Obédience : NC | Loge : NC | 28/02/2006 |
Des
liens historiques entre laïcité
et les aspirations démocratiques modernes Le mot « laïc » provient du latin ecclésiastique « laïcus » qui signifie « commun, du peuple, non militaire, séculier ». Le ROBERT historique définit de « laïc, ce qui n’est pas ecclésiastique et, par extension, ce qui appartient au monde profane, à la vie civile, en particulier ce qui est indépendant de toute croyance religieuse ». Par
contre, la morale religieuse parle tours au nom de Dieu,
faisant appel à la « Révélation divine » pour
justifier ses préceptes
et imposer un mode de vie aux croyants. POUVOIR
LAÏQUE ET POUVOIR RELIGIEUX Au
lendemain de la Révolution de 1830, un certain nombre de
catholiques fervents, prêtres et laïques, émus des progrès de
l’irréligion constatés
sous Ainsi,
ces catholiques libéraux voulaient que l’Eglise se
réconcilie dans l’espace temporel avec le mouvement des idées libérales
et
démocratiques. Ces idées furent exprimées dès 1829 dans le livre du
théologien,
l’abbé de Lamennais, intitulé : « Des progrès de la
Révolution et de
la guerre contre l’Eglise ». L’impiété grandissante des
Français y est
expliquée par le fait historique que « l’autel » est
resté enchaîné
« au trône », et Lamennais y soutient que la religion
devienne
indépendante du pouvoir politique. Par conséquent, il invite l’Eglise à
rompe
ses attaches officielles avec l’Etat français en clamant son
détachement des
institutions publiques. Les
écrits de l’abbé de Lamennais connurent un grand succès auprès
de la jeunesse catholique et de l’élite des catholiques libéraux, épris
des
idées nouvelles de liberté et d’égalité, propagées par l’esprit
révolutionnaire
de 1789, auquel l’Eglise était hostile en prêchant une société
hiérarchisée en 3
classes sociales, clergé, noblesse et roture, où elle occupe la 1ère
place aux côtés du Roi qu’elle déclare de droit divin. Parmi
les plus ferventes adhésions aux idées nouvelles de
l’abbé de Lamennais, se trouvait le jeune abbé Lacordaire, qui salua en
lui
« le fondateur de la liberté chrétienne ». La
Révolution de Juillet
1830 survint sur ces entrefaites, ce qui amplifia l’effervescence
générale
parmi les catholiques que Lamennais toucha par voie de presse en
fondant le
journal « L’avenir », dont le 1er
numéro fut publié avec
l’aide de l’abbé Lacordaire, le 16 octobre 1830, avec
l’épigraphe : « Dieu et Liberté ».
Aussitôt, le fils d’un
Pair de France (charge héréditaire laissant
espérer son influence à venir), le comte de Montalembert, se
rapprocha des 2
abbés, Lamennais et Lacordaire, pour lancer officiellement
« le mouvement
catholique libéral ». Ce mouvement social affirmait sa foi
religieuse
catholique, sa soumission au pape, conçu désormais comme placé à la
tête d’un
monde catholique renouvelé, défendant toutes les grandes libertés,
notamment la
liberté de conscience, la liberté de la presse, la liberté
d’association, la
liberté d’enseignement, ainsi que toutes les libertés départementales
et
communales correspondant à une décentralisation du pouvoir d’Etat.
Toutes ces
libertés furent résumées dans l’expression : « la
liberté pour tous, égale pour tous », ainsi que dans
la formule : « le monde
régénéré par la liberté et la liberté régénérée par Dieu ».
En
outre, l’abbé de Lamennais alla plus loin en prônant les
principes républicains et socialistes d’alors, de souveraineté du
peuple et du
suffrage universel. Et, comme il revendiquait l’indépendance totale de
l’Eglise
par rapport au pouvoir établi, il prôna la suppression du Concordat
liant
l’Eglise au pouvoir d’Etat français. En somme, il réclamait
« la
séparation de l’Eglise et de l’Etat » à travers le slogan
suivant : « quiconque est
payé dépend de qui le
paye : le morceau de pain que le pouvoir d’Etat jette au
clergé est le
titre de son oppression ». Ce mouvement catholique
libéral annonçait ainsi
aux prêtres et aux évêques que la séparation de l’Eglise et de l’Etat
les priverait
de leurs traitements : « vous
serez
comme les prolétaires, avec Dieu de plus pour patrimoine ».
