Obédience : NC | Loge : NC | 28/09/2005 |
Les Cathares
et le catharisme
Introduction Les Cathares
ont vécu en Languedoc
de l’an 1000 à 1300 et ont
été considérés comme de
dangereux hérétiques par la
hiérarchie catholique. Ils ont fait l’objet
d’une répression d’abord souple,
avec la complicité de la noblesse locale rapidement
gagnée à leurs idées, puis
féroce jusqu’à leur extinction et
l’anéantissement de leurs traces.
Le
catharisme a été non seulement
un fait religieux mais aussi une réalité sociale
et politique, qui s’est
répandue du Languedoc au nord de l’Italie.
Incapable d’enrayer la progression
de l’hérésie par la
prédication anti-cathare, le pape Innocent III va appeler
en 1209 les chrétiens du Nord à la croisade
contre ceux qu’on appellera plus
tard les Albigeois pour éradiquer cette Eglise par le
glaive. Puis, devant
l’insuccès de 20 ans de croisade, son successeur
Honorius III va instituer des
tribunaux ecclésiastiques spécifiquement
créés pour l’occasion, ceux de
l’Inquisition. La victoire
sera totale
puisque dès le XVIème siècle,
l’église cathare n’existe plus en tant
qu’institution. Par contre, la philosophie et les principes
du catharisme
suscitent de l’intérêt et continuent
à faire l’objet d’études, en
particulier
dans les milieux maçonniques. Ainsi, la parcelle de
vérité contenue dans la
métaphysique cathare a traversé le temps et
rejaillit aujourd’hui avec force,
pour nous interroger sur le sens de la création et de la
gnose, mais aussi pour
renforcer notre conviction, qu’il est impossible de cacher la
Vérité par la
force à celui qui la cherche. Pour
comprendre le
catharisme, il faut revenir aux premiers siècles de notre
ère. Après la mort du
Christ, les croyances ont beaucoup varié au sein de
l’Eglise chrétienne. De
tous les évangiles, écrits parfois longtemps
après, seuls quatre ont été
retenus par Rome, les autres dits apocryphes, littéralement
tenus secrets, tel
l’épître de Saint Pierre, ont
été rejetés faisant de leurs adeptes
des
hérétiques, c’est à dire
ceux qui ont développé des croyances, en
contradiction
avec les dogmes de l’église.
Au cours de conciles, les multiples questions posées par la croyance chrétienne naissante ont imposé de fréquentes et interminables discussions théologiques pour fixer le dogme et finalement rejeter en dehors de l'église, c’est à dire ex-communier les hérétiques, qui se considéraient eux comme les vrais croyants. Parler
des
cathares c’est donc
parler de leur répression et de leur éradication.
De ce fait, il est devenu
difficile de reconstituer leur épopée
à partir de documents authentiques, car
beaucoup ont été détruits alors que
d’autres, très nombreux, ont
été écrits par
leurs ennemis, et donc sujets à
caution.
En fait, il
n’existe que cinq
textes authentiques, 3 rituels et 2 traités de
théologie, dont le livre des
deux principes écrit par Jean de Lugio de Bergame vers
1250. Par
ailleurs, les cathares vont se référer
à quelques textes apocryphes et à l’Évangile
de Jean. Enfin, il
subsiste les archives de
l’Inquisition qui renseignent sur la mentalité
de l’époque. A huit
siècles de distance, on peut ainsi constater que lorsque le
pouvoir politique
est aveuglé par un dogme discriminatoire, il
génère les mêmes horreurs.
Ce
déficit de textes originaux
cathares a favorisé les interprétations de ceux
qui les ont étudiés. Ce travail
s’appuie donc sur la remarquable histoire des cathares de
Michel ROQUEBERT,
publié en 1999 aux éditions Perrin, qui
représente la synthèse de trente
années
de recherche. Cette
planche traitera de la
religion cathare et de ses principes. Nous essayerons de comprendre
l'essence
du message qu’ils nous ont légué et
d’établir chaque fois que possible des
analogies avec le symbolisme maçonnique. Cette
manière de procéder nous
permettra de ne jamais perdre de vue la dimension traditionnelle de la
gnose
cathare en relation avec l'universalisme des arcanes
maçonniques. J’adopterai
donc le plan suivant :
Au fil des
siècles, l’Eglise s'est
érigée non seulement en pouvoir spirituel mais
aussi temporel possédant terres,
abbayes et droits de taxation dont la dîme (10% des revenus).
Au XIème siècle,
des Chrétiens sincères et des clercs, les
prêtres de l’époque,
révoltés contre
les oublis du message d'amour et de
désintéressement du Christ, se dressent
contre l'autorité de l'Eglise. D'autres vont plus loin en
mettant en cause les
fondements de la doctrine chrétienne. Parmi ces
derniers, si tous ne
furent pas Cathares, certains professaient déjà
les grands principes
similaires : les PATARINS en Italie, les PUBLICAINS en
Champagne et
Nivernais, les POPULICANI en Angleterre ou les VAUDOIS, partisans de
Valdès, à
Lyon. Pas moins de
quatre conciles sont
tenus au XIème siècle pour éteindre
les hérésies répandues par les
cathares, où
l’on décide de les excommunier ainsi que ceux qui
leur viennent aide. Les
bûchers se multiplient.
