GLNF | Loge : La Fidèle Amitié - Orient d'Uzerche | Date : NC |
L’Epée
Flamboyante
« Février
de
cette année là » chantait
Maxime Le Forestier…
Fin février 6009, le 27 exactement, planchait le F\ P\V\ Le voilà se replongeant dans son rituel du premier degré Pour, de l’Epée Flamboyante, tenter de cerner ses secrets…» 1°) Que nous dit le Rituel du R\E\A\A\ à ce sujet ? Dans le chapitre relatif à la Décoration de la L\, il est précisé, qu’à l’O\, sont disposés sur le plateau du V\M\ : la Patente constitutive de la L\, l’Epée Flamboyante, un maillet et un candélabre d’une étoile. A l’ouverture des travaux, sur demande du V\M\, le Couvreur, armé de son glaive, protège la L\extérieurement. Après l’annonce « Il est midi plein », l’Expert suit le M\D\C\, tenant son glaive de la main droite pour l’allumage de l’étoile se trouvant sur le plateau du V\M\ Une fois allumées les lumières des 3 colonnettes, tous les F\ étant à l’ordre, lorsque l’Expert et le M\D\C\ croisent l’épée et la canne au-dessus de l’Autel lors de l’Invocation, le V\M\, tenant son maillet de la main droite sur son cœur, élève l’Epée Flamboyante vers le ciel à la verticale et dit : « A\L\G\A\D\U\, je déclare ouverte… ». Puis il redescend lentement et verticalement l’Epée Flamboyante jusqu’à frapper son plateau du pommeau de l’Epée avant de l’y déposer Lors de la fermeture des travaux, se déroule un cérémonial identique Lors de la tenue, l’Expert, précédé par le M\D\C\, après s’être rendu entre les colonnes, pose son glaive en s’agenouillant pour tracer et effacer le tableau de L\ Lors de la réception d’un A\ le Couvreur stoppe net l’entrée du profane du plat de son glaive en disant : « Quel est cet audacieux qui ose venir troubler nos travaux ? » et le M\D\C\ intervient aussitôt par cette parole : « Mon F\, retenez votre glaive, je vous en conjure ! » Au moment de l’annonce de l’entrée du profane dans le Temple, le V\M\ s’exclame : « Mes F\ ! Armez-vous de vos glaives… Le V\M\ précise alors que « ce fer toujours levé pour punir le parjure… » Une fois la confiance en Dieu déclarée par le profane, le Couvreur cesse de tenir la pointe de son glaive sur le sein du profane. Lors du second voyage, celui de l’Eau, le profane sera soumis au son du cliquetis de glaives frappés l’un contre, symbole du combat. Au moment du deuxième serment, le Serment Solennel, l’Expert et le M\D\C\ croisent épée et canne au dessus du récipiendaire et le V\M\ s’exclame : « Mes F\, debout et à l’ordre, glaive en main ! ». Durant cette Obligation Solennelle tous les F\ présents resteront debout, glaive en main gauche. Le bandeau momentanément enlevé, le néophyte va découvrir face à lui une unité d’hommes à la verticale pointant la pointe de leur épée tenue de la main gauche ; l’Expert, isolé devant l’Autel des Serments, dirige son épée, tenue de la main droite, vers le parjure. Le V\M\ déclare alors « Néophyte, ces épées ne menacent point votre personne…mais si vous trahissiez votre serment vous ne trouveriez…que des vengeurs… » Au moment de la chaîne d’union, le V\M\ confie : « Plus d’épées menaçantes tournées contre vous… ». Lors du 3ème serment tous les F\ sont à l’ordre, épée en main. Le V\M\ tient l’Epée Flamboyante de la main gauche, la lame très légèrement au-dessus de la tête néophyte, prêt à frapper sur la lame les 3 coups de maillet accompagnant la consécration par laquelle il « CREE, CONSTITUE et RECOIT » le nouveau F\ Cette lecture pose de nombreuses interrogations : il est fait mention de l’Epée flamboyante du V\M\, de la canne du M\D\C\ et des glaives ou épées de l’Expert, du Couvreur et des F\ Les fers à l’usage du V\M\, de l’Expert, du Couvreur et enfin des F\ de la L\ ont – ils, la même origine, la même fonction, la même signification ? Pourquoi l’épée est-elle tenue main gauche, main droite ? Quel lien avec la canne du M\D\C\ ? 