Obédience : NC | Loge : NC | 05/1998 |
Science et Connaisance La planche qui suit est une opinion parmi d'autres. En fait, je n'ai fait que réunir des réflexions éparses dont je n'ai même pas la propriété. Elles vous paraîtront peut être discutables. C'est tant mieux. Le plus beau combat de l'homme c'est celui qu'il mène face à son destin. Mais que sais je vraiment ? « Y-a-t-il identité entre Connaissance et Science, sinon, comment définir l'une et l'autre ? » CONSIDERATIONS SUR LA CONNAISSANCE : Trois questions se rattachent à la connaissance : 1. La question de l'origine des connaissances humaines. Toutes les connaissances sont elles acquises par empirisme ? On est amené à penser que si le contenu de nos connaissances se développe avec le progrès de la science, les principes de la connaissance sont d'origine rationnelle. Les principes de la connaissance seraient donc communs à tous les esprits humains. 2. La question de la nature de la connaissance. Il
existe plusieurs formes de connaissances : 3. La question de la portée de notre
connaissance. Il s'agit de savoir si nous pouvons parvenir à
l'absolu, c'est-à-dire à la connaissance de la
nature intime des choses, ou si notre connaissance reste
limitée au monde des phénomènes sans
pouvoir jamais se prononcer avec certitude sur les trois aspects
fondamentaux : CONSIDERATIONS SUR LA SCIENCE Cela montre que l'on tend à
définir non pas la science mais des sciences. Pour
information j'énumère : Cela peut nous laisser entendre que chaque science
représente une partie de la connaissance
organisée, ou une partie de savoir... Sont en présence trois facteurs : Mais plaçons ces mots dans une perspective
plus universelle : Dans les années 50, lorsqu'un
scientifique parlait de l'âge de L'Univers, il le situait
à 25 milliards d'années. Des chiffres encore plus
énormes ont été avancés. Chaque mois représenterait 1/12ème
de ces 4,6 milliards d'années. Sur ce calendrier, la Terre
apparaîtrait le premier j a n v i e r. L'origine de la vie
sur la Terre est estimée à la
mi-février, bien que les plus anciens fossiles que nous
connaissons, des bactéries, remontent à fin
avril. Les dinosaures vivent et disparaissent entre le 11 et le 21
décembre. Revenons à la Science. Quel bilan peut on
faire après ces 2 secondes d'existence ? Je prends deux
exemples entre mille, au hasard. Motif : la consommation
d'électricité double tous les dix ans et la
technologie des centrales thermiques est
dépassée. Entre 1984 et 1986, c'est environ
quarante unités de production EDF qui seront
déclassées pour manque de
compétitivité. Quel reste me demanderez-vous ? Je ne vous soumettrai que trois réflexions, qui à mes yeux priment sur les autres : 1. Les véritables poumons de la Terre sont
les océans et la forêt tropicale. Aujourd'hui,
l'équivalent en foret de la surface de la Grande Bretagne
est détruit chaque année, en particulier au
Brésil. Les forêts constituent la principale
source de régénération de notre
climat. A l'unanimité elles sont indispensables à
la survie de la Terre. 2. Nous savons aujourd'hui tellement de choses sur la biologie moléculaire que les manipulations génétiques humaines deviendront inévitables dans l'avenir. Certes, l'opinion publique y est aujourd'hui hostile, mais dans le même temps, elle s'habitue inconsciemment. Le fait que la fécondation in vitro se banalise acclimate l'idée que l'on peut manipuler la vie. Le maintien en vie par la médecine d'individus qui souffrent de malformations génétiques contribue à diffuser dans la population des gènes qui autrefois auraient été éliminés. Par conséquent, l'augmentation des malformations génétiques est à terme inévitable, ce qui conduit (ra) à intervenir sur ces gènes eux-mêmes, avec pour effet l'apparition de mutations dans les fondements de l'espèce humaine. Dans le domaine végétal et animal le mal est déjà largement fait. Plus de vingt pays adhèrent à l'Union pour la protection des obtentions végétales fondée en 1961 et qui permet de contourner la loi sur la brevetabilité des végétaux. Une trentaine de plantes transformées génétiquement sont déjà sur le marché aux Etats Unis. Pour les animaux, il faut savoir que de nombreux brevets sont officiellement déposés. Je citerai des souris et des porcs pour la recherche médicale et des bactéries pour la dégradation des hydrocarbures etc... L'Office Européen des Brevets estime que l'animal peut être breveté, je cite, « s'il ne contrevient pas à l'ordre public ». Pour quand le premier homme conçu ou modifié sous brevet ? 