Au
XIIème siècle, le pape Grégoire
VII, comprend le danger et cherche à réformer
l’Eglise notamment avec l'aide de
grands ordres monastiques tels que Cîteaux, qui
prônent le retour à la règle et
à la pauvreté. Mais,
dès le début du XIIe siècle,
les idées cathares (du grec katharos :
pur) s'implantent plus
largement dans les populations languedociennes qui sont
séduites par une
doctrine à leur portée,
prêchée dans leur langue, la langue d’oc
plutôt qu’en
latin, par un clergé qui partage leurs conditions de vie et
qui de surcroît, ne
perçoit pas la dîme ecclésiastique. Ces
hérétiques entre eux s'appellent
"Bons Chrétiens". Ce sont leurs adversaires qui les
appellent
cathares. En
fait, cathare serait une injure et viendrait du latin catus
« car, à ce
qu’on dit ils baisent le cul d’un
chat », ramenant ces croyants à un
statut de vulgaire sorcier. Contexte
géopolitique Mais avant
de s'intéresser à la
religion cathare proprement dite, parlons du Languedoc aux
XIIe
et XIIIe siècle, période au
cours de laquelle, elle a pu se développer.
La civilisation occitane qui s'étendait sur le Sud de la
France, le Nord-est de
l'Espagne et l'extrême Nord-ouest de l'Italie
était prospère. Cette région fut
de tout temps un lieu de passage important occupée
successivement par les
romains puis les Wisigoths, Francs, arabes et enfin Ibères.
Les
Wisigoths s’installent en
narbonnaise qui va devenir le Languedoc, le pays de la langue d'oc
où oui se
disait oc. Le mélange des cultures a ouvert les esprits et
contribué à
l'instauration d'un esprit languedocien indépendant typique.
Toulouse,
principale ville de l'Occitanie, était au XIIème
siècle aussi importante que
Venise et Marseille. De plus, le Comte de Toulouse, Raymond VI, du fait
de ses
différents propriétés,
était à la fois le vassal du roi de
France, du roi
d’Angleterre, de l’empereur germanique et du roi
d’Aragon son beau-frère,
autant qu’il n’était en fait le vassal
de personne : un roi sans couronne. Par
ailleurs, l’absence de droit
d'aînesse a provoqué un appauvrissement de la
noblesse, à l’inverse de
l’église
dont la richesse va croissante. La société rurale
est donc proche de la
petite noblesse et cette communauté des campagnes
sera l'une des forces
du Languedoc. La croyance cathare se répand rapidement au
XIIème siècle parmi
les paysans, la petite noblesse, les bourgeois commerçants
et artisans et même
le clergé, touchant 50% de la population dans les petits
villages. A la fin du
siècle, l'idéologie cathare est largement
répandue au grand courroux des
autorités de l'Eglise romaine dans un
quadrilatère ayant pour sommet Toulouse,
Albi, Carcassonne et Foix.
La
tragédie cathare sera le
résultat de tous ces éléments,
mêlés dans le Languedoc, tel un mélange
explosif
dont l'aspect religieux ne sera manifestement qu'un des
éléments. Mais
d’où viennent ces Cathares que
le peuple nommait d'une façon générale
Bons Hommes ou Bonnes femmes ou
encore Vrai Chrétien ou Ami de Dieu et
d’où viennent-ils ?
L'origine
doctrinale des cathares
s'inspire essentiellement du christianisme primitif et tout
particulièrement de
la doctrine professée par Origène qui, au
IIème siècle, a proposé une
interprétation de la Bible par la méthode
allégorique, refusée par
l’église.
Elle s’inspire aussi des théories gnostiques et
dualistes orientales,
nombreuses au début du second millénaire. Ces
dernières étaient surtout
représentées par le mazdéisme, dont le
plus illustre prophète fut Zoroastre au
VIIe siècle avant l’ère
chrétienne. Le mazdéisme repose sur
l’incessant combat
entre le dieu de la Lumière Ormuzd et celui du mal Ahriman,
ce que nous
symbolisons en maçonnerie par le pavé
mosaïque. Son livre sacré, l’Avesta dit
que chaque homme doit toujours arbitrer en lui les bonnes et les
mauvaises
actions et qu’Ahriman disparaîtra à la
fin des temps lorsque plus personne ne
voudra le suivre. La doctrine
cathare puise donc ses
fondamentaux à la fois chez Origène mais aussi
dans le manichéisme, religion
fondée au IIIème siècle par le
prophète persan Mani ou Manès qui est une gnose
dualiste s'inspirant plus tard du mazdéisme. En 869, le
concile de
Constantinople supprime l’Esprit en l’homme et
affirme qu’il faut désormais
enseigner que l’homme n’est constitué
que d’un corps et d’une âme
douée de
qualités spirituelles. Cette grave décision est
en contradiction flagrante avec
la doctrine d'Origène. En réaction, quelques
dissidents gnostiques
décident en Bulgarie de propager la
réalité de l’existence de
l’Esprit. On les
appelle Bogomile, qui signifie ami de Dieu en bulgare. Leur
croyance impute au diable et
non à Dieu la création du monde visible.
