Obédience : NC | Loge : NC | Date : NC |
Fraternité
ou La fraternité est un idéal relationnel qui demande un long cheminement . A la question : « Etes-vous franc-maçon ? », La réponse est « mes frères me reconnaissent comme tel ». Ce qui suppose que la fraternité est chargée de contrôler l’appartenance à la franc-maçonnerie. Un membre non fraternel ne peut pas être franc-maçon. La Fraternité serait donc une condition de base. Est-ce qu’on naît frère en même temps qu’on reçoit la Lumière ou le devient-on à force de travail sur soi ? Plus que l’Amour de l’autre, la Fraternité est respect de l’homme. La Fraternité est d’essence Initiatique et avant tout métaphysique dans une spiritualité laïque, transmettant une méthode de recherche de la Vérité, hors les dogmes. Elle est un trait d’union entre les Initiés. Combien d’entre nous, au cours du temps on oublié que la Maçonnerie ne se cantonne pas à l’application stricte d’un rituel, aussi beau qu’il soit, une fois tous les quinze jours. Que notre quête de bâtisseur ne peut s’exprimer qu’avec tous nos Frères. Je dis bien tous et pas seulement ceux de notre grade ou ceux qu’on bade parce qu’il paraîtrait qu’ils sont trente troisième et que c’est bon de les côtoyer pour notre « carrière ». La Fraternité
est une mort : C’est
la mort de soi-même dans
son Individualité égocentrique. Car la
découverte
de la fraternité commence par
l’apprentissage du partage. Ce passage
est douloureux car on
doit renoncer à la première impression
qu’on prend souvent pour argent
comptant, celle à laquelle on tient tant parfois et
qui est notre jugement
arbitraire, subjectif et inconscient. Ainsi la tolérance devient un hommage à l’impénétrable vérité dont tout homme est porteur. Egalement, cet effort qui nous est demander pour traiter l’autre comme soi-même se nomme la « justice », car la justice consiste précisément à se placer à la place de l’autre. Cependant il faut admettre que la tolérance a par définition une limite, ainsi on ne pourrait admettre la liberté d’un loup dans une bergerie. ; c’est seulement dans cette limite de la liberté de l’autre que la tolérance peut se muer en Amour, qu’elle devient une communion qui dépasse celle de l’esprit pour atteindre la communion des cœurs. Tel est le paradoxe de la Fraternité : Intelligence du cœur qui transcende celle de l’esprit. Je dirais que celui
qui gesticule et
parade le plus est celui qui empêche la relation de
personne à personne.
Il s’exclut de la fraternité. L’amitié c’est un attachement, une affection mutuelle, qui a beaucoup de point commun avec la fraternité. Mais le type de relations est différent. Nous choisissons notre ami, mais pas notre frère. Ce qui a pour conséquence qu’en amitié, il y a souvent plus de similitudes que de différences. La fraternité ce n’est pas l’abandon total et sans réserve de l’amitié. Il y a en plus dans la notion de fraternité, une notion de durée dans le temps, qui ne se pose même pas : Nous sommes frères à vie. La Fraternité reste indissociable de l’honnêteté, qui impose parfois de déplaire, de choquer, de heurter. Nous ne pouvons être en fraternité qu’en étant honnête vis à vis de nos Frères, mais l’honnêteté n’est pas à elle seule, la fraternité qui a une portée supérieure. Notre Fraternité de Maçon vient du fait que nous avons tous une origine commune de part notre Initiation. Nous avons tous vécu la même renaissance et nous restons tous sur le même chemin, celui de la recherche de la Lumière. Bâtir ne peut être qu’une œuvre commune donc Fraternelle. Nous devons vivre l’autre avec ses différences et nous en inspirer, sans flatterie, sans jugement et sans esprit de supériorité car elles ne sont pas rivalités mais partage et richesses. Montaigne a dit dans les Essais : « Si l’on me presse de dire pourquoi je l’aimais, je sens que cela ne se peut exprimer qu’en répondant : « Parce que c’était lui, parce que c’était moi ». On retrouve encore
