Le Feu
Introduction
Un
travail sur le feu enflamme de suite mon envie de savoir,
d’investiguer. J’aime
le feu depuis toujours. C’est le feu dans la
cheminée de la cuisine de notre
maison familial en Normandie. Ma fascination pour son pouvoir de
destruction,
par la combustion, pour sa douce chaleur et sa dangereuse et
douloureuse
brûlure et la facilité de sa création.
Grâce à Marc qui a découvert Le Feu,
dans la collection Symboles de Jean-Pierre Bayard, je me lance dans son
étude.
Le
voyage est passionnant. Les chapitres sont très cours mais
très denses. Chaque
chapitre laisse le front un peu plus chaud, à tel point que
je dois souvent
faire une pause dans le monde profane pour laisser décanter
la somme
d’information que chaque chapitre implique. Je me rend
rapidement compte que,
au travers de la porte du T\ de la F\M\ je suis rentrer
dans une
véritable école de la gnose tout azimut. Comme
j’aime à penser. En utilisant
toutes les sciences, humaines et exactes et toutes les cultures, des
quatres
coins du monde en passant par mon ethnocentre.
Mais
le livre n’en fini pas de changer d’horrizont,
d’époque , de langage, de code,
de religion, bientôt je me sens noyé dans un
océan inconnu. Mais petit à petit
se dessine une logique, un fil conducteur. Elle se devine petit
à petit. Voici
le fil conducteur qui m’a permis de sortir la tête
de l’eau, ou plustot, en
l’occurrence, de la fummée : tout tourne
autour de la compréhension d’un
symbole. Alors le symbole doit en lui-même être
défini.
Selon
le Petit Robert, le symbole est un signe de reconnaissance. Un objet de
caractère imagé qui évoque, par sa
forme ou par sa nature, une association
d’idées avec quelque chose d’abstrait ou
d’absent.
A
travers cette lecture on trouve une multitude de lien entre le feu et
des
choses abstraites ou absentes tel que l’être
suprême, le soleil, la magie des
saisons, la fertilité de la chaleur du printemps ou des
cendres générées par
combustion des végétaux.
D’autres
multitudes de symboles s’entrelacent avec celui du feu pour
former des mythes,
d’autres types de
symboles abstraits à leur tour contenant le credo, la formule dans
laquelle la religion résume sa
foi, ou le mythe,
autre formule dans laquelle les civilisations mettent en
scène une fable
symbolique pour décrire la nature, l’univers ou
aussi le plus souvent pour
décrire la condition humaine ou celle de ses
divinités.
Comme
exemple de symboles liés au feu il y a le Rythme, cette
répétition de mouvement ou de bruit que
produit la vie qui nous entour comme le rythme cardiaque, la cadence de
la
pluie, du galop, des saisons, la mélodie du chant des
oiseaux ainsi que pour
les observateurs plus attentifs, les cycles cosmologiques ou le chant
des
étoiles. Il y a aussi le Verbe,
parole de dieu, du prophète mais aussi simplement langage et
contenu de tous
nos symboles, qu’encore aujourd’hui nous
utiliseront pour communiquer, souvent
sur un mode symbolique, sans nous en rendre compte.
Je
découvre la Kabbale, l’Hindouisme et
l’alchimie. Quel étonnement de
découvrir
qu’autant de cultures si éloignées dans
le temps et dans l’espace soient
finalement aussi proches dans le traitement des symboles, dans leur
organisation cosmologiques. Les éléments comme le
feu, l’eau, l’air ou la terre
et les faits des saisons, de la mort, la vie, la jeunesse, de
l’esprit, du
corps, toutes les religions semblent se rejoindre, être
presque d’accord.
Comment est-ce possible ?
Une
récapitulation méthodique de cette
œuvre de Jean Pierre Bayard sur le Feu
serait interminable. Je vous propose un aperçu rapide des
notions de bases puis
d’analyser plus en détail un chapitre qui
m’a justement interpellé : les
feux de saint jean.
Notions de
bases sur le feu
La
mort et la résurrection par le feu
Comme le
cycle solaire le montre, la nature meurt
alors que
le soleil décrois puis renaît lorsque le soleil
reprend le dessus sur la nuit.
