DH | Loge : NC | 05/01/2006 |
Le
Maître et la Légende
d’Hiram Elevée au grade de compagnon le dernier voyage s’est effectué les mains libres, débarrassée de tous outils. Exaltée au grade de maître, je n’ai donc plus d’outils mais voilà qu’une légende, celle d’Hiram en l’occurrence m’est proposée. Agacée et rébarbative, je songe que décidément nous ne serions jamais assez grands pour travailler sans support. Finalement le temps passant, je me résous à considérer que cela peut-être un moyen d’évoluer et d’appréhender cette maîtrise. Je me suis donc mise au travail, jetée à l’eau tel le poisson que je suis avec l’infini espoir de ne pas couler. Le fond marin était luxuriant. Tout d’abord
qu’est-ce qu’un
maître ? L’étymologie
du mot évoque dans un premier temps celui qui
détient un pouvoir, qui dispose
librement de ce qu’il possède de
fait
ou de droit : de biens par exemple (le maître de ces
lieux)ou de personnes
« mon seigneur et mon
maître » Le
latin fait une distinction entre le magister, le chef, celui qui montre
celui
qui conduit les élèves ou le personnel et le
dominus, le maître de maison,
celui qui domine. Le maître peut être celui qui a des compétences ( le maître d’art, le maître d’hôtel ), et aussi des vertus ou des vices ( maître de sagesse, maître de soi, maître en fourberie ). Le mot maître s’emploie donc à la fois pour des notions abstraites, intellectuelles ou morales. Pascal dans Ses Pensées l’exprime :« quand les passions sont maîtresses, elles sont vice » . Le
maître est celui qui détient un certain savoir et
qui l’utilise pour informer,
pour travailler comme le maître d’école C’est
dans cette même logique, que dans les corporations du moyen-
âge, le
propriétaire de l’entreprise,
commerçant ou artisan détenant les secrets du
métier est un maître qui règne sur les
compagnons, les apprentis et salariés. En
fait qu’il s’agisse de savoir, de connaissance ou
de transmission, il y a à la
fois une notion de pouvoir et de possession. Le
chef de chantier ou l’architecte sont aussi des
maîtres : leur pouvoir est
la compétence et la responsabilité en
qualité de maître d’œuvre. Mais,
ne m’as t-on
pas dit qu’Hiram était un
architecte ! Et d’ailleurs qui est cet
Hiram ? Hiram
est un nom attribué à 2 personnages dans la
Bible, l’un étant Hiram roi de Tyr,
le 2nd Hiram Abi, le maître Hiram,, le maître
d’œuvre. Hi,
racine de bilitère signifie
la vie et
Ram a le sens en hébreu de jeter, projeter. Hiram
apparaît dans la Bible à
propos de la
construction du temple sous le règne de Salomon, jouant un
rôle important dans
la décoration et l’utilisation des
métaux notamment dans l’édification
des colonnes d’airain (
l’airain, alliage de cuivre et d’étain
ou d’argent symbole du mariage du soleil
et de la lune, de l’eau et du feu) Le serpent
d’airain préserve de la mort et
symbolise la protection divine. Tubalcain,
dans la Bible, ouvrier
le plus habile
en airain, ciseleur d’objets de bronze et de fer ,
apparenté à la fois à
Vulcain et à Hiram est forgeron. Rappelons qu’au moyen- âge les forgerons fabriquant épées boucliers, armures avaient une importance considérable et que le mythe du forgeron fait partie du patrimoine légendaire de l’humanité. Le forgeron n’est-il pas l’homme qui forge son destin ? La forge peut être l’allégorie du cœur, l’arbre la colonne vertébrale et les poumons les soufflets. Quand
Hiram est-il apparu en franc- maçonnerie ? La
majorité des anciens manuscrits maçonniques
désignés sous le nom d « Old
Charges » présentent Hiram le
bâtisseur comme le fils du roi de Tyr. Le
manuscrit « Cook » datant
d’environ 1420
indique : « Salomon employait
80000 maçons ; le fils du roi
de Tyr était le maître maçon. C’est
au roi Nemrod, constructeur de la tour
de Babel dans le manuscrit Regius, que sont attribuées les
premières règles
données aux maçons pour se gouverner. Dans
la première édition des constitutions
d’Anderson de 1723 où le grade de
maître est absent ; une place
importante est donnée à la construction du
temple. La
mort d’Hiram est absente de la Bible et c’est
simplement dans le Talmud que
figure la 1ère mort écrite de celui-ci. Et
pourtant pour nous
francs- maçons
accédant à la maîtrise, ce rituel de la
mort d’Hiram est un
élément essentiel. Cette
mort comporte un jeu dramatique au cours duquel le compagnon pressenti
pour
l’exaltation simule la mort du héros. Sa
renaissance en un homme nouveau c’est
à dire le maître est
invité à suivre les traces
de ce héros
qui, de fait est lui-même. Ceci st ainsi
exprimé : « en notre FF ou
notre SS.. Hiram revoit le jour ». Le mythe d’Hiram - Son
origine ? Les
mythes sont probablement liés aux débuts de
l’agriculture avec l’alternance des
saisons et des cycles. Nous trouvons ainsi le rite de
fécondité. Le grain meurt
pour germer. La putréfaction est
intégrée au cycle de vie. Parmi les mythes
les plus connus, citons, celui d’Osiris.