L’âme qui est d’essence divine, est
emprisonnée dans un corps d’essence diabolique.
Endormie dans la matière qui la
retient captive, elle a oublié sa céleste
origine. C’est pour la réveiller que
Dieu a envoyé Jésus-Christ sur terre, porteur
d’un message propre à arracher
les âmes à leur prison terrestre. Par ailleurs,
Ils considèrent l’eucharistie
comme une simple allégorie, rejettent la messe, et les
sacrements et donc, de
fait, l’autorité de l’église
catholique. C’est intégralement le message du
catharisme.
Le bogolisme
est à l’origine du
catharisme, qu’on appellera
néo-manichéisme pour le
déconsidérer. Depuis la
Bulgarie, il va déferler vers la Roumanie, la Bosnie, la
Grèce et même l’Asie
mineure. Après le grand schisme de 1054 entre catholiques et
orthodoxes, on
commence à rencontrer en Allemagne, en Lombardie, en Suisse,
et surtout en
Languedoc des personnages vêtus de noir cheminant toujours
par deux. Ils
participent à la vie du peuple, travaillent et pratiquent
une fraternité
exemplaire, partagent les peines et les soucis des petites gens,
prêchent des
idées nouvelles. Ils sont
très bien reçus par la
population et commencent à occuper le terrain spirituel
perdu par le clergé
catholique. Leurs pratiques religieuses sont fondamentalement
distinctes
de celles des catholiques. Les Parfaits, appelés ainsi parce
qu'ils avait reçu
le Consolamentum étaient très exigeants pour
eux-mêmes, mais laissaient les
Croyants juges de leur propre chemin. Ils ne portaient aucun jugement
sur la
qualité spirituelle des gens qui adhéraient
à leurs idées et exigeaient
simplement de celui qui a la foi, d'aspirer à la vertu et
d'écouter leurs
prédications. Ils ne prélevaient aucun argent. Les simples
croyants pouvaient
mener une vie normale, mais s'engageaient à recevoir le
Consolamentum en péril
de mort. Il n’y avait aucun office obligatoire, pas de
distinctions dans la vie
religieuse comme dans la vie civile, pas de mariages obligatoires, ni
aucune
discrimination entre hommes et femmes. La foi
cathare est fondée sur le
dualisme. Le principe en que Dieu, dans son infinie bonté,
ne peut être à
l’origine du mal. Il faut donc chercher la cause du mal dans
un principe
créateur différent de lui, et par essence
mauvais. L’idée de base est donc
l'existence de deux principes (dualisme) fondant et gouvernant le
monde. D'une
part, Dieu, parfait et bon, qui règne dans les cieux,
d'autre part Satan,
mauvais et périssable, mais créature de Dieu et
ange déchu qui préside aux
destinées terrestres.
Ainsi, deux
ordres de réalités
s’opposent : - le monde
invisible de réalités
spirituelles et éternelles, domaine de Dieu. C'est le monde
de l'Amour et de la
Charité. - et le
monde visible, ensemble des
réalités matérielles et temporelles,
corruptible et voué à la destruction.
C'est dans ce monde que se développe le mal, que les corps
de chair souffrent,
se dégradent et meurent. C'est dans ce monde que vit la
vanité, l'orgueil, l'avarice,
la cupidité, les malheurs, les maux et les maladies. C'est
un monde illusoire
où le mal se développe dans le temps mais aussi
dans la matière. Mais le
dualisme n’a de perspective
que dans le créationnisme. En effet, si le monde est
incréé, la théologie
chrétienne, catholique ou cathare, est sans objet. Pour les
cathares, Adam et
Eve n’ont pas été crées par
le bon dieu. Leurs corps sont des prisons dans
lesquelles le mauvais créateur a enfermé des
âmes qui elles appartiennent à la
bonne création. Or la
position de l’église
catholique est que « Dieu est le créateur
unique, du ciel et de la terre,
du visible et de l’invisible, des
réalités matérielles et spirituelles.
Pourtant, Dieu reste unique chez les cathares, unique
créateur de la bonne
création, car l’autre principe n’est pas
un vrai dieu. Mais l’église voit le
danger car, accepter deux dieux, c’est accepter le
dithéisme qui ouvre la porte
au polythéisme et le credo sera changer pour
débuter par « Credo in unule
deum». En fait, cette question est la clef de voûte
de tout un système
doctrinal, théologique.
