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Quarante
: Nombre d'Or ou C.M.V. ?
Tel est le sujet que j’ose vous présenter ce soir, d’aucun diront : « ce n’est pas très symbolique » et je le croyait aussi quand j’ai lancé cette idée avec quelques frères lors de nos agapes. Ce sujet, comme pour exorciser une crise que je semblais traverser, je ne me doutais pas encore, de tous les chemins, qu’il fallait emprunter pour ébaucher une réponse. Commençons par ce nombre 40 : Le nombre 40 semble être attaché à une période de réflexion, de maturation précédant de grands événements ou, en tous cas, un renouveau. Le premier texte que nous avons chez les Grecs est celui d’Hésiode qui dans « les travaux et les jours » nous dit : « Au lever des pléiades, les filles d’atlas, commencent la moisson, les semailles à leur coucher. Elles restent, on le sait, Quarante jours et Quarante nuits invisibles, mais l’année poursuivant sa course, elles se mettent à reparaître quand on aiguise le fer. Les Quarante nuits de deuil dans les Mystères de Proserpine ont le même sens que le texte d’Hésiode : Les graines sont cachés dans le sol, elles vont y mourir en tant que graines puis renaître, revenir au jour. Il est intéressant de constater que, de nos jours, encore, dans la vallée de Tarap, sur les versants de l’Himalaya, au Nord du Népal, l’influence des nombres et le signal des pléiades règlent la moisson. Autres exemples de Quarantaine : « Encore 7 jours et je ferai pleuvoir sur la terre pendant quarante jours et quarante nuits et j’effacerai de la surface du sol tous les êtres que j’ai fait… (Genèse 7.1,6) « La colère de l’éternel s ‘enflamma conte Israël, et il les fit errer dans le désert pendant Quarante années, jusqu'à l’anéantissement de toute la génération qui avait fait le mal aux yeux de l’éternel » (Nombres XXXII, 13) « Les enfants d’Israël mangèrent la manne pendant 40 ans jusqu'à l’arrivée dans un pays habité… (Exode XVI, 35) « Moïse demeura sur la montagne (Sinaï 40 jours et 40 nuits » (Exode XXIV, 18 ) « David était âgé de 30 ans quand il devint Roi et il régna 40 Ans » (I SamuelV.4) « Salomon régna 40 ans à Jérusalem, sur tout Israël » ( Rois – 42) « Alors Jésus fut emmené par l’esprit dans le désert pour y être tenté par le diable. Après avoir jeûné 40 jours et 40 nuits il eut faim » (Matthieu IV) « Jésus prêcha 40 jours. » « Une fois ressuscité, il apparut à ses disciples durant les 40 jours précédant l’Ascension. » « le Carême dû 40 jours » « Bouddha et Mahomet commencèrent leur prédication à 40 ans. » Mais alors la QUARANTAINE ? Quelle définition peut-on en trouver ? « Isolement qui jadis durait quarante jours. Il était imposé aux personnes et aux marchandises en provenance d’un pays ou sévissent certaines maladies susceptibles d’être contagieuse. La mise en quarantaine signifiait une mise à l’écart interdisant tout contact physique ou verbal. » « Le lazaret était l’endroit l’on isolait les individus en Quarantaine. » Il est donc naturel que notre Mitan de la vie amène avec lui un cortège de questions. La crise de la quarantaine ressemble souvent à « une forêt obscure » Le démon de Midi, comme on dit, se manifeste sans qu’on s’y attende. Au passage de la quarantaine, rien n’est calme. Alors que tout semble normal à l’extérieur, la personne est comme un Vésuve en ébullition. Elle est confuse dans ses désirs et elle n’est pas bien dans sa peau. L’homme et la femme de quarante ans sont à la recherche d’un nouvel équilibre humain et spirituel. 