaître un des
nôtres, il ne s'agirait que d'une coïncidence, les
Frères présents sur ces colonnes ne pouvant
être concernés. Mais sait-on jamais ? Un visiteur
inconnu ? De toute façon, on a toujours une
possibilité d'essayer de se corriger. A chaque
catégorie, je me suis permis de consulter le
FRATERNOMÈTRE. Je vous ferai part de la citation Cet
appareil qui va révolutionner les obédiences ne
peut se tromper. Si vous le permettez, je vais donc les citer :
Classifications et notations qui évidement n'engagent que
moi.
Les
AMBITIEUX : Dès leur arrivée dans notre ordre,
ils rêvent de brûler les étapes, ils se
voient « vénérable
» au bout de quelques mois et veulent par tous les moyens
occuper un poste en vue, n'hésitant pas le cas
échéant à dresser les
Frères les uns contre les autres pour arriver à
leurs fins. Ils sont atteint d'une grave maladie : la « cordonnite
» et ont des décors
chamarrés d'or. Ils ne pensent pas un seul instant que le
passage d'un degré à un autre est une borne
kilométrique indiquant l'amplitude de la
fraternité sur l'autoroute qui mène à
l'initiation. Je survolerai le cas de frères qui, dans la
vie profane, ont atteint leur niveau d'incompétence. Ils ont
vaguement conscience qu'ils ne sont rien mais voudraient tant avoir de
l'importance que cela devient pour eux obsessionnel et les
métamorphose (à fortiori si on leur confie une
fonction) en petit tyranneaux, au mieux adjudants de quartier, n'ayant
rien à voir avec nos règles de
fraternité. Ceux-là en
vérité peuvent être, à la
rigueur dangereux. FRATERNOMÈTRE : 3
Les
ORGUEILLEUX : Sous des prétextes les plus futiles, ils
prennent la parole et ne la redonnent plus, pour faire
étalage de leur science, de leur situation
matérielle ou professionnelle, etc. Ils n'ont en aucun cas
laissé leurs métaux à la porte du
temple. Ils ignorent le mot « égalité
» et cultivent le narcissisme à
grande dose. Bienheureux si l'on échappe à une
contre-conférence n'ayant pas forcément rapport
avec le sujet évoqué par le frère au
banc d'éloquence. Certains de ces Frères me font
penser à ces vieux chevaux courant à Auteuil
à qui on a mis les œillères afin qu'ils
ne se rendent pas compte de ce qui se passe autour d'eux. L'humour, ils
ne connaissent pas : pensez donc, ils sont chargés de
refaire le monde... On ne plaisante pas avec les gourous !
Ceux-là en vérité sont des
Frères dangereux. FRATERNOMÈTRE : 3
Les
PAONS : Dignitaires, cousins des deux précédentes
espèces, ils se distinguent par leur ton
péremptoire. Inutile de leur demander qui ils sont, ils vous
le diront à la première occasion. Ils connaissent
tout, ce sont des puits de science, du moins, ils le croient. Je suis
allé au zoo, c'est vrai qu'ils sont beaux ces paons
lorsqu'ils font la roue. Sont-ils intelligents ? Pas
forcément. Il en est de même de ces faux
spiritualistes qui sillonnent nos ateliers. Si par malheur vous vous
hasardez à faire une objection, rapide rappel à
l'ordre : « Je suis Maître depuis 1925
». Il est 18, 33, 90, que sais-je ? Ils connaissent Alphonse,
Jules, Paul ou Untel. A les entendre, il est évident que si
le Grand Maître a pris telle décision, c'est sur
leur conseil et les voilà partis dans des discussions
filandreuses, tellement filandreuses qu'ils ont parfois du mal
à suivre eux-mêmes le fil de leurs
idées. On se demande ce qu'ils font dans les Loges bleues
qui ne sont pour eux que de la roupie de sansonnets,
peuplées de jeunes galopins ayant tout à
apprendre. Ils ont le verbe haut, emphatique. Rien ne peut leur faire
plus plaisir que si vous les écoutez béats
d'admiration devant tant de connaissances. Elle est bien loin la
cérémonie d'initiation. Ceux-là en
vérité sont moyennement des Frères
dangereux. FRATERNOMÈTRE : 5
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Les DOGMATIQUES : Ces
Frères font de la Franc-maçonnerie une religion.
Ils assistent aux tenues 8 jours sur 7, ne peuvent comprendre que les
autres Frères aient des obligations professionnelles ou
familiales ! Au nom de la tolérance, ils sont les plus
intolérants qui soient. Ils se retrouvent souvent, du fait
qu'ils ont négligé leur travail, à
pointer au bureau de chômage le plus proche, quand ce n'est
pas dans le pire des cas devant un juge, car leurs compagnes,
lassées de jouer les Pénélopes ont
demandé le divorce. En vérité, ces
Frères là sont
Dangereux. FRATERNOMÈTRE : 2
Les
FAINÉANTS : (Ils se disent débrouillards).