A travers l’analogie entre le feu et le soleil, toutes deux
sources de chaleur
et de lumière, l’homme se préfigure que
sa combustion dans le feu, de son
corps, va le faire renaître à une autre vie. Le baptême c’est
longtemps effectué par le feu, comme
il s’est fait par l’eau par la suite. Certains rois
ont été ainsi incinérés, ou
leur fils, ou un animal, ou un ersatz de paille le symbolisant. Le
peuple
gagnait ainsi la sécurité d’une
nouvelle année, d’un nouveau cycle solaire
fertile. Tel le
Phénix,
l’homme baptisé par le feu est consumé
dans sa partie impure, antérieure,
profane pour entrer dans une nouvelle vie illuminée.
La fécondation
par le feu
Le
feu représente la fécondation puisque ses cendres sont
fertilisantes et que sous les feux du
soleil printanier renaissent de nouvelles récoltes.
Symboliquement, l’homme
gagne par le feu une fécondité lumineuse
représentée par sa spiritualité.
Le rajeunissement par le
feu
Le
feu du soleil qui fait renaître de nouvelles pousses et de
nouvelles
générations d’animaux
représente aussi le rajeunissement de la nature. Le feu
symbolise donc le passage vers une vie rajeunie, le corps est
brûlé pour que ne
reste que le corps spirituel, l’âme et pourvoir
ainsi accéder à
l’élévation
vers l’Etre suprême ou une suprême
condition de l’Etre.
L’immortalité
par le feu
Puisque le soleil
implique l’éternel renouveau de la nature
et donc primitivement le dieu créateur de
l’univers, le feu symbolise
l’immortalité.
La
purification par le feu
Lors
de notre initiation, le feu, l’eau, la terre et
l’eau agissent comme agent
purificateur. Par le feu nous brûlons notre enveloppe
profane, matérielle,
notre lien aux métaux pour devenir pur et ainsi pouvoir
accéder aux lumières de
la F\M\. Le paradis est souvent entouré de flamme
interdisant l’accès aux
hommes corporels.
La lumière du
feu
Le
feu spirituel est représenté par la
lumière. C’est la lumière qui
éclaire,
permet à l’œil de voir mais plus
symboliquement, de comprendre, par opposition
à l’absence de lumière, comme quand
nous étions les yeux bandés, dans
l’obscurité qui représente
l’incompréhension. Les adeptes de la F\M\ sont les Enfants de la Lumière.
Analogiquement, les prophètes sont des lumières
qui illuminent le monde de leur
amour, de leur puissance, de leur savoir…Dans le temple, les
officiers sont
possesseurs, chacun d’entre eux de la lumière,
mais la Lumière
Flamboyante, le G,
est au-dessus du Véné\. La lumière,
émanation du Feu spirituel, est le but de
l’initiation. Rechercher la lumière
c’est aller vers la Vérité
Primordiale.
Le feu du soleil
Le
soleil a été le culte de tous les peuples de la
terre et le christianisme est
une exacte reconstitution du paganisme antique. On retrouve les douze
mois du
cycle solaire dans les douze dieux romains ou les douze
apôtres. L’initiation
par le rituel du feu solaire rappel que le Soleil peut guider les
âmes au
royaume des morts comme il le fait toutes les nuits pour les ramener le
lendemain. On détruit ainsi le vieil homme qui
renaît nouveau et pur et peut
ainsi participer à la célébration des
mystères. C’est aussi pourquoi les
temples sont tournés vers l’orient,
comme dans notre temple le Grand Architecte de l’Univers est
placé
symboliquement à l’orient parce que de lui
émane la Lumière.
La chaleur du feu et du
sang
Le
feu est associé au sang
en tant qu’autre source de vie et de chaleur. Le sang des martyres, du dont de
soi,
est la preuve d’amour absolu. Le feu symbolise donc aussi
l’amour, l’amour
fraternel.
L’eau et le feu
L’eau
est complémentaire du feu comme symbole de vie comme le
soleil puis les pluies
se complètent pour apporter la fertilité
c’est pourquoi nombre de rites anciens
associaient l’eau et le feu, ou l’eau et le sang
qui sont analogues. Pour les
templiers l’eau servait
au baptême exotérique et le feu au
baptême ésotérique. C’est le
baptême de la
lumière des FF\MM\.