40ANS, le bel age, dit t’on souvent. Pas si sur. Connaissance de nos forces, mais aussi de nos limites. Toute crise humaine et spirituelle débouche sur la naissance d’un être nouveau si on se donne les instruments pour l’affronter. Avec la période de l ‘adolescence, l’étape de la quarantaine qui va de 35 ans à 45 ans, est certainement la plus importante d’une vie. C’est un peu la même crise d’identité avec la différence que la personne a un passé à évaluer. Elle est invitée à passer de la surface à la profondeur, à accepter ses limites, à revoir ses priorités. Contrairement à l’adolescent qui cherche à être lui-même en s’identifiant aux autres, au seuil de la quarantaine, la personne se mesure à elle-même. Elle ressent un appel à une vie plus intérieure, plus conforme à ce quelle est vraiment au plus profond d’elle-même. Je vois cette phase de transition comme une crise de désir qui peut nous mener à une nouvelle naissance, faisant de nous des hommes et des femmes plus murs, plus authentiques, plus humbles aussi. Nous parlions de crise dont les symptômes sont : solitude, doute, absence de plaisir, manque de confiance, ennui, conscience de la mort, silence de dieu. Mais une nuit et en préparant cette planche j’ai fait la vérité avec moi-même, j’ai découvert le désir qui fait vivre, le désir d’aimer. Pour ce faire, il fallait réinventer ou ré-imaginer ma vie. Cette crise me donnait l’occasion de revoir mes engagements. Je me donnais le droit d’être insatisfait, d’avouer mes peurs, d’intégrer le côté mal aimé de moi, qui était resté dans l’ombre. Cette crise de croissance m’amenait à ré-écouter mes questions, à trouver un sens à ma vie, à prendre le risque d’aimer. J’ai redis OUI à moi-même, à mon épouse, à nos enfants, à Dieu qui gardait le silence, au Grand Architecte de l’Univers qui nous ouvre la voie de la sagesse et de la connaissance. C’était une nuit psychologique et spirituelle qui annonçait l’être nouveau à naître ? Ou celui que je souhaitais être, je revivais mon initiation et toutes les questions du cabinet de réflexion. Dans les monastères, on parlait de ce démon en terme d’acédie. Qu’il y ait panne de désir, démon de midi, acédie, cela se manifeste toujours par une sorte de dépression, un dégoût des réalités spirituelles, une mélancolie du cœur, une tristesse de vivre, un abattement de l’esprit. L’occasion est belle de questionner son sens à la vie, d’approfondir ce qui nous fait vivre. L’humilité, le travail créateur, les arts, la prière, la lecture spirituelle, l’attention amoureuse sont autant de remèdes pour bien vivre cette crise de l’âme. Mais que se passe t’il donc ? Entre 35 et 45 ans, l’homme sent qu’il a atteint un sommet. Il se rend compte qu’il n’est pas aussi heureux qu’il l’ait prévu en atteignant les objectifs qu’il s’était fixés dans sa jeunesse ou. Ou encore, il prend conscience qu’il ne sera jamais en mesure d’atteindre ces objectifs ? La crise résulte du choc entre fantasmes et réalité, vous commencez à avoir une conception plus réaliste de vous-même. Par exemple : Il sait maintenant qu’il ne sera jamais le grand patron d’une compagnie ou qu’il ne sera jamais une vedette de musique ou de foot. Le réalisme s’installe, il est maintenant lucide, ses rêves de jeunesse se sont évanouis. Il voit son corps ramollir, ses capacités »s physiques et intellectuelles décliner, cette prise de conscience effectuée, prés avoir vainement tenté de résister, l’Homme prendra plusieurs voies : La colère : Il sera en rage contre les hommes et les circonstances. Tentative de renversement : La colère pousse à réagir, nous tentons de faire face à l’inéluctable agression du temps. La dépression : voyant ses forces diminuer, l’homme se met à déprimer. Il faut à la fois assumer le rôle, de parent de ses enfants tout en demeurant, l’enfant de ses propres parents. Mais voila que cela nous rappelle les lois géométriques de notre existence : « C’est à l’heure mystérieuse du midi de la vie que la parabole s’inverse, et que se produit la naissance de la mort. disait FREUD Chemin de Spiritualité, Bon nombre de nos frères n’ont t’il pas emprunter le chemin de nos temples à cette période ? et dans la Bible, il est dit : « Dieu reste l’allié de l’age d’homme mur, il sait de quoi il est fait, il sait bien ce que l’homme ressent au milieu de sa vie, il ne le rejette pas pour autant. Dieu voit la crise de la quarantaine comme une occasion pour se révéler à l’homme en difficulté et lui apporter réconfort. Alors Crise de Milieu de vie ? ou Nombre d’Or ? Le nombre quarante à été abordé en préambule aussi nous nous intéresserons maintenant à la symbolique des nombres qui le compose. 