Salomon, Hiram
et trois mauvais
compagnons
L'étoile
à 5 branches
Pourquoi une telle
insistance sur le symbolisme de l’étoile
à cinq
branches?
Jules Boucher nous donne quelques pistes dans son ouvrage : «
Le symbolisme
maçonnique » Il écrit que
l’étoile à 5 branches
peut-être dessine de 2
manières. Une bénéfique avec un point
vers le haut et parfois avec l’homme
parfait dedans, et une seconde manière
considérée comme maléfique,
c’est-à-dire
renversée avec 2 points vers le haut. Parfois avec une
tête de bouc ou le
diable inscrit
Si on place Salomon,
Hiram et les 3 mauvais compagnons à
l’intérieur de
l’étoile à 5 branches avec Salomon au
sommet avec Hiram à droite nous avons
l’étoile à 5 branches
bénéfique.
Salomon, qui représente ou symbolise la partie
supérieure de l’homme, la partie
qui doit gouverner se trouve au sommet où il exerce
l’art royal, l’art de
gouverner. et la maîtrise de soi. Le but pour chaque
franc-maçon.
Par contre dans l’étoile maléfique
Salomon est renversé et ne règne plus.
Maintenant le pouvoir est exercé par les mauvais compagnons
ou les
imperfections en général. La maîtrise
de soi n’existe plus.
Un soir,
quand le roi Salomon réfléchissait
sur l'origine de toutes les imperfections dans son royaume et les
difficultés
qu’il avait pour mettre en oeuvre ses projets, un serviteur
frappa à porte et
annonça qu'un des meilleurs coureurs du pays venait de se
présenter à l’entrée
du palais, avec un message de haute importance.
Le coureur
venait d'une ville voisine où Salomon avait
confié à Hiram, son
architecte et son bras droit la construction d'un temple. Le temple
dédié au
perfectionnement de l'homme. Un gros chantier, peut être le
plus gros du règne
de Salomon.
Le roi Salomon laissa immédiatement entrer le messager.
Après avoir repris son souffle le coureur transmit le
message que nous
connaissons tous, à savoir l’assassinat du
maître des maîtres par 3 compagnons
impatients et la perte des plans pour la construction du temple.
Abattu à l’annonce de cette nouvelle, Salomon posa
son regard sur l’étoile à 5
branches qui luisait faiblement au fond de la salle
d’audience du palais comme
s’il cherchait une solution à cette nouvelle
épreuve.
Son chef d’œuvre, son plus grand cadeau
à l’humanité anéanti en
quelques
instants par quelques compagnons ignorants et impatients. De nouveau
tous ses
efforts pour répandre la connaissance
était brisé et
Il se souvint d’un entretien qu’il avait eu
récemment avec un des plus grands
philosophes de royaume qui disait. « Si quelqu'un fait du
bien à l’humanité,
l’humanité fera tout pour que cela
n’arrive pas une deuxième fois. »
Accablé et ne sachant que faire, Salomon se rendit vers
minuit à son harem et
s'endormit dans les bras d’une de ses favorites.
L'art royal
A son réveil, ayant
retrouvé son pouvoir royal, celui de gouverner, il prit la
décision de nommer 9 maîtres pour aller
à la recherche des meurtriers
d’Hiram, et choisit Johaben, son secrétaire
intime, comme chef.
Johaben avait accompli
plusieurs missions pour Salomon dans le passé. Missions
assez satisfaisantes malgré une tendance à
vouloir faire les choses trop vite.
Johaben était toujours impatient et pressé ne
sachant attendre la maturité des
événements, il lui fallait obtenir des
résultats immédiats. (Comme les 3
mauvais compagnons) Malgré ses imperfections il
était un proche collaborateur
du roi Salomon. (6° degré)
Pour nous francs-maçons du REAA Johaben
représente le récipiendaire qui doit
aller à la recherche des imperfections à
l’intérieur de lui-même, en vue de les
anéantir, extirper ou tuer.
Mais ceci ne concerne pas que les
francs-maçons. Chaque être humain qui
veut s’améliorer doit trouver et supprimer les
mauvais compagnons qui
sommeillent en lui.
Peut-être avec un peu moins de brutalité. Dans
certains rituels on parle
parfois de transmuer les mauvais compagnons en changeant
l’ignorance en
connaissance, le fanatisme en tolérance et
l’ambition personnelle et égoïste en
ambition pour un groupe ou pour la société. Cette
technique peut convenir à
condition de ne pas tomber sur un compagnon vraiment
irrécupérable.
Très vite les 9 élus se mirent en route pour
exécuter les ordres de leur roi,
mais sans connaître l’endroit précis
où se cachaient les coupables, les
recherches restèrent sans résultats.
Un jour un étranger se présenta au palais du roi
Salomon et informa le roi
qu’il connaissait l’endroit ou
s’était réfugié
l’un des assassins du maître
Hiram.
Salomon ordonna immédiatement aux élus des 9 de
suivre l’étranger vers une caverne
où un de meurtrier, nommé ABIRAM,
s’était réfugié et de
s’en emparer.