Contrairement à d'autres, ils ne veulent occuper aucun
poste, ne faire aucune enquête et ne participer à
aucuns travaux. Ce sont, selon notre langage imagé, des
« plantes vertes » ou des
potiches. Ils n'ont pas conscience que si tous les Frères
avaient le même comportement, on pourrait mettre l'atelier en
sommeil. Trop de Frères viennent épisodiquement
quand ça leur chante ou que cela ne les dérange
pas trop. On n'est pas Maçon 3 heures par mois, mais chaque
heure du jour. A tous les Frères arrivés au grade
de Maître qui pensent avoir atteint leur bâton de
maréchal, je leur dis qu'ils se trompent lourdement, c'est
le contraire: que c'est là, à ce moment
précis que tout commence. Ceux-là, en
vérité, peuvent être aussi
dangereux. FRATERNOMÈTRE : 3
Les
PEUREUX : Ils laissent leur voiture à 1Km du temple, ne
veulent figurer sur aucun annuaire, sur aucune convocation. Ils
craignent jour et nuit d'être découverts,
à croire qu'ils ont attrapé une maladie honteuse.
Ils ne mettront pas l’autocollant. Sur le pare-brise de leur
voiture, c'est trop risqué ! Lorsqu'ils se rendent
à une tenue, ils surveillent le rétroviseur pour
voir s'ils ne sont pas suivis. Tout juste s'ils n'achètent
pas des chaussures à semelle de crêpe pour qu'on
ne les entende pas se diriger vers le temple. Ils ont la peur chronique
de perdre leur place si on apprend qu'ils sont
Francs-Maçons. Rassurez-vous, plusieurs années
s'écoulent, ils sont toujours en place ! Ils seront les
premiers à nous trahir, voire à nous
dénoncer en période troublée. De toute
façon, ils nous quitteront. Ceux-là en
vérité sont des Frères très
dangereux. FRATERNOMÈTRE : 1
Les LUNETTES ROSES : Contrairement
à la catégorie que je viens d'évoquer,
ces Frères sont prolixes. Ils sont atteints de « maçonnite
». Je m'explique: ils voient des
Maçons partout : le curé, le cantonnier, le
vidangeur, le Ministre, ils sont tous Maçons. D'ailleurs,
ils tiennent leurs renseignements de sources sûres :
« on lui a dit ! » A la
télévision, du perchiste
au reporter, ils voient des Maçons partout : celui-ci
à une pochette triangulaire, l'autre a un point sur la
cravate, le troisième met les pieds en équerre.
Ce ne sont que des Maçons ! A croire qu'ils sont tous venus
d'Amérique pour faire souche en France. Si on leur prouve le
contraire, ils ne sont pas décontenancés pour
autant : « Alors, c'est un Maçon sans
tablier », comme si cela pouvait exister ! A quoi
sert l'apprentissage, le chemin parcouru vers l'initiation ?
Hélas, si certains pensent qu'il y a des Maçons
sans tablier, force est de constater que derrière certains
tabliers, il n'y a malheureusement pas que des maçons.
Ceux-là en vérité ne sont pas
forcément dangereux. FRATERNOMÈTRE : 1
Les
INDISCRETS : Cette catégorie est redoutable. Ce sont des
bavards impénitents, ils ne peuvent garder aucun secret, et
sont de véritables moulins à paroles, au bout de
quelques minutes d'entretien, ils ont
énuméré une cinquantaine de noms,
n'importe où, n'importe quand à n'importe qui.
Ils se promènent avec des insignes gros comme des phares de
voiture. Ils vous aperçoivent, même
accompagnés, ils vous sautent au cou pour vous embrasser.
Ils vous téléphonent et
égrènent des « mon
Frère » à n'en plus finir
sans se soucier s'ils ne vous
portent pas préjudice. Ils vous envoient du courrier
à votre travail sans se préoccuper si le courrier
est ouvert par vous ou pas. A la période des vacances, ils
vont gentiment vous envoyer une carte sans enveloppe mais vous assurent
de leurs pensées les plus fraternelles et les plus
maçonniques. Si après cela votre entourage ignore
que vous êtes Maçons, ce ne sera pas de leur
faute, mais ce ne sera pas pour autant qu'ils vous retrouveront le cas
échéant une autre place si vous perdez votre
emploi. Ceux-là en vérité sont
extrêmement dangereux. FRATERNOMÈTRE
: 1
Les
POLITICIENS : ils viennent en Loge tester leur pourcentage
électoral et le nombre de voix à recueillir
éventuellement dans l'assistance. Ils se fâchent
parfois avec les Frères qui ne partagent pas leurs
idées. Assidus en période électorale,
ils retombent ensuite dans une douce torpeur pour ne se souvenir de
vous qu'au bon moment. C’est tout juste s'ils ne collent pas
leurs affiches dans les parvis. Élus, ils redeviendront
rares, car très pris par leurs charges (c'est eux qui le
disent !). Déboutés, ils accuseront la
société, la franc-maçonnerie en
particulier, de n'avoir rien compris et de ne pas avoir
été le tremplin espéré. En
vérité, ces Frères-là
peuvent être dangereux. FRATERNOMÈTRE :
4
Les
MÉCHANTS : Ceux-ci n'écoutent une planche,
une conférence, que pour coincer l'orateur. Quand ils ont
trouvé la faille, ils n'écoutent plus. Ils vont
commencer par vous féliciter et Pan ! Pan ! Pan...ils tirent
à boulets rouges sur ce malheureux conférencier.