Cette
nouvelle doctrine du catholicisme libéral eut un
énorme retentissement, après mille ans de complicité active ou passive
entre
l’Eglise et le pouvoir monarchique en place. Or, après la chute de
Napoléon en
1815 et la reprise en main de leur pouvoir absolu par les divers
monarques
européens, une vague de romantisme déferla sur l’Europe, animée par
l’idéologie
de liberté que la Révolution et l’Empire avait semées partout où les
troupes
françaises avaient triomphé en Europe continentale. Des journaux de
province
propagèrent ces idées chrétiennes nouvelles, et une pétition de 15.000
signatures réclama auprès des 2 Chambres du Parlement, la liberté de
l’enseignement en France. Cependant,
ce mouvement catholique libéral s’est trouvé en
opposition politique avec le parti légitimiste qui était conservateur
et que
Lamennais qualifiait de « Parti qui sacrifie Dieu à son
Roi ».
Malheureusement, c’est ce parti légitimiste qui obtint le soutien du
Pape
Grégoire XVI, dont l’encyclique « Mirari vos », en
date du 12 août
1832, condamnait, à la fois, la liberté de conscience, la liberté de la
presse,
ainsi que le projet d’abrogation du Concordat, prôné par l’abbé
Lamennais. Et,
par suite de ce désaveu, la
doctrine du mouvement
catholique libéral s’affaiblira jusqu’à entraîner la fermeture du
journal
« L’avenir » et de son « Agence générale
pour la défense de la
liberté religieuse », suivie de la disparition de tous leurs
comités
locaux de province.
C’est
alors que Lamennais se rapprocha politiquement des
milieux républicains, voire socialistes comme le journaliste Louis
Blanc et le
député Ledru-Rollin, en bataillant pour les revendications ouvrières et
l’amélioration du sort des classes laborieuses, et en dénonçant
l’égoïsme de la
bourgeoisie industrielle. Et il alla plus loin en prônant publiquement
le
retour de la République. Cet engagement politique fut considéré comme
révolutionnaire
par rapport au régime monarchique établi, ce qui lui valut d’être
condamné à la
prison. Puis, sous la 2nde République, il fut
élu Député en 1848,
puis mourut dans des difficultés matérielles en 1854, après avoir été
écarté de
la vie politique par le référendum du 2 décembre 1852, qui fit accéder
au
pouvoir l’Empereur Napoléon III. Entre-temps,
l’abbé Lacordaire faisait ses célèbres
prédications à la cathédrale de Notre-Dame de Paris, prêchant son
souhait de rapprocher
l’Eglise de certaines libertés modernes que le pape n’avait pas
expressément
condamnées, tandis que Montalembert intervenait ardemment à la Chambre
des
Pairs (où il avait succédé à son père) en faveur de la liberté
d’enseignement.
Et, en 1848, le catholicisme libéral de Lacordaire s’allia au
catholicisme
social du Pr Ozanam (qui avait fondé « 2- LAÏCITE ET
RELIGION Il
faut comprendre que la laïcité ne cherche plus
aujourd’hui à se battre contre les Eglises dont elle garantit le libre
exercice
de leur culte. C’est un principe d’organisation de la vie en société
sans
métaphysique, comme le pratiquaient les anciens philosophes Grecs du
temps de
Thalès au VIII° siècle av.JC et jusqu’à Aristote au IV° siècle av.JC.
