Obédience : NC | Loge : NC | Janvier 2002 |
Franc-Maçonnerie et Utopie Nous venons de voir que le monde profane avait bien souvent échoué dans ses tentatives pour créer une société meilleure. En quoi notre obédience et la franc-maçonnerie « universelle » peuvent- elles réussir là où l’homme n’est pas arrivé à concrétiser ses aspirations. Quand un profane frappe à la porte du Temple,
c’est qu’il ressent en lui un manque, une
insatsfaction, une incomplétude comme on dit,
c’est à dire des insuffisances, des lacunes dans
sa vie. Ce besoin complexe qui a conduit le profane jusqu’à la porte du Temple, est difficile à cerner, mais on retrouve le plus souvent un besoin d’humanisme et de développement de sa pensée et de son esprit vers des idées plus hautes c’est à dire, d’atteindre même s’il n’en pas conscience à une certaine forme de spiritualité. La tradition chrétienne est une religion,
comme d’autres, mais la franc-maçonnerie est tout
sauf une religion. Parodiant une phrase célèbre on
peut dire que la spiritualité maçonnique a
ramené l’homme du ciel à la terre. La religion et avant elle des philosophes comme Socrate. On dit et est reconnu que c’est au fond de lui que l’homme trouve la ressource, la lumière qui le conduit vers son idéal. Idéal de l ‘homme accompli dans sa
plénitude, accomplissement qui n’accepte aucune
restriction. Cet humanisme né de notre introspection à l’aide des outils que lui ont été fournis par nos différents rituels et en particulier celui du 4ème degré a pour finalité de reconnaître à l’homme un pouvoir de se transmuer, de se transcender pour se mettre en accord avec les grandes lois naturelles, de se libérer de ses angoisses existentielles, et de viser à l’harmonie. Aujourd’hui la raison qui s’est constituée et affirmée avec le temps, participe activement à cet effort pour construire consciemment un homme et une société meilleurs même si la lumière n’a pas progressé autant qu’on le souhaiterait. L’intelligence et l’esprit sont toujours combattus par le fanatisme, l’ignorance, l’ambition démesurée, l’intolérance et l’injustice. Il nous faut combattre la part d’ombre qui est en nous et dont nous ne pouvons prendre conscience que par un travail sans relâche sur nous même. Dans notre rituel, il est dit : Quels que soient les degrés ou l’on travail, sans relâche il nous est redit que nous avons un devoir, envers tous les hommes. Le F\ en entrant en loge ne sait pas forcément très bien ce qu’il recherche, mais peu à peu il comprend sa place et son rôle dans et pour une société meilleure. De grandes espérances l’animent et puis un jour il se rend compte que ce qu’il aspirait pour lui-même et pour l’humanité est bien loin d’être réalisé. Ce bilan terrible ou l’harmonie semble de plus en plus inaccessible, et ou le chaos dans lequel se débat l’humanité semble devoir être éternel…va t’il le décourager, le désespérer. Alors que peut-il faire, quel est son pouvoir dans une société ou le matérialisme triomphant oubli sur les bords du chemin ceux que le destin a défavorisé. Que faire lorsque rentrant d’une tenue ou la paix, l’amour et la joie ont été les paroles les plus belles et les plus fortes qu’il a reçues en message avant de rejoindre le monde profane et qu’au dehors il n’entend que cris de guerre, que propos racistes et xénophobes et malheurs engendrés par la folie des hommes qui ont remplacé la fraternité par la haine. Son idéal de s’améliorer, de devenir un être en harmonie avec tous les hommes, pleinement réalisé dans son idéal spirituel et humaniste pour lequel il travaille, a t’il un sens ? Apporter sa pierre sur le chantier pour que
l’humanité voit son sort
s’améliorer tant sur Le travail des FF\ ne peut s’arrêter
à des considérations pessimistes et
stériles, nous sommes porteurs en nous d’une
flamme, d’un feu qui a pour nom espérance. Oui l’utopie est nécessaire, elle est porteuse de toutes nos espérances en l’homme. Elle nous aide dans nos combats contre l’injustice le fanatisme et l’ambition démesurée. Nous devons avoir des rêves et des ambitions suffisamment grandes pour ne jamais les perdre de vue. En cela le Franc-Maçon est un utopiste positif, c’est-à-dire qu’il sait pour reprendre une citation de Victor Hugo « que l’utopie est la vérité de demain » . Les péripéties et les avatars dont souffre l’humanité sont les raisons de notre combat, de notre travail sur le chantier. Si l’utopie est nécessaire en
Franc-maçonnerie, elle n’est pas suffisante pour
réaliser notre idéal. Une introspection qui sera la clef de notre éveil à un humanisme spirituel c’est à dire un humanisme d’écoute de l’autre sans chercher à juger, mais au contraire à concilier et apaiser, un humanisme de fraternité. Et un humanisme qui par l’exemple dans le monde profane sera source de réflexion pour les hommes qui sont proches des FF\. Mais il manque un élément important pour faire en sorte que notre utopie, notre idéal se réalise, c’est le temps ce grand maître dont nous sommes dépendants à notre niveau personnel, mais qui est paradoxalement la chance et la force de la Franc-Maçonnerie. Apprendre à mieux se connaître pour œuvrer dans le temps présent, mais aussi transmettre pour que notre idéal soit repris avec force et vigueur par ceux qui animés du même esprit vont poursuivre le travail pour aboutir au perfectionnement intellectuel moral et spirituel de l’humanité pour les générations à venir. Le monde profane a vu la plus part de ses tentatives pour créer un monde meilleur se transformer en échecs et même pire faire régresser la société. Une des raisons de ces échecs est qu’ils travaillaient dans un temps profane avec des objectifs qui dépassaient ce temps limité. La Franc-Maçonnerie sait qu’il ne sert à rien de travailler dans la hâte et la précipitation, sans le temps de la réflexion et de l’introspection afin de donner à notre quête, à notre action la force et la sagesse nécessaire.pour se rapprocher d’un monde meilleur, et plus beau. En conclusion mes FF\ si l’utopie est nécessaire et même indispensable pour que nos projets soient toujours présents dans nos esprits et nos actions, elle n’est pas suffisante… Le travail sur soi même et auprès de ceux qui nous entourent, est indispensable en poursuivant au dehors l’œuvre commencée dans ce Temple. Notre idéal envers l’humanité ne se mesure pas à l’échelle d’une vie humaine, mais à celle de notre obédience qui depuis des siècles poursuit son travail sur le chantier. Dans cette chaîne qui nous unit au-delà du temps avec nos FF\ passés et à venir notre devoir est de poursuivre le travail et de transmettre pour que notre idéal utopique se réalise un jour. F\ C\ |
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