Obédience : NC | Site : http://hautsgrades.over-blog.com | 18/08/2008 |
Feu
En
termes de Physique, matière de la lumière.
C’est le feu proprement dit. Le feu
ordinaire, tel que celui de nos fourneaux et de nos
cheminées, est un liquide
compose de la matière de la lumière et de
l’huile du bois, du charbon, ou des
autres matières combustibles et inflammables. Le feu du
soleil n’est que la simple matière de la
lumière répandue dans l’air,
sans le mélange d’aucune matière
huileuse du bois, ou semblable, poussée par le
soleil. Cette matière étant réunie par
un verre ardent, et poussée en assez
grande quantité contre quelque corps que ce soit, le
pénètre, le traverse, et
en désunit les parties à peu près de
la même manière que nous voyons agir le
feu ordinaire. Ces deux feux n’agissent pas par le
même moyen. Le feu du soleil
agit par lui-même, il est poussé par cet astre
seul, il agit également dans le
vide comme dans l’air libre. Notre feu ordinaire
n’agit que selon les lois de
l’équilibre des liqueurs. L’air plus
pesant que la flamme la pousse, selon ces
lois, sans quoi elle serait sans mouvement, et peut-être sans
action; car elle
ne saurait subsister ni agir dans un lieu vide d’air. Les
effets de ces deux
feux sont en conséquence un peu différents. Un
métal fondu avec un verre
ardent, et coagulé après, a les porcs et les
interstices plus serres que le
même métal qui aurait été
mis en fusion par notre feu ordinaire, parce que les
parties de celui-ci qui se sont engagées et qui ont
pénétré dans les
interstices de ce métal, sont plus grossières et
ont laisse des passages plus
ouverts. De-là vient aussi que les dissolvants ordinaires
des métaux agissent
moins sur ces métaux mis en fusion par le feu du soleil, que
sur ceux qui l’ont
été par le feu commun. FEU. En termes
de Chymie, se dit également de tout ce qui fait
l’office du feu
élémentaire. Ils le réduisent
cependant à plusieurs sortes, qui sont : Le feu
naturel inné dans la matière, dont chaque
individu a une portion, qui agit plus
ou moins, selon qu’il est excité par le feu
solaire, ou le feu de cendres, qui
consiste à mettre des cendres dans un vase, où
l’on met le vaisseau qui
contient les matières sur lesquelles on fait des
opérations, et l’on entretien
le feu vulgaire dessous, qui échauffe les cendres, et les
cendres le vaisseau
avec la matière contenue. Le feu de cendres a une chaleur
moyenne entre le feu
de sable et le bain-marie. Le feu de sable
n’est autre que le sable substitué à la
cendre. Sa chaleur
tient le milieu entre le feu de sable et le suivant. Riplée
distingue quatre sortes de feux : le naturel, l’inaturel, le
feu contre
nature, et le feu élémentaire. Pontanus dit
que ce même feu est métallique et qu’il
participe du soufre. Le feu des
Sages gradue comme celui des Chymistes vulgaires, mais dune maniere
bien différente. Le premier degré est celui du
soleil en hiver; c’est pourquoi
ils disent qu’il faut commencer l’œuvre
sur la fin de l’hiver; le second est celui
d’Aries ou du printemps; le troisième est celui du
mois de juin; et le
quatrième celui du mois d’août. Ils ont
donné divers noms à ces degrés de feu
:
Feu de Perse, Feu d’Egypte, Feu des Indes, etc. Ils semblent
même se contredire
ouvertement entre eux. Lorsque l’un dit, il faut augmenter le
feu à chaque
mutation de couleurs (Arn. de Villeneuve); l’autre dit, il
faut toujours un feu
du même degré. Mais on doit savoir que
l’un parle du feu extérieur, et l’autre
du feu interne. Chaque
règne de la Nature a son feu analogue, dont il faut faire