Ce sont des distributeurs
automatiques de boules noires. Ces Sherlock Holmes en herbe
décèlent tout de suite d'énormes
défauts au pauvre profane qui passe sous le bandeau (il est
vrai que pour le présentateur, son filleul est toujours la
perle rare) mais tout de même où est la
tolérance dans tout cela ? Ils ont oublié qu'un
atelier les a accueillis en toute fraternité et
peut-être beaucoup d'indulgence. Une autre
sous-catégorie dans cette classification : ceux qui passent
leur temps à tout critiquer, à leurs yeux, rien
n'est bien: l'exécution du rituel, la tenue vestimentaire,
la longueur des réunions, le choix et le lieu des agapes,
etc. A les entendre, seuls les amis qu'ils ont
présentés sont intelligents, les autres...bof !
Le plus beau cadeau qu'on puisse leur faire serait un miroir. Mais je
doute qu'ils veuillent bien s'en servir, et pourtant, ça
leur rendrait le plus grand service. On ne peut pas dire que la
mansuétude soit leur qualité essentielle, et ce
sont souvent eux les artisans de la sclérose de certains
ateliers. Ceux-là en vérité sont des
Frères dangereux. FRATERNOMÈTRE
: 2
Les OBÉDIENTIELS :
J'aurai pu vous parler d'un Ordre où il y a obligation, pour
entrer, de croire en un Dieu révélé.
« Interdiction de visiter les
mécréants... Interdiction de ceci... Interdiction
de cela... Souscription obligatoire pour ceci... Paiement pour
cela...etc...etc... » Étant un homme
libre, j'ai pu retrouver ma plénitude et ma
tranquillité, ouf !.., en me libérant de ce
carcan intolérant. Parlons plutôt des
Obédiences qui nous concernent, dites « libérales
». Pour les Obédientiels, seule
leur Obédience est bonne, les autres ne sont que de vagues
sous-produits ou ersatz. A les entendre, ils appartiennent à
la race élue. Pourtant, toutes ont leur raison d'exister.
Que de temps gagné si l'on savait éviter ces
querelles de clocher. Ne serait-il pas plus sage et raisonnable de ne
point s'abaisser à des jalousies vaines et stupides, et
d'œuvrer pour tout ce qui peut nous rassembler, nous grandir.
Je parle en connaissance de cause, les ayant presque toutes
pratiquées. Il me reste encore la grande Loge
Féminine, mais je ne suis pas certain qu'elles
m'accepteraient. Je reconnais pourtant que MISRAÏM est la
Rolls de la spiritualité. Vous voyez, moi aussi je me laisse
entraîner. Mais, pour justifier mes « voyages
», ne dit-on pas qu'une petite grenouille au fond d'un puits
ne voit qu'un petit coin de ciel ? Ceux-là, en
vérité, ne sont pas
dangereux. FRATERNOMÈTRE
: 6
Les
DRAGUEURS : Ils sévissent dans les Obédiences
mixtes ou féminines (du moins j'ose l'espérer,
mais sait-on jamais !...) Ils ne viennent pas au Tenues pour pratiquer
le Rituel ou écouter une planche, pour eux, c'est un
problème mineur. Non, ils viennent pour la CHOSE : la
philosophie ? Non, je le répète, pour la chose.
Comme dirait Nougaro, pour eux, le problème qui se pose :
séparer 50 Kg de chair rose de 50 grammes de nylon.
L'œil de velours,
l'attitude avantageuse, ils repèrent leur proie en attendant
de les accoster en chambre humide. Leur nombre d'or à eux,
c'est 90 (vous l'avez compris, c'est le tour de poitrine). Il n'y a pas
plus dévoués qu'eux pour raccompagner une
Sœur... Toutefois, et heureusement pour la
Maçonnerie, ils oublient que nos sœurs n'ont pas
les mêmes objectifs et viennent, elles, pour une
fraternité sans arrière pensée. En
vérité, ces Frères ne sont pas
forcément dangereux. Allez, la chair est faible !
FRATERNOMÈTRE
: 6
Les AGAPEUX : Parfois doublés d'éthylisme
prononcé, ces Francs-Maçons de comptoir sont
indéracinables du bar. Si vous ne prenez pas avec eux
quelques verres, vous êtes classés mauvais
Maçon. Ils ont des haleines de cow-boy endurcis, parfois du
mal à s'exprimer, et offrent un spectacle lamentable aux
Frères sur les colonnes. Mais ne boudons pas notre plaisir,
je vous avoue que j'ai une certaine admiration pour leur
capacité d'ingurgitations...
