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Big-Bang et Création

 
Il était une fois, à un instant qui n’en n’est pas encore un, une origine mystérieuse, magique, merveilleuse, alchimique que nous ne savons pas placer, ni dans l’espace pas encore créé, ni dans le temps pas encore en mouvement. Et pourtant ! Cette chose que nous ne pouvons pas qualifier d’événement a bien existé. Cette chose nous l’appellerons si vous le voulez bien : Création ! Et cette Création, comme nous allons scientifiquement l’approcher, a existé il y a environ 14 milliards d’années ou plus, ou un peu moins, on en discute toujours, mais cela n’a pas d’importance fondamentale pour notre approche. En effet, notre essentiel est bien que cette origine puisse trouver un jour un sens véritable.

C’est je l’espère par des mots simples, parfois peut-être même simplistes, que nous allons essayer ensemble de réaliser un tour d’horizon de l’état des connaissances de ce début du 3ème millénaire, afin de tendre vers un début d’approche de compréhension de l’origine. Que chacun y trouve un peu pour apporter beaucoup.

L’état des connaissances des sciences physiques nous amène inéluctablement à l’envisager, à l’étudier et à l’imaginer. Mais il est plus que probable que nous n’ouvrirons un jour cette ultime porte de la connaissance uniquement munis d’outils physiques, mathématiques ou scientifiques en général. A ceux-ci, parfois fort complexes, il conviendra d’y ajouter un nouvel outil, le plus utile, le plus nécessaire, le seul qui sera capable d’ouvrir nos intelligences et de nous propulser sur la route de la connaissance. Cet outil porte déjà un nom, on l’appelle habituellement Spiritualité. Il conviendra de l’apprivoiser, le faire cohabiter et l’associer harmonieusement, dépouillé de tout dogme, aux autres outils de la connaissance.

Toutes les religions ont proposé une histoire de la création, objet de tous les fanatismes et de toutes les intolérances. Dans les cas extrêmes, ceux qui n’étaient pas les tenants de la bonne théorie ont été passés par les armes, brûlés ou pendus. C’est ainsi que pendant des siècles les églises, les temples et les mosquées ont et souhaitent encore pour certains imposer leurs vues. La science est souvent l’ennemie jurée et proclamée des esprits étroits mais également des intérêts particuliers de gestion des masses par d’autres. C’est ainsi qu’on retrouve de nos jours le rejet de l’évolution au sein de certaines sectes, de groupes fondamentalistes, ou encore, au cœur même d’un pays pourtant si techniquement avancé comme les USA, chez les créationnistes.

Il est vrai qu’en étudiant les textes consacrés à la création, on rencontre plus de philosophes que d’ingénieurs et parfois plus de métaphysique que de physique, mais la situation est heureusement en train de changer. Pour s’en persuader, les scientifiques que j’apprécie, ont toujours présent à l’esprit que la nature est plus riche qu’on ne peut l’imaginer. Elle a en tout cas, beaucoup plus d’imagination que n’importe lequel des plus brillants théoriciens ou philosophes.


Citons ici, en préambule, Henri Poincaré qui écrivait que : « Douter de tout ou tout croire, ce sont deux solutions également commodes, qui l’une et l’autre nous dispensent de réfléchir ». Voila bien un principe, une école de vie, que nous pourrions retenir mes sœurs et mes frères, et l’appliquer à notre quotidien profane ainsi qu’à celui de maçon.

Par souci de progression et de simplification, je vous propose un périple dans le cosmos fait de voyages, initiatiques, à l’intérieur du Temple, image et symbole de la rencontre avec la création.
Notre périple commencera par un survol rapide des débuts de la connaissance, voyageant à Babylone, croisant plus loin Aristote le philosophe et rencontrant Newton l’inventeur de la mécanique dans la physique. Epoques où les hommes levèrent les yeux vers le ciel dans le but de l’expliquer, époques où ils se dotèrent de moyens même les plus rudimentaires pour l’observer. Nous découvrirons les grandes découvertes et rencontrerons les premiers grands physiciens et grands astronomes. Un voyage parfois désordonné, fait d’embûches et souvent tumultueux.

Le deuxième voyage nous contera l’explosion de la découverte scientifique de l’univers de la fin du 19
ème siècle jusqu’à nos jours. Ce deuxième voyage pourra vous sembler plus construit et sûrement beaucoup plus calme.

Notre troisième voyage, plus court celui-ci, mais plus profond, reviendra sur la conception du divin dans les quatre religions fondamentales du monde d’aujourd’hui, à savoir: le judaïsme, la
christianisme, le bouddhisme et l’islam.

Le quatrième voyage, lui, sera entièrement consacré au planétarium.

Nous nous situerons dans l ‘espace de l’Univers et dans le temps.

Citant quelques chiffres pour nous donner une première idée des dimensions et du temps. Cette étape doit nous apporter le repos mérité et doit nous permettre de prendre de nouvelles forces avant l’accélération vertigineuse qui nous attend dans la présentation du mouvement de l’Univers, objet du cinquième voyage initiatique qui peut-être, pourra nous rapprocher un peu du Grand Architecte de l’Univers.


Nous prendrons alors le chemin à l’envers et remonterons dans le temps à la recherche de la merveilleuse et mystérieuse origine. Ce cinquième et dernier voyage initiatique fait d’obstacles terribles nous conduira vers une lumière, enfin tout près…, juste à côté…, mais sans jamais encore pouvoir la voir, car je ne peux faire tous les voyages initiatiques avec vous. C’est à chacun d’entre vous mes sœurs et mes frères, à partir de cette ultime étape de trouver dans son cœur la clé qui lui ouvrira la porte derrière laquelle est assurément dissimulée votre propre lumière.


Premier voyage : Premiers pas dans la connaissance de l’Univers « Je tâte dans la nuit ce mur, l’éternité » disait Victor Hugo.

C’est dans la nuit qu’est née l’une des plus anciennes disciplines scientifiques nommée Astronomie.

Fascinés par l’immensité du ciel s’ouvrant à leurs yeux lorsque la lumière du soleil s’en allait de leur terre, les hommes et donc toutes les religions qu’ils ont créées ont alors localisé le royaume des dieux, loin, très loin dans le ciel. Avec la découverte des astres, l’astronomie divine était née. Mais l’astrologie en était le premier intérêt des grands de ce monde d’alors, qui voyaient là la science majeure qui pourrait leur prédire leur avenir heureux et les prévenir de leurs destins malheureux. Seraient-ils princes, rois, pharaons ou même pape ?…….
Ptolémée fabriqua des horoscopes pour les pharaons, Thycho Brahée pour le roi du Danemark, Kepler pour l’empereur et Galilée pour des armateurs vénitiens…

Mais si les hommes ont observé la voûte céleste, ce n’est pas seulement pour y lire des messages divinatoires, c’était aussi dans un but utilitaire, pour les besoins de l’agriculture puis plus tard de la navigation.