La vengeance
Les 9 élus
accompagnés de l’étranger partirent
afin de trouver l’assassin, le
compagnon égaré. Au début ils
marchèrent ensemble mais Johaben devança les
autres
élus et entra le premier dans la caverne qui se trouvait
à proximité d’un
buisson ardant.
Par terre il vit couché ABIRAM,
épuisé, amaigri et visiblement marqué
par les
remords de son acte infâme. Il était
entouré d’un poignard, une fontaine et une
lampe.
A la vue de cette scène étrange et ces 3 objets
hautement symboliques,
Johaben fut surpris, hésita un peu, mais soif de vengeance,
il saisit le
poignard et frappa au front, puis au cœur le compagnon
égaré sans défense.
Son acte précipitamment accompli, et à la vue du
cadavre sanglant, il fut
frappé de remord. Encore une fois son défaut
majeur, l’impatience l’avait
emportée. En oubliant les instructions du roi Salomon il
commit la faute de
pêcher par excès de zèle.
Des questions surgirent à son esprit. Avait-il bien agi ?
Aurait-il fallu
prendre la lampe pour éclairer le compagnon
égaré et épuisé ? Aurait-il
fallu
donner à boire au pauvre scélérat ?
Toutes ses questions furent dissipées par
l’arrivée des autres élus qui
pénétrèrent dans la caverne.
Il étancha alors sa propre soif à la fontaine et
les élus en firent autant. Ils
retournèrent ensuite tous vers le palais du roi Salomon,
Johaben portant la
tête du compagnon égaré.
Six mois après l’exécution
d’Abhiram, Salomon apprend où sont caches les deux
autres assassins. Il choisit cette fois 15 maîtres
zélés pour chercher
les meurtriers. Quinze jours plus tard les deux mauvais compagnons sont
présentés à Salomon qui les enferment
dans une tour en attendant leur
exécution.
Peu de temps après on les attache à deux poteaux.
Leurs corps sont ouverts du
pubis à la poitrine. Apres quelques heures de cris et de
gémissements, ils sont
décapitées, et leur têtes
exposées au porte de la ville.
Quelle justice !!!!
Salomon et Hiram
Et finalement, qui sont Salomon
et Hiram ? C’est à chacun de nous de
trouver ce que ces personnages représentent.
Voici une interprétation possible :
Salomon représente ou symbolise la partie
supérieure de l’homme. La partie qui
doit régner et prendre des décisions.
C’est le Chef qui possède l’art royal,
l’art de gouverner. Salomon est un roi presque parfait, mais
de notre point de
vue, il a le défaut d’être toujours
enfermé dans son palais trop éloigné
de son
peuple. Le son de sa voix dépasse rarement les murs du
palais et peu parmi ses
citoyens l’entende.
Les philosophes et les psychologues désignent parfois cette
partie de l’homme
avec de termes comme; l’âme, le soi, le sur-moi ou
autres termes semblables.
Hiram est tout le contraire. Il n’est pas enfermé
comme Salomon dans un palais
à l’abri des dangers et des incertitudes. Il est
constamment sur des chantiers
dangereux pour surveiller l’exécution des plans du
Roi.
Il organise les travaux, il trouve et commande les ouvriers, il monte
sur des
échafaudages et s’expose à de multiples
dangers. Son corps est couvert de
cicatrices causées par des accidents de chantier.
Comme les autres
citoyens du royaume il voit très rarement le roi Salomon qui
pourtant lui a
confié les grandes lignes pour la construction du temple
dédié au
perfectionnement de l’homme.
Si Salomon représente l’âme, on pourrait
peut-être dire qu’Hiram représente
l’homme de tous les jours. C’est l’homme
qui se bat avec les événements
journaliers de la vie terrestre. C’est lui qui choisit une
carrière, c’est lui
qui trouve un métier, c’est lui qui fonde une
famille.
Il prend des coups sur les chantiers pendant que Salomon, à
l’abri dans son
palais, élabore les grandes lignes pour la construction du
temple.
Comme nous le savons, suite à une inspection tardive
d’un de ses chantiers, 3
de ses ouvriers l’ont attaqué et
assassiné lâchement, car ils voulaient obtenir
quelque chose prématurément qui était
refusé par Hiram.
Pour conclure il faut encore une fois rappeler que Johaben
représente le
récipiendaire qui doit aller à la recherche des
imperfections à l’intérieur de
lui-même.
Mais Johaben possède les mêmes défauts
que les mauvais compagnons. Il est
irréfléchi et agit par précipitation.
Il manque de patience, de réflexion et
maîtrise de soi. Il brûle les étapes en
dépassant les ordres de Salomon. Au
lieu de faire justice, Johaben se transforme en meurtrier.
Finalement la légende d’Hiram nous
présente un avenir assez sombre, car celui
qui est censé résoudre les problèmes
n’est guère mieux que ceux qui les ont
engendrées.
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