DH | Loge : NC | 19/01/2004 |
Sept,
serpent, spirale... A peine
chaussée de mes bottes de sept lieues, celles du chat
Botté bien sur, pour
gagner ce temple au plus vite, curieuse de te voir passer du Club des 5
au Clan
des sept, je découvre que tu viens tout juste
d’avoir 7 ans ! L’âge de raison en somme !
Tout ce
temps pour cela. Serai-je désappointée ?
Rassure-toi ! C’est
exactement l’inverse. Aujourd’hui tu es devenu
maître, accueilli en cette
chambre du milieu et si ton âge est de 7 ans, ce
n’est pas l’unique fait du
hasard. Tu as successivement gravi 3 marches puis 5 et enfin 7 et tout
cela par
palier. Il y a quelques instants c’est par les 3 coups
portés par les mauvais
compagnons que la parole est perdue. et c’est
par les 5 points parfaits de la maîtrise
que tu viens d’être reçu en
chambre du milieu. Chaque
étape de ta vie
maçonnique a été
ainsi jalonnée
d’un nombre, celui de ton âge qui
n’est que purement symbolique. Ce soir je vais donc
m’attarder à ce 7. D’emblée,
sachez que je n’ai
nullement l’intention de faire du symbolisme à
outrance sur les chiffres bien
consciente qu’on leur fait dire ce que l’on veut. Ainsi si
je considère les
simples fait de la vie ; je constate comme chacun que la
semaine comporte
7 jours, que
l’arc-en-ciel est
constitué de 7 couleurs, que la rose symbolique comporte 7
pétales, que la
gamme musicale est composée de 7 notes. De même,
il est référencé 7
péchés capitaux à savoir
avarice, gourmandise, paresse ; colère, orgueil,
envie et luxure (à l’opposé les vertus
cardinales : tempérance, justice,
force ne sont que 4
comme les filles du
docteur March d’ailleurs) ;
De là à penser qu’il est plus facile
d’être mauvais que bon ! Y
aurai-t- il un pas ? Mon
mauvais esprit en ce
domaine est connu puisqu’il m’appartiendrait
d’y ajouter les 3 vertus
théologales que sont foi,
espérance et
charité pour obtenir les 7 vertus morales. Je ne rappellerai pas
davantage les 7 sacrements de l’église
chrétienne et je comprends la frustration de notre
sœur Françoise qui ne
pouvait aborder l’apocalypse en toute liberté au
grade d’apprenti car le nombre 7 est constant avec les 7
clés mais aussi 7 rois,, 7agneaux, 7 étoiles, 7
tonnerres, 7 trompettes … La
grande Ourse, elle aussi,
est composée de 7 étoiles. Dans la
Bible Salomon a
construit le temple en 7 ans. Les
légendes grecques
sont elles aussi
animées de ce même
chiffre avec notamment le
culte
d’Apollon, les 7 hesperides ; les sept cordes de la
lyre.. Athéna pour sa part, devait
livrer chaque année au
Minotaure 7 jeunes hommes et 7 jeunes filles.
Thésée fut le 7 ème d’un
groupe.