« Qui apprend d’abord le système de Copernic…ne sait rien, il n’a pas suivi la route humaine » disait le philosophe Alain.
C’est pourquoi, et pour répondre à une demande d’un grand nombre de soeurs et de frères, nous allons emprunter la route humaine, chemin de Compostelle de la connaissance scientifique de l’Univers.

Très tôt on comprit qu’il y avait des astres proches et d’autres
lointains. On voyait les étoiles fixes et des planètes en mouvement dans le ciel. C’est ainsi qu’est née l’idée que les étoiles étaient situées tout simplement sur une grande sphère fixe, telle une sphère céleste…, alors que les planètes se déplaçaient dans l’espace situé entre la terre et les sphères concentriques des étoiles fixes. Le centre étant bien
évidemment la terre ou autrement dit l’Homme.

Rien n’a vraiment changé aujourd’hui dans cette distinction entre
planètes et étoiles, sauf l’immobilisme de la sphère céleste que nous
remettrons en cause un peu plus loin. Nous nous croyons d’ailleurs toujours le centre du monde jusqu’à preuve du contraire. Comment
cela pourrait-il être autrement ? Nous découvrirons que cela est faux et…vrai à la fois.
Mais comment s’est déroulée cette aventure de la découverte ?

Sans outils modernes de calcul, comment les anciens se sont-ils pris pour appréhender les premières dimensions de l’Univers ?
Et bien le plus simplement du monde, grâce au Triangle.

Il est fort probable que ce soit en Mésopotamie que naquit
l’astronomie au IIIème millénaire avant JC.
C’est ainsi que les astres fixes étaient déjà regroupés en constellations dans lesquelles on voyait déjà des formes animales ou mythologiques.
Les astres mobiles (Soleil, Lune, Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne) rythmaient la vie.

Les premiers calendriers pouvaient alors être créés. Le calendrier
Babylonien primitif était construit à partir d’un nombre entier de
lunaisons, débutant ainsi le mois à la nouvelle lune. Ce qui paraît acquis, c’est que les relevés effectués par les prêtres babyloniens
pendant des siècles allaient alimenter les réflexions des grecs.
Sur les rives du Nil, les Egyptiens eux, contrairement aux Babyloniens, ne croyaient pas au caractère divinatoire des étoiles. Il n’y voyaient que des lumières ou peut-être pour certains les âmes des défunts…

Néanmoins, c’est quand même le Dieu Ra, cher à nos cruciverbistes
d’aujourd’hui, qui possédait une barque dans laquelle il promenait le
soleil d’un bout à l’autre du ciel. L'éclipse du soleil était alors simple à expliquer par la présence d’un gigantesque serpent qui de temps en temps renversait la barque de Ra…

Vers 550 avant JC, le Pharaon égyptien AMASIS voulut mesurer la
hauteur de la grande pyramide de KHEOPS dans le but unique, dit-on,
de s’en faire construire une plus grande… Un de ses amis lui appris qu’il existait un gars très fort du nom de THALES et qui vivait sur l’île de MILET. D’où son nom Thales de Milet.
Il le fit contacter, et Thales vint mesurer la hauteur de la pyramide grâce à ces premiers théorèmes sur les triangles rectangles.
Erastosphène estimera ainsi le rayon de la terre. Je vous fais grâce ici de la démonstration scientifique que nous pourrons appréhender dans un autre contexte.

Mais toutes ces mesures étaient statiques. Il faudra attendre
COPERNIC en 1543 qui propose une explication du monde suivant laquelle la Terre tourne autour du soleil et non le contraire. La terre n’était donc plus tout à fait le centre du monde… et du coup nous non plus !
Mais revenons à l’époque de Thales de Milet qui fut le premier à comprendre par ailleurs que la lune était éclairée par le soleil et qui prédisait les éclipses avec une assez grande précision. Thalès posa sans doute le premier les questions les plus fondamentales : « de quoi le monde est-il fait ? » ; « comment l’univers s’est-il formé ? ».
50 ans plus tard, aux environs de – 500 avant JC, PHYTAGORE établit que la Terre, la Lune et le Soleil étaient des sphères. Finis les astres plats.
Une école est née ! Elle ne durera que 200 ans.


Phytagore (570 – 480 avant JC) fonda son école dans le sud de l’Italie.

Pour lui, les nombres étaient à l’origine de tout et en particulier il imposa le concept de l’Harmonie. C’était un visionnaire. Appliqué à l’astronomie, son concept d’harmonie et d’ordre idéal conduisait au concept d’harmonie des sphères. Il pensait même à cette époque, associer harmonie, mouvement et musique. C’est ainsi que le mouvement harmonieux des sphères célestes ne pouvait que s’accompagner de musique céleste…Le cosmos devenant ainsi un gigantesque instrument harmonique.

On date par les écrits retrouvés, que la rotondité de la Terre a été
imaginée aux alentours de – 500 avant JC. Les marins déjà observaient qu’à l’horizon la coque des navires disparaissait avant le mât…C’était aussi simple que cela…IL faut croire que par la suite nombre de religieux ne montèrent point sur un bateau…ou ne prirent jamais la peine romantique d’observer l’horizon.

Vers – 400, Démocrite conçoit une réelle vision de la nature.

Démocrite était matérialiste. Il inventa l’idée que la matière était composée d’atomes bien avant la découverte de ces derniers. Il pensait déjà que les étoiles n’étaient que des soleils éloignés. Encore un visionnaire. Il sera fermement critiqué par Socrate, Platon et Aristote.
De plus, affirmant que l’Univers n’est pas gouverné par les Dieux, mais par la matière et le vide, l’atomisme porté par Démocrite entre en conflit direct avec l’ensemble des autorités religieuses. Repris par Epicure et Lucrèce, l’atomisme vivra cependant jusqu’à l’avènement du Christianisme. Puis jugé par trop matérialiste, il sera occulté au tout début de l’ère chrétienne.
Finis les atomes !

Il faudra attendre le XVII ème siècle, pour voir revenir la théorie
atomiste. Plus de 1600 ans de perdu dans l’obscurantisme dogmatique…
Il est intéressant de noter ici que Lucrèce (poète latin du 1er siècle avant JC) a vulgarisé la philosophie atomiste dans un poème cosmologique « De Natura Rerum » (de la nature des choses). Il évoqua la notion d’espace infini et l’une de ses conséquences incontournables, la pluralité des mondes. Théorie de plus en plus pratiquée aujourd’hui, en particulier avec la découverte des trous noirs qui pourraient constituer des passages, mais n’allons pas trop vite.

