Obédience : NC Loge : NC Date : NC


L’Acacia  m’est connu


- Etes-vous Franc-Maçonne ? - Mes Sœurs me reconnaissent comme telle.
- Etes-vous Compagnonne ? - J’ai vu l’Etoile Flamboyante.
- Etes-vous Maître Maçonne ? - L’acacia m’est connu.
Ces trois réponses indiquent un passage progressif, de la passivité à la responsabilité. Le Maître nouvellement instruit commence sa quête, sa recherche de la vérité.

Réputé pour être imputrescible, L’acacia est symbole de la résurrection.
Une légende précise que Jacob se rendit en Egypte, il porta avec lui des plans d’acacias, les mêmes types d’arbres qu’Abraham avaient plantés à Beer-Sherba. Durant l’exode les enfants d’Israël transportèrent encore ces plants durant leur errance dans le désert. C’est du bois de ces arbres, que fut construite l’Arche d’Alliance. Ainsi qu’il est dit : « Tous ceux qui présentèrent par élévation une offrande d’argent et d’airain apportèrent l’offrande à l’Eternel. Tous ceux qui avaient du bois d’acacia pour les ouvrages destinés au service l’apportèrent. »
Et ce bois revêt une importance particulière, si particulière qu’il est mentionné 28 fois dans l’exode. On l’utilisa pour construire le Tabernacle, qui devient ainsi le « beth-hash-shit-taw’ » (la maison de l’Acacia) et on lui confia les Tables de la Loi. On utilisera le même bois pour construire les barreaux nécessaires à le porter tout autant que les colonnes de l’entrée qui tendent le rideau de protection. Ces planches sont à l’identique des Hommes, elles sont debout et dressent un rempart de protection autour de l’Arche.

Le mot hébreux utilisé revêt à la fois la signification de construire, mais aussi d’apprêter. On peut y voir une prédisposition des formes de construction utilisées par Hiram pour le Temple dans la mesure où l’assemblage du bois permet de ne pas entendre un seul bruit métallique durant la construction. C’est aussi une image très forte du Nouveau Testament que de relier le Christ à cette forme de construction par le fait que Joseph soit charpentier.


Ainsi pour l’Eglise, il fait aussi référence à la couronne du Christ, celui-ci ressuscité le troisième jour. On comprend facilement le lien entre sa couronne, c'est-à-dire le signe de la souveraineté fait en bois immortel, et son immortalité.

En Egypte ancienne, il est également symbole de renaissance et d’immortalité. C’est le symbole solaire par excellence, de la renaissance du jour. Le corps d’Osiris fut enfermé dans un coffre en acacia. Ensuite, nous savons qu’il reviendra à la vie grâce à Isis.
L’acacia est l’archétype du symbole porteur de Savoir, particulièrement des Connaissances liées aux Grands Mystères. Tout ceux qui se sont rendus en Terre Sainte savent combien l’Acacia y est abondant. Sa floraison au cœur de la saison des pluies assurent l’éclat lumineux des collines de Galilée et les grappes de ses fleurs jaunes sont les lumières du désert du Néguev où les rares parcelles de gazon lui feront rapidement place. Alliant l’eau et le feu, l’acacia est la lumière du printemps, du renouveau, après le souffle du vent.
Hiram est mort. Les trois mauvais compagnons ont tué le Maître. La parole est perdue.

D’où venez-vous ? de l’Orient .

Où allez-vous ? Vers l’Occident.
Pour quelles raisons ? pour chercher ce qui a été perdu, et que nous espérons retrouver.
Qu’est-ce qui a été perdu ? Les secrets véritables.
Si la parole perdue est un secret, quelle clé dévoilera ce secret ?  A bien y réfléchir tout dans le T.°. concourt à ouvrir le chemin, jusqu’à l’acacia verdoyant sur la tombe de Maître Hiram.
Quand la Compagnonne élabore son chef-d’œuvre, elle participe avec son cœur, son art, son ardeur, à une recherche.
Quand la M.°. Maç.°. se tient en Chambre du Milieu, elle espère retrouver cette parole perdue grâce à sa situation au « Centre du Cercle » parce que, dit le rituel, « ce point central est le siège de la Force inconnue qui maintient la cohésion de la construction universelle ».
La parole perdue siège ainsi en un lieu géométrique précis : le centre, l’origine, la source d’une énergie vitale qui garantie l’existence même de l’univers. C’est la source de vie.

