Le
Corps,
Alchimie
& Franc-Maçonnerie
« Le corps est le produit de
l’esprit saint. »
G.B. SHAW, Bréviaire
du
Révolutionnaire.
« Le corps humain se trouve, sur
l’échelle des grandeurs, à mi-chemin
entre l’atome et l’étoile. Suivant les
objets auquel on le compare, il apparaît grand ou petit. Sa
longueur est l’équivalent
à celle de deux cent mille cellules des tissus, ou de deux
millions de microbes
ordinaires, ou de deux milliards de molécules
d’albumine placées bout à bout.
Par rapport à un atome d’hydrogène, il
est d’une grandeur impossible à
imaginer. Mais, comparé à une montagne, ou
à la Terre, il devient minuscule… En
réalité, notre grandeur ou notre petitesse
spatiales n’ont aucune importance.
Car ce qui est spécifique de nous-même ne
possède pas de dimensions physiques.
La place que nous occupons dans le monde ne dépend
certainement pas de notre
volume. »
Alexis CARREL, L’Homme
cet inconnu.
Cet article est la
première partie d’un
texte qui en comporte quatre.
Notre corps est
entre deux mondes, l’un que nous voyons avec ses organes
harmonieusement
agencés, l’autre que nous ne voyons pas, dont la
pensée est l’exemple le plus
évident. L’homme ayant vécu sur notre
Terre un million d’années et plus, ceux
qui nous ont précédés ont eu tout
loisir d’étudier la partie invisible de notre
structure biologique dans lesquelles les différents mondes
ou dimensions
interfèrent et se mélangent –
c’est ce mixage du visible et de l’invisible qui
donna naissance au symbole du caducée. Les
résultats de ces recherches sur la
coexistence des deux plans de la matière et de
l’esprit sont contenus dans des
connaissances véhiculées par les racines des
religions, avant que des règles
s’établissent au fil des siècles et les
aient rendues de plus en plus
moralisatrices, et inadaptées à la condition
humaine. Le plus paradoxal, c’est
que les religieux ont souvent raison, mais ils pèchent par
manque
d’explication, explication qu’ils ne peuvent
fournir puisqu’ils ont tout
oublié.
A la racine des
religions est cette mystique expérimentale
qu’est l’alchimie.
Elle s’est rapidement marginalisée par rapport aux
corps de doctrines des
religions qui lui devenaient de plus en plus incompatibles.
Qu’elle soit
Orientale ou Occidentale elle est UNE, et c’est
adaptée à toute les cultures.
C’est l’un des plus important corpus de
connaissance sur l’univers et l’homme.
Elle marque autant la religion chrétienne que
l’hindouisme, le bouddhisme
le taoïsme, etc. La
franc-maçonnerie en est
profondément pétrie dans son rituel et
l’agencement de son temple. Certains
Ordres de Chevalerie en furent les véhicules.
Grâce à la multiplicité des
moyens de diffusions cette pratique est parvenue
jusqu’à nous dans sa pureté
initiale.
Pour accéder à
ce savoir, il est un obstacle de taille qui dépend autant de
l’individu que de
la société dans laquelle il vit. De nos jours,
les opinions les plus diverses
s’établissent sur les preuves scientifiques comme
le montre cette foi aveugle
aux diagnostics rendus par les experts auprès des tribunaux.
Tout ce qui porte
l’estampille « scientifiquement
prouvé » entre dans nos modernes
croyances, le reste est impitoyablement exclu comme
« pas sérieux »
(l’équivalent religieux
d’hérétique) sans autre forme de
procès avec parfois
cette étiquette de mépris qu’un seul
mot résume :
« allumé ! ».
Les plus intelligents et les moins conditionnés
comprennent que l’attitude rationaliste ne nous permet
d’appréhender qu’une
faible part de la réalité. La science
elle-même dans son avancée nous le
montre, puisque ce qui était regardé avec
méfiance hier peut demain
s’intégré
dans notre moderne corpus rationaliste. Prenons au hasard un exemple,
celui de
la guérison des disques intervertébraux
dilatés provoquant de sérieuses
douleurs lombaires. Les pharmacologues
décidèrent, sur les conseils d’un
sorcier « allumé », de
chercher le remède en suivant la loi
d’analogie. C’est ainsi qu’ils
découvrirent que les nœuds de bambous
contenaient un enzyme qui dissolvait les excroissances des
« coussins » qui
séparent les vertèbres ! Mais, ne
rêvons pas,
les scientifiques ne considèrent pas pour cela que la loi
d’analogie possède
une quelconque vertu, il s’agit tout simplement
d’un hasard !
