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Ou Opérations : 1 – Calcination. Les
philosophes n'ont pas suivi une seule et unique voie. Certains n'ont
pas exclu qu'on pouvait obtenir la matière de l'Oeuvre par la voie la
plus courte, la calcination; c'est pourquoi il leur a fallu effectuer
plus de dissolutions par la voie humide. Nous n'avons absolument aucun
besoin de cette calcination-là si nous avons, au moyen de la
calcination véritable, préparé et disposé la matière brute de telle
façon qu'elle se dissolve en baignant dans ses propres liens naturels
et qu'elle puisse produire la Terre sacrée, et avec elle successivement
le Mercure et le Soufre incombustible. Si vous étiez chez moi, vous
pourriez constater ceci de vos propres yeux et vous en persuader
complètement. Le (fameux)
Caput mortuum a de nombreuses acceptions. Tantôt on appelle ainsi la
matière calcinée, tantôt la terre purifiée par lavage, et même la Terre
sacrée. A vrai dire, cette désignation ne peut être appliquée qu'au
résidu qui subsiste après la distillation, lorsque la Terre sacrée a
été fécondée par l'Esprit que l'on sait et qu'on ne peut plus la rendre
volatile. Car bien que certains disent que Vénus s'y trouve prisonnière
tel un Vitriol vert dans une terre "martialisée" et même si certains
l'appellent Sel fixe de la sagesse, ils ne le
font que dans le but de dérouter les opérateurs indignes afin que l'Art
reste caché. Aussi les plus sincères ajoutent-ils que ce Sel ou Corps
de Vitriol, ne concerne plus la matière de notre Œuvre et que beaucoup
n'ont pas su obtenir le Sel des sages parce qu'ils n'ont pas reconnu
les qualités spécifiques de Mars et de Vénus et qu'ils les ont pris
l'un pour l'autre. Je vais ici vous indiquer un procédé qui est indispensable à la première opération; en le suivant, vous aurez la conviction qu'il n'y a pas au monde d'autre voie possible, et que celle que je dévoile ici est la seule. 1) Prenez 6 à 8 onces de notre matière, telle qu'on peut la trouver dans la terre, fraîche et humide, sans que la pluie y ait séjourné. Réduisez-la en poudre et extrayez-en l'Humidité radicale. Gardez précieusement celle-ci; elle a une odeur de soufre brûlé aux essences toniques. 2) La terre doit rester dans la cornue une ou deux heures au feu même s'il ne s'en échappe plus aucune goutte. Une fois refroidie, on la retire. Mais avant le refroidissement total, il faut enlever, la partie antérieure du vase et bien boucher celui-ci, afin que la terre magnétique n'attire à elle ni son humidité radicale ni l'humidité de l'air. 3) On calcine alors jusqu'à l'incandescence la terre qui reste dans une poêle en fer ou un creuset, tout d'abord à feu modéré, puis plus fort, afin d'éliminer toutes les impuretés sulfureuses combustibles. Aussi longtemps qu'on l'ait portée à incandescence dans la cornue, il subsiste toujours quelque humidité dont il faut la débarrasser complètement. C'est pourquoi, lors de la calcination, il faut augmenter progressivement le feu afin que la matière ne se vitrifie pas en totalité ou en partie. C'est le degré de calcination, comme pour faire le malt, qui importe le plus. On s'en rendra toujours compte par la suite en procédant à plusieurs essais. 4) Ensuite,
on réduit la terre en poudre dans un mortier de pierre ou de verre et
on lave avec de l'eau de pluie ou tout simplement avec l'eau d'un
puits. Ici, on obtient un Lixivium trouble de la couleur de la terre,
mais montrant déjà quelque blancheur. Dès qu'on a fait "digérer" la
terre pendant 24 heures à température modérée à l'aide de celui-ci en
remuant plusieurs fois, on le met, quand les parties les plus
grossières se sont déposées, dans une cornue pour qu'il sèche par
filtrage et que l'eau en sorte jusqu'à obtenir un séchage complet. 6) On réduit à nouveau le produit restant et on le lave encore comme précédemment, ce qui permet d'obtenir ce Lixivium bien clair et d'un beau jaune, notre Vin ou Vinaigre. 7) On retire de la cornue les Lixivia jaune clair et limpides et on les filtre; le restant apparaît alors tantôt blanc-rougeâtre, tantôt blanc, tantôt brunâtre; l'une ou l'autre couleurs se valent, pourvu qu'il ait un goût salé. 8) Ce produit restant n'est pas volumineux, mais son action est grande. On l'arrose encore d'Humidité radicale, on le dissout et l'on obtient une solution comparable au plus beau vin de Malaga, quoique plus rougeâtre. C'est notre Vin véritable ou Vinaigre de vin renforcé, mais qu'il faut renforcer encore. 9) Le
produit restant, quand on le filtre à nouveau, doit être brun de café
et se liquéfier facilement à l'air.
10) Sel, huile, vinaigre et des centaines d'autres dénominations se réduisent à une seule et même chose. Il y a une chose unique qu'il faut constamment dissoudre et coaguler et à laquelle il ne faut rien laisser d'étranger. C'est précisément la voie facile, le travail de femme, le jeu d'enfant. 11) La
terre brun-café enfin obtenue doit s'imprégner de l'Esprit céleste et
acquérir la Force qui opère Tout, qui nous met sous les yeux le Mercure
et le Soufre réunis et leur donne la puissance de se séparer enfin l'un
de l'autre. |
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