Il pénétra dans le labyrinthe et tua le Minotaure. Le
bouddha comporte aussi 7
emblèmes. Le bardo
tibétain dure 49
jours soit 7 fois 7 jours. Ne
poursuivant pas davantage
dans ce registre, je me réjouis
d’évoquer les contes et en particulier les 7
fées qui se sont penchées sur la belle au bois
dormant. Je suis
sûre que chacun
connaît Timide, Prof, Simplet, Joyeux, Grincheux, Atchoum et
Dormeur, les 7 nains
qui entourent Blanche Neige mais aussi Barbe Bleue
et ses 7 femmes. Quant
à notre Petit Poucet, n’est-il
pas le dernier d’une famille de sept enfants ! Cependant,
il se distingue de
ses frères. Il possède un niveau
différent de conscience par rapport à ses
frères, cette conscience de la vie selon Loeffer différente des
états de conscience de ses frères que sont conscience du corps
physique, de l’émotion,
de l’intelligence, de l’intuition, de la
spiritualité, de la volonté. Cela
correspond à des étapes
d’évolution qui lui permettent d’avoir
un rôle de
sauveur comme ce 7 ème jour de la semaine que nous
consacrons au repos mais qui
est en fait un jour d’autres choses. Il correspond
à un accomplissement, à
la fin d’un cycle par
analogie au cycle lunaire. En effet, nous pouvons ainsi représenter les 6 directions de l’espace que sont Nord Sud, Orient- Occident, Zénith et Nadir qui se croisent en un point central. Nous pouvons imaginer ainsi le plan avec ses 4 points cardinaux puis ce qui est au-dessus et ce qui est en dessous le tout se croisant en un point qui est l’homme. Cela est donc à la fois symbole du temps et de l’espace, de la totalité de l’univers en mouvement. Lorsque
Salomon construit le
temple, la 7ème année est
consacrée, elle aussi au repos et il est
important de noter qu’il y a dans de nombreux exemples les 6
éléments précédant puis le 7ème
isolé ; le tout
formant l’unité. Le sept représente
alors le sens d’un changement après un
cycle accompli et un renouvellement positif. A partir de là,
il est aisé de
dire que 7 est le chiffre de
l’accomplissement voire celui
de la perfection Alors nous maîtres maçons sommes
–nous parfaits ? j’en
doute beaucoup ! Je
préfère, pour ma part
à cette expression de perfection, celle
de
l’harmonie, celle de l’équilibre qui
confère alors ce sentiment d’unité. La
perfection ne tolère selon moi aucune nuance, aucune
souplesse tandis que celle
d’équilibre accepte les
écueils ; les éraflures,
mais aussi les colmatages, les gommages. Elle
n’est pas fin mais
consensus Elle correspond selon moi à l’homme qui
tente de se construire qui
dérape, fort de ses défauts, de ses erreurs, ses
passions, ses illusions e et
qui repart enrichi de ses doutes et
de
ses expériences. 7 est
l’addition de 6 et de 1, il est aussi addition de 4 et de 3. Ainsi
chez les Dogons, 4 est
le féminin tandis que 3 est le principe masculin.
l’union des deux est donc
signe autant de fécondation que de perfection. Dans la
symbolique du tarot,
l’arcane 4 est celle de l’empereur qui
n’est anime ni d’un pouvoir dictatorial,
ni directif mais qui correspond à la domination de soi-même et à une
invitation à descendre plus bas pour remonter plus haut. L’arcane
3 est celle de
l’impératrice. Symbole de l’intelligence
souveraine qui donne le pouvoir, la
force motrice par
laquelle vit tout ce
qui vit. C’est aussi et surtout la possibilité de
réaliser et accomplir le
voyage dans son propre labyrinthe 7
c’est aussi l’addition de 5
et 2 et dans la symbolique du tarot cela correspond
à la papesse. ( arcane
2) invitation à une
rupture avec soi- même et ses acquis et à
l’arcane 5 ( le pape) dont la voie
conduit à l’homme parfait qui sera
guidé dans sa démarche par
l’étoile à 5
branches pour aboutir au triomphe de l’effort. L’arcane
7 le chariot,
résultante de ces 2 additions potentielles
est celui du char triomphant celui de la force
morale qui nous invite à
être au-dehors ce que nous sommes au-dedans et vice versa et
qui se met en
mouvement d’accord avec la justice(arcane 8) pour aboutir
à l’ermite (arcane 9)
le sage, le philosophe expérimenté, le