Face à ce
comportement ambiguë de la Faculté, j’ai
donc été amené à
empiéter sur cette
zone interdite quand il m’était difficile de faire
autrement notamment pour
parler de cette fameuse analogie (que vomissait Gaston Bachelard),
ainsi que de
l’alchimie et des différents rayonnements
bioénergétiques résultants de notre
comportement journalier.
La pensée
rationnelle fait partie du corps puisqu’elle
réside dans l’encéphale
cérébral.
L’hygiène du cerveau est donc d’abord
d’apprendre à bien penser comme
l’explique la monographie précédente
sur le silence. L’apprentissage
de la non pensée permet de
s’élever au-dessus des conventions et du ridicule
qui blesse profondément.
Cette non pensée
a par ailleurs des conséquences considérables sur
notre organisme puisqu’elle
élimine les maladies psychosomatiques, qui proviennent de
notre mal de vivre
pour diverses raisons. Ce mal de vivre est
générateur d’angoisses, de stress et
de divers « soucis » qui peu
à peu sont
« avalés » par
notre substance biologique qui le traduit par des maladies diverses
pouvant
même provoquer la mort.
Un corps sain
est inséparable des pensées saines. Conserver un
corps en bonne santé consiste
à savoir éliminer les cogitations nuisibles ou
négatives qui perturbent notre
équilibre biologique. Dans cette optique, c’est
comme si elles participaient,
d’une manière qui reste à
définir, à la trame des tissus biologiques, et
imprimaient ainsi dans notre chair leurs marques parfois
indélébiles. Si,
suivant l’adage, nous sommes ce que nous mangeons, nous
sommes aussi ce que
nous pensons. Une pensée se digère comme un repas
et organise avec lui la
matière vivante.
Le
libre arbitre existe-t-il ?
La
non pensée a
des conséquences plus importantes encore, c’est
celle de remodeler notre
manière d’être. Au premier abord cette
constatation peut paraître banale,
pourtant son importance fut mise en évidence par les
neurosciences. Dans la vie
de tous les jours, qu’est-ce que cela signifie ?
Prenons un exemple, vous
êtes dans une forêt, l’air
embaumé par les effluves du printemps vous donne
envie de vous asseoir au pied d’un arbre. Vous vous
décidez et vous fléchissez
les jambes pour mettre votre corps en contact avec les hautes herbes
qui
entourent le pied d’un chêne séculaire.
Jamais vous ne pensez à remettre en
cause le fait que vous avez décidé en toute
liberté de l’instant précis
où vous
avez décidé de vous asseoir… Cependant
vous n’avez fait que vouloir quelque
chose… qui avait déjà
été décidé par votre
encéphale cérébral…
quelques
centièmes de millisecondes avant, et cela sans que vous en
ayez
conscience ! Plus encore : juste avant que votre
volonté de vous
accroupir ne soit ordonnée par votre cerveau, celui-ci a
déjà stimulé les aires
cérébrales motrices indispensables pour
réaliser ce geste ! Tels sont les
résultats obtenus, en 2005, par des neurobiologistes
américains, anglais et
Français et plus particulièrement par le
professeur Patrick Haggard de
l’University Collège de Londres.
Le résultat de ces différents travaux
est incontestable : lorsque nous éprouvons la
volonté de faire un geste,
nous ne faisons que vouloir ce que certaines zones de notre cerveau ont
déjà
décidées à notre insu ! Pour
éviter toute ambiguïtés à ce
propos,
notamment de la part des rationalistes cartésiens et des
républicains attachée
au premier mot de leur triptyque sacré
« Liberté Égalité
Fraternité », voici ce
qu’écrit le professeur P. Haggard :
« Nous
sommes généralement convaincus que lorsque nous
effectuons une action, par
exemple tendre le bras pour attraper une veste lorsqu’il fait
froid, nous le
faisons parce que nous l’avons voulu. Or, c’est
faux ! L’exécution de ce
geste est d’abord initiée par notre cerveau
indépendamment de notre conscience.