Ainsi le plus
ancien dieu homme connu souffrit, mourut, fut enterré et
ressuscita pour entrer
dans le ciel où il règne à jamais.
Ainsi Osiris avait un frère jumeau aussi
mauvais que lui-même était bon. . Set
décida de s’emparer du royaume et donc
d’assassiner Osiris et d’épouser sa
femme, leur sœur Isis. Il tua donc Osiris
mais Isis réussit à retrouver le corps de son
époux. Set retrouva le cadavre
qu’il dépeça et éparpilla
aux vents. Isis cependant ramassa les morceaux hormis
les parties génitales, reconstitua le corps et ramena
à la vie Osiris qui
devint le souverain de l’occident de l’autre monde.
Ceux qui voulaient
surmonter la mort devaient
s’identifier à Osiris et subir les
épreuves symboliquement vécues par Dieu.
Avec la quatorzième partie, Isis conçut
Horus ; la figure d’Isis prit de
l’importance et devint le type idéal de la
mère et de l’épouse, la femme
parfaite. Dans
le mythe d’Eleusis, vaincre la mort en mourant et en
ressuscitant est la finalité de
l’enseignement. C’est ainsi qu’un
prêtre revêtu du masque de
Déméter apportait
une révélation orale et enseignait les formules
secrètes de reconnaissance et
les mots de passe. Dans
la mythologie
des pays du Nord, la notion de centre est
primordiale. La forêt est le sanctuaire idéal, ; le chêne, le frêne, le bouleau, l’if le sorbier et le coudrier sont des arbres sacrés tandis que la clairière au centre de la forêt est synonyme de la loge en vieux français. Tout voyage initiatique passe par la fort puisqu’il faut nécessairement traverser la forêt pour aller d’un pays à un autre en Europe. L’étude
des cultes païens nous montre comment le
christianisme est
un syncrétisme de ces cultes que
l'église a rejetés
après lui avoir emprunté divers
éléments. Les légendesIl
est aussi fort probable que chaque chantier de construction
a forgé sa
légende A chaque fois nous
retrouvons
le thème de la trahison et du meurtre comme celle de la
cathédrale d’Utrecht ou
de Roselyn Chapel en Ecosse ; Ceci traduit l’esprit
contestataire qui
régnait dans les milieux de bâtisseurs. Je
ne peux omettre de citer la
légende
de Maître Jacques dont je ne rappellerai que
quelques éléments ;
« Lorsque j’aurai rejoint
l’être suprême, je continuerai de veiller
sur
vous, je veux que le dernier baiser que je vous donne, vous le donniez
toujours
aux Compagnons que vous ferez comme avant de leur
père : ils le transmettront
de même.» Dans
le 5ème fragment de la
légende, Maître Jacques voyage. Le voyage est
associé à l’initiation et les
maîtres antiques ont voyagé. Hiram fait
exception. Aucun long périple ne lui est
attribué. Il est l’étranger venu
d’ailleurs pour accomplir une mission précise.
