Athéisme et Franc Maçonnerie
Introduction :
Loin
d’être exhaustive sur la question du lien
à déterminer
entre athéisme et franc maçonnerie, cette modeste
planche a au moins eu le mérite
de me permettre de « tailler » un
peu ma pierre et
d’être au clair avec moi-même et avec mes
convictions profondes, et j’espère
qu’elle
suscitera le débat entre nous.
Je vais procéder en trois temps.
Tout d’abord, je vais tenter de préciser le sujet
et de
donner une définition acceptable du mot
«
athéisme » et de ses dérivés
(ou des notions qui
gravitent autour).
Puis, dans un
deuxième temps, je tenterai
d’appréhender
l’athéisme à travers le prisme de 3
siècles de
maçonnerie moderne.
Enfin, je vous ferai
part de mes réflexions et de mes
interrogations quant aux véritables
finalités de
la franc-maçonnerie: doit-elle oeuvrer pour
une société athée et «
postchrétienne » ?
1)
Qu’est-ce
qu’être athée ?
Le mot « athée
» vient du grec théos (=
dieu)
auquel on a rajouté le préfixe privatif
« a ».
Littéralement,
en grec, a-théos signifie « sans dieu ».
On
note au passage comme le souligne le philosophe Michel
Onfray que la construction du mot «
athée » suppose une négation, un
manque, un trou, une
démarche d’opposition. Et qu’aucun
terme n’existe pour qualifier
positivement la personne
(je cite l’auteur) « qui ne
sacrifie pas aux chimères […] et
résonne au-delà de la
pensée magique et des fables ».
Quoi qu’il en
soit, l’athéisme est une réponse
négative à
l’existence de Dieu et suppose donc
que, a contrario,
certains croient en une entité nommée «
Dieu ».
Avant d’aller
plus loin dans la définition de
l’athéisme,
il m’a semblé nécessaire comme
préalable de
chercher une définition la plus exacte
possible de ce qu’il est convenu d’appeler
« Dieu
» puisque l’athéisme se construit comme
une
amputation linguistique vis-à-vis de
Dieu.
Qu’est ce que
Dieu ? Nul ne le sait. A défaut de savoir ce
qu’est Dieu, nous pouvons préciser
ce que nous entendons
par le mot qui sert à le désigner.
Quand on lui posait la
question « croyez vous en Dieu ? »,
Einstein répondait « Dites moi
d’abord ce que
vous entendez par Dieu ; je vous dirai
ensuite si j’y crois. »
La définition
qui m’a semblé la plus complète est
celle
d’André Comte-Sponville :
«
J’entends par Dieu un être éternel,
spirituel et
transcendant (à la fois extérieur et
supérieur à la nature), un
être qui aurait consciemment et
volontairement créé l’univers. Il est
supposé omniscient et
omnipotent. C’est l’être
suprême, créateur et
incréé (il est cause de soi), dont
tout dépend
et qui lui ne dépend de rien. [Dieu] c’est
l’absolu en acte et en personne ».
Cela ne nous avance pas
beaucoup pour savoir si Dieu existe
ou non. A cette question, je veux être clair
(à la question de savoir si Dieu existe ou pas)
: aucune science ni aucun savoir ne
répond. Dieu
existe-t-il ? Nous ne le savons pas et ne le
saurons probablement jamais. C’est
pourquoi, pour
l’homme se pose la question d’y croire ou
non. (puisqu’il ne sait pas, il peut y
croire ou ne pas y
croire). D’où l’athéisme.
L’athée serait
celui qui ne croit pas en dieu. Cette
définition a
eu pour conséquence néfaste d’assimiler
l’athéisme à ce qui est en fait de
l’agnosticisme.
J’entends par agnostique celui qui pense
que l’existence de Dieu est du
domaine de
l’inconnaissable (en grec gnosis =
connaissance).
L’agnostique
est souvent confondu avec l’athée car les deux
ont en commun de ne pas croire en Dieu.
Mais
l’athée va plus loin : lui il croit que Dieu
n’existe
pas. L’athéisme est une croyance.