Les colonnes J. et B.
représentent pour eux une marque de whisky
(publicité non payée). La
Franc-maçonnerie n'est pour eux que prétextes
à ripailles ou foirail, ce sont des professionnels des
agapes. Ce sont souvent ces frères qui
s'élèvent contre le montant des capitations,
alors qu'ils dépensent le double en boissons. En
vérité, ces Frères-là sont
dangereux. FRATERNOMÈTRE : 5
Les FANTAISISTES : Parole d'honneur vous pouvez compter sur eux, ils
seront toujours présents à vos
côtés. La main sur le cœur, ils vous
remercient de les avoir accueillis, parole, ils n'auront qu'un atelier.
Après cette confession de foi, ils courent s'inscrire dans
plusieurs loges, voire plusieurs obédiences. Vous ne les
revoyez plus pendant deux mois puis ils reviennent
décontractés, étonnés que
l'on puisse leur rappeler leurs engagements. A ce propos, je suis
toujours béat d'admiration devant les Frères qui
ont tellement d'occupations le soir à 19 h 30, et ce,
justement le jour de leur tenue, d'autant plus qu'en principe, celle-ci
se déroule toujours à une date
régulière. D'ailleurs s'ils ne sont pas
présents (ce qui a leurs yeux n'est pas forcément
indispensable), c'est que dans le monde profane, eux, ils
œuvrent, ils sont efficaces, et bien voyons ! C'est pourquoi
je leur suggère de trouver une obédience qui
initie par correspondance... Ces infidèles, ou
amnésiques, sont en vérité des
Frères dangereux. FRATERNOMÈTRE : 2
Les
MYSTÉRIEUX : Ils parlent à voix basse...qu'aux
seuls maîtres, naturellement. Ce sont de grands
initiés et probablement détenteurs des secrets du
GRAAL (mais chut ! Ne le dites surtout pas !), secrets que vous pourrez
peut-être, un jour indéterminé,
être amenés à comprendre. Mais, est ce
bien sûr ? Car eux, « les
Maîtres », appartiennent à
une Élite et vous ne représentez que de vulgaires
parias. Je me demande s'ils ont bien compris le sens de l'initiation ?
En tout cas, on ne peut dire qu'ils œuvrent pour une grande
cohésion. En vérité, ces
Frères là peuvent être
dangereux. FRATERNOMÈTRE : 4
Les
RÉGLEMENTEUX : Ceux-ci brandissent le règlement
en toutes occasions : Article 18, article 44, article 158, page tant.
Ils paralysent l’atelier. Ils ne se rendent pas compte qu'ils
créent un mauvais climat. Un règlement au sein
d'une assemblée fraternelle ne devrait être
consulté qu'à la dernière
extrémité, en cas de litige
problématique, le bon sens devant prendre le pas en toute
occasion.
Peut-être serait-il bon
de leur rappeler qu'ils ne sont pas au centre des impôts ou
dans un tribunal quelconque. Notre excellent frère
CLEMENCEAU n'a-t-il pas dit que l'interprétation d'un
règlement ne dispensait pas d'être intelligent. En
vérité, ces Frères sont des
Frères dangereux. FRATERNOMÈTRE : 3
Les
INGRATS: Ils viennent vous contacter pleins de sollicitude et de
modestie. « Mon Frère, pourrais-tu me
faire obtenir dans le monde profane un travail, une intervention, une
accession à un autre poste, l'obtention d'un appartement, tu
serais le meilleur des frères ». Tout
cela évidemment demande du temps, un engagement personnel,
et n'est pas forcément garanti de réussite. Si
vous échouez, vous vous exposez à leurs
vindictes. Si vous réussissez, ils vous dresseront des
couronnes et vous assureront de reconnaissance et amitié
éternelle qui, dans le meilleur des cas, se limiteront
à six mois. Après, ils ne vous
connaîtront plus et même au jour de l'an, sans
être outre mesure protocolaire, oublieront de vous
présenter leurs bons vœux. Soyez heureux si,
à votre insu, ils ne disent pas du mal de vous. Il est vrai
que RÂMA YANA dit : « Les sages
prescrivent des punitions pour les meurtriers, les voleurs, les
ivrognes et autres pécheurs, mais aucune expiation ne peut
effacer la faute de ceux qui ont commis le crime d'ingratitude
». Ceux-là en vérité sont
des Frères...peut-être pas dangereux, mais
sûrement pas généreux
! FRATERNOMÈTRE
: 1
Les
RUMEURISTES : Ah, les rumeuristes ! ...ils vous attirent dans un
coin discret, avec des airs de conspirateurs. En
général, cela commence ainsi : « Surtout,
tu me promets de ne pas répéter, ...c'est sous le
maillet...je vais te confier un secret ».
Là, je vais prendre un exemple complètement
bidon, mais qui somme toute n'est pas toujours
éloigné de la réalité :
« J'ai vu un Frère embrasser
l'épouse d'un Grand Officier, il la serrait de
près... » Ils vous disent ça
avec un air entendu qui en dit long...et c'est parti. 4 ou 5
intermédiaires et au bout de la chaîne la rumeur
s'est amplifiée : « Sa femme le trompe,
ils ont des amants, des enfants clandestins, ils se battent...si, si,
ils sont criblés de dettes, ils sont ruinés... »
Que sais-je encore ! Démesure, mensonge,
méchanceté, bêtise : tel est le
résultat de ces rumeurs à coup sûr
jamais positives. « Je vais te confier un
secret… Ne le répète
pas…sous le maillet... » STOP,
ARRÊTEZ, de grâce, ARRÊTEZ ! Je ne veux
plus vous écouter. Si vous avez des informations ou des
renseignements, adressez-vous aux intéressés.