2°) Essai de réponse à ces questionnements Irène MAINGY précise que les premières épées étaient courtes et épaisses avec une lame en forme de glaïeul, d’où le nom de glaive. Le glaive serait l’attribut du soldat (arme guerrière destructrice) mais aussi celui du législatif, de la Justice (symbole de la puissance positive) L’épée serait réservée au chevalier avec le rite principal de l’adoubement. Epée ou glaive quelque soit le terme utilisé, il convient de faire certaines constatations et de les analyser. En L\ toutes les épées sont tenues de la main gauche (côté passif) sauf celle du Couvreur qui a en charge de veiller à la porte du Temple et d’écarter tout profane de même que le glaive de l’Expert pour la protection du Rituel (côté actif) Le glaive tenu par les F\ de la L\ est une arme qui va intervenir lors du 2ème voyage de l’A\ lors de la cérémonie de réception : le cliquetis des fers symbolise le combat des hommes pour vaincre et triompher de ses passions et de celles de ses F\ De même ce glaive va être dirigé vers le Récipiendaire lorsqu’il reçoit la Lumière. Il s’agit alors d’un double signe : d’une part la transmission de l’énergie bénéfique de tous les membres de la L\ au futur initié et, d’autre part un avertissement du châtiment en cas de parjure. L’épée du couvreur est un instrument qui interdit l’accès au Temple aux non initiés et de ce rôle de gardien d’un lieu sacré elle tire sa fonction de protection du Temple intérieurement et extérieurement. L’épée de l’Expert est le symbole du respect des valeurs : il est le gardien du Rituel et de sa mise en œuvre. Elle est l’arme morale et spirituelle du Maçon lui rappelant ses devoirs et ses obligations. L’Epée Flamboyante (E\F\) domine les autres puisque placée à L’Orient, sur le plateau du V\M\ Il convient d’en proposer une définition, de rechercher son origine, d’observer son emplacement, sa matière, de définir ses principales caractéristiques (arme de Lumière, Epée de l’Esprit, outil de création et de purification, instrument par excellence de transmission) avant de noter la dualité de son double tranchant puis d’aborder ses fonctions de gardienne des Mystères de l’Orient et de diffusion de l’énergie principielle et enfin d’approfondir le symbolisme maçonnique qui lui est attaché. · Définition Du grec « SPATHA », arme faite d’une lame d’acier pointue à deux tranchants, fixée à une poignée munie d’une garde, cette épée à lame sinusoïdale représente le symbole du pouvoir initiatique du V\M\, d’où son utilisation lors des initiations, passages ou élévations. · Origine La présence de l’épée se remarque dans toutes les traditions depuis la nuit des temps : voir Adam et Eve chassés du Paradis sous la menace d’une épée crachant des flammes, symbolisant tout à la fois vengeance et protection. Au REAA., à l’ouverture des travaux, le V\M\, E\F\ en main, annonce que l’on quitte le monde profane pour entrer dans le monde sacré. L’E\F\serait une représentation de l’épée de feu des gardiens angéliques du paradis des délices dont sont pourvus les Chérubins de la Bible pour barrer l’accès vers l’O\ où se trouve l’arbre de Vie (Genèse) ? L’E\F\ prend sa source dans la tradition Judéo-chrétiennes et s’appuie sur les textes de la Bible, elle n’a pas d’origine mythique L’E\F\ peut être rapprochée du compas car sa pointe perce au plus profond de l’inconscience pour illuminer l’initié · Emplacement et matière L’E\F\ ne relève pas de l’architecture du Temple, elle ne contribue pas à sa construction, elle symbolise la puissance royale du V\M\ Elle ne figure pas sur le tableau de L\, elle appartient à l’Orient qui est dans le Temple et donc, contrairement au maillet, elle n’a pas sa place à la table du banquet en salle humide. Pour sa création l’épée bénéficie du feu où l’acier est forgé, de l’eau où elle est trempée, après avoir été martelée, résultante des symbolismes du Feu, du Marteau et de l’Eau, elle est l’emblème réservé aux initiés. · Arme de Lumière L’E\F\ est en rapport avec la foudre, l’éclair. Cette arme de feu, symbolise le combat pour la conquête de la Connaissance en tranchant l’obscurité de l’ignorance. Elle est aussi la représentation du Soleil par le rayon brillant de sa lame ondulée, scintillante, on