L’agnostique
ne croit pas (au sens de croyance) que Dieu
existe, mais il ne croit pas non plus
qu’il
n’existe pas. Il refuse de se prononcer sur un sujet
qui pour lui est par définition
inconnaissable. Voici
comment le professeur Jacquard
explique la différence selon lui entre
athéisme et
agnosticisme : « Je ne suis pas athée mais
agnostique. Athée, cela veut dire : je
sais que Dieu
n’existe pas. Moi, je n’en sais strictement
rien ».
Pour résumer,
contrairement à l’agnosticisme qui serait un
athéisme en négatif (« je ne crois
pas en Dieu »)
et malgré sa construction privative et
négative (a-théos),
l’athéisme serait une
croyance positive
(« je crois que Dieu n’existe pas »).
L’athéisme suppose une franche
affirmation de
l’inexistence de Dieu.
Michel Onfray va plus
loin. Pour lui, l’athéisme est bien
plus que de croire que dieu n’existe
pas. C’est
aussi lutter contre les valeurs et les
institutions associées à Dieu, au premier rang
desquelles les religions.
En effet, pour de
nombreux athées, leur athéisme ne se
limite pas à savoir si Dieu existe ou
non ; mais
c’est aussi un moyen de lutter contre les dogmes
des églises. Ce combat contre la
prégnance de
la religion dans la vie quotidienne va devenir
progressivement celui de nombreux
frères dans l’histoire de la maçonnerie
et de la
franc-maçonnerie française en
particulier.
2)
L’athéisme dans l’histoire
maçonnique.
En étant
quelque peu réducteur concernant
l’évolution
historique de la franc-maçonnerie
moderne, on peut dire
qu’en gros, de très chrétienne
à ses
débuts, la franc-maçonnerie a
évolué
(surtout dans les pays latins) vers le déisme puis
l’agnosticisme et même vers
l’athéisme
puisque aujourd’hui de nombreux maçons affirment
ne pas croire en Dieu.
Pourtant, tout avait
bien commencé entre Dieu et la
franc-maçonnerie, puisque ce sont même
des
ecclésiastiques qui sont à l’origine
des confréries de
bâtisseurs. Bâtisseurs qui d’ailleurs
élevaient
principalement des églises et des cathédrales
à
la gloire de Dieu financées par
l’Eglise. Les
relations entre maçons et ecclésiastiques
étaient basées sur la confiance, le
respect et le besoin
mutuels. De plus, Dieu était présent
dans l’esprit des maçons en tant que
« Grand
Architecte de l’Univers », ce qui ne pouvait que
satisfaire les hommes d’église. Dans
les textes anciens
certains affirmaient même (je cite) «
que Dieu a bien été le tout premier
maçon puisque
c’est lui qui a « fabriqué »
la lumière. Il
ne lui restait qu’à choisir le 1er grand
maître : ce
fut l’archange saint Michel. Adam est
considéré
comme le premier « initié » ».
Ainsi, à ses
débuts, tout dans la maçonnerie renvoie aux
valeurs et à la symbolique chrétiennes.
Lors de la
création de la Grande Loge à Londres en 1717,
jour de la St Jean, les loges sont évidemment
chrétiennes. En 1723, le pasteur James Anderson
rédige le Livre des constitutions (que nous
appelons Constitutions d’Anderson),
livre où sont rassemblés les
écrits et les
chartes concernant la franc-maçonnerie et qui
nous sert de référence encore
aujourd’hui.
Voici ce qui est dit
dans les Constitutions d’Anderson « en
ce qui concerne Dieu et la religion » :
« Un maçon est obligé, de par sa tenure
(terme
féodal obligation contractée par
le détenteur
d’un fief) – d’obéir
à la loi morale ; et s’il
comprend bien l’Art, il ne deviendra
jamais un
athée stupide , ni un libertin irréligieux.
»
On voit bien
là qu’aux débuts de la
maçonnerie moderne,
l’athéisme est non seulement
inexistant chez les
frères, mais surtout, qui plus est, le
terme est associé à une insulte.
L’athée c’est
l’immoraliste, l’amoral.
