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L'Œuvre des sagesOpérations.
-
Couleurs. - Oiseaux hermétiques. L'Union du Soufre et du
Mercure. - L'Etoile
des Mages. La Rose-Croix. La Pierre
philosophale est un Sel purifié, qui coagule le Mercure ,
pour le fixer en un
Soufre éminemment actif. L'Oeuvre
comprend donc trois phases : Mais au
préalable, il faut se procurer la Matière
philosophique. Cela n'entraîne pas à
de grandes dépenses, car elle est fort commune et se
rencontre
"partout". Cependant, elle
demande à être discernée. Tout bois
n'est pas bon pour faire un Mercure. La
nature nous offre des matériaux qu'on ne saurait faire
entrer dans la
construction du temple de la Sagesse. Il est des vices
rédhibitoires qui font
écarter le profane avant même qu'il soit soumis
aux épreuves. Supposons
néanmoins l'artiste en possession d'une «
matière » convenable à ses projets.
Il s'empressera aussitôt de la nettoyer, afin de la
débarrasser de tout corps
étranger qui pourrait adhérer accidentellement
à sa surface. Cette
précaution
étant prise, le sujet est enfermé dans
l'Œuf philosophique hermétiquement
luté. Il est ainsi
soustrait à toute influence venant de
l'extérieur: la stimulation mercurielle
lui fait défaut ; son feu vital dès lors baisse,
languit et finit par
s'éteindre. Ce langage
serait assez déconcertant si, pour le comprendre, on ne se
reportait à la
traduction que la Franc-Maçonnerie en offre dans ses usages.
Le rituel prescrit
de dépouiller le Récipiendaire des
métaux qu'il porte sur lui, puis de
l'emprisonner dans la Chambre des Réflexions, où
il se trouve en présence
d'emblèmes funèbres, qui l'invitent à
se préparer à la mort. Isolé,
réduit à
ses propres ressources, l'individu cesse de participer à la
vie générale : il
meurt et sa personnalité se dédouble. La partie
éthérée se dégage et
abandonne
un résidu désormais « informe et vide
» comme la terre antérieurement à son
imprégnation par le souffle divin (Genèse I, 2). Ainsi
apparaît
le chaos philosophique dont la couleur noir, est figurée par
le Corbeau de
Saturne. On peut voir dans cet oiseau l'image des
ténèbres qui étaient sur la
face de l'abîme ; on lui oppose la Colombe, le
symbole de l'Esprit de
Dieu se mouvant sur le dessus des eaux. Privée de
vie, la matière tombe en
putréfaction. Toute forme organique est alors dissoute, et
les Eléments se
confondent dans un tohu-bohu
désordonné. Mais la masse
putréfiée renferme
un germe, dont la dissolution favorise le développement. Ce
foyer d'une
nouvelle coordination commence par s’échauffer, en
raison des énergies qui s’y
trouvent emmagasinées. La chaleur
dégagée repousse l’humidité
et s’enveloppe
d’un manteau de sécheresse. Ainsi se reconstitue
l’écorce terrestre qui sert de
matrice au Feu, qu’elle sépare de l’Eau.
Cette
séparation
des Eléments rétablit la circulation vitale, qui
a pour effet de soumettre la
Terre impure à un lavage progressif. L’Eau
alternativement extériorisée puis
résorbée, fait passer le résidu
chaotique du noir au gris, puis au blanc, en
passant par les couleurs variées de l'arc-en-ciel,
représentées par la queue de
paon. Désormais
il n'y
a plus à obtenir que la couleur rouge, celle qui marque
l'achèvement de
l'oeuvre simple ou Médecine du premier Ordre. Elle annonce
la parfaite
purification du Sel, laquelle rend possible l'accord rigoureux entre
l'agent
interne et sa source extérieure
d'action . Le Feu
individuel en vient alors à brûler d'une ardeur
toute divine, et manifeste le
pur Soufre philosophique, dont l'image est le Phénix. Cet oiseau
merveilleux était consacré au Soleil et on lui
supposait un plumage écarlate.
Il représente ce principe de fixité qui
réside dans le foyer de notre Feu
central, où il semble se consumer sans cesse, pour
renaître continuellement de
ses cendres. Pour
conquérir
cette , immuabilité l'initiative particulière ne
doit plus s'exercer que sous
l'impulsion directe du Centre moteur universel ; c'est la communion de
l'Homme
avec Dieu, ou l'harmonie pleinement réalisée
entre le Microcosme et le
Macrocosme. Parvenu à
cet
état, le Sujet prend le nom de Rebis, de res bina, la chose
double. On le
représente par un androgyne unissant l'énergie
virile à la sensibilité
féminine. Il est indispensable, en effet, de
réunir les deux natures, si l'on
veut réaliser la coagulation du Mercure, autrement dit
attirer le Feu du Ciel
et se l'assimiler. L'adepte vainqueur des attractions
élémentaires possède
la vraie liberté, car l'esprit domine en lui sur la
matière : il s'est rendu
pleinement Homme en surmontant l'animalité. De
même que la tête, commande aux
quatre membres, un cinquième principe doit subjuguer les
Eléments ; c'est la
Quintessence, qui est l'essence même de la
personnalité ou, si l'on préfère,
l'entéléchie assurant 1a persistance de
l'être. Cette
mystérieuse entité a pour symbole le Pentagramme,
ou l'Etoile du Microscome
qui, sous le nom d'Etoile Flamboyante, est bien connue des
Francs-Maçons. Ils
en ont fait l'emblème caractéristique de leur
deuxième grade, auquel on ne peut
prétendre qu'après avoir
été successivement purifié par la
Terre, l'Air, l'Eau
et le Feu. Les épreuves initiatiques sont
calquées en cela sur les opérations
du Grand Œuvre ; les quatre purifications se rapportent
à la putréfaction
(Terre), à la sublimation de la partie volatile du Sel
(Air), à l'ablution de
la Matière (Eau) et à la spiritualisation du
Sujet (Feu). La dernière épreuve
fait allusion à l'embrasement qui remplit l'être
d'une ardeur toute divine, dès
que son foyer d'initiative s'exalte à la chaleur du
Feu-Principe animateur de
toutes choses. La Quintessence
est parfois représentée par une rose à
cinq pétales. Dans
l'une de
ses figures, Nicolas Flamel nous montre ainsi la Rose
hermétique sortant de la
pierre mercurielle sous l'influence de l'Esprit universel. D'autre
part, les
mystiques rosicruciens combinaient la rose avec la croix et y voyaient
l'image
de l'Homme-Dieu que nous portons en nous. Le Sauveur était
à leurs yeux la
Lumière divine qui resplendit au sein de l'âme
épurée. Ce n'est d'abord qu'une
étincelle, un frêle enfant né de la
Vierge céleste, autrement dit de cette
essence psychique transcendante, immaculée, universelle, qui
est destinée à
nous envahir. Cet envahissement refoule ce qui est inférieur
en nous : ainsi la
Femme apocalyptique écrase la tête du Serpent,
séducteur de notre vitalité
terrestre, tandis que le Rédempteur grandit pour nous
diviniser en nous
illuminant. |
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