Ayez le courage de combattre ces fléaux, hélas
trop fréquents dans nos obédiences, afin de clore
définitivement la bouche à ces gens qui n'ont pas
lieu d'exister dans nos Loges. Ces inconscients et irresponsables
pourraient vous faire condamner à mort à votre
insu. En vérité, ces gens-là sont
extrêmement dangereux. FRATERNOMÈTRE : 0
Les
SANS GÊNE : En toute fraternité, ils viennent chez
vous sans avertir, à n'importe quelle heure, avec une
préférence marquée pour les heures des
repas. Ils ne repartent plus, ou avec beaucoup de mal... Quelle
présence ! Ils vous « bouffent
» littéralement les neurones, on pourrait les
assimiler à certaines petites bêtes qui
s'accrochent obstinément, ce sont de véritables
enzymes gloutons. Heureux s'ils ne fouillent pas dans le buffet, la
bibliothèque, etc. (si, si, cela existe, je l'ai vu),
ignorant que le fait d'être Frère ou
Sœur n'est pas incompatible avec une bonne
éducation. Ils tutoient votre compagne sans attendre
l'accord de celle-ci. (Elle est leur belle-sœur !)
Ils sont
étonnés que vous ne puissiez leur
prêter de l'argent, comme si cela était normal.
Allons, voyons ! Au cas où cela est possible et que vous
acceptiez, ils vous rembourseront (ça arrive...) quand ils
le pourront, en auront le temps, sans se soucier qu'ils puissent vous
mettre en difficulté (moi d'abord, les autres ensuite). En
vérité, ces Frères sont des gens
dangereux. FRATERNOMÈTRE : 0
Les
AFFAIRISTES : Ah les affairistes ! Quel mal ont-ils pu faire
à la franc Maçonnerie! Pour eux le sigle F\ M\
représente le Fric Maximum. Leurs activités sont
beaucoup plus intenses sur les parvis, les fraternelles,
qu'à l'intérieur de nos temples. Quand vous
pensez que des pseudo-Frères inscrits au G.I.T.E. n'ont pas
mis les pieds dans des ateliers depuis de nombreuses années,
on croit rêver...si, si, vérifiez !
D'autres, sous couvert de
fraternité, vous comptent le prix fort, ne soignent pas
forcément l'accueil ni la qualité de leur produit
(une plaisanterie, peu fraternelle je vous l'accorde, circulait dans
nos obédiences : on reconnaissait l'endroit où
les Frères avaient déjeuné au nombre
de boutons qu'ils avaient sur la figure). Ils sont en quête
d'adresses, de numéros de téléphone et
se renseignent sur les activités professionnelles des
Frères et des Sœurs. Ils ne demandent pas le nom
de l'Atelier; mais la profession. Leur mot de passe : « Donne-moi
ton premier chiffre, je te donnerai le second ».
La franc-maçonnerie est devenue leur second
métier, sinon le premier. La spiritualité, ils
s'en moquent comme de leur première chemise, leur
fraternité se borne aux bénéfices
réalisés. C'est pourquoi il est toujours
recommandé de s'adresser au Vénérable
maître pour toutes les sollicitations, quelles qu'elles
soient. Cela ne veut surtout pas dire qu'il ne faut pas nous entraider,
bien au contraire, mais il y a la manière. En
vérité, ces frères sont des gens
extrêmement dangereux. FRATERNOMÈTRE : 0
Je m'arrête
dans mon énumération. Bien sûr j'en
oublie (volontairement ou non). En cherchant, on trouverait
certainement d'autres personnages types, mais n'avons-nous pas dit le
principal ?
ATTENTION !
NE LIRE QU'EN CAS DE
PRÉSENCE FÉMININE
Mes Très
Chères Sœurs.
Je tiens avant tout à
m'excuser d'avoir en partie cité « les
Maçons » au masculin, mais cette
planche a été cogitée pour les
frères de mon atelier. Ne voyez donc là aucune
misogynie de ma part. Je n'ai pas voulu la modifier parce qu'au fond je
m'interroge: la femme étant par essence presque parfaite, je
pense que vous ne devez être que peu concernées,
à part évidemment quelques Messaline ou mantes
religieuses qui auraient pu échapper à votre
vigilance au moment du recrutement.
Cette planche n'est
évidemment qu'une satire... Je n'ai visé personne
et loin de moi l'intention de froisser ou de donner des
leçons à quiconque. Il est évident que
la fraternité ne se traduit pas par de grandes tapes dans le
dos ou quelques chaudes poignées de mains. La
franc-maçonnerie c'est beaucoup plus profond, c'est avant
tout un Ordre initiatique qui doit nous amener avec le temps, si l'on
veut bien se donner la peine de comprendre, sur un plan spirituel plus
élevé. L'appareil dont je suis le modeste
inventeur, le FRATERNOMÈTRE a évidemment
fonctionné à plein. Il a réagi plus ou
moins vigoureusement à tous les degrés, il reste
à éprouver envers chaque frère, car la
fraternité est la base même et l'initiation
mène avant tout à l'amour de 1'homme. J'ai bien
peur que si mon FRATERNOMÈTRE existait vraiment, ses
aiguilles oscilleraient souvent vers le négatif.