Mais en même
temps qu’elles dénoncent «
l’athée stupide »,
les Constitutions d’Anderson
font preuve
d’emblée d’un formidable esprit de
tolérance
quant à la question religieuse. En
effet, elles indiquent
que « Bien que dans les temps
passés, les maçons fussent astreints dans
chaque pays, de
pratiquer la religion du dit pays, quelle
qu’elle fût, on estime désormais
plus opportun
de ne point
leur imposer d’autre religion, que
celle sur laquelle tous les hommes sont d’accord,
et de leur laisser toute liberté, quant à
leurs opinions particulières. Il suffit donc
qu’ils soient
des hommes bons et loyaux, gens d’honneur et
de probité, quelles que soient les
confessions ou les
convictions qui les distinguent ». Ici
est affirmé la relativité de toutes les
religions. Et quand elle
s’implante en France dans les
années 1720, la franc-maçonnerie
témoigne
d’une grande tolérance notamment
vis-à-vis des
protestants à une époque où
être protestant est encore un
délit.
L’église
catholique ne peut admettre cette tolérance :
tolérer, c’est accepter l’erreur, les
idées fausses, alors que pour
elle il n’existe qu’une seule
vérité. Ainsi, dès 1738, le pape
Clément XII, à
travers sa bulle « In Eminenti », interdit aux
catholiques d’adhérer à la franc
maçonnerie.
En 1751, son successeur Benoît XIV y ajoute la
menace de l’excommunication à
l’égard
des catholiques qui adhèrent à la
franc-maçonnerie
ou la favorisent. A cette époque,
les loges
françaises, tout en restant déistes et affirmant
leur foi en l’être suprême, Grand
Architecte de
l’Univers, sont de plus en plus
imprégnées
par l’ « esprit des Lumières »,
glorifiant la science et
la tolérance.
C’est surtout
au XIX ème siècle et dans le sillage des
principes de 1789, notamment à partir
de 1860, moment
où fleurit le positivisme agnostique
d’Auguste Comte, que les maçons
s’interrogent
sur leurs obligations religieuses. De plus,
leur combat pour la République leur
vaut les virulentes
attaques de l’église catholique. Ce qui
a pour effet de précipiter vers les
loges tous les ennemis
de l’église. C’est surtout vrai dans
les pays catholiques du sud de l’Europe
– Italie, Espagne, Portugal, France – où
la
maçonnerie voit affluer des bastions
d’anticléricaux
affirmés.
Créé
en 1773, le Grand Orient de France décide en 1877 de
supprimer de sa constitution les références
à l’existence de Dieu et à
l’immortalité de
l’âme. La croyance en Dieu devient
facultative, alors
qu’elle était auparavant une condition
sine qua non. Conséquence
immédiate :
la loge mère d’Angleterre déclare le
GODF «
irrégulier », car dissident par
rapport aux
préceptes d’origine.
Cette
décision d’abolir l’obligation pour les
frères de
croire en Dieu est à l’origine d’un
schisme entre les
maçonneries latines d’un côté
- France,
Belgique, Italie, Amérique du Sud -
qui se proclament
« libérales » (libéral au
sens
d’accueillant croyants et non croyants) et les
maçonneries
anglo-saxonnes d’un autre côté qui
« restent
fidèles aux obligations dogmatiques ».
: aucun athée ou agnostique ne peut y postuler.
Quoiqu’il en
soit, la décision de G.O. de supprimer
l’obligation faite aux loges de travailler « à
la gloire du Grand Architecte de l’Univers », va
accentuer l’opposition entre l’église et
la franc
maçonnerie. Le combat pour la République,
l’Anticléricalisme
et l’appartenance maçonnique se
confondent souvent. Le sénateur radical Noël
Delpech, Grand Maître du Grand Orient,
déclare même en 1902 que la maçonnerie
recrute « les cadres de l’armée
républicaine
». La République radicale et franc
maçonne l’emporte
: elle sépare l’Eglise et
l’état
en 1905. Un fossé profond est creusé.
A tel point
qu’en 1917, le pape benoît XV rappelle «
l’interdiction aux fidèles, sous peine
d’excommunication,
d’adhérer à une secte
maçonnique ou
autre, se livrant à des machinations
contre
l’Eglise ou les pouvoirs civils légitimes
».
Pourtant, sous
l’influence de nombreux frères catholiques,
et suite aux deux guerres mondiales, la position
de l’Eglise s’adoucit après guerre.
En effet, lors du concile de Vatican
II (1962-1965) les
personnalités religieuses réunies autour
du pape (Jean XXIII puis Paul VI), se montrent plus
conciliantes à l’égard des
maçons qui «
croient en Dieu ».