usage dans les
opérations philosophiques. Lorsqu’ils se servent
du terme Popansis, ils
entendent la coction qui mûrit la matière par la
chaleur naturelle; FEU DE
SUPPRESSIONS OU AZOTIQUE. C’est celui qui environne tout le
vaisseau. Après
avoir rapporté quelques-uns des feux dont parlent les
Philosophes pour
s’accommoder à la maniere de penser et
d’agir des Chymistes vulgaires, il est
bon d’avertir qu’il ne faut pas se laisser tromper
par leur ingénuité apparente
sur cet article, et quoique Basile Valentin nous dise que le feu des
Philosophes est le feu vulgaire, on ne doit cependant
l’entendre que du feu
commun à tout le monde, c’est-à-dire,
du feu de la Nature qui est répandu dans
tous les individus, et qui leur donne la vie. Il est aisé de
s’en convaincre
quand on suit les Philosophes pas à pas, et qu’on
!es lit avec attention; deux
exemples suffiront pour cela. D’Espagnet dit, en parlant de
l’extraction du
mercure des Sages : Plusieurs ont cherché notre mercure dans
le vitriol et le
sel, quelques-uns dans la matière du verre, parce
qu’elle a une humeur radicale
si opiniâtrement attachée et adhérente
aux cendres, qu’elle ne cède
qu’à la
plus grande violence du feu; mais notre mercure se manifeste par le
doux feu de
la Nature, qui, à la vérité, agit
beaucoup plus lentement. Il ajoute même :
fuyez le fratricide, fuyez le tyran du monde, de qui il a tout
à craindre dans
tout le cours de l’œuvre. Il est bon de
remarquer qu’il y a un feu extérieur excitant,
c’est-à-dire, que
la matière doit être conservée dans un
degré de chaleur continuelle; mais que
ce feu ne doit être, comme le dit le Trévisan,
qu’un garde froidure, et
l’Auteur du Grand Rosaire recommande un feu
extérieur d’une chaleur si
tempérée, qu’elle ne doit point
excéder la chaleur intérieure de la
matière FEU ARTIFICIEL.
C’est le mercure dissolvant des Philosophes. FEU LIBRE. Est celui dont la chaleur frappe immédiatement la matière ou le vaisseau qui contient cette matière C’est en quoi il diffère des bains. FEU EMPÊCHÉ ou DE MILIEU. Est celui qui ne se fait sentir à la matière, ou au vase qui la renferme, qu’au moyen d’un autre vase dans lequel celui-ci est contenu. Les bains de sables, de cendre-s, etc. sont des Feux de Milieu, ou empêchés. FEU DE NATURE. Racine ou principal ingrédient du composé philosophique. Riplée l’appelle Père du troisième menstrue. C’est proprement le soufre mûr et digéré de l’or des Sages. FEU DE LA TERRE. C'est le soufre ou phlogistique. FEU CONTRE NATURE. C’est un des principes matériels du composé des Philosophes. C’est par la réunion de ce feu avec celui de nature, qu’il en résulte un troisième appelé Feu innaturel. FEU INNATUREL. Résultat de la réunion du feu de nature et du feu contre nature des Philosophes. Ce feu innaturel est la cause de la putréfaction, de la mort du composé, et de la vraie et parfaite solution philosophique. Ces feux ne sont donc point, comme les Philosophes l’assurent avec raison, un feu de charbons, de cendres, de sable ou de lampe, et ce sont proprement ce feu de nature, etc. qu’ils appellent leur Feu secret, leur Feu philosophique. C’est de ces feux qu’il faut entendre tout ce qu’en ont dit Artéphius, Pontanus, Riplée et tous les autres Philosophes; et lorsque Pontanus dit qu’il se tire d’ailleurs que de la matière, il faut l’entendre du feu de nature minéral et sulfureux qui se trouve dans le principe essentiel, dont le poids de la matière n’est pas augmenté. FEU DE LAMPE. Eau ou mercure des Philosophes, et non