Alors,
Frères qui décorez les colonnes, et en
particulier vous, Frères apprentis, n'êtes vous
pas en train de vous poser cette question : « Qui
est donc ce frère au crépuscule de sa vie qui a
passé la soirée à nous
dépeindre un tableau apocalyptique de la
Franc-maçonnerie ? Il critique tout ! Qu'apporte-t-il de
positif ? » En faisant mon examen de conscience,
il se peut que j'appartienne un peu (un tout petit peu
j'espère) à l'une ou l'autre des
catégories énoncées.
Doucement, doucement ! Certes ces
hommes existent, mais qu'est ce qu'un frère, sinon un autre
soi-même ? Aussi est-il de notre devoir, nous autres
Maîtres qui y croyons, de guider, de conseiller, autant que
faire se peut nos jeunes frères apprentis, non pas en
énonçant des vérités
premières écrites dans tous les livres, mais en
les amenant à penser, à
réfléchir, à s'épanouir
pour en faire de bons Maçons. Mais, de grâce, pour
une fois de plus imager mon propos, ne demandez pas à un
conducteur apprenti de devenir du jour au lendemain pilote de courses.
Laissez-lui le temps de s'adapter, de s'habituer à changer
les vitesses ; il peut toujours à la rigueur
connaître les pièces du moteur, la
circonférence des roues, la qualité de la
peinture, etc. Mais rien ne vaudra l'apprentissage d'une conduite
parfaite : éviter avant tout d'être un
écervelé, maîtriser sa vitesse, ne pas
surchauffer le moteur, savoir parfaitement prendre les virages pour
s'élancer à la conquête de la haute
montagne. Tout le monde ne peut être un champion au volant,
mais avec de la persévérance, on peut devenir un
bon conducteur. Pour
en revenir à la Franc-maçonnerie, nous savons
tous que c'est une société humaine et que nous ne
sommes pas exempts de défauts, que c'est une association
d'hommes avec tout ce que cela comporte, nous sommes
malléables, modulables et facteurs de progression.
Malgré les imperfections que je vous ai
énumérées, le temps polira la pierre,
les individus qui se présentent à
l'état brut et auront le courage de
persévérer se modifieront et deviendront
meilleurs à force de travail, recherche, volonté
et assiduité, mais notre efficacité passe par un
maximum de retenue, de discrétion et...d'intelligence.
Transgresser ces lois n'est pas digne d'un homme de cœur,
c'est une insulte personnelle à la fraternité.
Franc-maçonnerie, rassemblement d'hommes de bonne
volonté, si tes règles sont parfois mal
appliquées, si je vous ai donné ce soir un
éventail des gens qui parfois la composent, sachez mes
frères que fort heureusement, ce n'est qu'une
minorité. Si je les ai remarqués, c'est que
malgré toutes ces imperfections, il y a un attachement
indéfectible à l'Ordre, au Rite. Le soi-disant
frère qui n'applique pas la Règle sera
déçu et nous quittera un jour car il se sentira
un étranger. La Franc-maçonnerie est
inattaquable, ce sont les Frères qui l'appliquent mal. Oui,
Franc-maçonnerie je t'aime, je n'ai aucune
prétention, j'essaie (oui, j'essaie, je ne dis pas que j'y
arrive, mais j'ai au moins le mérite de m'obstiner)
d'appliquer et de croire aux belles idées qui me sont
enseignées. Vous trouverez peut-être que j'ai la
dent dure, si c'est avoir la dent dure que de dire des
vérités qui ne font pas toujours plaisir, eh
bien, je vous dis oui. Même si la Franc-maçonnerie
tend à faire de vous des diplomates, elle ne nous dit pas
d'être hypocrites. « Il n'y a pas de
religion plus élevée que la
vérité » (Helena Blavatsky).
Souvenons-nous mes
Frères du serment prononcé lors de notre
initiation devant toute une assemblée, serment de
fidélité, d'assiduité et de
fraternité. Je préfère avoir la gorge
tranchée que d'y manquer on prenait certains au mot, des
égorgeurs spécialisés pourraient
être embauchés. C'est parfois dramatique de
trouver autant de Frères n'ayant pas le respect de la parole
donnée. Non je ne veux pas croire que le sens de l'honneur
n'existe plus. Il suffit peut-être - à l'image
d'un feu de cheminée qui s'éteint - de remettre
une bûche, d'attiser le feu qui somnole, que sais-je ?
Ré-enflammer l'âtre avec un tison ardent ou une
allumette...là est peut-être le rôle du
parrain.
Vous trouverez des gens
merveilleux qui dans n'importe quel coin du monde se feront une joie
immense de vous recevoir. Ce qu'il y a de formidable, c'est que vous
avez à ces moments là l'impression de vous
connaître depuis vingt ans. Il existe entre ces deux inconnus
une tacite connivence, miracle du rituel et du symbolisme.