Puis vint l’époque d’ARISTOTE : une terre fixe au centre d’une
sphère et autour rien si ce n’est l’Ether, bien qu’ayant dans ses réflexions approché de près la théorie de l’infini.
L’astronomie allait prendre un tour bien différent avec la montée en vitesse de la civilisation grecque.

Platon (427 – 348 avant JC) puis Aristote ( 384 – 322 avant JC) vont
orienter la pensée scientifique et l’enfermer en quelque sorte pour très longtemps.
La Terre ne pouvait être que fixe et seuls pouvaient se mouvoir les astres du monde d’en haut baignant dans l’Ether.
Aristote distingua le monde terrestre d’en bas imparfait et le monde céleste d’en haut parfait. Le premier était formé des 4 éléments (eau, terre, air et le feu) tandis que le second était formé d’un seul matériau : l’Ether…

L’Univers d’Aristote consistait en un agrément de sphères fixes. La
Terre étant elle au centre du monde immobile. La Terre ne pouvant tourner, car l’homme en serait tombé depuis longtemps !...
L’argument était irréfutable. Et il doit nous conduire à nous interroger sur nos schémas de pensée qui ne supposeraient ne s’appuyer que sur des choses établies. Large thème philosophique ! Il faudra attendre que l’imagination reprenne le pouvoir pour envisager la gravité. Mais c’est une autre histoire.
 
C’est par 7 hommes que nous allons faire un bond dans la connaissance de l’Univers.

Aristaque de samos né en 310 avant JC et mort en 230, propose
l’idée que la terre tourne autour du Soleil et non l’inverse.
Il l’avait fait en observant que les rayons émis par le Soleil, à la demilune, sont perpendiculaire à la droite Terre-Lune. Ainsi il calcula par une méthode de triangulation la distance qui sépare la Terre du Soleil.
Il trouva que le Soleil était 19 fois plus loin que la Lune. Il se trompa lourdement, celui-ci étant 400 fois plus loin, mais cela ne changeait rien à la conclusion de son raisonnement.

Le Soleil devait être très gros puisqu’il était 20 fois plus loin et que sa
dimension apparente était la même que celle de la Lune. Et donc si l’on admettait que le Soleil tournait autour de la Terre, c’était le très gros objet qui tournait autour du petit. Ce qui déjà ne semblait pas très logique.
Un procès lui fut intenté pour tant d’insolence, puis il disparut. Fin provisoire des travaux d’Aristaque de Samos.

Ptolémée

Les étoiles ont été regroupées en constellations dont la nomenclature la plus généralement adoptée aujourd’hui est due à Ptolémée pour la partie du ciel visible dans l’Europe et le bassin méditerranéen.
Astrologue de son état, Ptolémée nous lègue une synyhèse des connaissances astronomiques de son époque, qui nous fut transmise par les arabes sous le nom de Takrir-al-magesti, comprendre : « OEuvre par excellence » qui deviendra « L’Almageste ». C’est ainsi que beaucoup de noms d’étoiles ont de fait une origine arabe (Altaïr, Beneb….) de même que des termes aussi spécialisés que Zénith (lieu du ciel situé à la verticale de l’observateur) ou nadir (point situé à l’opposé du Zénith)….

LES ARABES, justement :

Au début de notre ère, la vision imposée était celle d’une terre au centre de l’Univers et de planètes animées d’une combinaison de mouvements circulaires qui tournaient autour d’elle.
L’âge d’or de la culture athénienne était loin, et Rome après s’être largement imposée montrait de nombreux signes de faiblesses. Le monde occidental n’apportera rien de plus à la connaissance scientifique jusqu’au XVéme siècle.
Heureusement, les auteurs arabes ont maintenu la tradition astronomique. Leurs motivations étaient au nombre de trois :
- établir un calendrier ;
- calculer le moment de la prière ;
- et enfin s’orienter par rapport à la Mecque pour construire les mosquées.

Les astronomes arabes, travaillant à partir de théorie de Ptolémée, ont 
ainsi maintenu et transmis la tradition. Ils nous laissent l’astrolabe qui permet de relier l’heure aux coordonnées géographiques du lieu, des cartes et des catalogues d’étoiles.
L’astronomie arabe a été brillante pendant un millénaire, mais curieusement n’a réalisé aucun progrès conceptuel important par rapport au monde grec antique.
L’effort, néanmoins produit par les astronomes arabes, a conduit à préserver la science de l’Antiquité à travers des traductions, des commentaires et de nouvelles observations. Cet effort est à l’évidence, à l’origine de la renaissance de l’astronomie en europe médiévale.
5 hommes ont marqué la renaissance de l’astronomie en occident :
- Copernic,
- Tycho Brahe,
- Kepler,
- Galilée,
- Newton.

Copernic

Nicolas Copernic, moine polonais, propose en 1543 une nouvelle explication du monde avec un soleil en son milieu et la Terre tournant autour de ce dernier.
 
Rappelons qu’alors la Terre ne peut être que le centre du monde pour la religion chrétienne au moins, le tout étant démontré par une lecture rigide et primaire des saintes écritures pendant des siècles.
Nicolas partit des travaux d’Aristarque de Samos pour construire un nouveau modèle de système solaire en suggérant que toutes les planètes tournent autour du soleil.

Si la théorie de Copernic n’est parue dans un ouvrage nommé DE
REVOLUTIONIBUS que l’année de sa mort en 1543, c’est que ce dernier, catholique, moine et prudent, n’est pas à l’origine de cette parution. C’est Rétif son stagiaire qui décida de faire publier d’abord quelques extraits pour en mesurer les effets, puis poussa Copernic à publier l’intégralité de ses travaux. L’ouvrage parut peu après la mort de Copernic.
A l’époque l’Eglise se tût, sans doute préférant un silence religieux qui entraînerait dans l’oubli ce moine polonais audacieux qui provoquait post mortem la sainte inquisition.
Seuls Luther, Calvin et autres de leurs collègues traitèrent Copernic de fou dangereux... Rigueur protestante sans doute….

Thycho Brahé (1546 – 1601)

Trois ans après la mort de Copernic, naissait le danois Thycho Brahée.
Protégé de Frédéric II du Danemark, amoureux des horoscopes, il inventa un nouveau système hybride entre le modèle de Ptolémée et celui de Copernic. C’était sans doute un fin diplomate.
Les planètes tournaient bien autour du soleil, mais le soleil avec ses planètes accrochées tournait autour de la Terre. Malgré cette démarche hasardeuse de compromis entre l’église et la science, on lui doit néanmoins de fabuleuses tables d’observations.
Si son système séduit, il présente une anomalie majeure, forcément, quand au déplacement de la planète Mars qu’on ne peut expliquer.
C’est pourquoi, confronté à cette exception, il fait appelle à Kepler.