Cependant, la politique des députés de Toutefois, à mon humble avis, il ne
faut pas seulement
rapprocher cette idéologie laïciste du seul mouvement républicain du
siècle des
Lumières. Il remonte aux rapports du Pape avec Philippe Auguste qui en
refusait
l’hégémonie sur le pays des Cathares à la fin du XII°. Il y eut aussi
le
conflit du Pape avec Philippe Le Bel au sujet de la confiscation des
biens des
Templiers en 1307. Par la suite c’était l’Eglise de France qui s’était
définie
« gallicane » (càd relatif à l’Eglise de France), en
se retranchant
sous la protection du Roi et du Parlement en vue de défendre ses
franchises à
l’égard du Saint-Siège, franchises obtenues sous François 1er
dans
le Concordat de 1516, laissant au Roi de France le choix des prélats
nommés par
le Saint-Siège. Et sous Louis XIV le clergé français adopta la fameuse
« Déclarations des quatre articles » lui conférant
une totale
indépendance envers le Saint-Siège en matière d’administration, à tel
point que
Mais pour regagner son autorité sur
le clergé français
et sur le peuple catholique français, Pie IX obtint du concile Vatican
I en
1870 la proclamation du dogme de l’infaillibilité du Pape, alors qu’à
la suite
de l’abdication de Napoléon III après sa défaite face aux troupes
allemandes de
Bismarck en 1870, il
venait d’apporter
son soutien à la cause royaliste française contre le parti des
républicains
français. Ceux-ci se vengèrent alors en votant la loi sur l’école
laïque en
1882, contre laquelle le Pape s’éleva en condamnant la liberté
d’enseignement
en 1888. Ce fut donc une dure lutte politique d’usure entre le Pape et
les
républicains qui soutenaient désormais le mouvement laïque devenu de
plus en
plus anticlérical. Cette lutte pour le pouvoir
temporel, entre les
partisans religieux et laïques remonte à Jésus Christ selon l’Evangile
de St
Matthieu (XXII,21) : « Rendez à César ce qui est à
César et à
Dieu ce qui est à Dieu ». Revoyons donc l’historique de certaines
relations
marquantes de l’Eglise avec l’Etat français. Paradoxalement,
le monde arabo-musulman du Moyen-Âge avait
connu plusieurs penseurs dont les idées devançaient la laïcité des
temps
modernes. Il faut savoir déjà que le Calife Al Ma’moun (813- 833), chef
spirituel de l’Islam et chargé de défendre Et
ce Calife Al Ma’moun avait créé à Bagdad, dès son
avènement au pouvoir en 813, la
« Maison de Cet
exemple d’émancipation idéologique par le sommet
politique du monde islamique au début du IX° siècle favorisa
l’émergence d’un
courant philosophique laïque parmi les philosophes du monde islamique
des 3
siècles suivants, parmi lesquels le persan Al Râzi dit Rhazès
(864-925), le
soufi Al Farabi (872- 950) et Averroès (1126-1198) qui marqua
l’émancipation de
la pensée européenne aux XIII°-XVII° siècles. Rhazès
poussa d’abord le rationalisme du mutazalisme
jusqu’au bout en déclarant que c’est la philosophie et non pas la
prophétie
religieuse qui libérera les âmes du corps et offrira à l’homme les
moyens de
réaliser son bonheur. Rhazès ira encore plus loin en affirmant que la
Bible
comme le Coran ne sont qu’un issu de fables et que les prophètes sont
des
imposteurs et ne méritent nullement une vénération par les hommes. Et
il
poursuit sa critique du fanatisme religieux en disant que la religion
étouffe
la vérité et attise les haines en déclenchant des guerres. Et il
constate
spécialement que si les populations s’attachent à leur religion c’est
tout
simplement par habitude de vie et en raison de leur soumission aux
autorités
publiques qui en font perpétuer les rites. Or, pour résister à ces
influences
extérieures à la conscience individuelle, Rhazès soutient à son actif
que la
seule raison de chacun suffit à distinguer le bien du mal tout en
aidant au
progrès de la connaissance de l’homme, sans recours aux Saintes
Ecritures : il prône l’usage du bon sens et de la raison
philosophique et
de la connaissance comme seuls guides des comportements tant au niveau
de