Il y a quelque chose de
merveilleux, c'est la liberté de pouvoir s'exprimer en toute
indépendance, de pouvoir dire ce que l'on a sur le
cœur sans passion, en respectant les religions et les races,
dans un souci de ne pas vexer et ce...sans être interrompu.
Allez donc trouver cela ailleurs !
Il y a déjà
longtemps que la Franc-maçonnerie m'a fait l'honneur de
m'accueillir dans son sein, des années qui ont
passé comme un rêve... J'ai travaillé
certes, mais ne dit-on pas que la Franc Maçonnerie est une
Grande Dame qui sait distribuer ses charmes à qui sait lui
faire la cour ! J'ai bien conscience malgré tout de ne rien
savoir, que beaucoup d'efforts restent à faire, que la vie
présente n'y suffira pas. Mais peut-être que si je
découvrais le secret d'éternité que
détenaient les pharaons, pourrais-je continuer...
Franc Maçonnerie
composée d'hommes de bonnes volontés, si tes
règles sont parfois bafouées ou mal
appliquées, je crois en toi, je crois en l'homme rustre car
il est perfectible, parce qu'il est mon semblable.
Cirez les bottes d'un avare, il
dira qu'on les lui gâte. Il en est de même pour les
apprentis: prenons garde de vouloir leur inculquer des symboles qu'ils
ne sont pas en mesure d'assimiler. Chaque Frère a sa
sensibilité et ses secrètes aspirations. Dans une
armée, tout le monde ne peut être
général, il faut aussi des soldats, cela forme un
tout. Ils sont solidaires à leurs degrés, ils
sont aussi utiles les uns que les autres.
La Franc-maçonnerie a
l'éternité devant elle. Pour elle le temps ne
compte pas, et ce n'est pas la durée
infinitésimale que nous passons sur la planète
qui changera l'humanité, mais c'est à travers le
temps, en faisant une immense chaîne d'union que l'on
arrivera à modifier les esprits, en un mot, à
polir la pierre. Une institution, quelle qu'elle soit, ne vaut que par
les hommes et les femmes qui la composent. Elle n'a d'autre
solidité que celle que lui confèrent ses membres
par leur zèle, par leur constance dans l'effort, par leur
foi dans le but poursuivi en commun, par leur cohésion entre
eux.
Ce soir je suis libre, si je veux
partir, je le peux...mais me priver de Franc-maçonnerie
serait pour moi une grande punition, j'aurai l'impression de perdre un
être cher ou une partie de moi-même.
Aussi, lorsque je vois des hommes
passer à côté d'une si belle aventure,
gâcher, gaspiller, détruire les outils symboliques
mis à leur disposition, ou jeter un discrédit sur
la Franc-maçonnerie, vous me voyez me braquer, m'insurger,
preuve que je n'ai pas encore atteint ma maîtrise !
A
chaque veille de réunion, je suis impatient de revoir mes
frères, et pour rien au monde je manquerais. Je subodore que
les in-assidus n'ont pas bien compris, malheureusement. Certes on peut
aider un cavalier à monter sur son cheval, on peut lui
offrir sa tenue et sa cravache, mais quand il est sur sa monture, c'est
à lui de la faire avancer.
Toi mon Frère que j'ai
rencontré par hasard (mais le hasard existe-t-il ?) et qui
m'a tendu la main pour mon entrée en
Franc-maçonnerie, je te remercie. Toi, Frère
parrain qui a bien voulu me donner, ou m'inculquer un semblant
d'initiation, merci.
L'intelligence ne se mesure que
par l'étendue de la compréhension. Tout pardonner
c'est tout comprendre. Si vous critiquez cette planche, vous ne pourrez
que me rendre service, vous m'apportez des
éléments nouveaux qui m'aideront à progresser,
peut-être... Donc, à vous tous encore, trois fois
merci, bien qu'il paraît que cela ne se fait pas, mais les
fleurs n'ont jamais enlaidi un jardin. Mon souhait, c'est que
l'aiguille de ce magnifique appareil, le FRATERNOMÈTRE (dont
je rappelle être l'inventeur) reste bloquée au
plus haut degré de la fraternité.
Si cette modeste
planche a éveillé quelques consciences,
ce sera pour moi la meilleure des récompenses.
Mon espoir quand je serais près de la balance et
d'Anubis,
que l'architecte tienne compte de mes états de
service.
Je peux vous promettre ce soir, Frères de toutes
catégories,
si je rencontre Néfertiti, je lui parlerais de vous...et de
Maçonnerie.
EN VERITE, EN VERITE JE VOUS DIS
DE TOI, FRANC-MAÇONNERIE, JE SUIS EPRIS
Si j'ai pu évoquer certains Frères qui la
composent.
Ils n'existent fort heureusement qu'à petites
doses.
J'ai pu vous paraître incisif, un peu
espiègle,
Parlant de ces hommes qui n'appliquent pas la règle.
Mais
à quoi bon avoir des propos flatteurs
Envers des Frères que je qualifie de tricheurs
Sans être grand prophète, ils nous quitteront
N'ayant rien compris, ils seront déçus
d'être Maçons.