Kepler ( 1571 – 1630)

Appelé par Thycho Brahée en 1600, Kepler jeune astronome et mathématicien allemand a pour mission d’expliquer cette anomalie observée.
Il laissera à la science les fameuses lois de Kepler d’où Newton tirera le principe de l’attraction universelle. A l’aide de ses tables on pouvait prévoir la position des planètes depuis 4000 ans avant JC jusqu’à 2100 après JC.
Les lois de Kepler sont au nombre de trois, un peu complexes sans doute pour des profanes. On en retiendra ici, essentiellement que la première qui précise que les orbites planétaires sont des ellipses dont le soleil occupe un des foyers.

Galilée (1564 – 1642)

Fondateur de la physique moderne, il inventa la dynamique, la microscopie et la thermométrie. Il établit la loi de la chute des corps et du mouvement du pendule et trouve le principe de l’inertie. Il fut l’un des premiers à pointer une lunette qui en vaille le nom vers le ciel, et fit en quelques nuits de juillet 1610 la plus grande moisson de découvertes jamais réalisées par un astronome. Les taches et la rotation du soleil qui perdit ainsi son statut d’astre parfait (et oui le soleil tourne sur lui même, on a tendance à l’oublier !), les cratères et les montagnes de la lune, les 4 gros satellites de Jupiter, les anneaux de Saturne et une multitude d’étoiles. Ces découvertes confirmaient les hypothèses de Copernic sur la multiplicité des centres de mouvements de l’Univers. L’opposition aristotélicienne entre le monde terrestre et le monde céleste divin s’évanouissait, ce que l ‘Eglise ne put admettre. Les écrits de Copernic et de Galilée furent donc mis à l’index. La suite, parce qu’il avait mis en évidence par ses travaux que la terre tournait, il dut à l’age de 70 ans s’agenouiller devant les inquisiteurs généraux contre la malice hérétique à Rome dans le couvent de Minerve le 22 juin 1633 et renier ses déclarations qui avaient été jugées contraire aux saintes écritures.
Après avoir rejetée la thèse de l’éternité du monde en 1277 dans 219 articles, l’Eglise mettait un nouveau frein aux ardeurs scientifiques.

Newton (1642- 1727)
Né l’année de la mort de Galilée, Newton est le fondateur de la mécanique, de l’optique moderne et du calcul différentiel. Il invente le télescope et met au point la théorie de la gravitation universelle grâce à une pomme dit-on.
Pour faire simple, il découvre que c’est le même processus physique qui décrit la chute des corps (la pomme) et le mouvement des planètes. Une des lois fondamentales de Newton peut s’exprimer ainsi : Deux corps s’attirent réciproquement avec une force proportionnelle au carré de la distance qui les sépare. La première traduction française des Principes de newton, oeuvre de Gabrielle Emilie de Breteuil, marquise du Châtelet et égérie de Voltaire, ne verra le jour qu’en 1758. C’est grâce à Newton, qu’enfin on comprit le phénomène des marrées qui s’expliquait par l’attraction des masses d’eau par la lune.

Avec Newton, on comprendra que l’Univers est plus vaste qu’on ne
peut encore l’imaginer, que la terre n’est pas le centre du monde et que ce dernier ne peut avoir de centre. Enfin, avec ses théories tous les points de l’Univers deviennent équivalents.
Il faudra attendre la relativité d’Einstein et la théorie de la relativité générale pour compléter la théorie de la gravitation.
Il est donc temps, à l’issue de cette rapide présentation des principaux révélateurs de la connaissance scientifique, de faire un premier bilan.
Dans l’antiquité, comme nous venons de le voir, toutes les civilisations sont intéressées au monde et au rapport homme-monde.
Le concept d’Univers tel que nous le connaissons aujourd’hui n’existait pas. Les sciences modernes n’ont que 3 siècles d’existence et datent de l’ère de Newton.

Les grecs avaient donc une vision du monde bien différente de la
notre, le considérant beaucoup plus petit et centré sur la Terre.
De plus, il était supposé fini avec une frontière matérialisée par une sphère, qu’ils appelaient la sphère des fixes. Ou plus exactement la dernière des sphères des fixes, car ils avaient fini par comprendre que l’éloignement de certains astres n’était pas le même, ce qui induisait inévitablement une conception d’emboîtement de sphères des fixes toutes centrées sur la Terre, et dont la dernière constituait la limite du monde. Cette conception, essentiellement due à Platon et Aristote, comme nous l’avons vu précédemment, perdurera 2 millénaires.
On notera dans la description du monde, la prééminence du cercle et donc de la sphère, symboles tous deux de l’harmonie. Il s’agissait là d’un dogme platonicien qui considérait que seul le cercle pouvait décrire le monde en vertu de son harmonie.

Cette approche dure jusqu’à Copernic et Kepler qui mettront en
évidence que le mouvement des planètes n’est pas circulaire. Finie cette harmonieuse idée platonicienne empruntée aux pythagoriciens.
2000 ans de description du monde vont s’écrouler avec ce qu’il est commun d’appeler la 1ère révolution cosmologique, qui prend naissance après la renaissance grâce à Copernic, Keppler et Tycho Brahe et à la fin du XVIIème siècle avec Newton.

Pour Copernic, le soleil prend la place de la terre dans son rôle de
centre du monde.
Avec Newton, l’Univers devient plus vaste, il n’existe plus de sphères des fixes, la Terre n’est pas le centre du monde, car en fait il n’y a pas de centre du monde.

Le problème de l’origine du système solaire, quant à lui, ne s’est
pratiquement pas posé avant le XVIIème siècle, les philosophes considérant qu’il était là depuis toujours et pour l’éternité. Rien de possible sans la philosophie…
Dès 1633 Descartes apporte une idée de l’évolution. Pour lui dans l’Univers, les objets naissent, vivent et meurent. Rien n’est plus éternel. Mais leur durée de vie est tellement plus longue qu’il nous semble que rien ne change : « De mémoire de rose, on n’a jamais vu mourir un jardinier »…
Après Descartes, viendront Buffon (1741), Kant (1755) et Laplace (1796) qui vont proposer deux théories qui s’opposent pendant près de deux siècles.
 
La 1ère théorie catastrophiste par laquelle la formation des planètes serait due au passage proche d’une étoile qui aurait arraché un filament de matière du soleil, nous est apportée par Bouffon, la 2ème théorie de la nébuleuse primitive selon laquelle le soleil et les planètes ont été formés à partir d’une même nébuleuse de gaz primordiale nous est apportée par Kant en premier et Laplace en 1796, qui n’ayant pas connaissance des travaux de Kant, évoquera le même principe. Kant, déjà qui avait proposé un Univers ressemblant à un rassemblement de mondes comme des îles dans un océan.