Les
conséquences de cette croyance
sont multiples. L'âme ou l'esprit est l'objet de toute la
considération divine
alors que le corps matériel est
réprouvé. Gagner son salut éternel
n'est
possible qu'en adhérant totalement à Dieu et en
délaissant la condition
terrestre. L'ascétisme en est une des suites logiques. Les
âmes ne périssent
pas mais se réincarnent successivement dans un corps
différent, tant qu'elles
n'ont pas atteint le degré de perfection leur permettant
d'atteindre la vie
éternelle. Logiquement, les cathares considèrent que si la chair est du côté du mal, le Christ n’a pu en aucun cas naître de la Vierge Marie. Pur esprit, il se serait donc projeté en elle. De même, il n’a pu vraiment s’incarner en tant qu’homme et n’a donc souffert sur la croix qu’en apparence. Sa présence dans le pain et le vin ne peut être qu’allégorique, car il ne peut être présent dans cette pure parcelle de matière qu'est l’hostie. La société cathare comprend les croyants appelés à suivre rigoureusement les préceptes de leur religion et les parfaits et parfaites qui sont des croyants ayant voué leur existence à la religion. Le terme parfait vient de l’inquisition pour désigner les hereticus perfectus, mais ils s’appelaient entre eux Bons hommes, Bonnes dames, bons chrétiens. On devenait parfait en recevant le consolament, c’est à dire le saint-esprit par l’imposition des mains, telle que les apôtres l’avait pratiqué sur leurs disciples depuis les origines du christianisme. C’est le baptême du feu et de l’esprit, par opposition au baptême de l’eau des catholiques que les cathares ne reconnaissent pas. Au moment de la mort du consolé, le saint-esprit consolateur quitte le corps pour ramener son âme au royaume de Dieu. C’est la grande différence avec le catholicisme, l’âme pré-existe au corps. Elle retourne au paradis qu’elle n’a pas à gagner. Le
consolament est le début d’une
nouvelle vie et impose de rompre avec tout ce qui dans le monde
relève de
l’emprise du mauvais principe, tout
particulièrement la luxure, la violence, le
mensonge, la méchanceté et le vice.
C’est une vie imitée de la vie apostolique,
un passage à l’état religieux,
marqué par le port de la robe noire, l’absence
de consommation de chair animale et l’abstinence. Parce que le consolament est la voie obligée pour obtenir le salut de l’âme, les croyants doivent le recevoir avant de mourir pour permettre à leur âme de quitter définitivement son enveloppe terrestre, sinon celle-ci est condamnée à se réincarner dans l’enveloppe d’un animal ou d’un être humain jusqu’à ce qu’elle se retrouve dans le corps d’un parfait. La vie des
cathares est centrée sur
la religion et obligation leur est faite de vivre du travail de leurs
mains
d’où le développement de
l’artisanat dans des maisons ateliers et la totale
intégration de l’église cathare
à la vie sociale et économique. La hiérarchie est calquée sur celle de l’église catholique. Les parfaits sont à la fois des religieux séculiers voués au salut de leur âme etreligieux réguliers, ayant charge d’âmes, à la fois des moines et des curés de paroisse, ce qui en fait une église qu’on dirait aujourd’hui de proximité. L’église n'exerce aucun pouvoir temporel, ne possède pas de bien foncier ni de tutelle d'ordre sociale et économique et n’a créé ni couvents ni ordres monastiques. Le clergé ne prélève aucun argent. Il est composé de gens qui vivent de leur travail, en communauté, et au cœur même des villages, ce qui est le meilleur garant d’une totale intégration.
La conversion
par le verbe et l'exemple
Aussi,
à l'aube du XIIIème siècle,
le développement du catharisme dans le Languedoc au vu et au
su de l'ensemble
de la société devenait intolérable
pour l'Eglise officielle et ne pouvait
laisser indifférent le pouvoir royal. Saint Bernard de
Clairvaux, abbé de
Citeaus est envoyé en mission en 1145 par le pape pour
ramener les cathares au
sein de l’église catholique. Effaré de
ce qu’il observe, il écrit dans une
lettre au pape, "les basiliques sont sans
fidèles…, les prêtres sans honneur
… les
hommes vivent dans le péché.. on prive les
enfants de la vie en Christ en leur
refusant le baptême." En 1205, Le
pape nomme trois
cisterciens, dont Arnaud Amaury, à la
tête de l’ordre, qui parcourent le
pays en prêchant. La progression de
l’hérésie est
déjà si grande qu’ils
envisagent de démissionner ensemble. C’est alors
qu’ils rencontrent le futur
Saint Dominique, qui a réalisé combien les
Revêtus sont populaires, et que leur
succès provenait à la fois de leurs
manières de s’intégrer à la
population et
de leur humilité sociale. Dominique
convainc les légats de
persévérer mais en changeant de
stratégie. Il leur conseille de quitter leurs
somptueux vêtements et leurs riches équipages pour
aller pieds nus sur les
routes prêcher comme des cathares en quêtant leur
pain. Lui aussi va prêcher, mais
avec peu de succès car le contraste choque les esprits entre
les prédicateurs
cathares vivant en harmonie avec leurs convictions religieuses et le
clergé
catholique, qui vit lui dans l’abondance et la luxure, tout
en prêchant
l’humilité sociale sans la pratiquer.
La croisade Après
les nombreux rappels à la foi
catholique tentés par ses
prédécesseurs, le pape Innocent III, va
décréter en
1208 la croisade contre les hérétiques. Il
considère que le saint-siège doit
s’ériger lui-même en puissance
séculière, et que le pape doit
prétendre au
gouvernement du monde en devenant le suzerain des rois et des
empereurs, seul
moyen pour imposer et garantir la paix universelle entre les peuples et
entre
leurs princes. Très
habilement, il a d’abord
décrété en 1199 le principe de
dépossession, par lequel l’église, se
considérant comme la magistrature suprême,
édicte que tout hérétique sera
privé
de ses biens, plaçant le droit canonique au dessus du droit
civil. Ceci
permettra en déclarant hérétique un
seigneur par l’excommunication, de le
déposséder de ses terres et de les offrir en
proie à tout seigneur chrétien qui
voudra bien les prendre en vassalité. L'excommunication
avait des conséquences
religieuses mais aussi politiques et matérielles.