Cependant, si la
position de l’élise catholique à
l’égard
de la maçonnerie s’est assouplie, elle
n’en est pas
tout à fait claire et de gros malaises
subsistent. En 1983, le cardinal Ratzinger
(futur Benoît
XVI) « gardien de la foi »
n’hésite pas à
condamner « l’appartenance aux
associations
maçonniques ».
Pour résumer,
malgré un apaisement apparent entre l’Eglise
et la franc-maçonnerie (effectivement ces
dernières années des prêtres sont
entrés
dans des loges, surtout à la Grande
Loge Nationale de
France, et on a pu assister dans des
églises à des funérailles de
dignitaires maçons et
connus comme tels) car il a toujours existé des
maçons catholiques, il n’en reste
pas moins que dans
l’évolution historique globale de la
maçonnerie française, on est passé
grosso modo de la
croyance pleine et entière en un dieu
révélé à un
déisme « éclairé »
et un relativisme religieux,
ensuite à un scepticisme puis à une
remise en cause de l’existence de
Dieu parfois
même radicale.
Aujourd’hui de
nombreux frères, notamment au Grand Orient
se déclarent athées. Notre loge
en est
l’exemple le plus frappant et je ne je pense pas que
beaucoup de frère de l’atelier
pourraient affirmer
croire en l’existence de Dieu.
J’en arrive
à la 3ème
partie de
mon exposé :
3)
Quelles sont les
finalités de
la franc-maçonnerie en général et de notre
obédience en
particulier de ce point de vue ?
Doit-elle oeuvrer pour
une société athée qui placerait
l’homme au centre de tout et non plus
Dieu et les valeurs qui
y sont associées ?
En effet,
aujourd’hui, on peut se poser la question :
devant le bilan des sociétés
monothéistes,
en tant que
francs-maçons comment ne pas être
athées ?
Dostoïevski,
dans les Frères Karamazov, disait que « si
Dieu n’existe pas, alors tout est
permis ». Dans
cette affirmation, on associe la haine, le
vol, le viol, le meurtre, le mal à ceux
qui se
réclament de l’absence de Dieu pour se permettre
de
commettre l’immonde. Et à
contrario, on serait
tenté de reprendre ce que dit Michel
Onfray dans son Traité d’Athéologie :
« Parce que
Dieu existe, alors tout est permis… ». En
effet, , depuis plusieurs millénaires,
l’affirmation
d’un Dieu unique, violent, jaloux,
querelleur, intolérant a
généré plus de haine,
de sang, de morts, de
brutalité que de paix…
Le fantasme
juif du peuple élu qui légitime le
colonialisme,
l’expropriation de terres, l’animosité
entre
les peuples, puis la théocratie
autoritaire et
armée ; le christianisme qui justifie les
croisades, l’Inquisition, les guerres de
religion, la St
Barthélemy, les bûchers, la mise à
l’Index,
mais aussi le colonialisme planétaire
justifié par
l’évangélisation, le
génocide des amérindiens
et la toute puissance temporelle du
Vatican depuis des
siècles dans le moindre détail de la vie
quotidienne ; la revendication claire à
presque toutes les pages du Coran d’un appel à
détruire les infidèles, leur religion,
leur culture –
au nom d’un Dieu miséricordieux ! Tout ceci
est bien la preuve que justement, à
cause de
l’existence de Dieu tout est permis – en lui, par
lui, en son nom.
Si l’existence
de Dieu prémunissait un temps soit peu
contre la bêtise, la haine et le mal, alors
les croyants du monde
entier seraient des exemples de
moralité et de vertu. Comment ne pas
être
athée devant la démesure du mal et la
médiocrité de
l’homme ?