40 c’est 4 * 10, Le nombre 10 chez les hébreux, la dixième Séphirat est « malkouth » ce qui signifie Royaume Le nombre 10 c’est le tout revenant à l’unité : 1+2+3+4+5+6+7+8+9+10=55 - 5+5=10 - 1+0=1. Mais le nombre 10 est la somme des deux premiers couples mâle et femelle (1+2)+(3+4)=10 - ou 1+2+3+4=10 Les anciens ont estimé que le 10 représente le tout, l’aboutissement comme le 1 est l’origine et que « tout est en 1 » c’est l’éternel retour. Le nombre 4 est un nombre pair, donc féminin et passif. Il est 2+2 ou 2*2 c’est à dire 2². Rappelons que sur le plan théosophique, il a la valeur 1 puisque 1+2+3+4 =10 = 1. La quatrième Séphirat des hébreux est Chesed : Miséricorde. Si nous représentons le 4 par des points dans l’espace, nous constatons que l’on peut obtenir, si ces points sont situés dans le plan : Un carré, qui est une surface parfaite avec 4 côtés parallèles et opposés deux à deux. Si les points ne sont pas dans le même plan ; un tétraede formé de 4 triangles : c’est le premier volume que les nombres nous apportent. Et l’idée de volume suggère la matière. Le carré aussi bien que le tétraede donnent une impression de stabilité, alors que le cercle et la sphère expansions vers l’infini du point primordial donnent l’impression de mouvement. Cette conviction que le quatre est le nombre de la matière se retrouve dans tous les grands courants de pensée ou nous allons pouvoir en juger par de nombreux textes et de nombreuses figurations mystiques. C’est d’abord les quatre points cardinaux, issus de la plus simple observation qui soit : L’orient, c’est à dire la direction de l’horizon ou le soleil se lève. L’occident, ou le soleil se couche. Le nord, facilement repérable, grâce à ce point fixe (l’une des extrémités de l’axe du monde) qu’est l’étoile polaire. Le sud, direction du soleil à mi-chemin de son lever et de son coucher, exactement en face de la direction de la polaire. Les chrétiens ignorent, généralement, que le nom d’Adam est formé des 4 premières lettres des points cardinaux en grecs ? laissons la parole à saint Cyprien Evêque de Carthage, mort en 258 : je cite « Adam fut formé de la terre prise aux quatre extrémités du globe. Aussi dans le nom d’Adam, dieu semble perpétuer cette origine ; Il plaça une étoile à chacun des quatre points cardinaux : à l’Orient, celle qui est appelée Anatolè, Dusis à l’occident, Arctos au Nord, Mezenobris au Midi. En réunissant les premières lettres de ces quatre étoiles on trouve le nom d’Adam » La terre fut longtemps considérée comme carrée, non seulement du fait de ces quatre directions mais aussi des quatre éléments qui la composent : Le Feu, L’Air, L’Eau. La Terre. , Plutarque, dans son ouvrage sur Isis et Osiris affirme que le carré réunit les puissances de Rhéa, d4phrodiute, de Demeter, d’Hestia et d’Héra. Pour les anciens chinois, la Terre était carrée et l’empereur régnait sur un empire carré. Aux indes, quatre classes forment la société, Mais ce que l’on ignore généralement, c’est qu ‘autrefois les citées se trouvaient divisés en quatre régions réservées à ces classes. Au Nord, les Brahmanes, A l’est, Les guerriers ou Kshatrias Au sud, les négociants ou Vaisheyas. A l’ouest, les serviteurs ou Shoudras On retrouve cette division quadripartite dans la représentation de Ganesha, Maître l’univers, avec ses quatre bras. N’est-elle pas non plus indiqué dans les quatre Vedas, ou quatre voies de la connaissance, dont chacune est particulièrement adaptée à l’une des castes. On retrouve CIVA avec également quatre bras. L’inde