3. Troisième sujet d'inquiétude : La disparition d'espèces végétales et animales est devenue banale mais bien entendu irréversible… Un registre précis des espèces végétales disparues n'existe pas à ma connaissance. En revanche, et pour ne citer que des chiffres officiels, plus de cent mammifères et 150 espèces d'oiseaux ont disparus depuis deux siècles. En 1990, 4589 espèces étaient déclarées en danger ou menacées de disparition. Ceci bien entendu non seulement pour des questions de prédation humaine, chasse intensive pour la chair ou la fourrure, mais aussi par des actions indirectes telle que la coupe ou la plantation intempestive de bois, la transformation des terres ou la pollution. Le déplacement inconsidéré d'espèces, sans prédateur dans leur nouveau milieu, pose également problème : (exemple le doryphore, le poisson chat etc.) 4. Autrefois, dans les temps anciens, les voyageurs qui partaient en mer, sans savoir ce qui allait arriver, avaient un sentiment de solidarité. Ils se regroupaient, ils se ménageaient. Les gens qui partaient en voyage avaient soin de voir avec qui ils allaient voyager. Ils veillaient à faire rapidement connaissance parce qu'ils se disaient que, bien sûr, ils n'avaient pas choisi leurs compagnons de voyage, mais, qu'après tout ils avaient un intérêt commun à développer une sorte de communauté solidaire. La même chose s'est produite pour l'homme, pour chaque homme. Mais cet homme, parfois par ignorance, mais souvent par vice, cet homme a triché et a changé la loi, la règle. Il a modifié, détruit, tué parfois ses compagnons de voyage. L'homme n'a pas compris assez tôt que l'on est tous, à savoir tous les êtres vivants, de la même nature et dans le même voyage. L'homme a joué la science et a oublié la Connaissance. Cependant aujourd'hui mais encore plus demain il recherchera ses compagnons de voyage, mais les compagnons absents ne reviendront jamais. Les espèces animales et végétales détruites ne réapparaîtront pas. Les terres irradiées ne seront plus jamais vraiment cultivables et contribueront largement à notre empoisonnement généralisé. L'homme est le produit le plus achevé de la nature. Il ne diffère des autres êtres que par le degré, sur un mode quantitatif, et non qualitatif. Cette distinction devrait lui conférer quelques responsabilités particulières, comme le savent ceux qui ont la Connaissance. Depuis un siècle les hommes ont beaucoup fui leurs responsabilités. Ils ont développé la science, peut être par rejet de l'invisible ou par peur de la mort, ou plus simplement par appât du gain. A la lumière de ce que je viens d'évoquer brièvement, la première question est de savoir où nous conduit cette fantastique accélération des progrès de la science ? « Tout ce qui est en bas
est comme ce qui est en haut, et ce qui est en haut est comme ce qui
est en bas, par ces choses se font le miracle d'une seule chose... » Or maintenant la science a
démontré que la vie se développait
dès que les conditions adéquates sont
réunies. En 1962 le physicien américain Arno PENZIAS a
d'ailleurs enregistre des ondes radio nées du
« bruit » du big bang. Ces ondes
fossiles permettent de remonter non jusqu'au big bang
lui-même, mais jusqu'aux instants qui l'ont
immédiatement suivi. Tout cela pour dire qu'à ce
jour, malgré une écoute humaine soutenue et
attentive, aucun message n'est parvenu sur Terre. Pourquoi ? Seules
deux réponses sont possibles : La montée en croissance de la complexité de la vie, (dont l'homme est un acteur), aboutit inexorablement à la destruction totale de la vie. La forme la plus évoluée de vie terrestre c'est à dire l'homme peut tout dominer sauf une chose : sa propre domination ! Dans quelques décennies la Terre pourrait-elle devenir semblable à la Lune ? Ou bien l'homme triomphera-t-il de son plus mortel ennemi, c'est a dire de lui-même. Il y a quelques mois, lors d'une enquête, je
rencontrai un profane qui avait frappé à la porte
de notre atelier. Je suis persuadé que la vérité est ailleurs. Au bon vieux temps, c'est-à-dire avant le règne de la science moderne triomphante, les gens apprenaient leur propre identité ainsi que la place qui leur revenait dans l'ordre éternel des choses en considérant la succession des générations qui les avaient précédés. Pour le futur, la succession se poursuivrait à partir d'eux-mêmes, dans un avenir dont on pouvait prédire qu'il avait de fortes chances d'être tout semblable au passé. Si les membres des sociétés traditionnelles étaient si placides devant la mort, c'est, en dernière analyse, qu'ils avaient la certitude que leur nom et leur mémoire se perpétueraient à travers les familles de leur lignage. Cela existe encore dans de nombreux villages du globe, en Afrique, par exemple. Aujourd'hui, la rigueur scientifique nous interdit de
nous intéresser au lignage comme moyen de tricher avec la
mort et nous avons du même coup renonce
« naturellement » aux attaches
qui liaient une génération à la
suivante. Où nous a conduit cette rigueur scientifique, dont
par ailleurs nous sommes si fiers ? Respect de l'aïeul, ces
quelques mots aujourd'hui sont associés à un
souvenir. Demain ils risquent d'être parfaitement
incompréhensibles. L'évolution humaine a porté la
science au pinacle alors qu'elle n'est qu'un pilier de notre
intelligence. Cette erreur a rejeté dans l'ombre des valeurs
plus importantes comme l'intuition, l'irrationnel, et plus simplement,
le bon sens. En guise de conclusion et par souci de
brièveté, je voudrai ajouter à cette
planche quelques courtes lignes. La Connaissance ressentie,
éprouvée, vécue est une communion avec
la vie. La Connaissance ne se consomme pas et ne s'amasse pas. Elle se
transmet, elle se donne. Pour la définir au plus court, la
Connaissance est la vision de la juste dimension de toute chose, de
tout acte et de toute vie, replacée dans un contexte
universel. Annexes TRANSCENDANT : RAISON : |
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