l’individu qu’au niveau social. C’est là une réfutation éloquente et
remarquable de tout dogmatisme dans la recherche de la vérité, au IX°
siècle
déjà ! Ce
penseur musulman du début du X° siècle
a été rapproché de Voltaire de la fin du
XVIII° siècle, lequel considérait les prophètes comme des imposteurs
dangereux
et les textes sacrés comme un magma de légendes dégradantes pour
l’intelligence
humaine tandis que les diverses confessions religieuses concurrentes
étaient
autant de sources de guerres sanglantes et d’abrutissement mental. Le
2nd grand penseur laïque du monde islamique au
X° siècle fut Al Farabi (872-950) qui fut le premier à identifier une
relation
dialectique entre l’existence et la conscience des hommes, ce que Marx
développa 9 siècles plus tard dans son « Idéologie
allemande ». Al
Farabi avait reçu de son vivant le titre de « Hakim al
tani » càd
de « 2nd
Maître »
après Aristote. Parmi ses thèses il soutient que la Cité doit être
gouvernée
par un Sage dont l’âme réunit l’intelligence et le sens de l’action au
lieu de
laisser la communauté sous le pouvoir temporel d’une autorité
religieuse comme
le Calife, chef des croyants. On peut comparer Al Farabi à Thomas More
du début
XVI° et à Francis Bacon du début XVII°, soit 7 et 8 siècles plus tard. Le
3ème grand penseur laïque du monde musulman au
XII° siècle fut le grand Averroès ou Ibn Rushd (1126- 1198) qui prôna
une
distinction très nette entre science (Ilm ou connaissance) et religion
et alla
même, dans ses diverses doctrines, jusqu’à défendre la condition
féminine en
soutenant que la femme est en droit d’accomplir les mêmes tâches que
l’homme et
notamment de devenir philosophe ou de diriger la société humaine. Il
regretta
de la voir cantonnée dans les rôles de procréatrice et de servante du
foyer, ce
qui appauvrit la société puisque cela la prive de contribuer à la
création des
richesses en exerçant le métier de filage ou de tissage. C’était déjà
une forme
de laïcité d’avant garde, en luttant contre toutes formes de préjugés
et
discriminations, alors que l’Europe moderne n’a libéré la femme qu’au
XX°
siècle, soit 8 siècles plus tard… Ce qui les philosophies des Lumières
ont su
prendre chez Averroès c’est sa détermination à vouloir émanciper la
philosophie
et la conduite civile par rapport aux dogmes des théologiens. Tous
ces apports libérateurs de la pensée humaine n’ont pas
résisté à la forte influence que St Augustin (354-430) imposa au
comportement
de l’Eglise romaine à travers sa phrase disant que
« l’autorité des
Ecritures Saintes prévaut contre les ressources de tout esprit
humain ».
Cela inspira les acteurs du Saint-Siège à justifier théologiquement la
répression sanglante de toutes sortes d’hérésies tout au long du règne
absolu
de l’Eglise sur les consciences des catholiques européens, allant du
Concile de
Nicée en 325 jusque POURQUOI CETTE LAÏCITE A Pourquoi
l’histoire de France est-elle marquée par cette
laïcité qu’on dit « à la française » ? Tout
d’abord, il faut reconnaître que le royaume de France
était reconnu comme « Fille aînée » de l’Eglise, le
pouvoir du clergé
sur les consciences ayant servi le pouvoir absolu du Roi jusqu’à la
révolution
de 1789, date à laquelle les révolutionnaires se sont vengés en
instaurant
« l’Etre suprême » en remplacement du Dieu de
l’Eglise romaine,
alliée du Roi. Ensuite,
il faut tenir compte qu’au XIX° siècle un mouvement
de pensée positiviste, fondée sur le progrès des sciences, cherchait à
discréditer les explications théologiques du fonctionnement du monde.
Il en
résulta une perte d’influence du divin et donc du religieux dans
l’explication
des phénomènes naturels auxquels les populations sont le plus sensible.
Ce
retournement contre les explications théologiques du monde s’étaient
répercuté
dans la vie politique d’autant plus que l’Eglise soutenait l’ordre
monarchique
de droit divin alors que la misère sociale se répandait un peu partout
à
travers l’industrialisation naissante et sans protection sociale.