maître. La sagesse n’est sans nul doute une vertu que l’on n’acquiert pas facilement encore moins spontanément. Il faut beaucoup d’efforts, il faut persévérer connaître la vie avec ses aléas. La règle et le compas nous aident à en tracer l’existence tandis que l’équerre permet de tailler et polir sa pierre. La sagesse fait référence pour ma part à la sérénité, cet état de bien être qui permet d’apprécier ce qui est au dehors mais aussi au-dedans tant de notre temple maçonnique que de nous-mêmes, ce qui nous permet recul, écoute en toute quiétude ; analyse sans jugement, harmonie, rappel de la table d’émeraude où tout ce qui est au-dessus est semblable à ce qui est dessous Et nous voilà revenus en notre temple maîtres maçons. Parmi les 7 arts libéraux, le maçon en privilégie un qui est celui de la géométrie. Le maître maçon a utilisé des outils tels l’équerre et le compas comme des outils de vérification, comme des outils d’homme libre. L’équerre
est associée au carré donc à la
matière tandis que le
compas est associé au cercle et donc à
l’esprit.( Parallèlement, nous pourrions
dire que le maillet du vénérable est symbole de
temporel à l’opposé de
l’épée
d’ordre spirituel)Le géomètre
bâtisseur mesure la parole selon son sens A ce
stade, désormais le
compas est placé sur l’équerre car le
maître maçon pratiquant l’art royal
c’est
à dire l’art de devenir un homme libre. capable de
choisir son destin et
d’élargir l’espace de son autonomie. Si 7 des
officiers sont
obligatoirement élus à bulletin secret ;
7 parmi nous ont cherché la dépouille
d’Hiram. La tombe
d’Hiram mesure 3
pieds de largeur ; 5 de longueur et 7 de profondeur. Notons
que le chiffre
de l’apprenti est affecté au
côté le plus petit et ainsi de suite… La loge
est composée de 3
maîtres qui la constituent, de 5 qui
l’éclairent tandis que 7 la rendent juste
et parfaite. Là aussi, il y a évolution. En effet
lorsque la loge
comprend 3 membres est en germination, elle est la graine
d’une future loge qui
est apte à chercher la lumière et pas encore
prête à la délivrer. Mais lorsque
les maîtres sont au nombre de cinq la loge est juste
c’est à dire capable de
juger et prendre des décisions théoriques Elle ne
peut encore agir Lorsque le
nombre de maîtres est de 7 alors la loge peut
procéder à des initiations et
elle peut agir totalement comme une entité
maçonnique. Il semblerait que nous
soyons passés du stade de l’enfance à
celui de l’adolescence puis à celui de
l’adulte. la
loge est devenue majeure,
libre et responsable ( 3 est le
nombre de ce qui se conçoit : la sagesse, 5 est le
nombre de toute
décision consciente : la force ; et 7 est
le nombre de l’action
harmonique nécessaire à la réalisation
de l’idéal conçu : la
beauté). Le
maître maçon a 7 ans et
plus. Si 7 ans
signifie
connaissance, le plus est la nécessité
d’accroître cette connaissance
indéfiniment Il
nous appartient
peut-être de nous référer à
Platon pour qui les nombres
sont le plus haut degré de la connaissance. Par ailleurs, notre mot de passe est Tubalcain. Pourquoi ? parce que le forgeron est celui qui sait. Il maîtrise les 4 éléments :Eau - terre - air - feu. Il possède les techniques
qui lui permettent d’accomplir ce qu’il
sait ; il puise dans la terre les
éléments, que sont les métaux puis
crée des outils et tout ce qui lui est utile
à son élévation ; il pratique
l’art royal puisqu’il possède un
savoir-faire. Pour
poursuivre,
la 7ème lettre de
l’alphabet hebraique est zain et son
graphisme évoque
un serpent dressé
verticalement, associé à l’antique
hiéroglyphe de la fécondation. Par
ailleurs, j’ai abordé
précédemment un idéogramme de type
septénaire avec la croix spatiale, il en
est pourtant un
autre auquel je
suis particulièrement sensible. Il
s’agit bien sûr de celui formé de 2
serpents enlacés autour d’un axe dont le
nombre etait souvent cinq et qui ajouté au point de
rencontre tête et queue
constituent aussi 7 points fondamentaux formant le caducée,
ce caducée cher à
ma profession de pharmacien Quelle
ambiguïté pour moi qui,
élevée selon la tradition
judéo-chrétienne, ait dans mon enfance et mon
adolescence
été imprégnée du
côté maléfique du serpent, lui le
responsable, lui le
provocateur, la cause de notre malheur d’humain. Et puis
quelques années après,
j’ai pour emblème ce caducée
formé de 2 serpents enroulés autour