La croisade
démarre réellement en
1209 après l'assassinat du légat du pape Pierre
de Castelnau, et
l’excommunication de Raymond VI, Comte de Toulouse,
soupçonné de l’avoir
commandité. Placée
sous l’autorité militaire
suprême d’Arnaud Amaury,
l’abbé de Cîteaux, homme de guerre
autant qu'homme
d'église, elle est conduite par la haute noblesse et assez
rapidement par un
modeste seigneur d’Ile de France, Simon de Montfort (Montfort
l’Amaury), à la
tête d’une armée nombreuse et bien
entraînée. Au départ simple
opération de
police de grande envergure contre les hérétiques
et les nobles, elle va changer
de visage à la mort au combat du roi d’Aragon en
1213 à la bataille de Muret,
pour finalement aboutir au rattachement du Languedoc à la
Couronne de France en
1271. Arrêterons
ici pour la politique et
les faits de guerre, car ce n’est point le propos principal
de cette planche.
Mais il était nécessaire de situer
l’époque, car la naissance d’une
philosophie
ou d’une religion ne peut se dissocier du contexte social et
culturel de la
région qui l’a vu naître. L'inquisition La question
de l’hérésie cathare
n’était pas pour autant
réglée après 20 années de
croisade. Il fallait donc
changer de stratégie. C’est
précisément ce que va faire le pape
Grégoire IX en
chargeant les prêcheurs de l'ordre nouvellement
créé par saint Dominique de
poursuivre et juger les hérétiques. Ainsi naquit
l'inquisition en 1234. Les
populations du Midi apprennent vite à connaître
ces religieux de bure blanche
avec un long scapulaire noir qui interrogent rudement, et peuvent les
envoyer
au bûcher si leur culpabilité est
prouvée. Des milliers d’hommes, de femmes et
d’enfants seront brûlés ou
massacrés. Après
le massacre d’inquisiteurs en
1242 par des chevaliers cathares, l’inquisition va
intensifier son ouvrage et
ne plus faiblir jusqu’à la disparition du dernier
Revêtu en 1321. Auparavant,
Montségur, la dernière forteresse cathare tombera
en 1244. Les deux cents
hommes et femmes qui y étaient restés
refusèrent d'abjurer et furent brûler. Au
total, ce saint office aura meurtri et tué les populations
européennes pendant
plus de trois siècles au nom de la préservation
de l'unité catholique. Les
analogies avec le symbolisme
maçonnique Dans le
dualisme cathare, Dieu est
innocenté de la création du Mal, mais au prix de
la reconnaissance qu’en dehors
de lui, il existe un autre principe créateur, source de tout
mal. Pour nous, il
est plus facile d’imaginer le dualisme car il est partout,
dans le yin et le
yang, le bien et le mal, la lumière et les
ténèbres, le pavé mosaïque. Mais, au
concile cathare" de
Saint Félix en Lauragais, tenu en 1167, les cathares vont
passer du dualisme
dit mitigé au dualisme absolu. Le dualisme
mitigé, implique que
Dieu a créé Satan et qu’il est donc
unique. Cette doctrine affirme aussi
que le mal est nécessaire dans la conquête du Bien
et que son rôle est
primordial chez l'homme puisque celui-ci doit effectivement le
conquérir et le
dominer afin de le transmuter en Bien (comme dans le pavé
mosaïque), favorisant
le processus d'évolution spirituelle qui est la
quête sans fin de la recherche
de sa parcelle de charité ou de divinité.
Les notions
de résistance,
d'inertie, d'enchaînement, de mal être sont
à prendre, dans le contexte du
dualisme mitigé, comme autant d'obstacles qu’il
faut nécessairement affronter,
mais qui constituent aussi, pour ceux qui cherchent la
lumière, l’occasion
d’expériences nouvelles permettant de progresser
pour s'élever vers Dieu. Mais
pour ceux qui ne veulent pas combattre les poisons de l'inertie, les
pesanteurs
de la vie se transformeront en amertume et contribueront à
toujours plus
masquer les chemins qui mènent vers la Lumière.