On tendra alors vers ce qu’il est commun d’appeler le principe
d’universalité. Tout doit être vrai et partout dans l’Univers. C’est d’ailleurs un des grands principes de la physique qui préconise que l’expérience soit réalisée ici ou ailleurs, elle doit conduire au même résultat.
La physique ainsi que la philosophie se retrouvent confrontées à un Univers, qui plus est ne peut être fini et doit donc être infini.
En compléments aux démonstrations mathématiques, on met également en évidence que l’Univers n’est pas composé uniquement des 4 éléments, mais qu’il y a d’autres particules. C’est l’avènement de l’atomisme. Voilà les théories de Démocrite qui reviennent. Il était temps…
La physique de Newton aura été efficace jusqu’au jour, où on rencontre une nouvelle difficulté conceptuelle dans l’infiniment petit, ou sa théorie ne s’applique plus… Et c’est avec Albert Einstein que de nouvelles réponses seront apportées avec ses théories sur la relativité restreinte en 1905 et la relativité générale en 1915. C’est la fin de la première révolution cosmologique et la naissance de la seconde, que l’on appelle cosmologie moderne ou relativiste.

Cette seconde révolution est engendrée grâce aux nouvelles théories
mais également aux nombreux progrès de l’observation (télescope, hotographie…).
Depuis la fin du 19éme siècle, un grand débat sévissait dans le monde des astrophysiciens « : « jusqu’où va notre Univers ? ».

Deuxième voyage :

 
Dès la fin du 19ème, les astronomes avaient compris globalement qu’on se situait dans un amas d’étoiles, et avaient décrit grossièrement notre système solaire.
Mais l’Univers était-ce que cela avec du vide autour ? Certains déjà évoquaient l’existence d’autres galaxies.
En 1924, Edwin Hubbel observa la nébuleuse d’Andromède….en dehors de notre galaxie. On en tira la conclusion que l’Univers est immense et devait être fait de nombreuses galaxies. La nébuleuse d’Andromède porte le nom aujourd’hui de galaxie d’Andromède. Et depuis Hubble, nous avons découvert des milliers de galaxies…
Les choses vont aller très vite. En 1929, en pleine crise, Vato mit en évidence que les galaxies sont toutes en mouvement et qu’elles s’éloignent les unes des autres, dans un mouvement d’expansion régulier. Sauf quelques exceptions, comme d’habitude dans la nature… Tant et si bien, qu’une galaxie fonce sur la notre à la vitesse de 40 km/s et pourrait nous atteindre d’ici 4 milliards d’années, ce qui nous laisse encore quelques heures de calme devant nous.

On découvre par ailleurs une magnifique étrangeté. Plus les galaxies
sont éloignées, plus elles s’éloignent vite…
Le mystère sera résolu par un prêtre belge du nom de Lemaître. Dès 1927, il découvre en résolvant les équations de la relativité générale d’Einstein, que l’Univers ne peut être qu’en expansion ou en régression. Sa découverte passera inaperçue pendant près de 3 années.
C’est lorsqu’il décide de l’adresser à Eddington que celui-ci prend la décision de la publier dans une revue scientifique de renom. Seul, décidément on est stérile. Si Hugo n’avait pas eu d’éditeurs courageux qui l’auraient connu ? La communauté scientifique, grâce aux découvertes empiriques et aux travaux de Lemaître, comprend que l’Univers est en expansion dans un mouvement régulier et accéléré aux bornes, qui n’est que la propriété de lui-même.

Mais revenons, un court instant sur la théorie de la relativité générale
d’Albert Einstein. Que nous dit-elle ? Deux choses fondamentales et non remises en cause à ce jour. La première est que l’espace et le temps sont mélangés dans ce qu’il est commun d’appeler un « espace – temps ». La seconde, est que donc sa géométrie est variable. Une variation dans le temps a un impact sur sa géométrie. Pour imaginer l’Univers et son mouvement ainsi que ceux des galaxies et des planètes, on peut facilement comprendre en observant une rivière et ses bateaux. Les bateaux pourvus de moteurs sont mis en mouvement par le courant de la rivière et par la force du moteur, tandis que les bateaux sans moteur, sont mis en mouvement par le courant. Il en est exactement de même pour les galaxies qui sont entraînées dans un courant d’Univers.

Dès 1931, la communauté scientifiques comprend que l’Univers est
en expansion dans un mouvement régulier propriété de lui-même.
C’est à partir de ce moment très précis, et en particulier grâce à la concomitance des découvertes mathématiques, et des observations que la théorie va s’expliquer et va évoluer vers l’hypothèse du Big Bang.

Lemaître est sans doute le seul avoir pu imaginer le modèle de l’atome 
primitif, ce qui va beaucoup ressembler à certains nombres de modèles du Big Bang itial, rencontrera beaucoup d’opposants. On ne connaissait qu’à peine la physique quantique (physique des particules) et encore moins la physique neutronique. On lui reprocha d’avoir, par sa théorie, voulu réintroduire les écritures dans la physique. Il va de soit, que ses détracteurs n’étaient pas autres que ceux qui s’accrochaient à un univers infini sans commencement ni fin. Avec Lemaître, la physique prévoyait qu’il y eut un début, et qu’il y aura une fin, et que tout est fils de la Lumière. C’était intolérable pour une communauté esclave d’une certaine forme de pensée scientifique…unique.

Le modèle de Lemaître proposait une élévation, et en quelque sorte un
rapprochement de l’explication du monde du divin.
La maturation nécessaire à la compréhension d’une telle théorie n’était pas présente encore chez les scientifiques qui n’étaient encore qu’à l’adolescence de la démarche de la connaissance, puisque privée de l’intégration de la spiritualité.
L’acceptation d’une origine, d’une singularité initiale nécessitait une approche initiatique, un chemin long fait de volonté jusqu’au point où seul l’esprit peut saisir les suprêmes mystères de nos origines. Initier ne signifie pas autre chose que : « élever les facultés propres de la connaissance pour atteindre à une vision toujours plus profonde du monde ». Seulement voila, il faut être initié et sans doute maçon avec ou sans tablier pour si ce n’est le comprendre au moins le saisir et l’approcher…La période était difficile.

A partir de 1940, alors que le monde vit dans la tourmente nazie,
l’intérêt des physiciens se porte enfin vers les théories du prêtre belge Lemaître.
Dès cette époque, les physiciens nucléaires en pleine activité (on pense en particulier à des hommes comme Oppenheimer), comprennent que l’univers dans le passé a connu une période très dense et très chaude, et qu’il fut un état idéal pour produire les réactions nucléaires. Dès lors, la question est posée : « Et si tout avait été créé dans l’instant initial, ce fameux Big-bang ? » La réponse est négative aujourd’hui. Bien qu’elle soit positive, pour les éléments fondamentaux tels que le Deutérium, l’Hélium et le Lithium en abondance dans l’Univers…La physique met en évidence la création de la matière ultérieurement.