comme l’Europe, fait état de quatre ages : L’Age d’or ( celui de s Brahmanes caractérisé par l’activité spirituelle L’Age d’argent (représenté par les guerriers) L’age de bronze ( celui des commerçants) Enfin l’Age de Fer ( ou règne la servilité) On retrouve aussi ces quatre ages dans l’antiquité grecque et latine Ovide dans ses « Métamorphoses » consacre plus de 60 vers aux quatre ages dans toute l’antiquité Dans l’ancien testament, l’interprétation et le songe de Daniel nous font une description des métaux qui les caractérisent, et leur préséance de l’Or au Fer. On sent nettement l’influence de la religion Chaldéenne dans ces descriptions et l’on arrive aux visions d’Ezéchiel, au fameux Tétramorphe : Il voit quatre animaux qu’il décrit » Quant à la figure de leurs faces, ils avaient, tous quatre, une face d’homme, tous quatre, une face de Lion à droite, tous quatre, une face de Bœuf à gauche, et tous quatre, une face d’Aigle » Ces quatre vivants, nous les retrouvons dans l’apocalypse de Jean : « Au milieu du trône, il y a quatre êtres vivants remplis d’yeux devant et derrière. Le premier être vivant est semblable à un Lion, le second être vivant est semblable à un Veau, le troisième être vivant à la face d’un homme et le quatrième être vivant est semblable à un Aigle qui vole » Ces quatre « vivants » sont chaque fois décrits avec une quantité d’yeux et accompagnés de roues. Comment ne pas reconnaître le symbolisme de la lumière (yeux) et des cycles astronomiques (roues) Des quatre fleuves du Paradis aux quatre cavaliers de l’apocalypse, les écritures nous tournent vers les quatre Horizons, comme la mythologie nous avait montré les quatre vents d’Eole. On ne peut lire une plus curieuse apologie du nombre quatre, que celle de sainte Irénée (II siècles de notre ère) Je cite, « Il n’est pas admissible qu’il y ait plus de quatre évangélistes, ni moins de quatre non plus. Puisqu’il y a quatre régions du Monde dans lequel nous sommes et quatre Vents des points cardinaux… Le Christ nous a donné l’évangile sous quatre formes, Evangile qui maintient, cependant un seul esprit…Nous abordons la, le Tout, Un est le tout et Tout est Un. Mais revenons avant de conclure à notre rituel ou tout est bien sur écrit, Que trouvons-nous sur la quarantaine et le midi ? Mémento de l ‘apprenti : R - Les travaux commencent à midi et se terminent à minuit. D - Que signifient ces heures conventionnelles ? R - Elles indiquent que l’homme atteint la moitié de sa carrière, le midi de sa vie, avant de pouvoir être utile à ses semblables ; Mais que, dès cet instant et jusqu'à sa dernière heure, il doit travailler sans relâche au bonheur commun. D - Que nous apprend la coutume de s’informer de l’heure avant d’agir ? R - L’Action n’est utile que si elle vient à propos. Nous ne pouvons pas la aussi nous empêcher de faire un parallèle avec notre sujet. Même si l’initiation est déjà un tout, qui peut se suffire à elle-même, il est clair pour tout maçon un tant soit peu intuitif, sent que le cycle n’est pas terminé. De mon point de vue, les degrés parcourus à chaque grade ne peuvent donc constituer une fin en soi. C’est un point de départ, rien d’autre. Nous avons là les clés nous permettent de travailler et d’avancer sur le chemin de la Connaissance. Ne pourrait-on pas comparer notre quête initiatique à une haute montagne que nous gravissons par un sentier étroit, escarpé et hérissé d’aspérités. Nous hâtant lentement, nous espérons parvenir au sommet avant que la mort ne nous saisisse ? En conclusion, de quarante a 10 en passant par quatre, Utilisant la perpendiculaire et le niveau pour rejoindre l’équerre, Nous venons de gravir une partie du sentier, Alors admirons ce qui est acquit, Reprenons notre souffle, Et poursuivons notre chemin avant l’initiation suprême. V\M\ et vous tous mes FF\, J’ ai dit E\ J\ |
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