Le
franc-maçon a une démarche tout
à fait comparable car, dès son initiation, il est
mis sur un chemin qui lui
permet de vaincre et de transmuter les obstacles de la vie. Son
implication en
tant qu’initié est engagée dans un
serment qui lui garantit de ne jamais
faiblir devant l'adversité. Il va vivre une
évolution responsable vers plus de
clairvoyance intérieure dans le calme fraternel de sa loge
et avec l'Amour de
ses FF:.. Les
cathares disent que
l'homme est corps, âme et Esprit. En se détachant
de la matière, c'est à dire
en étant libéré de l'envie
matérielle et psychique ainsi que des contraintes
corporelles, il permet à son Esprit (sa parcelle divine) de
croître et de
s'unir à Dieu (noce mystique). Nous sommes dans rassembler
ce qui est épars,
c’est à dire dans la
nécessité de retrouver en nous
l’étincelle divine. Par
ailleurs, l'emprise du mal diminue quand l'Esprit s'approche de
l'éternité. Il
ne faut donc pas donner d'importance au temps qui est un des outils du
Malin. Mais l'âme peut succomber à la matière, il s'ensuit alors que l'Esprit s'échappe, n'apparaît plus à la conscience de l’homme et le corps, qui est une prison, enferme à nouveau l'homme dans le cycle des Renaissances. Si l'âme ne succombe pas au Mal, autrement si l’homme maîtrise ses passions, son esprit assure la transformation du corps, puis l'âme se soumet à l'Esprit pour être transformée car l'Esprit a besoin de l'âme pour s'élever. Corps, âme et Esprit sont indissolublement liés pour l'accomplissement d'une seule œuvre, l'union avec Dieu (nous parlons de l’acquisition de la maîtrise et de la sagesse).
Le dualisme
radical est bien sûr
d'une autre nature puisqu'il affirme qu'il y a deux principes de
création
opposés qui s'affrontent dans un combat titanesque et que la
réalité perçue par
les hommes est une création satanique. Dans ce cas de
figure, les hommes sont
donc l'œuvre de Satan, ils sont donc des damnés
qui se reproduisent pour que le
principe du mal triomphe sur celui du Bien.
Pour les
cathares, le monde
matériel est vain, n'a pas de sens, car pour eux
à quoi bon exister si ce n'est
pas pour toujours. Ce monde est donc Néant et ils le
justifiaient en citant
cette phrase de Saint Paul: "Sans la charité je ne
suis rien". Pour les
catholiques ce propos
est compris comme une réflexion morale qui
signifie : "aidez votre
prochain" tandis que
l’interprétation par les cathares était
la suivante "Sans la charité je ne
suis que néant", ce qui veut
dire que: si je n'ai pas en moi cette parcelle
divine qu'est la charité, je ne suis qu'un corps de chair
corruptible et vain
et j'appartiens au Néant. Cette
merveilleuse profession de
foi gnostique leur a permis de vaincre bien des peurs et des
souffrances tout
au long de leur tragique destin terrestre. Le libre
choix de la domination de
l’esprit sur le corps, du spirituel sur le
matériel, appelé déterminisme, se
retrouve dans les traités cathares comme dans nos rituels
maçonniques. Le
philosophe français Maurice
Blondel a dit que "sous quelque forme
qu’elle s’offre à la
conscience, la pensée de Dieu y est apportée par
un déterminisme qui nous
l’impose"
En a-t-il toujours été ainsi
dans la pensée
humaine ? Pour le
matérialiste, la nature
existe par elle-même, elle n’a pas de conscience.
Il est en tant qu’être humain
pensant le produit du hasard et le témoin d’une
histoire éphémère qui n’a
pas
de sens. Sa morale est le je-m'en-foutisme pur, où
prédomine le règne des sens,
la seule recherche du plaisir et du caprice. Pour le
panthéiste, représenté
aujourd’hui
par l’animisme africain, la nature se suffit à
elle-même mais elle est une
divinité pensante, représentée par
toutes sortes de dieu qu’il faut
vénérer et
amadouer pour ne pas subir leurs fougues. Pour le
monothéiste
transcendant, Dieu est le créateur distinct de sa
création. L’homme est soumit
à une loi divine qu’il ne peut pas refuser sous
peine de subir son courroux.
L’exemple de ce monothéisme est la religion de
l’Ancien testament. Dans la
philosophie du bouddhisme,
seul l’Esprit est réalité et le monde
matériel illusion. C’est alors une
philosophie de la renonciation aux désirs terrestres pour
atteindre le Nirvana.
Enfin, il y
a le Dieu omniscient,
omniprésent et omnipotent, caché et endormi dans
notre personnalité, qu’il faut
conquérir par une ascèse personnelle.
Nous retrouvons dans ce cas de
figure toute la gnose et la grande Tradition
ésotérique, encore une fois du
rassembler ce qui est épars. Chacun de
vous mes FF:. se
retrouvera dans l’un ou l’autre des cas
cités. Pour beaucoup la situation n’est
pas aussi simple que celle décrite plus haut qui, je le
reconnais, a été
simplifiée à l’extrême.
Le dualisme
des cathares mitigé
puis radical se rapporte à ce Dieu caché
qu’il faut rechercher en nous à
l’instar de la proposition qui est faite au
récipiendaire lors d'une initiation
maçonnique. Notons que dans la philosophie du REAA, il est
nullement exigé que
l’initié ait des prédispositions
spécifiques à la transcendance, mais elle
affirme aussi qu’il n'existe aucune limite à la
recherche de la Connaissance,
ce qui laisse sous-entendre que tout initié doit savoir
choisir entre la voie
qui mène vers le Bien de celle qui enrichit le Mal. Le choix
est donc
binaire : ou évoluer vers plus de
clarté intérieure ou involuer en
s'enchaînant dans la matière.
