L’Ethique
Les premières questions que pose ce mot sont
celles de sa signification précise et des
problèmes qu'il peut générer.
Par ailleurs et par rapport à notre démarche
initiatique où situer cette éthique :
- dans la verticale du FM élevé du premier au
trente troisième degré ?
- Ou dans la démocratie qui régit notre ordre,
puisque nous sommes tous égaux ?
On ajoutera que dans notre obédience, des F\F\ ont des
pouvoirs exécutifs, d'autres, des pouvoirs initiatiques et
exécutifs et qu'il nous appartient de relier tout cela pour
tenter d'approcher la problématique qui en
résulte.
Revenant à nos premières
interrogations, il reste à savoir
précisément ce qu'est l'éthique : une
religion ou une Morale ?
Et puis, qu'entendons-nous précisément par
« ETHIQUE MACONNIQUE » ?
Serait-ce (simplement) un ensemble de règles admis et
accepté en raison de notre appartenance, dans le cadre
strict de cette même appartenance ?
Pourtant, le mot « ETHIQUE »
n'est pas exclusif de la Franc Maçonnerie et il s'emploie
dans bien d'autres domaines comme en médecine, par exemple.
Mais, lorsqu'on parle d'éthique médicale,
qu'entendons-nous exactement ?
Appliquons-nous ce vocable:
- aux patients, en leur demandant de se conformer à un
certain comportement,
- ou aux praticiens, leur éthique devant définir
l'ensemble de la pratique de leur art aux plans pratique, technique,
scientifique, psychologique..., ce que les juristes pourraient
réduire à « l'obligation de
moyens » ?
Revenons à cette éthique
maçonnique, celle de cet ordre, de cette
communauté dans laquelle nous acceptons de vivre ensemble en
appliquant tous les mêmes règles, tous la
même éthique.
Par la même occasion, interrogeons-nous sur le fait de savoir
comment nous pouvons la transmettre à l'extérieur
et même si nous devons ou pouvons la transmettre.
Observons également qu'en FM, si notre éthique
est faite de règles et de vécu, elle comporte
aussi des valeurs et interrogeons-nous sur cette manière ou
possibilité que nous avons ou recherchons de les faire
cohabiter.
Demandons-nous encore en quoi notre éthique
peut bien être universelle ainsi que comment et où
se place la réflexion que nous portons sur un groupe ou une
société ?
Peut-on se forger la conviction de ce que l'éthique ne
touche et ne peut toucher qu'à des valeurs universelles ? Ne
peut-elle, ne doit-elle aller également dans le sens de
valeurs ou de pratiques partagées avec autrui ?
Enfin, l'éthique ne peut-elle se concevoir
qu'à travers un groupe qui en accepte les règles ?
On accède alors à l'éthique
corporatiste - laquelle s'apparente et pose la question de la
DEONTOLOGIE - avant d'atteindre l'éthique universelle - qui
pose la question de savoir si elle est alors plus ou moins universelle
que la MORALE - et qui fait partie de la philosophie.
Mais quid de l'éthique par rapport à la vie en
général ?
S'agit-il d'une action menée
vis-à-vis de l'humanité ? Vis-à-vis du
profane ? ou encore, vis-à-vis des hommes qui sont
déjà dans le système ?
A ce moment là, un F\,
et il me semble me souvenir que c'était toi, mon F\
André, a repositionné notre débat en
précisant que le groupe «
ETHIQUE » ne constituait pas une
commission, mais simplement, si l'on peut dire, un groupe qui
réfléchit aux grands problèmes qui se
posent dans notre société contemporaine comme et
à titre de pur exemple : la fin de vie.
La G\L\D\F\
se doit de transmettre (d'extérioriser ?) ses
idées sur tous ces grands problèmes, ces grandes
questions qui ne sont pas que l'Homme mais également
l'économie, l'écologie pour ne citer que
ceux-là.
Notre éthique devrait, pourrait, serait alors
de s'engager dans la cité, mais on ne prête aucun
serment là-dessus et l'éthique de l'ordre
correspond-elle à celle de la Maçonnerie en
général, celle de la G\L\D\F\ en particulier ?
Par exemple, l'implication de la G\L\D\F\ dans la rédaction
des textes de lois peut-elle être perçue et admise
comme l'éthique de cette même G\L\D\F\ ?
Tout cela doit commencer au niveau personnel, pour situer les exigences
que nous devons avoir par rapport à nous-mêmes,
avant de les adresser et tenter de les faire partager au groupe,
à la collectivité.
Par ailleurs, il n'y a pas lieu de s'illusionner :
lorsque des questions ou des problèmes sont mûrs,
il y a toujours des hommes, F\M\ ou non, pour se lever et les faire
progresser, trouver un point d'équilibre entre
réflexion et action, sans introduire
d'incompatibilité entre ces deux notions.
La société évolue vite, il peut donc y
avoir incompatibilité entre une éthique
accompagnant l'évolution et une éthique qui
naîtrait de cette même évolution.
Ne pas oublier que nous prêtons des serments et ne devons pas
ensuite nous asseoir dessus.
L'éthique, c'est construire l'Homme, ce qui nous
ramène à la pensée de RABELAIS :
« La science sans conscience n'est que
ruine de l'âme ».
Nous sommes, par ailleurs, unanimes à
reconnaître que la méthode de travail
maçonnique est unique mais nous éprouvons bien
des difficultés à définir notre
éthique, sauf peut être à revenir
à une autre phrase, de NIETZSCHE cette fois : « si
tu veux être mon disciple, ne me suis pas »,
ceci pour signifier l'ADOGMATISME de ladite méthode, ce qui
reste bien insuffisant pour l'appréhender dans sa
globalité.
Se pose donc la question de savoir en quoi consiste la
définition d'une éthique et de dire qu'elle est,
en premier lieu, constituée d'invariants, puis, de
méthodes.
Quand la science et la morale évoluent en fonction des
circonstances, il apparaît plus aisé
d'établir un lien entre ETHIQUE et VERITE, la
première étant reliée à
l'universel, au sacré et à tout ce qu'il peut y
avoir d'invariable en l'Homme, l'éthique nous sortant, en
définitive, de la morale pour mieux nous replacer dans le
droit naturel.
De cette manière, « la
déclaration des droits de l'Homme »
pourrait se muer en « déclaration du
Droit des Hommes », prenant alors mieux en compte,
le caractère globalement évolutif de
l'éthique qui élève la conscience de
l'Homme, donc l'universalisme, permettant aussi à d'autres
courants de pensée(s) de le rejoindre et de favoriser le
renforcement de vraies valeurs universelles comme l'amour, la Vie, la
liberté, l'Egalité, le Fraternité, la
Dignité, pour ne citer que celles-ci.
En conclusion, l'un d'entre nous a indiqué
qu'à ses yeux, l'éthique maçonnique
était: « le Paradis de la
liberté, en même temps que celui des enfants de
l'indépendance ».
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