L’idéal républicain
de liberté et d’égalité sur Terre l’emportait sur toute autre
considération
religieuse et métaphysique. Ensuite,
il faut aussi voir qu’en 1870, à la chute de
l’empereur Napoléon III qui avait trahi son engagement républicain qui
lui
avait permis de se faire élire Président de la 2nde
République en
1848, l’Eglise romaine et l’ensemble du clergé catholique français
avaient
soutenu la cause royaliste en faisant campagne dans leurs prêches
contre le
parti des Républicains. Or ceux-ci ayant remporté les élections en 1875
ont
retrouvé les mêmes adversaires politiques cléricaux et antimaçonniques
virulents tout au long de la période 1875- 1914. Sous
le long pontificat de Léon XIII (1878-1903), ce Pape
usa d’un art politique raffiné pour essayer de renverser la majorité
maçonnique
à la Chambre des Députés. C’est ainsi qu’il poussa les électeurs
catholiques à
adhérer à Et
après Léon XIII c’est Pie X qui ordonna aux catholiques
français de refuser De
nos jours, la laïcité implique toujours une stricte
séparation entre les influences religieuses et l’exercice par l’Etat
des
pouvoirs publics. En effet, elle suppose que les prérogatives de
puissance
publique ne procèdent pas d’une quelconque légitimation divine ou
surnaturelle.
Cela implique aussi que le domaine public doit demeurer radicalement
séparé des
influences de la sphère privée, y compris tout ce qui se rattache à la
pratique
d’un culte par une communauté religieuse, fût-elle majoritaire. Tout
cela est
une condition essentielle de l’Etat de droit. Pourquoi
cette apparente insistance sur la religion ? C’est
que la démocratie ne peut s’exercer qu’à partir d’une liberté absolue
des
consciences des populations qui doivent déterminer les composantes du
pouvoir
politique à travers leurs votes. Par conséquent l’Etat se doit de
garantir la
laïcité comme préalable à l’exercice de toutes les autres libertés
publiques.
Et c’est donc sur cette base que fut adoptée en France « A
présent que les tensions entre l’Etat français et le
Saint-Siège se sont estompées et même passées au beau fixe depuis Quant
à l’Afrique subsaharienne, elle n’a certes pas encore
subi les ravages des guerres de religion sauf au Nigeria où le problème
de Par
contre, il faudrait entreprendre des démarches pour
l’instauration d’une « laïcité ethnique », en vue
d’éviter les
guerres ethniques qui ont déjà ravagé nombre de pays, parmi lesquels
l’on peut
citer le Liberia, Nadim
Michel KALIFE, Lomé 28.02.2006 au CCF
ANNEXE DES OPPOSITIONS DE L’EGLISE A LA LAÏCITE Grégoire XVI, 15
août 1832
- Encyclique Mirari Vos "… Une fois rejetés les liens
sacrés de la religion, qui seuls conservent
les royaumes et maintiennent la force et la vigueur de l'autorité, on
voit
l'ordre public disparaître, l'autorité malade, et toute puissance
légitime
menacée d'une révolution toujours plus prochaine. Abîme de malheurs
sans fonds,
qu'ont surtout creusé ces sociétés conspiratrices dans lesquelles les
hérésies
et les sectes ont, pour ainsi dire, vomi comme dans une espèce de
sentine, tout
ce qu'il y a dans leur sein de licence, de sacrilège et de blasphème." Mirari Vos Pie IX, 09
novembre 1846 - Encyclique
Qui Pluribus Pie IX condamne les erreurs
d’Hermès (mort en 1831, il avait essayé de
composer le christianisme avec le kantisme) et reprend les
condamnations
antérieures. "Personne d'entre Vous n'ignore
cette guerre si terrible et si
acharnée qu'a machinée contre l'édifice de la foi catholique cette race
d'hommes qui ne craignent pas d'exhumer du sein des ténèbres, où elles
étaient
ensevelies, les opinions les plus monstrueuses, si habiles à étouffer
dans toutes
les âmes le saint amour de la piété, de la justice et de l'honnêteté ;
comment
ils parviennent si promptement à corrompre les mœurs, à confondre ou à
effacer
les droits divins et humains, à saper les bases de la société civile, à
les
ébranler, et, s'ils pouvaient arriver jusque là, à les détruire de fond
en
comble. Car, Vous le savez bien, Vénérables
Frères, ces implacables ennemis du