Le
mérite de l'initiation
maçonnique est de révéler à
la conscience suffisamment d'espace pour que le
libre-arbitre décide, c’est le
déterminisme. C'est une
question importante et la
phrase de Maurice Blondel a le mérite de situer dans son
essence le
déterminisme de la question de Dieu, car prononcer le mot de
Dieu c’est
redécouvrir en soi-même la conviction implicite
d'une marche vers la perfection
qui débouche naturellement sur une morale de l'Amour vrai,
celle de l'homme qui
aime l'autre pour lui-même pour son bien et non pour son seul
plaisir à soi.
C'est aussi retrouver de la lucidité intellectuelle pour ne
plus choisir une
sorte de morale rigide avec ses jugements, ses reproches et ses
perpétuelles
condamnations.
De fait,
l’idée de rédemption, toujours
associée à la notion de faute ou à un
péché existentiel dans les religions
chrétiennes, disparaît totalement chez les
cathares. La réincarnation est pour
eux un processus évolutif et ascendant. De fait, ils
n'avaient pas peur de la
mort et ne reniaient jamais leur foi. Ils ne combattaient pas leurs
ennemis et
acceptaient les sentences des tribunaux d'inquisition. Le
Consolamentum faisait du croyant
un parfait mais pour l'obtenir le postulant devait accomplir
une longue
période d'ascèse, en
général deux à trois ans, au sein de
communautés qui lui
enseignaient les quatre degrés de la loi d'Amour qui sont: - La
séparation ou la perte du
vieil homme. Étape nécessaire pour
prendre conscience d'une façon
exotérique du bien fondé de sa
démarche (mourir à l'homme matériel)
qui est
analogiquement reliée à notre démarche
pour l’initiation des apprentis. -
L'admission ou le Croyant. La
plupart des chrétiens cathares en restaient à ce
stade. Ils étaient reconnus
par la communauté et bénéficiaient
d'une fraternité active. - La
révélation ou la Connaissance
mystique. C'est à ce stade que l'impétrant
recevait le Consolamentum et qu'il
obtenait le titre de
Parfait. -Le retour
ou la vie dans la
Vérité. Dieu est maintenant dans son
coeur car le mariage mystique est
consommé. Le mal est vaincu, seul domine dans la
volonté l'entendement du Bien.
La
symbolique en finalité du
baptême spirituel est claire, c'est réaliser
l'union spirituelle de l'âme
emprisonnées dans le corps avec son Esprit resté
au Ciel et si l'union ne peut
être envisagée de suite, elle met l'homme
naturellement sur le chemin de la
Connaissance (gnose) et fortifie son choix. En Maçonnerie nous disons que tout individu est initiable s'il est libre et de bonnes mœurs. Nous sommes mes FF:.dans la même logique que celle du dualisme mitigé car la recherche de la Lumière symbolisant l'Esprit se fait toujours par une prise de conscience de tout ce qui s'oppose à la conquête de sa parcelle de divinité. Ce n'est que lorsque la conscience est débarrassée des certitudes et des peurs que le candidat implicitement accepte une cause première appelée en maçonnerie le G:.A:.D:.L'U:.La force et la grandeur de la maçonnerie est de laisser chaque F:.définir par lui-même la voie qui le mènera à établir les rapports entre le corps, l'âme et l'Esprit. Ainsi, les voyages vécus durant les diverses initiations du REAA et les nombreux symboles qui y sont rattachés sont un merveilleux outillage qui permettront enfin à l’initié de savoir qu'il ne sait rien. Guidé par l'amour de ses FF:. et affranchi de la peur, il marchera alors toujours plus libre vers la Lumière comme le faisaient les cathares huit siècles plus tôt. Nous voyons
bien que la gnose est
l'élément moteur de la quête
initiatique maçonnique, comme elle le fut pour les
cathares. Mais comme elle est perçue dans un temple, elle
est associée
naturellement au pavé mosaïque qui symbolise la
réalité duale de la vie. A
l'instar des cathares, le maçon doit clarifier son
comportement personnel et
social, compte tenu de cette dualité.
Dans la
réalité, l'homme est
confronté à une profonde inertie existentielle,
à des obstacles de toutes
natures et à des résistances qui engendrent
beaucoup d'interrogations. Il faut
donc des règles à la fois pour les comprendre et
les dépasser. L'une de
celles-ci est que tout obstacle est utile s'il est compris dans une
dimension
gnostique dont nous rappelons ici le sens : connaître pour
croire et non pas
croire pour connaître. En effet,
pour retrouver la
lumière, il faut tailler sa pierre. Bien polie, elle
contribue à renforcer
l’harmonie de l'édifice communautaire qui la
reçoit. C'est lorsque ces deux
facteurs sont utilisés avec intelligence que la
frontière qui sépare le blanc
du noir est à nouveau perçue et qu'un acte
volontaire libérateur renforce
l'intuition et conforte l'initié du bien fondé de
son choix.