le feu d’une lampe ordinaire, comme quelques-uns l’ont conclu des paroles d’Artéphius, lorsqu’il dit : Nous avons proprement trois feux, sans lesquels 1’Art ne peut être parfait. Le premier est le Feu de Lampe, qui est un feu continuel, humide, vaporeux, aérien, et il y a de l’artifice à le trouver. Il s’explique peu après en ces termes : le second est le feu de cendres... ou, pour mieux dire, ce feu est cette chaleur fort douce, qui vient de la vapeur tempérée de la lampe. Philalethe le dit encore plus clairement dans son traité qui a pour titre : Manuductio ad rubinum cœlestem. Notre eau, dit-il, n’est pas le mercure vulgaire, c’est une eau vive, claire, brillante, blanche comme la neige, chaude, humide, aérienne, vaporeuse et digérante. C’est cette chaleur de la lampe qui étant administrée avec douceur, et étant tempérée, entourera la matière et la cuira, jus-qu’à ce que, par la calcination, elle produise le feu de cendres. C’est dans ces feux que la vase est scellé hermétiquement. Cette eau est notre vase, et dans elle se trouve notre fourneau secret, la chaleur duquel doit être modérée et administrée en proportion géométrique pour que l’œuvre réussisse. FEU DE CENDRES. Second feu requis, selon Artéphius, pour la perfection du magistère. Mais on ne doit pas l’entendre du Feu de Cendres de bois ou autre matière, tel qu’est le Feu de Cendres des Chymistes. Les Philosophes Hermétiques l’entendent de la vapeur douce, tempérée du Feu de Lampe, dont voyez l’article. FEU EXTERNE. Le feu des Philosophes qu’ils appellent externe, ne s’entend pas du feu extérieur, mais du feu étranger à celui de la matière du magistère. C’est de ce Feu externe qu’ils parlent, lorsqu’ils disent qu’il faut donner le feu au feu, et le mercure au mercure. Ce que Majer a re-présenté dans ses Emblèmes, par un homme tenant un flambeau allumé qu’il approche d’un feu allumé dans une forge, et par un Dieu Mercure qui va joindre un autre Mercure. Ce feu est appelé par quelques-uns Feu occasionné, Ignis occasionatus. Ce feu sert aussi de nourriture à l’enfant philosophique. FEU ALGIR. En termes d’Alchymie, est le feu le plus vif qu’on puisse avoir. FEU ELÉMENTAIRE. Est quelquefois pris par les Chymistes pour le soufre. Rulland. FEU SANS LUMIÈRE. C’est le soufre des Philosophes. FEU DE CHASSE. C’est en Chymie, un feu continué jusqu’à œ que la matière ne distille plus rien. FEU DE RÉVERBÈRE. Voyez RÉVERBÈRE FEU DE GÉNÉRATION. C’est le feu Philosophique. FEU CÉLESTE. C’est le mercure des Philosophes, quand il s’agit de Science Hermétique. En Physique, c’est le feu solaire. FEU CÉLESTE ENCLOS DAM UNE EAU. C’est le mercure philosophique. FEU DRAGON. Voyez FEU CÉLESTE. On l’appelle Dragon, parce qu’il dévore tout ce qui est corrompu. FEU DE LA MATIERE. Est ce qu’ils ont appelé leur Or vif, leur Feu secret, leur Agent, etc. FEU DE LION. C’est l’élément du Feu, appelé AEher. On distingue ordinairement dans le feu quatre degrés de chaleur. Le premier est celui du bain, du fumier, ou de digestion. C’est le plus doux, et ce que nous appelons tiède. Il se connaît par le tact, et par ses effets. Il faut pour le tact, que la main puisse soutenir l’effet du feu sans une sensation vive; elle ne doit faire qu’une douce et légère impression. Le Feu vaporeux des Philosophes est de ce genre; ils le comparent à la chaleur qu’éprouvent les œufs lorsque la poule les couve, ou à celle que l’on sent lorsqu’on applique la main sur la peau d’un homme sain. Le second degré est celui du bain de cendres; il