d’un bâton, le
tout surmontée d’une coupe, celle
d’Hygie. Et soudainement, ces serpents
sont devenus
salvateurs. Quel dilemme,
convenons-en ! Je
n ‘échapperai
donc pas à évoquer avec vous
ce reptile
qui, visible, semble
toujours jaillir
d’une bouche d’ombre pour cracher la mort ou la
vie. En effet l’été nous
amène
à découvrir ce reptile d’apparence
froide telle la couleuvre qui se glisse
entre quelques herbes sèches. Quant à la
vipère, Hervé Bazin
la décrit beaucoup mieux que moi (dans
Vipère
au poing). Par bonheur, une tête de vipère c’est triangulaire.. Par bonheur, une peau de vipère c’est rugueux, sec d’écailles, privé de la viscosité défensive de l’anguille... elle avait de jolis yeux, vous savez cette vipère, non pas des yeux de saphir comme les vipères de bracelets, je le répète mais des yeux de topaze brûlée, piqués noir au centre et tout pétillants d’une lumière que je saurais plus tard s’appeler la haine... avec au centre la fameuse langue bifide- une pointe pour Eve, une pointe pour Adam- la fameuse langue qui ressemble tout bonnement à une fourchette à escargots… ». Représenté
chez les Pygmées
comme une ligne sans fin ni commencement, le symbolisme du serpent est
selon René
Guenon, lié à
celui de la vie. En effet en arabe le
serpent ; c’est « el
hayaah » et la vie « el
hayat ». Cependant ;
pour nous le
serpent est d’abord le
tentateur de
l’Eden. Le
couple Adam Eve, reflet
de l’humanité primitive, ignore des
éléments tels que le feu le vêtement,
le logement. Son mode de fonctionnement,
paradisiaque est donc l’instinct
et il
est satisfait de sa condition. Protégé,
il n’a pas accès au discernement,
générateur d’autonomie. S’il
renonce à
se laisser guider ; il est coupable
d’insubordination ; donc de
péché. L’intelligence
suprême
représentée par le dieu du paradis
forme les acteurs du drame
en
l’occurrence le serpent, lui-même,
doté
d’un extraordinaire pouvoir de séduction.
Considérons toutefois que ce drame
est cause d’évolution. La
désobéissance permet, en effet de passer de
l’instinct à l’intelligence. Cela a
probablement pris beaucoup de temps
mais le mythe supprime la notion de temps. Nous
pourrions également dire
que l’humanité a longtemps
rêvé et donc que l’imagination a
précédé la raison.
C’est sans doute pourquoi le serpent s’adresse plus
à Eve, symbole de
l’imagination qu’à
Adam symbole de la
raison. Eve mange le fruit de l’arbre ( la pomme ), celui du
discernement en le
partageant avec Adam car elle le trouve excellent et que son intuition
permet
le progrès de son intellectualité. Ceci
permet finalement
l’émancipation de l’humain et donc
l’accès à la sagesse et à la
connaissance. La
sagesse était pour les
anciens grecs une vertu faisant partie intrinsèque de la
personnalité. La
connaissance s’acquiert
par l’intelligence et sa parfaite
maîtrise conduit à la dite sagesse. C’est
donc pourquoi selon
Wirth le serpent est maudit à tort car c’est selon
lui, grâce au serpent que
nous ne sommes plus des bêtes. Goethe
dans le serpent vert
rend hommage lui aussi au serpent. Ainsi
tout comme les fables
par le biais du langage des animaux nous envoient des images propres
à
enseigner une morale, la doctrine chrétienne utilise
l’intervention d’un sauveur
pour réparer la catastrophe. Parvenue
à ce stade
l’imagination( imprégnée des choses
obtenues comme le serpent ou le python
inspirateur dans la bible )e travaille
et retient des images qu’elle fixe et donne ainsi naissance
à l’idée, matière
première de la pensée. Le serpent est donc le 1er
initiateur et Eve la 1ère
initiée, la pomme le fruit initiatique (en analogie avec le
symbolisme de
l’étoile) et symbole de l’amour La
bible ne précise d’ailleurs pas la nature du
fruit. pomum signifie fruit et il
s’agit probablement d’une déformation du
mot. Toutefois
le serpent peut être
aussi emblème guérisseur tel le serpent
d’airain conçu par Moise et ainsi
défini dans le livre des Nombres : Moise donc fit
un serpent d’airain et
il le mit sur une perche ; et quand quelque serpent avait
mordu un homme,
cet homme regardait le serpent et il était guéri. Des
textes littéraires ont
évoqué cette dualité du serpent qui
peut donner la mort et guérir l’homme.