L’alchimie du
feu
« L’alchimie
est une œuvre spirituelle qui étudie la
matière qui se transmute vers une
ascendance vers la Lumière
libératrice ». « Tout
s’accomplie de
soi-même dans la nature ( …)
l’alchimiste, tout en conservant la
valeur spirituelle de ce processus, aide la vie cosmique à
se réaliser plus
rapidement. C’est par le feu qu’il active
l’expérience. Selon le double aspect
magique et religieux. C’est un maître
du feu ».
« La pierre philosophale c’est
l’homme
transformé par la transmutation
mystique ». Le vitriol philosophique est
le premier être de la pierre philosophale. (Pour Robin) Le
feu philosophale ou
feu d’amour de la sagesse est la lumière astrale
humanisée. Le soufre qui
résiste au feu est l’âme, la semence
incombustible. L’alchimiste est à la
recherche de l’abolition partielle ou totale du temps de
façon à gagner le plus rapidement
l’état
supérieur.
La
kabbalistique du feu
La
Kabbale, source de lumière, fait intervenir
l’ésotérisme
hébraïque. Elle tente
de retrouver l’explication de la Loi (divine) à
travers une science
secrète égyptienne.
L’adepte communique avec la Lumière qui
représente la Vérité. Les kabbalistes
pensent que le Verbe, ou lumière divine, a donné
naissance à la Pensée, ou
Lumière intellectuelle.
La formation et la
conservation du feu
La formation et la
conservation du feu ont
créés elles aussi une multitudes de
symboliques telles que le principe du feu igné. Car le feu
naît de la friction
des pierres ou du bois, le bois et la pierre contiendrai le feu et
deviendrai
ainsi sacrés. La création du feu a partir du
frottement d’un bâton de bois dans
un petit orifice de bois était tellement comparable au
coït que le feu devient
une expression sexuelle et ainsi les grottes primitives qui abritais le
feu
étaient administrées par des femmes souvent
vierges, appelées vestales au temps
des romains qui étaient désignées
ainsi esclaves préposées au feu et
épouses du
feu. De l’union d’une vestale et du dieu du feu
naquit Servius Tullius,
fondateur de Rome.
La chaleur du feu
La
chaleur est
associée au feu et au sang mais aussi aux humeurs,
à la
fièvre et au coït. Le feu est donc encore une fois
symbole de Vie. La chaîne
d’union est l’union de la chaleur sanguine et des
rythmes cardiaques des
individus qui la composent, en communion avec un idéal
commun, qui permet au
tout ainsi conformé, de communiquer et
d’accéder à la lumière
astrale.
Les
funérailles par le feu
Le rite
funéraire de la crémation pouvait
représenter une forme d’hygiène,
ou le pouvoir de chasser les mauvais esprits, ou encore de purifier le
corps
matériel pour accéder au divin,
préserver les cendres pour fertiliser les
terres ou les vénérer, ou de
matérialiser le souvenir des défins. Le
catholicisme à suprimé ce rite
funéraire mais à gardé son symbole
à travers de
la crémation d’encens.
Le Feu de la
Saint Jean
Les feux de la Saint
Jean du 24 juin
correspondent au solstice
d’été et à l’un
des plus anciens et des plus universels des rituels, avec la
fête des morts. C’est principalement le rite de
mort et de résurrection. Ce
rite de passage fait partie d’un cycle initiatique :
lire le paragraphe
sur les feux place de grève à Paris.
Qu’est-ce
que représente ce feu. C’est un feu
placé dans le
temps et dans l’espace.
Il a une forme multi symbolique qui rallie la somme la plus
complète de
symboles car c’est un des éléments
central de la vie terrestre : le feu,
la lumière et le soleil. (Faire un graphique en croix espace
temps). Le soleil
est Rythme et Harmonie, c’est aussi le Verbe puisque la
création est attribuée
à Dieu. Le feu de saint jean est aussi un feu
placé dans le temps car il
symbolise le changement radical du cycle solaire. Les nuits vont se
rallonger
tandisque les jours vont raccourcir. C’est aussi le jour le
plus long, où la
présence divine du soleil est la plus marquée.
