Obédience : NC | Loge : NC | Date : NC |
Vénérable
Maitre et vous tous mes Frères
en vos degrés et qualités, voici une planche rituéliques sur
l’ouverture et la
fermeture des travaux, soit de midi à minuit. Comme
toujours, je me suis appuyé sur de
nombreux documents que
j’ai consultés à savoir : Dans
le rituel, lors de l’ouverture, le V\M\
demande au 1er
surveillant » : F\
1er Surv à quelle heure les apprentis F\M\
ont-ils coutume
d’ouvrir leurs travaux ? » le 1er
Surv répond « à
midi V\M\ »
le V\M\
« quelle
heure est-il « le 1er Surv
« il est midi plein » De
même, à la fermeture, le V\M\
demande au 1er
Surv » a quelle heure les apprentis F\M\
ont-ils coutume
de clore leurs travaux » le 1er
Surv » à minuit « le
V\M\ »
quelle
heure est-il ? » le 1er Surv
« Il est minuit plein «. Lorsque
qu’il est 19h30, mes
Frères disent qu’il est « midi », et à 22h30 ils
disent qu’il est
« minuit », un code secret probablement ! 1
MIDI Ce
mot masculin datant du 11 ième siècle
est composé de celui du vieux français « mi » qui
signifie « au
milieu » et de l’autre du français du 9 ième
« di » signifiant « jour »
provenant du latin « dies » que l’on retrouve dans
tous les noms de
jour. Ce mot a aussi un sens spatial en désignant ainsi le sud ou les
régions
du sud. Cela
veut dire que les travaux commencent
à midi en pleine lumière quand le soleil est à son zénith, là où aucune
ombre
ne subsiste, cette pleine lumière est nécessaire pour éclairer notre
esprit. Midi,
le soleil est au zénith,
midi plein, c'est la plénitude de la lumière, c'est l'heure ou l'ombre
est la
plus courte, midi immobile évoque l'absolu et l'éternité,
"midi
là-haut, midi sans mouvement en soit se pense et convient à soi-même"
chante Paul Valery dans le Cimetière marin, « midi le juste où
l'homme se
trouve dans sa vérité toute entière » dit Camus. A
midi, les apprentis
francs-maçons entrent dans le temps sacré. Le temps profane s'arrête,
les
soucis et l'agitation du monde profane restent à la porte du Temple.
Pendant la
durée des travaux, les apprentis quittent le temps chronologique pour
atteindre
un temps juste, un silence intérieur, une orientation
pour retrouver
l'harmonie avec eux-mêmes et avec le monde. De
même, au midi de sa vie,
devenu adulte, l'Homme fait le bilan de son enfance et de son
adolescence. Les biens matériels, la reconnaissance sociale ne
suffisent
plus à satisfaire sa soif, il cherche d'autres lumières. En ce qui me
concerne,
cela m’est arrivé plutôt tardivement soit à l’âge de ma retraite. Nous
sommes dans un rite
solaire, dont les bornes sont les mouvements du soleil. A midi, il est
l’heure
de se mettre en mouvement, de dépasser notre quotidien, d’explorer un
monde
nouveau, en confiance puisque la lumière guide notre chemin. Le
midi appartient donc à la
fois à l’espace (sud) et au temps (l’heure). On
ne prend conscience de la lumière que
par rapport aux ténèbres. Comme
le dit Irène Mainguy, l’adjectif
« plein » nous conforte dans l’appréciation d’un
moment privilégié,
un espace sacré, c’est un temps mythique venant s’insérer dans le temps
historique. Il conforte, dans l’esprit des participants, ce sentiment
de
plénitude, quelque chose d’abouti qui arrive à son apogée, auquel il
n’y a rien
à ajouter ni à retrancher. C’est le moment où nous quittons le
monde
profane et où commence la construction de notre temple intérieur. Et
pour moi a quoi correspond ce midi. Eh
bien, en tant que lève tard et surtout depuis que je suis retraité, je
n’aime
pas commencer mes acticités et réflexions le matin. A midi, je suis
maintenant
en forme et en pleine conscience pour accomplir des travaux. 2
MINUIT D’abord
utilisé au féminin comme
« nuit » puis au masculin à partir du 16 ième siècle,
ce mot désigne
aussi bien l’heure que le milieu de la nuit et, sur l’horloge,
représente le
symétrique de midi Les
travaux s’achèvent à minuit plein
quand la lune et la nuit prennent possession de la voûte céleste et que
l’obscurité la plus profonde descend jusqu’au nadir. C’est l’annonce du
repos
et la fin du travail du jour. C'est
la fin du travail. C'est
l'heure de poursuivre hors du temple l'œuvre entreprise et de garder
brillante
la lumière qui nous a été donnée. C’est l’heure de renvoyer les frères
pour,
comme dit le rituel, » qu’ils puissent continuer à travailler
dans
la Liberté la Ferveur et la Joie. »Minuit n’est pas
une fin, c’est un
recommencement. Minuit
correspond aux
ténèbres, à la fin de la vie, mais aussi à l’espoir d’une renaissance