Lors des funérailles est évoqué
un drap mortuaire sur lequel sont déposés les
objets du compagnonnage. Pourquoi
ne pas relever une analogie avec le tapis de loge ? Ce
voyage dans les cultes anciens nous montre comment se composent et se
décomposent et
se recomposent les légendes. Un héros
peut –être à
la fois lui-même
et un autre. C’est
ainsi que la légende d’Hiram issue d’un
des plus importants mythes fondateurs
de l’humanité adopte ce schéma du
triptyque naissance, mort et renaissance. Pourquoi ? Cela
fait partie de mes premières interrogations. Lors des 1er et
2nd degrés des
outils nous sont confiés. Ils sont un moyen pour nous de
travailler, de
progresser. Le
premier degré offre, en particulier à
l’apprenti les moyens de la connaissance
de lui-même mais aussi de paricipation à
l’œuvre commune donc à
l’action et à
la création. Le
compagnon pour sa part, a déjà accompli un bout
de son chemin initiatique et
grâce à cela parvient davantage à
comprendre les autres. Sa connaissance se
complète par
une perception d’un rapport entre
l’humain et son environnement naturel et universel. Parvenus
à la maîtrise nous avons donc les
mains
libres mais sommes en quête d’une
spiritualité et la légende d’Hiram est
notre
support C’est,
à mon sens la différence
essentielle entre les premiers grades et le
3ème. Pour
témoin, le compas
est désormais
situé sur l’équerre indiquant la
prédominance de l’esprit sur la matière. De même alors que dans le temple nous marquions lors de nos déplacements les angles droits du carré long, à ce grade nous ne les marquons plus adoptant un déplacement circulaire. De
fait, ce rituel tend donc à transformer
l’initié et à lui donner la
plénitude
de son être. Possédant
à la fois des droits initiatiques et des devoirs, le
maître- maçon n’est pas
uniquement un maître de loge. Il souhaite acquérir
possède un
savoir et donc une certaine Sagesse. Pourquoi la mort ? Le
droit de vie et par conséquent le droit de mort
appartenaient précédemment aux
dieux tels Zeus, Athéna, Apollon,
Artémis. Chez
l’humain coexistent de même la vie et la mort. Angoissante
et effrayante, la mort est symboliquement l’aspect
périssable et destructible
de l’existence. Nous parlons de la mort d’un
être cher, d’une amitié, d’une
plante. A l’opposé nous parlons de la fin
d’un beau jour et non de sa mort. Synonyme
de séparation, la mort est la fin, l’aboutissement
d’un cycle, porte du néant
ou de l’éternité selon les convictions
de chacun et donc peut être l’accès
à
une vie nouvelle. Le
symbolisme de la mort se retrouve d’ailleurs dans le 13ème
arcane
du tarot, arcane qui n’a pas de nom parce
qu’il représente un aspect
maléfique correspondant au cours cyclique de la vie humaine.
Pour Wirth, cet
arcane représente le détachement, la
désillusion, le pessimisme, le découragement. En
alchimie,
le sujet qui donnera la matière de la pierre philosophale
enfermé dans un
récipient clos et privé de tout contact
extérieur doit mourir et se putréfier. Pour
nous, maçons, la mort d’Hiram
a d’autres significations. A la fois libératrice,
fille de la nuit, sœur du sommeil elle est accès
à l’esprit, à la conscience.
Nous refusons qu'elle soit néant. La mort à un
niveau est condition de vie à un
autre niveau et devient condition de progrès.
C’est en cela que le mythe
d’Hiram est
moyen d’accès à la
Connaissance. En
fait, l’homme prisonnier de son monde visible veut
connaître et dominer le
monde invisible Les
forces qui lui sont
hostiles sont
symbolises par les 3
mauvais compagnons et leurs caractéristiques Ignorance,
fanatisme, hypocrisie.
Au rite français, il s’agit des rebelles
à la nature, à la science, à la
vérité.. Pour
l’homme, il est donc
important de se
dépouiller de ses prétentions, ses
préjugés, ses intérêts
matériels, ses
infirmités pour accéder à autre chose.
