Obédience : NC | Loge : NC | Date : NC |
La connaissance assassinée Pourquoi se mentir ? Notre connaissance s’arrête à la frontière
de notre esprit. Et celui-ci semble de plus en plus étriqué. Nous sommes
maitres, mais maitre de quoi ? De notre destiné ? De ce qui nous entoure ? Rien
de tout cela ! La seule connaissance que nous ayons nous vient de nos
traditions et par la même de la transmission de ces traditions. Nous ajoutons
il est vrai chacun une pierre à cet édifice, mais nous sommes nous posé la
question de savoir si toutes les pierres étaient semblable à la nôtre, quel
aspect aurait le dit édifice ? Cette connaissance que nous espérons, quelle est-elle ? Ces trois coups portés et qui nous ont privé de tant de choses
ont-ils vraiment été portés ou sommes nous en train de les asséner ? Ou mieux
encore ne sommes-nous pas en train de renouveler cet acte ? Hiram, symbole de la connaissance, croyait en la parole des
hommes. Il enseignait son savoir afin que tous puissent bénéficier plus tard
des connaissances acquises, mais le besoin de pouvoir et de possession a eu
raison des sentiments. Aujourd’hui encore ces besoins sont souvent plus forts que
notre raison. Il nous est difficile de résister : nous voulons tout savoir et
tout posséder. Pour en faire quoi ? Si le but inavoué était de faire évoluer l’humanité, ce serait
parfait. Malheureusement la cupidité et l’avidité de l’homme n’ont ni
limite ni époque. Revenons à ce qui nous intéresse c'est-à-dire à Hiram et la
connaissance qu’il symbolisait. Comparons-le à ce que nous sommes aujourd’hui. Sa connaissance était une accumulation de savoir, mais le
savoir en lui seul ne suffit pas, il faut aussi la compréhension de ce savoir
car détenir une formule ne sert à rien si l’on ne sait à quoi l’appliquer et
comment l’appliquer. Les civilisations ont accumulé savoir et croyances en
mélangeant savamment les deux comme pour mieux dissimuler La vérité au commun
des mortels. Seuls certains initiés arrivaient à discerner la lumière dans ce
brouillard. Chaque époque a connu le sien. Mais ils avaient, eux ce besoin de
transmission, car la vraie connaissance, ils le savaient, serait au bout. Peu
leur importait de ne pas voir l’œuvre achevée, ce qui comptait pour eux était
d’y apporter leur pierre. C’était une immense preuve d’humilité. Hiram savait qu’il possédait une connaissance que tous rêvaient
de détenir, son but était de la transmettre avec parcimonie afin qu’elle ne
serve que des desseins honorables. Il décidait qui était digne d’en détenir une
part, il était reconnu par tous comme LE MAITRE, celui qui détenait LA vérité,
LES MOTS. HIRAM a préféré la mort plutôt que de céder au chantage en trahissant
son secret. Quel sens donner à ce MOT gravé sur le bijou qu’HIRAM portait
retourné pour ne pas le dévoiler ? Il nous est impossible de l’évoquer puisque
nous ne le connaissons pas, nous ne travaillons maintenant qu’avec le MOT
substitué qui est MOHABON (la chair quitte les os) Par contre, ce que l’on peut
affirmer, c’est que le meurtre du Maître apparaît comme obligatoire. Ce n’est
plus un simple fait divers propre à nous effaroucher ou à susciter notre
révolte. Il prend la valeur d’un sacrifice rituel, inhérent au drame
initiatique qui se joue, pour contribuer au rachat des erreurs et à la
pérennisation de la connaissance. HIRAM est mort… Il va revivre éternellement
dans la pensée des hommes. Il n’est pas sans rappeler le sacrifice du Christ
sur la croix. Quelle cause veut-elle qu’on lui sacrifie notre vie ?
Certainement une grande cause. Cette soif de connaissance et de pouvoir est la
cause de la violence allant jusqu’au meurtre. En ces temps reculés, elle était
LA solution. La violence est toujours l’expression d’un dialogue devenu
impossible. En ce sens elle a toujours un aspect négatif. Si elle est parfois
nécessaire, cela ne fait pas d’elle un droit. La violence est la négation de la
raison, elle est destructrice et ne peut être légitime que si elle a pour
finalité de mettre un terme à une autre violence, celle qui menace l’individu
et la société. HIRAM quant à lui, a préféré mourir, plutôt que de trahir le
secret, il est un être doué de raison, et cette raison lui montre tout
l’intérêt qu’il a à vouloir la fraternité, la paix et la justice. La vraie victime de ce meurtre n’est pas celle que l’on croit :
Hiram est mort soit… Mais la connaissance non transmise ? Les mots ? La victime
n’est pas unique, c’est l’humanité toute entière qui pâtira de ce manque, et
les lumières du passé auront d’autant plus de mal à éclairer nos pas dans
l’avenir. L’humanité a souvent eu peur de ce qu’elle ne comprenait pas.
La violence, la guerre et les massacres ont souvent été la réponse à cette
incompréhension, croyant par ces actes pouvoir s’approprier la pensée des
autres. Nous avons assisté impuissants aux guerres fratricides dites de religions.
Chacun y allant de sa légitimité et de son bon droit. Chacun arguant qu’il
avait LA vérité mais sachant pertinemment qu’il n’en possédait pas une once.