de la
lumière qui doit s’intensifier jusque midi en triomphant des forces des
ténèbres. Les
travaux s’arrêtent à
« minuit plein » au moment où la lune, astre des
nuits, peut au
maximum exercer son pouvoir de réflexion sur la voute céleste. A
minuit, l’initié s’apprête à
retourner dans le monde profane enténébré pour y apporter la lumière
perçue. Et
pour moi à quoi correspond
minuit. Eh bien mes FF, vous constaterez que je ne fais pas de vieux os
aux
agapes car j’ai besoin de sommeil, même en me levant tard. Donc minuit
est
vraiment une heure maximale pour ma pleine conscience. 3
DE MIDI A MINUIT Dans
l’instruction de
l’Apprenti on trouve : « Que signifient ces heures
conventionnelles ? » Réponse :
« Elles
indiquent que l’homme atteint la moitié de sa carrière, le midi de sa
vie,
avant de pouvoir être utile à ses semblables ; mais que dès
cet instant et
jusqu’à sa dernière heure, il doit travailler sans relâche au bonheur
commun ». Ragon
avec sa verve polémique
dira » Midi commence le jour astronomique parce qu’avec un
octant ou
autrement on peut toujours connaitre, avec une précision certaine,
cette heure
remarquable. Minuit n’est jamais que probable, même avec les meilleurs
chronomètres ». La
réflexion au sein de la
loge nécessite de faire abstraction de l’extérieur aussi bien dans le
décor que
dans le temps. Il est donc nécessaire de ne pas faire référence au
temps réel
mais de se plonger dans un temps symbolique qui n’a de limite que la
fin de la
tenue qui ne se produit que lorsque les travaux seront terminés sans la
moindre
pression. Les
Travaux en loge, du fait
de leur caractère rituel, se déroulent symboliquement en conformité
harmonique
avec les cycles naturels, et notamment avec le parcours journalier du
soleil
car nous sommes dans un rite solaire, dont les bornes sont les
mouvements du
soleil A
chaque tenue il est dit dans le rituel
que le travail d’une manière symbolique commence
à Midi et se termine
à Minuit. C’est
ce moment
entre Midi et Minuit ou l’on sort du monde profane,
que commence la
construction de son temple intérieur, fait de compréhension et de
tolérance
et qui ne peut se faire que dans le silence, en prêtant
beaucoup
d’attention à ces moment-là ; on ne se disperse pas car cet
enseignement
reçu rejailli après dans nos attitudes et nos propos et manière d’être
dans le
Monde profane. Les
FM travaillent de midi à
minuit, c’est à dire de l’heure à laquelle le soleil se trouve au
zénith et où
l’ombre n’existe pas, et donc ne peut fausser la vision des choses, à
l’heure
où l’ombre est omniprésente et empêche toute activité, le soleil étant
alors
passé à l’opposé, au nadir. Chez
les Chevaliers-Maçons de
Willermoz, il est « Midi » quand le V\M\s'apprête
à ouvrir la Loge. Il est « Midi-Plein » quand la Loge est ouverte. Il
est «
Minuit » quand le V\M\s'apprête
à fermer la Loge. Il est « Minuit-Plein » quand la Loge
est fermée « mais quand il n'est pas permis aux profanes de
s'approcher »
(la Bible est encore ouverte). Le
soleil préside au jour et
la lune à la nuit, le Vénérable Maître préside à la loge pour
l’éclairer. 4
CONCLUSION Pour
que nous puissions avoir
des travaux dé corrélés du temps présent sans limite pour notre
réflexion, nous
avons besoin de faire appel à un temps symbolique qui ne nous encombre
pas
l’esprit. Comme
dit Giono « le
soleil n’est jamais aussi beau qu’un jour où l’on se met en
route… » Ce
serait merveilleux si la
fraternité qui nous unis à ce moment-là pouvait régner sur l’humanité
toute
entière, et pas qu’entre Midi et Minuit. Comme
le dit Franck Martin
« les heures symboliques de nos travaux transforment l’instant
présent en
un instant intemporel et nous invitent à gouter à la
plénitude » L’Apprenti
travaille dans
l’ombre, au Nord, car une exposition trop brutale à la lumière
l’aveuglerait ; il se construit progressivement, par
étape. Le
Compagnon travaille au Sud,
au midi, en pleine lumière ; cette lumière qui l’illumine lui
est
indispensable dans sa découverte du monde. Cependant
la fermeture des
travaux ne veut pas dire que tout est fini, bien au
contraire, » la
lumière qui a éclairé nos travaux doit continuer de briller en nous
pour que
nous achevions au dehors l’œuvre commencée dans le
temple. » Tous
ces cycles sont immuables
et leur issue est inéluctable, mais toujours dans un but de
renouvellement, de
régénérescence. Alors profitons-en. V\M\
j’ai
dit B\ K\ |
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