Le 6 juillet 1945, à cinq heures et demie du matin, dans le désert du
Nouveau Mexique, un souffle brûlant, puis, quelques instants plus tard, une effroyable onde de choc. Dans un éclair aveuglant, une immense boule de feu rouge orangé se lèvera, tel un soleil de cauchemar, à plus de vingt mille mètres d’altitude.

Le Japon sera le premier et le dernier pays à en faire les frais.

Deux années après avoir mis au point la plus terrible arme jamais inventée par les hommes, Oppenheimer démissionne et prend la direction de l’Institut d’Etudes avancées de Princeton. En proie à de terribles remords, Oppenheimer décède en 1967.

En 1964, à la même Université de Princeton, les calculs des
physiciens prédisent que si la théorie du Big-bang est vraie, alors on doit observer un vestige de celui-ci sous la forme d’un rayonnement, une onde radio qui doit baigner tout l’univers puisque produite à sa création. La décision est prise de construire une antenne pour l’observer. Mais, dans le même temps, deux ingénieurs de la compagnie Bell Telecom découvrent par le plus grand des hasards ce rayonnement qu’ils considèrent à l’origine comme un parasite. Ces deux ingénieurs Penzas et Wilson reçurent le prix Nobel en 1978 pour cette importante découverte.

On peut dire que dès 1965, les modèles de Big-bang sont pris au
sérieux par l’ensemble de la communauté scientifique.
Le mot Big-bang a été inventé en Angleterre en 1951, lors d’une émission de radio à la BBC par l’astrophysicien Sir Fred Hoyle de l’Université de Cambridge, dans le but de tourner en dérision l’idée, absurde à ses yeux, d’expansion de l’Univers. Chaque fois qu’il rencontrait l’abbé Lemaître lors d’un congrès il s’exclamait : « tiens voila monsieur Big-bang ! »

Depuis l’acceptation de cette théorie, il existe à ce jour trois modèles 
d’univers.
Dans le premier modèle, la vitesse avec laquelle les milliards de galaxies s’éloignent les unes des autres est suffisamment faible pour que l’attraction de la gravité qui existe entre elles finisse par les empêcher de s’éloigner et inverse ce mouvement pour les faire se rapprocher. L’univers sera donc en expansion jusqu’à ce qu’il atteigne une taille maximum, puis il se contractera de nouveau pour emprunter le chemin inverse pour finir comme il a commencé dans ce qu’on appelle par opposition au Big-bang un big Crunch.

Certains adeptes de cette théorie vont légitiment jusqu’à imaginer que
l’évolution de l’univers pourrait être cyclique, du big-bang au bigcrunch, puis un nouveau big-bang, une nouvelle expansion puis un nouveau big-crunch etc… Cette théorie cyclique ravit les amateurs d’infini temporel… Bien sûr elle se heurte un peu aux écritures ! Dieu infini aurait créé un nombre de fois infini l’Univers !

Dans le deuxième modèle, les galaxies s’éloignent les unes des autres
avec une vitesse suffisante pour que la gravité ne puisse jamais contrecarrer ce mouvement, et l’Univers sera éternellement en expansion jusqu’à finir dans ce qu’il est commun d’appeler « une soupe froide ». Ainsi il y aurait un début et une fin.

Enfin dans le troisième modèle, et c’est le dernier, les galaxies
s’éloignent les unes des autres exactement au rythme critique nécessaire pour empêcher l’univers de se contracter à nouveau. Mais son avenir est exactement le même que pour le second modèle. A partir de ces quelques considérations sur l’évolution de l’Univers, l’esprit vagabonde inéluctablement de la physique vers la métaphysique. Le Grand Architecte de l’Univers n’est plus très loin de nos pensées. Et enfin, la science et en particulier la cosmologie en observant le passé comme en imaginant le futur se rapproche de la création et de son créateur.
Peut-être, à ce stade, n’est-il pas inutile, de revisiter les conceptions du divin des 4 principales religions dont les écrits sont précieusement enfermés dans notre coffre placé ici, à l’Orient.

Et c’est précisément notre
Troisième voyage :

Pour le judaïsme, comprendre Dieu, c’est avant tout comprendre
comment le divin s’est révélé aux hommes. Il faut donc revenir à Abraham et à Moïse avec la révélation du Sinaï. Dieu est alors une voix qui va se graver sur les tables de la loi, texte révélé par construction. Et l’homme apprend que Dieu a créé la terre, le ciel et tout l’univers. L’homme, lui ne fut créé qu’au 6ème jour. Néanmoins, et c’est à cet égard très intéressant, Dieu apparaît systématiquement comme structurant et source d’équilibre, pour les choses et la vie ainsi que pour toutes les sciences.

En ce qui concerne l’infini, non récusé par la religion, le judaïsme
considère donc que le passage de l’infini au fini s’est opéré par le texte, mais aussi par l’alphabet, qui permettent à chacun de parcourir son chemin vers le Divin.

Pour les chrétiens, il convient de chercher Dieu dans la trinité du Père, 
du Fils et de leur esprit. Et les trois doivent être Un par l’amour.
L’élévation vers le divin se fait alors grâce au mystère de la vie et de l’amour. La parole, elle, est apportée par le fils, l’être révélé, transmetteur entre l’esprit Divin et les hommes et leurs demandant de croire et d’aimer afin, dans le respect de la différence et de la pluralité de ne faire plus qu’UN. L’infini est alors l’image de l’esprit et de l’Unité. Les chrétiens croient en l’infini temporel.

Les Bouddhistes ne croient pas dans un Dieu unique, créateur, mais
pensent que par la philosophie et la spiritualité, ou plutôt la vie spirituelle, on peut tendre vers la sagesse tel Bouddha. Ainsi, chacun peut atteindre, tel Bouddha, le nirvâna, la sagesse ultime. Sans doute, après de multiples réincarnations. S’ils ne croient pas en un Dieu unique et créateur, ils croient en des Dieux, projections de l’esprit humain, et habitants d’un royaume de félicité appartenant à la roue de la vie. En ce sens, ils croient en l’infini temporel.

Enfin, pour les musulmans, Allah est grand ! Unique ! Omniprésent et
Beau. Plus que tout, ce qu’un musulman puisse imaginer. Aucune construction intellectuelle ne peut représenter Dieu. Tenter de le faire est un blasphème. Encore plus s’il s’agit de dessins humoristiques.
Mahomet étant un mortel, le Coran est tenu pour l’authentique parole divine. Les musulmans croient en l’infini temporel.

Si à cet instant précis de mon propos, j’ai ressenti le besoin de revenir
sur les quatre conceptions de l’esprit Divin, c’est parce que la suite de mon exposé va désormais nous rapprocher un peu plus du Grand Architecte de l’Univers, là où la physique rencontre la métaphysique.