Cependant à la clôture des travaux, la parole perdue n’est pas retrouvée. En lieu et place figurent « les mots substitués »

La démarche serait-elle donc une démarche désespérée ? Le mélodrame de la mort d’Hiram nous renseigne non seulement sur la manière dont l’esprit se dégrade naturellement, par manque de vigilance et de persévérance, mais aussi sur sa nature même : c’est la même énergie vitale, l’élan vital, figuré par la lettre G au cœur de l’Etoile Flamboyante, qui structure ses fonctions ou dissout leur architecture.
L’impératif de lucidité représenté par l’œil du Delta lumineux est donc une invitation permanente à la prise de conscience, à l’éveil, au réveil.
Or ce réveil ne peut être provoqué que par une introspection méthodique, lucide et sans complaisance.
La prise de conscience du crime invite au-delà de la détresse qu’elle provoque de prime abord, à entreprendre la queste de la résurrection.
Car de même que notre Maître Hiram, qui représente ce qu’il y a de meilleur en chacune de nous, peut constamment se suicider, s’invertir et se pervertir, de même, en un instant, il peut ressusciter. Immense espoir transmis depuis le fond des âges, par toutes les traditions authentiques.
« L’acacia m’est connu »

Le réveil de l’Esprit, engendré par le mythodrame de la mort d’Hiram, et de sa résurrection, permet, en effet, le discernement entre le réel et l’illusoire.


L’initiation au 1er degré m’avait invité à une attitude positive et combative : se rectifier immédiatement, se mettre à l’équerre et prendre le bon réflexe ; au 2ème degré : se connaître soi-même dans son architecture idéale et principielle et se réaliser sur ce modèle, après s’être immergée dans un conte initiatique qui exprime le cycle et le sens de la vie au grade de maîtresse.

Theillard de Chardin, disait : La mort est une réalité qui nous réveille, nous oblige à prendre conscience de nos valeurs les plus profondes, une réalité qui nous invite à créer, à penser à chercher un sens… »

Avant de renaître la compagnonne comme Hiram assassiné, doit descendre aux enfers, dans ce creuset initiatique, dans ce tombeau qui la colle à la terre, ramenée à ses limites et à son principe essentiel, réduit au point zéro de l’existence, au croisement du sol et de l’axe du monde. Son désir de vraie vie, d’une autre vie, véritable et spirituelle, se trouve éveillé et culmine. Ressuscitée, elle sera alors en mesure de connaître, sinon la Parole, les mots substitués. On peut s’interroger. Un simple exemple, mais non sans valeur : la marche de la Maîtresse et surtout pourquoi l’enjambement du cercueil ? Simplement parce qu’il s’agit d’une ordalie, du Jugement de Dieu qui prouve l’innocence. Quelle est alors la situation de la récipiendaire : le dos tourné au cadavre d’Hiram, face à l’Est, face au soleil, au jour qui apparaît, à la renaissance de la Lumière.


La branche d’acacia rappelle le rameau d’olivier rapporté par la colombe à Noé à l’issue de la décrue de déluge : gage de paix retrouvée et signe annonciateur de l’Alliance. Alliance de l’initiée avec elle-même, tournée vers la Lumière, réconciliée.

La simple découverte de l’acacia est déjà le commencement du salut : la prise de conscience de l’existence d’une vie, bien supérieure à sa propre individualité, éternelle et transcendante. Elle met fin à la désespérance née du sentiment de l’inutilité, et de l’éphémérité. Elle réveille la foi en la vie, en son sens en sa beauté et réanime la capacité d’aimer.

L’acacia, symbole idéal pour la maîtrise est d’autant plus grand qu’il s’agit de toutes les maîtrises : maîtrise du travail, de la recherche, du savoir et surtout : maîtrise de soi ; parce qu’il perpétue la vie, parce qu’il donne la vie.

A l’ombre de l’Acacia repose la connaissance. Elle existe en veille et découle de la réflexion. Un effort tout particulier sur soi-même, permet dans le calme, le repos, de faire émerger un travail de purification. Il nous faudra tâtonner presqu’en aveugle, fouiller cette zone d’ombre où il est dit qu’elle repose pour nous sortir progressivement de notre ignorance, des ténèbres. Nous savons maintenant où conduit l’acacia, son rôle irremplaçable et le sens emblématique qu’il recouvre.

Comme l’acacia planté sur le tertre, acacia nous-mêmes dans l’Humanité, nous avons le devoir de devenir un repère visible, utile à toute conscience en voie d’évolution.  Il nous faut accepter de souffrir et de persévérer dans nos efforts pour nous rapprocher d’un équilibre de l’esprit, en harmonisant nos écrits, nos paroles et nos actes, une métamorphose qui va donner un sens à notre engagement.


« L’acacia m’est connu »

La nouvelle Maîtresse est maintenant consciente que tous les secrets sont en elle, régénérée, elle sait aussi que l’état intérieur doit demeurer caché aux yeux de ceux qui ne sont pas encore en mesure de comprendre l’essence la plus profonde de l’art.

A\C\ T\

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