En
résumé, ici-bas, il n'y a
aucune fatalité dans le malheur. Celui-ci n’existe
que parce que le bonheur est
son opposé naturel. Il est donc vain d'osciller entre ces
deux pôles car on ne
fait qu'entretenir une sorte de mouvement perpétuel. La
libération ne vient que
de la conviction intime que le processus gnostique qui nourrit
l'enthousiasme
de vivre est évolutif et ascendant.
Le
rôle de l’Esprit est donc
primordial pour développer la Connaissance. Qu’il
s’appelle Dieu,
G:.A:.D:.L'U:., Premier principe, il ne peut être
éludé puisqu’il est la
dynamique constitutive de la gnose. Vivre sa spiritualité
dans un processus
évolutif ascendant signifie qu’il ne faut pas
rechercher derrière soi ce qui
nous meut ici-bas. Il faut avancer en sagesse et en amour dans la
conquête de
sa parcelle de divinité en utilisant
l’intelligence au service de l’Esprit. La
Connaissance des Cathares résulte
d’expériences intérieures
nécessitant une
pureté préalable qui exigeait un
énorme effort sur soi-même. Nous sommes
en maçonnerie dans la même logique puisque chaque
F:.doit tailler sa pierre et
pratiquer dans le monde profane les vertus acquises lors de ses
diverses
initiations. L’effort est tout aussi exigeant que celui des
cathares et comme
eux le maçon doit aider ses FF:. dans le besoin et
s’opposer à tout ce qui
contrarie l’avènement d’une force
psychique et d’une puissance spirituelle. Notre force
dans cet engagement est
l’exemplarité et la
nécessité absolue de rester fidèle en
toutes circonstances
à notre serment maçonnique. Le parjure
exprimé dans une quête gnostique est la
pire des trahisons puisqu’il rejette l’appel de
l’Esprit, pourtant dûment
reconnu et accepté lors de son initiation.
Les cathares
ont tous été brûlés
car ils n’ont jamais abjuré leurs convictions. Ils
partaient dit-on sur les
bûchers en chantant car ils savaient que le corps appartient
au temps, que le
temps est l'œuvre du diable et que seule
l'Eternité est le domaine de l'Esprit.
Nous aussi,
comme le rappelle notre
rituel, nous pouvons être amenés un jour
à faire le sacrifice de notre vie pour
rester fidèle à l'idéal que nous avons
volontairement choisi. Que ce terrible
choix, s’il se présente jamais à nous,
se fasse avec la même conviction sublime
et nous disons que rien ne s'achève ici-bas
mais que tout s'accomplit
ailleurs.
"La
véritable vertu ne consiste pas à vouloir
être au plus haut, ou à prétendre y
être, mais à essayer de connaître et
d'admettre humblement ce que l'on est
véritablement". (Parole
Cathare) Réf :
Histoire des Cathares Michel Roquebert
Editions Perrin, 2002 Chaque
instant d'Amour est une parcelle d'éternité. Tout
le
reste est sable entre nos doigts… M\ Bag\
Complément: Les
principaux évènements de
l'épopée Cathare : LA PREMIERE
CROISADE CONTRE LES
CATHARES (1209-1213)
- 1212
:
conquête du Lauragais, du pays Albigeois, du Bas Quercy et de
l'Agenais.
Simon de Montford -
1213
:
bataille de Muret, mort du roi Pierre II d'Aragon et défaite
écrasante des
méridionaux.
-
1215
:
soumission de Toulouse, exil de Raymond VI et de son fils à
la cour
d'Angleterre. LA
2ème CROISADE : LA CHEVAUCHEE DE
LOUIS VIII (1226-1229)
L'INQUISITION
ET LA FIN DES
CATHARES (1229-1321)
Le
trésor des cathares Le 1er
trésor des cathares. C'est
à Noël 1243 que Matheus et
Pierre Bonnet arriveront à fuir de Montségur,
à la barbe des assaillants, en
prenant tous les chevaux valides et déménageront
le formidable trésor des
cathares composé de pièces d'or et d'argent. Ce
trésor doit être conduit en
Italie, à cheval d'abord jusqu'à
Port-la-Nouvelle, puis par bateau qui les attend
pour les conduire à Gènes. Matheus et Pierre
Bonnet suivront ce qui est
actuellement le sentier cathare entre Montségur et
Port-la-Nouvelle. En cette
fin d'année 1243, tout le monde prépare
Noël ou le jour de l'an et se soucie
peu de ces quatre cavaliers. Le trésor est
acheminé en une semaine de Montségur
à Port-la-Nouvelle. Le 1er janvier 1244, un bateau
chargé d'or et d'argent du
trésor des cathares file à toutes voiles vers
l'Italie, La traversée durera 8
jours.
Le
2ème trésor des cathares. Le
16 mars 1244, ils sont quatre
bonshommes cette fois, Amiel Aicart, Hugo, Poitevin, Sabatier
à quitter
Montségur et à accompagner le second
trésor, les derniers documents de l'église
cathare et plusieurs pièces d'or et d'argent. Mais cette
fois c'est à pied
qu'ils doivent emporter les documents car il n'y a plus de chevaux. On
décide
qu'il faudra s'en procurer en chemin.... Si l'on est
à peu près sûr que le premier
trésor est arrivé
sain et sauf en Italie, le sort du second est encore
incertain. M\ Bag\ |
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