peut alors parler de glaive enflammé. Cette Lumière est une mise en relation avec les Grands Mystères : elle tue dans l’impétrant la partie non initiable pour que naisse en lui une nouvelle vie par la pensée rituelle via l’accès à la vision et à l’entendement au-delà des apparences. · Epée de la Bouche L’E\F\ est aussi symbole de Puissance avec son double aspect : destruction de l’ignorance et création de la pureté. Marius LEPAGE souligne les fonctions de création et de purification. Pour WIRTH elle symboliserait le Verbe et donc la Parole. Epée de l’Esprit, arme spirituelle du Verbe, fragment de la croix de Lumière, posée sur la Bible ouverte au Prologue de Saint Jean, elle symbolise la présence du Verbe dans la L\et doit nous aider à retrouver l’unité perdue. · Fonction purificatrice Lors de la réception du récipiendaire l’E\F\ représente une purification par le feu-eau des vieux maîtres, feu de roue où le sel des sages se retrouve dans l’eau bénite. Symbole guerrier, elle est aussi celui de la guerre sainte intérieure. Selon RAGON, elle serait une arme symbolique signifiant que l’insubordination, le vice et le crime doivent être chassés de nos Temples. · Instrument royal de transmission En Franc-maçonnerie, l’E\F\ est avant tout un instrument de transmission servant à la consécration du Récipiendaire, acte créateur, qui procède de la volonté du V\M\, par lequel un être nouveau doit naître de cette imprégnation sonore via les 3 coups frappés sur la lame (3, le nombre de l’A\). Le V\M\ en dispose pour transmettre l’énergie créatrice de l’O\ Eternel, pour créer l’espace sacré où vivre l’Initiation et préserver cet espace. L’œuvre initiatique s’accomplit par l’acte juste au moment juste et l’E\F\ héritée de la fonction royale en est l’instrument. Elle tranche nos imperfections pour atteindre un axe de Lumière, de rectitude. Lors de l’initiation elle est un trait d’union entre l’O\ et nouveau F\ dans un espace et un temps sacralisés. Ce pont de l’épée est ouvert à un être royal en puissance : notre nouveau F\ n’est-il pas sur la route de la maîtrise ? L’initié n’est un être humain qu’en apparence : il incarne une dimension d’éternité. Il est à la fois un individu support du Rituel mais aussi un F\ archétypal qui prendra peu à peu conscience de cette transformation au fur et à mesure des étapes du parcours des grades. · Dualité et juste milieu Arme tranchante, faite d’un fer céleste pour une lame effilée, l’E\F\ permet d’approcher le sens aiguisé de la faculté de compréhension, de jugement, de pensée. Mais elle est aussi à double tranchant, sa lame ondulée tourne, change car elle réfléchit la lumière solaire. Son axe médian résout la dualité des deux tranchants : il est le milieu juste de la voie initiatique. Ce double tranchant ne donne pas la mort, mais transmet la vraie vie : il élimine ce qu’il y a de mortel dans l’être, il donne la mort à la mort car c’est de la mort du mortel que naît la naissance de la permanence. Flamboyante d’une Lumière qui transforme la mort en vie, l’E\F\ sépare les imperfections des qualités spirituelles et élimine l’inutile, le superficiel. Elle nous arme pour un combat contre nous même car si le divin nous est caché… nous en somme la seule cause. L’E\F\ est donc par excellence l’instrument de la justesse divine (axe de vie) qui devient justice humaine car l’ordre humain se doit d’être en résonnance avec l’ordre divin. · Transmission de l’énergie principielle Lorsque le V\M\ pose l’E\F\ sur la tête du novice en prononçant la parole rituelle la lumière alors dispensée est une double énergie : feu créateur et protecteur qui installe le nouveau F\ dans le cosmos de la L\ Au moment où l’on est « créé, reçu, constitué » on ne sait plus très bien qui l’on est, où l’on est et c’est au travers du symbolisme de l’ E\F\ que l’on prend conscience du changement qui s’opère en nous ; c’est par elle que l’on a une vision fulgurante de notre propre transformation qui sera l’objet d’un long travail de progression. En fait, le divin rayonne