Ces déchirements ont enterré définitivement les bribes de connaissance que
possédaient chacun, alors que par la réunion et la concertation il nous aurait
été facile d’acquérir une montagne de connaissances nous menant sans nul doute
vers LA vérité. Rien ne sert de se lamenter il faut aller de
l’avant. Aujourd’hui qu’avons-nous fait ? Que
faisons-nous ? Des beaux discours, des guerres etc… Où peut se situer le franc
maçon d’aujourd’hui et où peut-il tirer sa connaissance pour espérer faire
obliquer le monde. Cette connaissance n’a rien à voir avec le savoir, elle est au-delà
de l’esprit. Lorsque nous la possèderons, plus besoin de discours car la parole
n’a d’intérêt que par les contradictions fini les grandes recherches, fini les
quêtes interminables, nous aurons la réponse. Les scientifiques font aujourd’hui de grandes choses, la
progression de la science est exponentielle, et on ne sait où tout cela
s’arrêtera. Mais la science s’installe là où il y a de la place : la science
s’installe dans l’espace profane laissé libre par le recul du mythe. C’est le
désenchantement. Le progrès technico-scientifique, rendu possible par
le désenchantement, est en même temps agent du désenchantement, car chaque
avancée de la connaissance empirique et de la domination sur la nature
représente un recul de l’univers mythico-religieux. Mais de manière générale,
les partisans de la vision scientifique du monde ne cachent pas leur hostilité
envers les religions, considérées comme incompatible avec la connaissance
rationnelle du monde. À l’origine de cette attitude se trouve des philosophes tel Voltaire
avec son « écrasez l’infâme » et qui résume la lutte contre
l’obscurantisme religieux, qui bloquait la pensée indépendante. Kant transpose
la même idée dans la forme apparemment moins belliqueuse d’un vers d’Horace :
ose utiliser ta raison. Pour lui, la religion officielle inhibait et censurait
l’entendement, soumettait l’esprit à une tutelle illégitime et paralysait ainsi
le processus de la connaissance. Stimuler la connaissance voulait dire pour eux
: libérer l’homme des chaînes de la religion. Partisans de la science ou pourfendeurs de mythes, tous n’ont
eu à ce jour qu’un seul but : imposer leurs idées. L’histoire nous montre
et nous démontre qu’ils ne sont pas là pour nous apporter la connaissance. Ils tuent nos rêves et démystifient nos quêtes. Aujourd’hui
tout doit être rationnalisé, tout doit être compris et mis sous cloche ! Ce ne sont pas les seuls à nous barrer la route vers la
connaissance, les trois religions monothéistes que sont le judaïsme, le
christianisme et l’islam de par leurs guerres permanentes étouffent la
connaissance au lieu de la mettre en commun. Ne serait-ce pas eux les trois
compagnons assassins ? Ils ont troqué aujourd’hui leurs outils contre des
armes, mais le résultat est le même ! Je vous laisse juges… Ce qui existe c’est le désir de croire en des échanges
possibles, à l'avenir. Ce désir de Vérité est la soif de l'Infini, de la
Perfection. C'est un orgueil que l'humilité sauve toujours en l'Homme. Freud nous dit d’abandonner le ciel aux anges et aux moineaux.
Où trouver alors la connaissance ? Partout, autour de nous, en nous !
L’important est de ne pas cesser de chercher et d’amasser afin de transmettre. Et si l’Apprenti et le Compagnon sont en droit de se demander
ce qu’ils ont récolté après avoir assisté aux travaux de la Loge, le maître
maçon a l’engagement de faire chaque soir le bilan de ce qu’il a semé, n’ont
seulement en Loge mais surtout en dehors, car l’essentiel de son existence
n’est pas dans sa Loge, mais dans le monde profane. Il faut bien se rendre à l’évidence, chaque maître maçon fait
de son mieux et il n’est pas exigé de lui qu’il fasse des exploits. Il n’a pas
l’obligation de réussir. Il n’a que l’obligation de faire mieux. Gardons donc en mémoire notre instruction au grade de maître. « Le Tombeau d'Hiram renferme toutes les traditions
perdues. Mais Hiram ressuscitera ! » T\ V\ M\ j’ai dit. Extrait : Demande Ne pensez-vous pas que la fin d'Hiram puisse être
interprétée aussi comme un avertissement à l'adresse des Maîtres Maçons ? Réponse En effet, le fait que les trois mauvais Compagnons soient
représentés par les trois principaux Officiers de la Loge nous amène à penser à
leur insuffisance dans l’exercice de leurs fonctions, ce qui causerait la ruine
de l'Atelier et affaiblirait l'Ordre Maçonnique tout entier. Le 1er Surveillant, porteur du Niveau, qui devrait exercer
un contrôle éclairé sur les Travaux de ses FF\, peut leur faire subir, par
contre, une contrainte étouffante, à cause de son Fanatisme. Le V\ M\, enfin, qui devrait diriger les Travaux avec un dévouement total, peut être, parfois, préoccupé par des visées personnelles, dérivées de son Ambition. Son Maillet symbole de son autorité fraternelle, devient alors l'instrument par lequel Hiram est abattu. Le Tombeau d'Hiram renferme toutes les traditions perdues. Mais Hiram ressuscitera !L'Initiation y sera, malgré tout, préservée et sa pérennité est symbolisée par la Branche d'Acacia qui verdit sur ce Tombeau ! P\ N\ |
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