Notre
Ordre est avant tout philosophique,
Délivré du profane qui se veut tyrannique
On se doit de respecter les règlements
Sans pour autant oublier les sentiments.
Tout
ce qui est bien vient du cœur,
Dit le renard à son petit Prince
Je crois que c'est la clef du bonheur :
Réfléchissez, la formule n'est pas mince.
Dans
la vie tout n'est pas morose ;
L'amour, la fraternité sont de belles choses.
Tout n'est jamais complètement noir,
En toute circonstance, il faut garder espoir.
Quelle
est la bonne recette pour être Maçon?
Que faut-il faire pour être au diapason?
Qui peut se targuer d'avoir la formule
Qui fera des grands, des émules ?
Que
l'on soit nombreux, là n'est pas le contexte.
A un moment donné, on est seul avec son texte.
Faut-il
une éducation par un vrai gourou ?
Réussir tout seul à cogiter dans son
trou ?
Ceux qui expriment de grandes idées,
Sont-ils eux-mêmes des gens parfaits ?
Initiations
à travers un groupe, certes oui.
Essayer de répondre à des questions, oui.
Le renard dit que l'essentiel est invisible
Ce tout n'est-il pas déjà intraduisible ?
Force de constater
que la recherche est individuelle
 Qu’elle
se pratique à toutes les échelles
Que celui
à qui l’ont est censé donner des
leçons,
A parfois plus que vous bon sens et raison.
Initié,
qu’est ce que cela veut vouloir dire,
Puisque l’étymologie du mot est : commencement de
Que l’on soit au zénith ou au nadir
Ne sommes-nous point persuadés d’en savoir plus ?
Ce
qui convient à l’un peut déplaire
à l’autre,
C’est pourquoi on peut toujours commettre une faute,
Il est malgré tout rare que les nouveaux sur la piste
Soient initiés et…supérieurs
à de vieux artiste.
Les
degrés de compréhension ne sont pas
égaux
Certains comprennent vite, d’autres pas assez tôt.
Pourquoi ne pas tenir compte des motivations,
Qui peuvent se modifier après l’initiation ?
Liberté,
liberté de pensée, liberté
d’évoluer
En tous endroits avec des frères différents.
Voies tracées pour tous nos ateliers
Afin de convenir au mieux à nos tempéraments.
A
quoi cela sert de se gargariser que l’on est meilleur,
En toute franchise, pourquoi le dirait-on ?
C’est à la Loge de le prouver, de tenir cette
gageure,
D’essayer, par l’exemple, d’en faire des
Maçons.
Pourquoi
le nier ? Souvent c eux qui donnent des leçons
Seraient bien plus avisés d’en prendre pour de bon.
Les plus brillants orateurs ne sont pas toujours les plus solides,
Et certains cachent des ambitions, des idées perfides.
J’ai
trop vécu, pris de coups, et trop
d’expérience
Pour ne pas savoir qu’à
l’intérieur des obédiences,
Parfois les plus beaux serments ne sont
qu’indifférence.
Pour s’en rendre compte, il faut du temps, de la science.
Essayons
de ne pas nous prendre trop au sérieux,
C’est la meilleure façon de ne pas devenir vieux.
Eternels débats où chaque Ordre veut inculquer
Avec force raisons qu’il détient la
vérité.
Il
serait plus sage de ne pas se voiler la face :
Que les profanes, même les plus sagaces,
Font leur demande parce qu'ils ont un ami,
Qu'ils connaissent très peu la Franc-maçonnerie.
N'est-il
pas plus raisonnable qu'il en soit ainsi ?
Sinon, à quoi bon servirait la période d'apprenti
?
Il veut venir parce que son ami rayonne,
Qu'il croit en lui, que ses théories sont bonnes.
Votre
serviteur a émis des tas d'idées en vrac,
Peut-être est-ce là le privilège des
Jacques.
Ce que je puis vous dire, ce dont je suis certain,
Même si je devenais alchimiste ou devin :
MAAT
me guette peut-être pour demain
Car nul n'est maître de son destin.
Jusqu'à la cérémonie de la
pesée des âmes,
J'aurai essayé de communiquer ma flamme.
En
cultivant la forme active du verbe aimer,
En respectant toutes les formes de pensée,
Persuadé de n'être pas seul à
détenir la vérité
D'avoir à tout moment pratiqué la
Fraternité.
Oui,
je dis cela sans forfanterie
C'est pourquoi je déteste la mesquinerie
Qu'à titre de testament philosophique,
Chacun se mette en cause, se critique,
Afin d'avoir beaucoup d'indulgence
Pour tous ceux qui donnent de leur présence.
Quand
le Grand Architecte me donnera rendez-vous
Qu’il puisse me dire : « Tu as
été fou, fou,
Mais comme ta bonté est extrême,
Viens près de moi, André, ...je
te nomme Cent Cinquantième ! »
Si
cette modeste planche a éveillé quelques
consciences,
Ce sera pour moi la plus belle récompense.
J'ai dit.
Je vous Aime.

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