Ainsi Kipling écrit dans le livre de la jungle que la
morsure du vieux serpent
n’est pas mortelle. Symbole
de la vie, les Ligures
le comparent au ruisseau et songent donc au rite de
fertilité. L’ouroboros
serpent qui se
referme sur lui-même en se mordant la queue signifie la vie
indestructible,
éternel recommencement, pur mouvement circulaire,
évolution dans le temps
éternel, dans
celui de l’infini. Ce
serpent qui sort de
terre, rampe et se tortille peut
aussi représenter le feu vital enclos dans la
matière. Sous
son aspect bénéfique, le
serpent peut aussi s’associer l’oiseau tel le
serpent à plumes
« quetzalco-huatl ». J’évoquerai
rapidement ce
mythe dans lequel Quetzalcoatl se dirige vers l’eau divine
cad le Golfe du
Mexique, jeune 4 jours, se revêtit de ses plus beaux habits,
s’immola et son
cœur monta aux cieux et se transforma ne Vénus,
l’étoile du matin au milieu
d’oiseaux sortis des flammes. Quetzalcóatl
symbolisait sous cette forme la mort
et la renaissance. De même,
L’homme doit aussi parcourir les cycles éternels et accepter la
décomposition de son
enveloppe charnelle tout en conservant un esprit (éternel) Le
maître, également, ne meurt
pas même si l’on retrouve son cadavre. Il
renaît par l’esprit et la chaîne
s’allonge avec chaque nouveau maillon. Elle
s’étire à l’infini vers
l’avenir. Ce
serpent peut changer de
peau donc se rajeunir. Aurait-il comme le phénix un don
d’immortalité, Peut
être est-il la santé qui succède
à la maladie ? Pour
poursuivre l’étude du
caducée, en latin caduceum mot provenant du grec signifiant
héraut,
annonciateur, ( dans la racine figure le mot coq héraut du
soleil), je me dois
d’aborder le mythe d’Hermès. En
effet, Hermès dieu
ambivalent par excellence est doté d’une
curiosité qui le fait se rapprocher un
jour d’un chemin poussiéreux où
s’affrontent 2 serpents dans une bataille sans
merci. Voyant que la mort serait l’issue du combat, il
lança sa baguette entre
les 2 adversaires. Ceux –ci
s’enroulèrent autour d’elle et
s’y immobilisèrent
pour l’éternité. La baguette devint le
caducée symbole d’Hermès. En grec,
kerrykeron ; insigne du héraut, de
l’annonciateur, de celui qui proclame. Hermès
est le type même de la
dualité car à la fois dieu de
l’information et de la communication mais aussi
du mensonge, messager des dieux et dieu des voleurs,, des savoirs
secrets et de
la manipulation( à la fois inventeur de
l’astronomie et de l’astrologie), crée
l’alphabet mais aussi des écrits
incompréhensibles dits hermétiques, protecteur
des voyageurs( sandales ailées et baguette), dieu de
carrefours. La
baguette d’Hermès est le
sceptre du souverain, symbole de l’initiateur et du
conducteur et celui qui
porte cette baguette possède la puissance Le
bâton appelé boursier dans
le pays basque date
de 15000 à 8000 ans
avant notre ère. Il figure dans de nombreuses
fêtes, danses, combats, bâton
initiatique des confréries (notre maître des
cérémonies en possède un)compagnon
de voyageur souvent fourchu et en forme d’y. la houlette qui
l’orne est symbole
de connaissance Ce
bâton impose
l’attention sur celui qui la porte. L’emblème
des pharmaciens
attribué à Mercure, dieu du commerce, homologue
romain d’Hermès est proche de
celui des médecins. Le serpent
d’Epidaure ne s’enroule plus autour du
bâton d’Esculape
mais du pied court d’une vaste coupe dans lequel, il vient
s’abreuver, sans
doute vase sacré qui doit contenir le liquide
nourricier offert
par la déesse
Hygie. Hygie ou Salus chez les romains
était la déesse de
la santé à la fois physique et morale, de la
guérison, du bonheur et du bien
public. Vers 500 avant JC, on en fit une déesse distincte
mais toujours
associée à d’autres dieux