L’homme se doit de donner un
sens à sa démarche. tel
Einstein qui disait
« le plus extraordinaire, c’est
que ce monde ait un sens ». C’est
le sens de la démarche qui fait qu’Hiram
accepte de mourir
plutôt que de
céder aux exigences des mauvais
compagnons. Cette mort, fin de la vie humaine ouvre
l’accès à une autre vie,
une autre compréhension de l’univers en lui
donnant une nouvelle
dimension ; c’est l’accès
à la spiritualité. Comme le dit, Goethe dans son
poème Nostalgie bienheureuse. « Meurs
et deviens » Nous
aussi, devons nous
déterminer en
fonction de quelque chose que
nous ne
connaissons pas et qui est au-dessus d’un
intérêt immédiat. Pour nous, rester
à
la propre connaissance de nous-mêmes
n’aurait pas de sens ; notre
progression précédente serait inutile. Les
coups portés par les 3 compagnons conduisent à la
régression d’Hiram : En
effet la règle sur l’épaule droite,
prive Hiram de sa possibilité matérielle de
travailler, le levier sur l’épaule gauche
ôte à Hiram tous sentiments le
maillet sur le front supprime les facultés
intellectuelles ; l’exterminant
totalement. Hiram
mort cela veut dire que la conscience morale est supérieure
à la loi.L’idée
sous jacente est
que l’homme peut
donner un sens à sa vie et veiller
au respect de la dignité humaine
en
ayant la possibilité de dire non et ceci au péril
de sa vie. Hiram
est à la
fois exécutant et
autorité car il
commande plus de 300000
hommes. Il
détient un pouvoir
terrestre reposant sur la tradition des
constructeurs Il
agit en responsable car il
meurt. à
cause de la violence des passions humaines et pour lui mieux vaut
mourir que de
consentir à cette lâcheté qui serait de
donner le mot de passe. Il symbolise
alors le Savant, le Sage. Toutefois Hiram est seul ; il n’a pas d’amis. Sa seule relation est la reine de Saba qui joue auprès de lui la séductrice. (C’est peut-être la faiblesse d’Hiram !). Il représente l’humanité en marche, attaché à son devoir qui accepte les conséquences de ses actes à l’opposé de Jésus qui implore son père : « Pardonnez- leur, ils ne savent pas ce qu’ils font ». Hiram
est-il en chacun de
nous ?
L’acacia La nature, complice de la justice participe à la découverte de la dépouille de celui qui a été assassiné par traîtrise Différentes légendes en font mention. citons le rameau d’or qu’Enée devait cueillir pour retrouver son père, c’est ce même rameau d’or qui permet de retrouver Polydor dans la légende de Priam contée par Virgile. Pour
nous maçons, Hiram est retrouvé grâce
à
l’acacia, symbole de renaissance et
d’immortalité. Pourquoi
l’acacia ? . L’acacia tout
naturellement représente
la loi de
toute vie. Cette plante résiste à la
putréfaction et à la dessiccation c’est
dire sa vigueur et sa résistance. L’acacia
évoque le cycle de la nature qui se
nourrit d’elle-même. La matière vivante
meurt et va se décomposer devenant de
la matière inerte servant de nourriture à
d’autres vivants. C’est la vie tirant
la substance de la mort.
Parallèlement, la vie de la pensée se nourrit de
ce qui reste de la pensée des
maîtres disparus. L’esprit renaît
toujours. C’est l’immortalité. La
découverte du tombeau nous confirme la mort du
maître et sa possibilité de
mourir mais elle indique aussi que
la
mort n’est pas une fin, que ce qui importe est la
continuité de la
transmission.En effet, Hiram est responsable de la construction sur le
chantier. Cette volonté de construction se traduit par
une
délégation qui, permet que lorsqu’il
disparaît, le
chantier puisse
être confié à d’autres.