En fait, je crois que
poser la question ainsi ne me paraît
absolument pas pertinent. Pourquoi devrait-on lier le mal
et la bêtise humaine à l’existence
ou non de Dieu ? Certes, il existe des
salopards croyants mais
tout comme il existe des salopards
non croyants. Que viendrait faire Dieu
là-dedans ? On peut critiquer – et même
en tant que
maçons on se doit de critiquer –
l’idée
que les hommes se font de Dieu, leur fanatisme
religieux, leurs organisations sectaires,
mais est-ce que les
pires exactions commises en son nom
tendraient-elles à prouver la non
existence de Dieu ? Je
ne pense pas. Ce sont les sectes
religieuses, donc les hommes, qui commettent ces
exactions, ce n’est pas Dieu. Toute
religion, par définition est humaine. Que
toutes aient du sang sur
les mains, cela pourrait rendre
misanthrope, mais cela ne saurait suffire à
justifier l’athéisme.
Il me semble que la
principale erreur de Michel Onfray (et
avec lui de nombreux athées) c’est
de confondre
athéisme et anticléricalisme. Je cite encore
Michel Onfray : « Mon athéisme
s’active quand
la croyance privée devient affaire publique
et qu’au nom d’une pathologie mentale personnelle (NB
: croire en Dieu) on organise pour
autrui le monde en conséquence
». Ici Onfray nous donne une magnifique
justification de la raison d’être de
l’anticléricalisme.
Nous devons nous battre – qui plus est,
nous autres maçons qui refusons le
dogmatisme –
nous devons nous battre donc contre l’emprise
temporelle, sociale, culturelle des églises
sur les personnes. Mais qu’est-ce que cela a à
voir avec le fait de croire ou ne pas
croire à
l’existence de Dieu ? En quoi cela répond
à la
question de savoir si Dieu existe ou
non ?
En fait, pour nous
maçons, je crois que la question de
savoir si Dieu existe ou pas est très
secondaire. Pourquoi
attacher tellement d’importance à une
question dont nous ne pouvons pas connaître
la réponse, sur laquelle nous ne pouvons ni
agir ni penser ? Croyants et incroyants, nous ne
sommes ici séparés que par ce que nous
ignorons. Cela n’annule pas les
désaccords,
mais en relativise la portée. Il serait fou
d’attacher davantage d’importance à ce
que nous ignorons qui
nous sépare, plutôt qu’à ce
qui nous
rapproche : ce qui nous rapproche c’est notre
nature humaine et les valeurs humanistes qui
nous permettent de vivre ensemble.
Et ce vivre ensemble est
garanti par un concept et une valeur
essentielle pour nous franc maçons qui
s’appelle la laïcité.
C’est ce
qu’exprime Henri Pena-Ruiz dans son Qu’est-ce que
la laïcité ? : « Certains hommes
croient en un dieu.
D’autres en plusieurs. D’autres se
tiennent pour agnostiques et refusent de
se prononcer.
D’autres enfin sont athées. Tous ont à
vivre
ensemble. Et cette vie commune, depuis la 1ère Déclaration des droits de
l’homme, doit assurer à tous à la fois
la liberté de conscience et
l’égalité des droits ».
Conclusion :
Pour conclure, comme
j’ai tenté de le démonter, croire ou
ne pas croire en Dieu, cela n’a que
peu
d’importance. La question pour l’individu est
passionnante, mais pour la société là
n’est pas
l’essentiel.
Il est cependant
intéressant de souligner que croire que
Dieu existe ou croire que Dieu n’existe pas,
dans les deux cas ce sont des croyances. De
la croyance à la certitude et au
dogme, il n’y
a qu’un pas. Et en tant que maçon du Grand
Orient et donc profondément
attaché
à l’adogmatisme, je me refuse personnellement
à me
prononcer sur l’inconnaissable.
Mais mon agnosticisme ne
se veut pas une position frileuse
ou de confort. Je me reconnais comme un agnostique
radicaliste. Agnostique car sur la
question de Dieu je ne sais pas, mais
radicaliste car
concernant l’emprise des religions sur les
corps et les esprits, certains combats
méritent
d’être menés.
Pour moi, en tant en
tant que maçon, ce qui vaut la peine
d’être défendu c’est ce qui
unit et ce qui libère
les individus.
Ce qui unit les
individus c’est la laïcité.
Elle
seule garantie les croyances ou non croyances de
chacun, en interdisant
à l’une et à l’autre de
s’imposer
par la force.
Ce qui libère
l’individu est ce qui permet à chacun
d’exprimer sa liberté de conscience (en
combattant tous les
cléricalismes) et d’exprimer sa spiritualité
(en combattant tous les
dogmatismes).
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