guérisseurs surtout à Asclépios, son
père, dieu de la
Médecine. (Panacée, une autre fille
d’Asclépios était la déesse
des soins ). Le nom
d’Hygie est à l’origine
du terme hygiène et l’étymologie
souligne le lien existant entre l’hygiène et
la prévention en matière de santé
puisqu’elle avait pour rôle d’enseigner
les
manières les plus saines de conduire notre vie. La coupe
avec sa concavité
s’apparente à l’arche. Le serpent, quant
à lui
puise sa connaissance dans cette matrice
où la lumière continue de
briller. Le
serpent maléfique et
bénéfique est
donc symbole double Les 2
serpents s’affrontent et se neutralisent comme deux forces
opposées et égales
le font. Le
caducée est le
représentant de l’équilibre
des tendances réalisées autour de l’axe
du monde ; joignant
le ciel et la terre, symbole de
paix et de santé physique. Pour les
alchimistes, les 2
serpents sont les 2 principes que l’on doit unifier quels
qu’ils soient il faut
donc pour eux concilier force et volatil ; soufre et
mercure ; chaud
et froid ; sec et humide Ces principes se réalisent
dans l’axe du caducée
qui devient l’or philosophal. Pour les
maçons, le caducée
est le symbole de l’équilibre auquel nous
aspirons, alors que nous sommes comme
tous les humains écartelés entre des pulsions
antagonistes et puissantes mais
qui peuvent aussi et surtout être complémentaires, devenant alors des
éléments majeurs de progrès. Un combat
se
livre en permanence en nous sur le plan physique, moral ou spirituel Le
caducée
représente l’équilibre qui nous aide
à franchir les cycles à effectuer nos
changements d’états Il nous fait comprendre
qu’il ne suffit pas de Savoir ni
Connaître, il faut aussi transmettre. Le caducée
transmet. exercice auquel le
maître que nous sommes s’applique à
faire. Le
caducée symbolise la
coïncidence des opposés et la conciliation et la
combinaison des contraires. Le
caducée, principe d’union
réalise l’unité entre les forces
descendantes et ascendantes et cela en un seul
chemin que symbolise la baguette ; chemin qui est celui de la
rectitude
car il n 'est peut-être pas sain
d’utiliser à outrance les multiplicités
et divergences. Il nous
faut éviter d’errer
indéfiniment dans
le labyrinthe des
spires du serpent afin d’atteindre notre idéal
car ne pas craindre la morsure du serpent,
c’est peut-être avoir appris
à se dominer donc à se maîtriser et
peut être avoir fait un pas sur la voie de
la connaissance. L’homme
qui unit la paix du
cœur et la connaissance par l’esprit
réalise la conjonction de ses états afin
de devenir l’homme universel ayant gagné la
sérénité et peut-être la
sagesse. Dans la
tradition tout
mouvement ascendant est hélicoïdal
et
le serpent arc-en-ciel des aborigènes qui enroule sa spirale
viscérale autour
des écorces me semble une excellente passerelle pour aborder
ce soir le
troisième volet de mon travail à savoir la
spirale. En effet
pour ma planche
d’augmentation de salaire, j’avais
abordé à l’instar de Roger le
thème de
l’étoile. Afin de construire cette
étoile, j’avais utilisé le compas et
l’équerre.
Parvenue à ce stade, j’avais alors
ébauché l’approche
de la spirale étant consciente que toute
évolution ne
se fait pas par stries mais bien par spires. Carl Jung dit
d’ailleurs à
ce sujet : « la voie vers le
but s’élève en
spirale ». La
spirale
n’est-elle pas à la fois le symbole de
l’évolution humaine,
de l’évolution sociale mais aussi du cheminement
initiatique ? Omniprésente
dans notre
quotidien, j’évoquerai ainsi le
célèbre jeu de l’oie, les coquillages,
les
cornes des dieux mythologiques de
« cernunos » ou
« dionysos » et celles
du cerf, du mouflon, du bouc, les
hélices des bateaux, les ressorts de nos piles de
transistors et réveils.