Ainsi se fait la transmission. Constatons
qu’Hiram n’a pas parlé. Cela tente
à prouver que ce
n’est pas une idée qui
se doit d’être transmise mais une
fonction. Comment
le maître peut-il être remplacé ? Le
disciple ne doit pas tuer le maître
pourtant il le tue et il devient le maître et comme la fleur
meurt lorsque le
fruit la remplace, le maître meurt. Manger
le père dans certaines sociétés est
une marque de vénération. Le fils
s’attribue les vertus du père en absorbant sa
chair et quel tombeau plus
souhaitable pour un père que le propre corps de son fils.
Telle est la
communion chrétienne : mangez ceci est mon
corps… Notre
langage usuel fourmille d’expressions dignes du cannibalisme
telles belle à
croquer, la flamme dévorante de
l’amour… ou je ne peux pas le digérer
si l’on
n’apprécia pas quelqu’un ! Lors
du déroulement du rituel, nous procédons au
relèvement du corps décomposé
par les 5 points de la maîtrise.
On peut établir
un parallèle avec la
légende de Noé qui mentionne que Sem. , Sam,
Japhet relèvent le corps décomposé
de leur père Noé pour découvrir le
secret, ce secret qu’Hiram a
emporté en mourant et qui nous fait
rechercher la Parole perdue. Le
doigt arraché, le relèvement par
l’accolade mort contre vivant ; pied contre pied,
genou contre genou, joue
contre joue et la main dans le dos avec au début la prise du
poignet est un
rituel magique. Le but est de faire parler le mort de le contraindre
à révéler
ce qu’il a appris dans un autre monde. Sous le
thème de la résurrection, il y a
volonté d’arracher le secret au mort. Pour les
maçons, il s’agit de demander le
mot secret de la franc- maçonnerie. Connaître les
mots permet de poursuivre le
chemin dans le labyrinthe, cheminement nécessaire
à la compréhension de soi et
de l’univers. La
parole, la clef donne à la fois la connaissance et les
pouvoirs même si, la
parole substituée choisie après la mort
d’Hiram reste à mon sens ,un simple
signe de reconnaissance. En conclusion En
accédant à la maîtrise, je
n’ai nullement la prétention d’avoir
acquis la
Sagesse, cette totale capacité à dominer mes
propres imperfections, à
discipliner mon attention et mon action, à donner
parfaitement à
mes orientations la relativité requise. Je
pense toutefois avoir acquis depuis mon entrée en franc-
maçonnerie un certain
détachement celui qui me fait accepter les choses, les avis
sans les censurer.
J’ai appris et connais toujours le doute, celui sans lequel
toute progression
devient stérile. J’ai connu et connais
l’humilité, celle qui lorsque j’ai
été
initiée me laissait à
penser que j’étais
bien petite. Aujourd’hui même si j’ai la
sensation d’avoir un peu grandi, je me
sens encore bien petite. Je
me permettrai enfin de vous faire part d’une de mes
interrogations antérieures
en qualité de profane, celle qui m’avait fait
craindre la quasi-obligation de
croire en la réincarnation. Aujourd’hui
maître, je n’ai plus cette même
appréhension, je suis rassurée. Il y a eu, certes
renaissance mais
la
différence est essentielle pour moi, elle est spirituelle et
me convient
beaucoup mieux. Pour
moi, être maître, ce n’est pas avoir un
titre mais c’est tenter
d’acquérir une manière
d’être car
comme pour chacun de nous mon désir est celui du
perfectionnement. Ni de
pierre, ni de métal ; l’œuvre
que nous nous devons de poursuivre
est celle de notre temple intérieur
dans le but
d’obtenir la maîtrise de
nous-mêmes, la maîtrise de nos actions parmi les
autres, la participation en
toute sérénité au devenir de
l’humanité et pouvoir prétendre
améliorer
l’homme et l’humanité et
tout cela avec tolérance et
fraternité. Cela
suppose encore beaucoup de travail, beaucoup de réflexion.
Oserai-je donc
m’approprier ces paroles de Camus dans le mythe de
Sisyphe : La lutte
elle-même vers les sommets suffit à remplir un
cœur d’homme. Il faut imaginer
Sisyphe heureux. Le serai-je ? J’ai
dit ! Bobin vient de l’écrire : « il y une étoile mise dans le ciel pour chacun de nous, assez éloignée pour que nos erreurs ne viennent jamais la ternir. » A\ B\ |
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