Mais avant, prenons le temps d’observer, objet de notre
Quatrième voyage : 
En effet puisqu’il est prouvé désormais que l’Univers est en
expansion, alors l’inévitabilité d’un début est probante, il suffit de faire le voyage à l’envers dans le temps à la rencontre de l’origine, à la rencontre du big bang.

Mais avant de prendre ce toboggan de la cosmologie, j’aimerais ici
faire une photo de notre Univers. En effet, nous en parlons depuis maintenant de longues minutes sans avoir pris le temps de le décrire un peu.

Ce que nous savons aujourd’hui de lui :

- il est immense et composé de milliards de galaxies comme la notre ou différentes de la notre. Nous connaissons son rayon à l’instant t, à peu près 14 milliard d’année lumière ; sa masse est de 10 puissance 80 tonnes ;
- il est en expansion et est fini ;
- il est gouverné par la gravitation (celle de Newton revisitée par Einstein) ;
- il évolue dans un espace temps ;
- il n’a pas de centre, pas de haut, pas de bas et pire…pas de bord ;
- et pourtant il grandit à la vitesse de la lumière ( 20 millions de km par minute).

Mais la, erreur, je viens d’utiliser une donnée qui n’est peut-être
pas familière à tous. Et c’est bien naturel. Qu’est-ce qu’une année lumière ? C’est une donnée bien pratique pour mesurer les distances astronomiques : le temps lumière. On calcule les distances en années-lumières, distance parcourue par la lumière en un an, sachant que sa vitesse est de 300 000 km /s ou 20 millions de km/minute. Bref en un an la lumière parcoure 10 512 000 millions de km.

Ainsi la lune se trouve à 1 seconde lumière de la Terre et Mars à
quelques minutes. Pluton la dernière planète de notre système solaire est à 5 heures lumière. Il faut comprendre que la lumière met 5 heures pour nous venir de Pluton. Si nous quittons notre système solaire pour aller sur Alpha du centaure, dont tout le monde a entendu parler, puisqu’il s’agit du soleil le plus proche dans notre galaxie, alors il faut 4,5 ans à la lumière pour nous parvenir. On comprend ici, qu’observer le ciel, c’est observer le passé.

Si maintenant on va au bout de la voie lactée notre galaxie, celui-ci
est à 50 000 années lumières. Enfin, si nous quittons notre galaxie, pour aller jusqu’à la galaxie d’Andromède, composée de trois cent milliards d’étoiles, dont beaucoup sont presque identiques à notre soleil, elle se situe à deux millions deux cent mille années lumière.
Autant dire que lorsqu’on la regarde on la voit comme elle était il y a deux millions deux cent mille année, temps que la lumière a mis pour venir jusqu’à nous et donner son image.
Enfin n’oublions pas que notre univers est composé de milliards de galaxies et qu’il grossit à la vitesse de la lumière.

Pour terminer cette petite photo du cosmos, ajoutons quelques
étonnantes valeurs. Nous savons aujourd’hui calculer la taille, la densité et la masse de notre univers, ainsi même que l’ensemble de l’énergie qu’il contient. Sans vouloir abuser de chiffres, je n’en citerai qu’un dernier, celui de la masse totale de l’univers qui est de 10 puissance 40 tonnes. Une bien étonnante valeur, car ce chiffre correspond exactement au rapport de la force électromagnétique par la force de la gravitation. Mais on le retrouve encore dans la composition de l’univers, et plus précisément dans le nombre de particules qui est de 10 puissance 80 soit 10 puissance 40 élevé au carré.

Fermons la parenthèse sur ce début d’approche de la magie
mathématique du cosmos, que nous ouvrirons un peu plus tard dans cet exposé lorsque nous évoquerons la structure parfaite du cosmos et peut-être son code secret.

Le moment est venu d’engager notre dernier voyage et
Cinquième voyage :

Nous pouvons maintenant engager notre ultime voyage, qui je vous
rassure restera inachevé, en remontant le temps à la recherche de nos origines, à la recherche de l’instant 0, la singularité initiale, à la recherche du Big bang. Pour cela, il suffit de rembobiner le film et faire le voyage en sens inverse, d’aujourd’hui vers il y a très longtemps, il y a 14 milliards d’années environ, dans un incroyable rétrécissement de l’univers, vers un incroyable réchauffement.

En effet, l’Univers étant en perpétuelle expansion, il est
logiquement plus grand qu’à n’importe quel moment dans le passé.
Ce qui veut dire qu’il y a un moment dans le passé où l’Univers était d’une petitesse quasi infinie, un point unique qu’on appelle singularité initiale. Le premier instant.
 
Pour imprimer une image mentale de ce qui s’est passé ces derniers milliards d’années, il suffit d’imaginer l’explosion d’une grenade qui projette des éclats dans toutes les directions. Lorsqu’on passe le film de cette explosion à l’envers, on voit tous les éclats revenir en arrière et se réunir en un seul point, c’est ce que je vous propose de faire avec l’univers.

Expliquons ici, ce qu’il est commun d’appeler une singularité en
astrophysique.
Pour comprendre cette notion de singularité, il est possible de l’appréhender par l’intermédiaire de l’analyse de la notion de trou noir, autre singularité, appelé par certains, singularité finale. Mais qu’est-ce donc que ce trou noir, déjà observé dans l’Univers, dont nombreux ont déjà entendu parlé ? C’est une sorte de puits sans fonds que l’on peut représenter tel un siphon ou tout ce qui passe à proximité est inexorablement absorbé à l’intérieur sans jamais pouvoir en ressortir. Ce qui signifie concrètement qu’un objet tombant dedans, semblera, vu depuis l’extérieur, chuter indéfiniment vers un point d’espace nul où le temps s’est arrêté, de densité infinie et de température infinie. Voila pour le trou noir, cette singularité dite finale.

Grâce à la résolution de nos équations, il aujourd’hui possible de
décrire les phénomènes physiques depuis l’instant initial, enfin presque, pas tout à fait, car la aussi, et c’est tout près de l’instant initial, tout près de l’instant t=0, il existe un mur infranchissable.
Il n’est pas primordial pour notre propos de ce jour de décrire l’ensemble des phénomènes physiques connus et expliqués depuis cet instant. Nous connaissons en effet précisément les dates de naissance des particules de certains atomes fondamentaux et même des premières galaxies. La théorie de la relativité générale explique en effet parfaitement l’évolution de l’univers dès les premières secondes suivant l’instant zéro. La physique quantique, donc des particules, voit son influence grandir naturellement au fur et à mesure qu’on se rapproche de cet instant. Mais en dessous de se fameux mur dont nous parlerons après, les théories physiques s’effondrent.