Quant à nos empreintes digitales formées de
boucles, d’arcs et de spirales,
elles nous amènent à songer à cette
représentation en hélice de l’ADN si
important dans les recherches d’aujourd’hui. Tous
ces éléments qui ornent
notre quotidien font état de formes concentriques ou
spiralées en parfaite
équilibre, en, totale harmonie… ce qui fait dire
à Einstein ce qui m’étonne le
plus c’est que notre monde soit compréhensible.
Spirales, hélices, volutes,
étoiles structurent notre monde. À
côté des spirales
hélicoïdales voisinent les spirales planes dont le
labyrinthe est l’image la
plus connue. Symbole de la quête initiatique faite
d’avancées et
d’embûches, d’obstacles et de
difficultés, le labyrinthe c’est aussi le
symbole de la pensée avec son évolution et son
progrès. En effet
si le cercle
symbolise le temps cyclique et la
droite le temps linéaire, la spirale évoque le
temps évolutif par les rythmes
répétés de la vie, avec pour exemple
les stades classiques telles que naissance
vie mort ; enfance
adolescence-âge adulte ou
matin, midi et
soir ! Le
rythme des saisons des
cycles lunaires et solaires est
davantage
symbolisé par la roue qui tourne ou
mieux encore par le serpent ourobros, celui qui se mord la queue, tel
le cercle
fini limité dans l’espace. Par
ailleurs, le féminin est
au cœur de la spirale et Jacques Attali
écrit à ce propos : « le premier chemin parcouru par l’homme,
au terme duquel il devient une personne est celui qui le fait sortir du
ventre
maternel. La femme est le premier labyrinthe de
l’homme » Dans la même
perspective pourquoi ne pas rapprocher cela de
l’oreille, organe de l’écoute,
construite en forme de spirale et qui transforme
le bruit en sens et dans cet esprit est fécondante. Enfin le
serpent originel est
en sa forme spiralée, symbole sexuellement ambivalent
puisqu’à la fois matrice
et phallus ? de la naissance de l’être,
nous passons alors à
la naissance du monde. Entre sa
naissance et
sa mort ; l’être humain va
connaître ambivalences et paradoxes, sel
de sa vie et qui font l’intérêt et la
complexité de son existence. Car, en
effet lors de sa
naissance, il y a fin d’un état fusionnel
mère fœtus mais aussi nostalgie du
lien rompu ; souhait de retrouver les liens disparus, envie de
créer des
liens fraternels et à l’opposé
quête de connaissance et de sagesse avec perte
des illusions des passions des préjugés.. Pour
nous francs-
maçons ; la spirale a double vocation. Descendante,
elle conduit dans les
profondeurs d’un savoir complexe
et
ascendante, elle conduit vers la lumière ou plus
précisément la spiritualité. Je
citerai pour témoin la
marche dans nos temples. Au grade d’apprenti et de compagnon,
nous marquons les
angles lors de nos déplacements dans le temple tandis
qu’au grade de maître nos
déplacements se font sans les marquer ; montrant
ainsi le passage du
rectangle au cercle. Sans
doute ainsi défini, le
passage de l’équerre au compas pour
accéder à la maîtrise signifie
dépasser le
stade de la matière pour atteindre l’esprit. La construction successive de cercles
permet la réalisation de la
sphère et donc de parvenir au cosmos et là, de
toute évidence nous
constatons la nécessité d de passages
successifs, de graduations. La
spirale n’a ni fin ni
commencement et laisse toujours l’accès
à l’évolution ou au progrès mais aussi au recul. Tel
l’escalier en
spirale, elle permet la progression vers le savoir,
l’accès à la connaissance.