Et ce n’est qu’ensuite que nous prenons conscience
de notre volonté d’effectuer
ce geste, et que nous le faisons. »
Évidemment,
nous sommes conscients de nos motivations diverses qui guident nos
actes,
cependant, le choix de l’instant précis pour
réaliser nos aspirations, ce que
nous souhaitons, échappe totalement à notre
volonté. En bref, notre liberté
d’agir nous échappe. N’en
déplaise aux philosophes en général et
plus
particulièrement aux théologiens
chrétiens, aux cartésiens ainsi
qu’aux partisans de David Hume (1711-1776), notre
libre-arbitre est
très relatif.
En d’autres
termes, vouloir effectuer une action n’est qu’une
simple conséquence du fait
que le cerveau a déjà lancé son
exécution à notre insu.
Un acte est
donc effectué en fonction de la
généralité de l’information
cérébrale. Tout
geste est représentatif de la totalité de
l’information contenue dans la
totalité des cellules cérébrales du
cerveau. En d’autres termes, notre
motricité fonctionne selon le modèle
holoscopique : chacune des parties
(chaque posture) est représentative du tout
cérébral. D’ailleurs, les neurones
échangent de multiples informations avec le cerveau
à l’insu de notre
conscience, et notre liberté se résume
à vouloir ce que notre cerveau a déjà
décidé. La seule liberté que nous
ayons est celle de refuser ce qu’il a
programmé. En d’autres termes, nous avons
uniquement la liberté de dire
non !
Or, l’encéphale
cérébral responsable de la motricité
est l’encéphale gauche, puisque
généralement le droit est muet. Cette
moitié est non seulement menteuse,
mais en plus elle prend les décisions motrices à
notre place ! C’est donc
un « ordinateur » biologique qui
nous mène par le « bout du
nez ». Notre libre-arbitre est un leurre
à la manière de notre perception
du monde. Tout cela, les dépositaires de la connaissance des
anciens
l’affirment depuis des dizaines siècles, il
n’est donc pas surprenant que la
science, au fur et à mesure de
l’amélioration de ses moyens
d’investigation,
comme l’imagerie médicale, le confirme.
Est-il possible
d’acquérir une plus grande
liberté ? La conquête de cette
liberté réside
dans ce qu’il convient d’appeler initiation, qui
n’est autre que la prise de
conscience de ce que nous sommes, grâce à des
techniques particulières et non
des discours. Elles reposent sur le mode
répétitif afin de
« reprogrammer » progressivement
le cerveau, de remplacer des
conditionnements négatifs par d’autres.
C’est pour cela que les mystiques du
monde entier prônent le détachement et le silence.
Ne généralisons
pas, notre libre-arbitre existe beaucoup plus au niveau des choix et
des idées.
Certes, ils seront liés aux conditionnements de notre masse
cervicale, mais
nous avons le libre-arbitre pour, par exemple, analyser les
différents aspects
d’un problème comme celui ayant trait au choix de
l’achat d’une voiture ou
d’une maison, nous pesons le
« pour » et le
« contre ».
Cependant les
décisions prisent à deux ou à
plusieurs sont issues d’une
délibération
consciente. Le mariage en est un exemple. Là,
l’influence du libre-arbitre est
très importante. D’où
l’aberration de l’infaillibilité du
pape, d’où
l’aberration de considérer les prises de
décisions collégiales (conciles) comme
hérétiques (conciliarisme) et
inférieures à celles qui sont prises par le
souverain pontife seul, ou le pouvoir du seul pape de ne pas accepter
une
décision conciliaire.
Dans le corps
social, la démocratie s’inscrit dans la
conquête de la liberté avec cependant
des bémols considérables, surtout celui qui
concerne la quasi inutilité des
bulletins blancs dépassant 10% des votants lors
d’une élection… mais
cela est une réforme qui n’est pas
prête à voir le jour.
par
Hermophyle publié
dans : Initiation
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