nom chrétien, tristement entraînés par on ne sait quelle fureur
d'impiété en
délire, ont poussé l'excès de leurs opinions téméraires à ce point
d'audace
qu'ils ils ne rougissent pas d'enseigner que la doctrine de l'église
catholique
est contraire au bien et aux intérêts de la société. Pour fasciner
encore plus
aisément les peuples, ils osent se vanter d'être les seuls en
possession de la
connaissance des véritables sources de la prospérité ; C'est pour cela qu'employant une
manière de raisonner déplacée et
trompeuse, ils ne cessent d'exalter la force et l'excellence de la
raison
humaine, de vanter sa supériorité sur la foi très sainte en
Jésus-Christ, et
qu'ils déclarent audacieusement que cette foi est contraire à la raison
humaine. Non, rien ne saurait être imaginé de plus impie Car, bien que la foi soit au-dessus
de la raison, jamais on ne pourra
découvrir qu'il y ait opposition et contradiction entre elles deux ;
parce que
l'une et l'autre émanent de Dieu. Elles se prêtent bien plutôt un tel
secours
mutuel que c'est toujours à la droite raison que la vérité de la foi
emprunte
sa démonstration, sa défense et son soutien les plus sûrs ; que la foi,
de son
côté, délivre la raison des erreurs qui l'assiègent, qu'elle l'illumine
merveilleusement par la connaissance des choses divines, la confirme et
la
perfectionne dans cette connaissance. Les ennemis de la révélation
divine, portent jusqu'aux nues les progrès
de l'humanité. Ils voudraient, dans leur audace sacrilège, introduire
ce
progrès jusque dans l'église catholique : comme si la religion était
l'ouvrage
non de Dieu, mais des hommes Jamais hommes si déplorablement en
délire ne méritèrent mieux le
reproche que Tertullien adressait aux philosophes de son temps : « Le
christianisme que vous mettez en avant n'est autre que celui des
stoïciens, des
platoniciens et des dialecticiens ». […] Mais Vous connaissez encore aussi
bien comment ils voudraient fouler
également aux pieds les droits de la puissance sacrée et de l'autorité
civile.
C'est à ce but que tendent ces criminels … Animé d'une juste émulation du
zèle et des saints exemples de ses
prédécesseurs, Grégoire XVI, a condamné par ses Lettres apostoliques
les mêmes
sociétés secrètes que Nous entendons aussi déclarer condamnées et
flétries par
Nous."
Qui
Pluribus Pie IX - 8
décembre 1849 - Quibus
Quantique "La Révolution est inspirée par
Satan lui-même. Son but est de
détruire de fond en comble l'édifice du christianisme et de
reconstruire sur
ses ruines l'édifice social du paganisme." Léon XIII 20
avril 1884
- Encyclique Humanum Genus "A
notre époque, les fauteurs du
mal paraissent s'être coalisés dans un immense effort, sous l'impulsion
et avec
l'aide de la société des francs-maçons. Ceux-ci, en effet, ne prennent
plus la
peine de dissimuler leurs intentions de ruiner la Sainte Eglise. Cependant, en un si pressant
danger, en présence d'une attaque si
cruelle et si opiniâtre livrée au christianisme, c'est Notre devoir de
signaler
le péril, de dénoncer les adversaires, d'opposer toute la résistance
possible à
leurs projets et à leur industrie, d'abord pour empêcher la perte
éternelle des
âmes dont le salut Nous a été confié ; puis, afin que le royaume de
Jésus-Christ,
que Nous sommes chargé de défendre, non seulement demeure debout. Nos prédécesseurs eurent bien vite
reconnu cet ennemi capital au moment
où il s'élançait à l'assaut en plein jour. Sachant ce qu'il était, ce
qu'il
voulait, et lisant pour ainsi dire dans l'avenir, ils donnèrent aux
princes et
aux peuples le signal d'alarme. […]. Pie X - 11
février 1906
- Vehementer
nos "Vous savez le but que se sont
assigné les sectes impies qui
courbent vos têtes sous leur joug: "Décatholiciser la France". Elles veulent arracher de vos cœurs
la foi qui a comblé vos pères de
gloire, la foi qui a rendu votre
patrie prospère et grande parmi les nations C'est de toute votre âme, vous le
sentez bien, qu'il vous faut défendre
cette foi.
Vehementer nos |
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