Célébré
au solstice d’été, le feu de Saint Jean
représente la fin du cycle de
croissance du jour vis-à-vis de la nuit. C’est le
changement du cycle de
croissance végétale vers celui de la floraison
puis de la récolte. Les animaux
aussi, qui ont coités au printemps vont mettre bas pendant
cette période à
venir. C’est aussi, car le feu s’allume la nuit, la
lutte de la lumière de
l’homme sur les forces obscure de la nuit. C’est un
feu situé dans l’espace de
manière précise. Il est le lien vertical entre la
terre et le ciel. Par ces
racines les plus profondes il est lié au nadir, aux
entrailles de la terre et
par ces plus hautes branches il est lié au
zénith, au ciel, à l’être
suprême.
Pour les druides
l’arbre était l’Etre Suprême.
Le feu est immense, alimenté de bois sacrés, par
tout le peuple, au sommet du plus haut des sommets de la zone
géographique
concernée et de surcroît surmonté
d’un bois vert, symbole du dieu arbre, de l’arbre de vie, telle une
échelle de Jacob, lien entre les entrailles de la terre et
le ciel infini,
entre l’homme et Dieu. En son sommet, des animaux
représentatifs tantôt du
démon tantôt de dieu, comme des chats, son
brûlé pour être purifiés et
ainsi
divinisés. Les couples qui sautent au-dessus des flammes
annoncent leur futur
mariage et les femmes qui font de même annoncent leur
prochaine fécondité.
La
religion catholique a tenté en vain d’interdire ce
rituel qui persiste
aujourd’hui dans des pays ou la même inquisition a
sévi comme l’Espagne. Saint Jean est donc
devenu
symbole du feu. Il est intéressant de noter que les
naissances de Jésus
et de Jean sont
placées à des points aussi symboliques,
dénommés la Noël d’Hiver, la
Noël
d’Eté, ou même plus souvent la
Saint-Jean d’Hiver et la Saint-Jean d’Eté.
Pour
la maçonnerie, le feu représente donc la
purification, le feu détruit le
superflu, les métaux inutiles, c’est la mort ce
cet homme prisonnier de la nuit
profane puis, instantanément c’est la
résurrection, tel le phénix, d’un homme
nouveau, comme rajeuni, car doté d’un nouveau sens
ou d’un sens plus affiné
avec lequel il peut regarder la Lumière en face.
C’est l’initiation. Cette
purification par le feu se déroule près de la colonne du midi,
colonne du soleil au zénith,
bien évidemment. La
FM fête particulièrement les deux Saints Jean.
Jean le Baptiste, celui de l’eau
du baptême de jésus, du commencement, de la
purification, et Jean
l’Evangéliste, celui de la mort et de la
résurrection donc correspondant au
solstice d’été. La correspondance entre
les dates de naissance des
deux Jeans est un choix de
l’Eglise catholique. L’Eglise de Saint Jean l’Evangéliste est
celle de l’Esotérisme,
longtemps
persécutée tandisque celle de Pierre est celle de
l’Exotérisme.
Les deux Saints Jeans sont les deux patrons de la F\M\
Symbole
et Signe de la F\M\ : le cercle, le centre et les deux
lignes
parallèles, chacune d’elles
représentant un Jean, à gauche le commencement,
le
baptême, S Jean B, à droite la fin, la mort et la
résurrection, l’amour de S
Jean l’E. Le Grand Architecte à posé la
pointe du compas au centre, tracé un
cercle qui représente le Fils et une surface, le Saint
Esprit.
Conclusions
personnelles
L’arbre de
vie semble
être le symbole unificateur de
tous les éléments car il prend racine dans la terre, ses branches
s’élancent dans les air. Il naît
et crois de l’eau et
son bois s’enflamme
pour devenir feu,
cendre et
fumée,
ou purification du
tout par le feu, fertilisation
de la terre par les cendre et ascension dans les air
vers le divin par la fumée.
Le
feu de la purification n’ai pas suffisant pour atteindre
l’Etre Suprême, la
lumière est le moyen d’éclairer la vérité,
la chaleur d’aimer son
prochain. L’amour
de la sagesse et des autres est
symbolisé par le
feu (philo sofia et philo antropia).
J\
D\
Par
fréres
jumeaux
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