partout sans cesse… mais nous sommes isolés de ce rayonnement par notre égo. Parfois, en certains instants, l’écran de l’égo s’efface et l’être se trouve illuminé par une parole, un symbole. Il se produit alors une prise de conscience qui imprègne l’être de façon irréversible. Au moment du sacrement l’inconnaissable peut devenir connaissable, instant furtif que l’on peut nommer Illumination. Cette voie est intransmissible et ne s’enseigne pas : elle se vit et se vit d’autant plus pleinement que l’on y est préparé. · Gardienne de l’Orient L’E\F\ est gardienne de la Lumière de l’Orient, de l’Origine de la Création, celle du premier matin symboliquement représentée par le Delta Lumineux. Gardienne de l’Orient où siège le V\M\, là où se trouve une porte symbolique, invisible ouvrant sur l’Orient Eternel. Dès lors elle a pour fonction de protéger la sacralité de l’O\ contre l’indignité des êtres. Outil de feu, elle va susciter l’aveuglement des ennemis de la Lumière, combattre les forces des ténèbres et ainsi préserver les mystères. Il appartient au V\M\, par l’E\F\, de maîtriser les forces en action pour que l’ordre cosmique se réalise sur terre comme au ciel. · E\ F\ et symbolisme maçonnique Bien que souvent inerte dans le Temple, l’E\F\ est omniprésente puisqu’animée de la puissance de création maîtrisée par le V\M\ Elle nous fait naître un jour et peut nous donner l’énergie de renaître F\ en chaque instant. Elle transmet le Verbe et donc l’énergie du Verbe Créateur. La canne du M\D\C\ va permettre à cette Lumière divine de voyager sans subir de déviance et l’épée de l’Expert éloignera le superflu pour que seule l’essence pure de cette énergie soit dispensée. Sur l’autel du V\M\ se trouve le chandelier à trois branches représentant le Ternaire Divin. Devant le V\M\, dirigée vers l’occident, la Bible ouverte au Prologue de Saint Jean où il est écrit : « …et la lumière luit dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont pas saisie » En Franc Maçonnerie souvent les symboles s’associent, se complètent, se réfléchissent tels des miroirs pour renvoyer leurs vraies images. Ainsi Equerre et Compas s’entrelacent et leur position varie au fur et à mesure que l’on monte en grade. Au premier degré l’équerre est sur le compas ce qui signifie que l’esprit est encore dominé par la chair et l’E\F\ a toute une symbolique associée à la cérémonie de transmission : le pommeau dans la main du V\M en provenance de l’O\ est la représentation du Père ; la lame est en direction de la Bible et l’on retrouve la Parole et sa pointe dirigée sur le couple Equerre-Compas : l’œuvre. Ce processus amène à l’Unité. Le fil de l’E\F\ réunit la lumière du Bien et les ténèbres du Mal pour atteindre l’unité faite de deux aspects complémentaires. · Question existentielle « D’où venons-nous ? De la lumière. Où allons-nous ? Vers la lumière » En guise de conclusion je reprendrai un écrit de notre F\ Orateur intitulé « Tel un cierge en la ténèbre » publié en 2005 dans les travaux de la loge nationale de recherche V.D.H. « Le V\M\ est ce Baptiste provisoire qui éclaire le chemin de celui qui doit venir : il est un porteur, un gestionnaire et un transmetteur de lumière. De par sa fonction il réanime à chaque tenue la quête millénaire à la recherche de l’intelligence divine. Le rituel maçonnique transforme en lumière les atomes constitués par les F\ présents : lumineuse communion mise en œuvre par le V\M\, fragile magicien dépassé par la dimension dans laquelle la cérémonie s’inscrit. » J’ai dit, V\M\ P\ V\ BIBLIOGRAPHIE * « La symbolique maçonnique » de Jules BOUCHER * « La symbolique maçonnique du 3ème millénaire » d’Irène MAINGUY * « Dictionnaire des symboles » par Jean CHEVALIER et Alain GHEERBRANT * « La Formation Maçonnique » de Christian GUIGUE * « Villard de Honnecourt » n° 59 * « Planches au 1er degré » sélectionnées sur internet site L’EDIFICE * « L’Epée Flamboyante », ouvrage de référence d’Olivier DOIGNON (édition Maison de Vie). |
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