est plus vif que celui du bain d’eau tiède, ou du bain vaporeux; mais il doit être néanmoins si modéré, qu’en se faisant sentir plus virement, les organes n’en soient point altérés. Le troisième est une chaleur qu’on ne doit pas pouvoir supporter sans se brûler, telle que celle du bain de sable, ou de limaille de fer. Le quatrième est une chaleur aussi violente qu’on puisse la donner; c’est celle des charbons ardents et de la flamme, qui sépare, désunit les parties des mixtes, et les réduit en cendres ou en fusion. Tel est le feu de réverbère. Tous ces degrés ont cependant encore chacun leurs degrés d’intensité, et lorsqu’on les compare entre eux relativement aux corps sur lesquels la chaleur agit, ce qu’on regarderait comme le quatrième degré par rapport à une plante, ne serait que le premier eu égard aux métaux. Lorsqu’on dit aussi que le premier degré est celui du bain d’eau, il faut encore faire attention que l’eau s’échauffe par différens degrés : le premier est lorsqu’elle commence à tiédir; le second, quand elle fume et se fait notablement sentir; le troisième, lorsqu’elle altère les organes; et le quatrième lorsqu’elle commence à bouillir, qui est son plus grand degré de chaleur, qui, selon les observations, n’augmente plus pendant l’ébullition. Ces degrés sont encore plus aises à observer dans l’huile que dans l’eau. FEU PHILOSOPHIQUE. Les propriétés de ce feu sont telles : c’est avec lui que les Sages lavent leur matière, ce qu’ils ne disent que par similitude, parce que ce feu purifie leur mercure. Il fait tout et détruit tout. Il congèle le mélange de la pierre. Il corrige le froid de la terre et de l’eau, et leur dorme une meilleure complexion. Il lave les impuretés de l’eau, et ôte l’humidité superflue de la matière Lui seul change la nature et la couleur de l’eau et de la terre. Il vivifie et illumine le corps, lorsqu’il se mêle avec lui. Ce feu putréfie, et fait ensuite germer de nouvelles et différentes choses. 11 ferme les pores du mercure, lui donne du poids, et le fixe. Sa vertu aiguë et pénétrante est si active, que rien ne l’égale quand il s’agit de purifier les corps. Il conduit à maturité tout le compôt, il le subtilise et le rubéfie. Il ôte tout le venin et la mauvaise odeur de la matière Il change la qualité de la pierre et en augmente la quantité. Il est enfin comme un juge qui discerne et sépare le bon du mauvais. Il faut remarquer, suivant Philalethe, que tout ce que nous venons de dire du feu, regarde la médecine du premier ordre. FEU SACRÉ. Les Chaldéens adoraient le Feu, et la ville d’UR prit son nom de là : ils y entretenaient perpétuellement un feu. Les Perses étaient encore plus superstitieux sur ce sujet que les Chaldéens; ils avaient des temples qu’ils nommaient Pyrées, destinés uniquement à conserver le Feu sucré. Les Grecs, les Romains, les Gaulois avaient aussi une grande vénération pour le Feu. Son culte subsiste même encore aujourd’hui dans les Indes et en plusieurs pays de l’Amérique. Quelques Auteurs ont prétendu que ce n’était qu’à cause du soleil, dont la chaleur vivifiante animait toute la Nature. Les noms les plus connus sous lesquels le Feu était adoré, sont Vulcain et Vesta. On peut voir ce qu’on entendait chez les Égyptiens et les Grecs par ce Dieu et cette Déesse, dans les Fables Egypt. et Grecq. dévoilées. Fève. Est le nom que quelques Chymistes ont donne a la troisième partie du poids d’un scrupule. par Dom Pernety publié dans : Symbolisme |
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