Elle participe à la construction de notre temple
intérieur par une descente
primordiale au fond de soi avant une remontée vers le
perfectionnement et le
développement spirituel. Invitant au voyage et à
la découverte, elle participe
alors à la construction du temple extérieur
qui nous permet d’agir en citoyen actif. Pour le
compagnon devenu
maître, elle représente l’atteinte de
l’équilibre ; la maîtrise des
dualités. Le nouveau maître découvre
et expérimente les multiples facettes de son compas car il
ne se contente plus
de tracer des cercles ; fermés par
définition mais il élargit les
cercles et peut
laisser ainsi son
esprit aller à la conquête de l’inconnu,
de l’ignorance. Il a gagné
sa liberté
de penser, sa liberté de sentiments et de
passions bref la maîtrise de
lui- même. Pour sa
part, l’art royal ou
art de la géométrie permet de résoudre
les contradictions en les englobant dans
une réalité qui les dépasse. Ainsi, la
spirale ajoute une 3ème dimension
à la rencontre du cercle et de la
droite permettant
d’unir imagination et
raison et d’établir une progression
géométrique comparable à la double
voie
initiatique de l’amour et de
l’œuvre ; Je ne
pourrai terminer sans
évoquer un symbole qui
serpente sur nos
murs et qui lui-même formant des lacs d’amour
n’est qu’une succession de
spirales. Elle se
concrétise par la
chaîne d’union, spirale horizontale
constituée des bras et des mains enlacés
des frères et sœurs, symbole de l’union
en dehors du temps et de l’espace,
au-delà des murs et des frontières. Symbole
si fort et si important à mes yeux que
je n’ose penser que certains des maillons qui la constituent
puissent être
défaillants. Je ne pourrai en aucun cas m’associer à cette
chaîne si des
faits graves concernant l’un d’eux
m’était connu. J'ai parallèlement des difficultés
à accepter la différence
entre paroles dans le temple et hors du temple
Dans la
table d’émeraude, ce qui
est au –dessus est identique à ce qui est au
–dessous. Pourquoi n’imaginerai-
je pas que tel Hiram assassiné et relevé en notre
nouveau maître Hiram, cette
table passe symboliquement de l’horizontale à la
verticale afin que ce qui est
de chaque côté de la porte du temple soit
identique, prouvant la cohérence
entre les propos et les actes dans le temple et hors du temple. J’ai
eu connaissance de faits
graves en l’occurrence de menaces de violence
et de mort proférés par un
maçon. Qu’elles soient à l’encontre d’un profane ou d’un franc-maçon elles sont pour moi du domaine de l’intolérable et je me pose alors la question de ma présence ici sur ces colonnes ! Je me demande pourquoi certains soirs nous sommes si exigeants pour l’entrée de profanes parmi nous leur réclamant d’être libres et de bonnes mœurs tandis que d’autres franchissent allègrement les mailles du filet et atteignent des degrés importants. - Oui, je suis triste et déçue- Oui je sais que qu’il ne faut pas tout amalgamer et qu’il ne faut pas confondre franc- maçonnerie et francs-maçons. - Oui nous ne sommes que des humains mais je ne peux accepter l’intolérable et là il est atteint. J’ai
été tentée de déposer mes
outils mais finalement ce n’est pas
la franc- maçonnerie qui m’a
déçue ; Ce sont certains
maçons qui du moins
se disent comme tels qui m’ont déçue.
Peut- être ai- je mis la barre un peu
trop haute. Suis-je un peu trop utopiste
Je me suis toutefois rappelée
qu’il y a quelques mois je vous avais dit
que tant que la paix ne règnerai pas sur terre je serai sur
le chantier mais
aussi que mon engagement m’invitait à travailler
au perfectionnement de l’homme.
Ces
évènements vont me
permettre de retrouver un certain équilibre celui dont
j’ai parlé tout au long
de cette planche, cet équilibre que l’on atteint
pas si facilement qui
est fait de doutes de crises d’émotions,
de tempêtes, d’épreuves mais aussi de
joies et de travail. Le chantier est loin
d’être achevé et nous avons encore
beaucoup à
travailler dans la recherche de
l’harmonie, de l’équilibre nous
ne sommes pas au bout du chemin., la
spirale est sans commencement ni
fin ! Elle est
symbole de la diversité,
de l’ouverture, de l’optimisme, de la connaissance
à conquérir, du possible à
construire, source de progrès et
d’espérance initiatique car l’essence de
la
vie ne réside t-elle pas dans cette quête qui
n’est réalisable
que par d’infinies et successives spirales. J’ai dit A\
B\ |
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