Faisons simplement dérouler le film de la création de l’univers en
accéléré.
La dilatation de l’espace engendre une baisse de la température, qui elle-même enclenche les processus physiques de formation des premiers noyaux et les assemblages des briques élémentaires de la matière. C’est ainsi qu’une seconde après le Big bang, cette formidable explosion de ce point sans dimension, l’espace est rempli de particules diverses comme les électrons, les neutrinos, les protons, les neutrons et beaucoup d’autres qu’il serait fastidieux ici d’énumérer. Au bout de 12 secondes, la température baisse de 3 milliards de degrés Kelvin. 100 secondes plus tard, elle descend à 1 milliard de degrés. 30 minutes après la température est de 300 millions de degrés. La densité de l’univers est 10 fois plus faible que celle de l’eau, soit quasi nulle. 300 000 ans plus tard, la température est de 10 000 degrés K, et cette température combinée à la baisse de la densité de l’univers va permettre à celui-ci de devenir transparent à la lumière. Enfin la lumière ! L’univers a alors une taille égale à 0,1 % de sa taille actuelle. Les premiers atomes apparaissent. L’expansion et la baisse de la température aidant, la matière va pouvoir s’étendre au rythme de l’univers.

A une époque située entre 8 et 10 milliards d’années depuis la
naissance de l’univers, les premières molécules présageant la vie apparaissent. La température est alors presque aussi basse qu’aujourd’hui, soit 3 degrés K. Enfin, il y a 5 milliards d’années, c’est notre étoile le soleil qui se forme à partir d’une nébuleuse faite de gaz et de poussières, résidus d’une étoile morte de première génération née bien avant…Et maintenant ? En ce moment, que ce passe-t-il ? L’Univers vit, et notre système solaire grandit d’à peu près un mètre chaque année, soit cent mètres par siècle, et le cosmos entier de 20 millions de kilomètres par minute.

Au risque d’avoir un peu le vertige, revenons plus loin, plus
longtemps, plus profondément en arrière vers la première seconde. A cet age l’Univers fait à peine trois cent mille kilomètres d’un bout à l’autre. Un millième de seconde plus tôt il en fait trois cent kilomètres.
Puis trente mètres au premier dix millionième de seconde. Et ce n’est pas fini, au premier cent millionième de seconde l’univers ne fait plus que 3 mètres d’un bout à l’autre. Et si on remonte encore le temps sa taille fait celle d’une pomme, puis d’un grain de sable, puis d’une particule invisible.

Sa densité et sa température sont infinies. Et
bientôt nous approchons de la dernière barrière, l’ultime barrière de la physique que l’on appelle « le mur de Planck ». Sa dimension est de 10 puissance moins 33 cm qui s’écrit zéro, suivi de 32 zéros avant le chiffre 1. Cette grandeur définie par Max Planck correspond à la limite de la divisibilité de la matière. Elle se déduit d’une formule universelle, formidable, dans laquelle on retrouve la vitesse de la lumière et la constante de gravitation. C’est à cette distance que s’arrêtent la physique et la cosmologie moderne. C’est à cet instant que la cosmologie moderne fait démarrer la terrible expansion de l’univers. Cet instant est connu, il vaut 10 puissance moins 43 seconde, qui s’écrit donc zéro suivi de 42 zéros avant le chiffre 1.

Avant ce temps de Planck, passé, présent, futur perdent tout leur sens.

Derrière ce mur se cache une réalité inimaginable et inobservable.
Car, pour aller jusqu’au mur de Planck, le microscope qu’il nous faudrait utiliser serait tellement vorace qu’il viderait d’un seul coup toute l’énergie de notre univers. Et pourtant, ce mur de Planck est en nous et autour de nous dans tout ce que l’univers a fait. En fait, il est partout, mais à une distance colossale, au fond de tout, au fond de l’univers. Il est formidablement éloigné par l’énergie qu’il faudrait déployer pour l’atteindre.

L’infiniment petit est aussi loin que
l’infiniment grand.
En dessous de cette distance, le tissu de l’espace-temps se déchire et perd sa continuité. Le temps n’existe plus comme nous le connaissons.
Ce mur sépare le monde d’avant le big bang de tout le reste de l’univers. Derrière ce mur, l’espace se dissout en une sorte d’écume quantique, ou l’énergie ne semble plus n’être que de l’information.

Depuis que les physiciens ont découvert ce mur, les théories vont bon
train. Et l’une des plus curieuses, des plus étonnantes, l’une des plus probables réside dans la transformation de quantité d’information en énergie. Tout semble montrer, qu’avant le temps de Planck, en dessous de ce mur infranchissable, l’espace et le temps ayant perdu beaucoup de leur signification, tout ne serait plus qu’information dans un temps qualifié d’imaginaire. Tout se passe comme si tout était écrit et contenu dans une formidable équation. Ce qui poussa Stephen Hawking a posé la question : « Quel est le souffle qui a mis le feu aux équations ? Pourquoi l’Univers s’est-il lancé dans cette énigme représentée par sa propre existence. D’autres plus amoureux des nombres viennent ici compléter la réflexion avec les théories sur les nombres premiers ou sur les nombres d’Univers. Car depuis le début, ces nombres existent, et sont présents dans l’univers. L’explication serait-elle cachée au sein de ces nombres ? Mais qui aurait bien pu les apporter ? Faut-il citer A. Einstein qui disait à qui voulait l’entendre :
« Je veux savoir comment Dieu a créé le monde. Je ne m’intéresse pas à tel ou tel phénomène. Je veux connaître ses pensées, le reste n’est que détails ». Dieu n’aurait-il fait que les nombres et apporter l’énergie pour les mettre en mouvement ? Le Grand Architecte n’aurait-il créé que les équations ?

Alors, vous et moi mes soeurs et mes frères, étions nous déjà prévus,
programmés dans cette magnifique équation créée par le Grand Architecte de l'univers. Dans cette quantité d’informations gravées tel sur un CD qu’il fallait mettre en mouvement. Gravé dans un rituel atemporel, infini, qu’il convenait de découvrir.

A cet instant, je repense à mon Frère qui m’indiqua un espace de
temps compris entre midi et minuit cette sphère céleste et qui sans aucun doute me mis sur le chemin.

A cet instant, je sais que ce mur de Planck, infranchissable à l’aide des
outils de la physique et des mathématiques, ne pourra nous ouvrir une fenêtre et nous laisser peut-être entrevoir la lumière, que si nous avons pris la précaution et l’intelligence de nous munir de cet outil, merveilleux, de cette oeuvre d’amour qu’est la spiritualité, qui seule nous permettra de prendre le chemin qui conduit à la création du Temple et à la mise en mouvement de l’humanité et donc de la fraternité .
Alors, je pense à cet instant initial, où le Vénérable Maître munit de l’énergie primordiale éclaire notre Temple. Et je me dit sans cesse,
que serait la Lumière sans les êtres qui la perçoivent, et ne m’empêche de penser et remercier les frères qui me l’ont donnée.

J’ai dit V
\ M\

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