ici les outils de
taille ciseau et maillet qui nous serviront à pratiquer la
fraternité comme un
art. Agir comme un frère, c’est savoir temporiser
ses passions est c’est
parfois quelque chose de compliqué car nous pouvons
être parfois une
marmite en ébullition, ou bien un lac de
béatitude et le Franc-maçon
n’a pas le droit de perdre son sang froid et parfois
se livrer à des
attitudes, voir des comportements qui dépassent la
fiction. Aussi il est essentiel pour mériter sans honte notre place en Loge de maîtriser nos passions en général, mais en particulier celles de la possession, du pouvoir, de la vanité et de l’hypocrisie. La F.M. n’a jamais voulu être une entreprise de cadres à la recherche de pouvoir ou de places à convoiter dans l’échelle de notre organisation. Nos travaux ne devraient avoir pour unique ambition pour pouvoir participer à la construction commune que de refléter notre personnalité, dépourvus d’inutiles compilations ou de citations voulant montrer notre petit savoir ou encore de langage technique propre à notre vie profane incompréhensible du plus grand nombre. Etre fraternel c’est aussi parler le même langage que ces Frères. Nos égrégores, nos ateliers, nos obédiences ne devraient être fait que d’hommes emprunt d’humilité, de sincérité, et de volonté à faire progresser notre grande famille. Il me semble
évident que pour aider les
autres, on doit commencer par s’aider
soi-même. Si notre plus cher
désir est de
progresser vers la lumière acceptons de recevoir ce
qui doit nous être
donné et donnons sans compter tout ce que nous
pouvons donner.
Souvenons-nous de l’épreuve du miroir, le jour de
notre Initiation. Ce fut la
première confrontation avec la Fraternité
Initiatique. La révélation ne se
vérifie que si celui qui tient le miroir ne se
détourne pas de son rôle.
Si vous le confiez à quelqu’un qui ne
supporte pas le rôle du
miroir, il y a de fortes chances qu’il se
détourne pour reprendre la
parole. Savoir pratiquer ces deux fonctions me semble
important pour
garantir la fraternité, l’une est de
savoir se poser en tant
que miroir, et l’autre de savoir
s’exposer en toute nudité. C’est ce
qui nous permet d’identifier
l’autre ou d’être reconnu par
lui. En me regardant dans le miroir, je
confirme ma ressemblance avec les autres. Je
m’identifie à
l’espèce humaine. Le miroir agit donc
comme un révélateur de
ma personnalité et sa contemplation me permettra de
me connaître. Mais certaines
personnes ne supportent
pas de voir leur image. Quelques-unes, comme les
« Narcisse » du
mythe se perdent en regardant leur image
reflétée par l’eau.
L’ambivalence
du symbole du miroir dépend donc essentiellement de
l’attitude de la
personne et de la maturité de celui qui se regarde. Il existe bien
d’autres miroirs, quant
nous regardons notre voisin dans les yeux, n’est-il pas notre
miroir ? Ne
lui reprochons-nous pas nos propres défauts ?
N’existons-nous pas par
la vision des autres ? Il est essentiel
d’accepter le regard des
autres et en particulier de nos Frères car
c’est lui qui nous apprend
à connaître nos limites, à les
repousser pour offrir le meilleur de
nous-même. C’est par
ce regard objectif que les
autres doivent porter sur moi que se manifeste la notion de
fraternité.
Pour être réellement pratiquée la
fraternité nécessite que celui qui en use
soit libre. Libre de quoi ou de qui ? . A mon sens, la
démarche fraternelle
prospère dans l’effacement des attentes
individuelles comme des intentions
dogmatiques. Elle permet
à chacun de trouver sa place
et non de s’apporter des réponses. Car
qui sait à l’avance quel
enseignement lui sera profitable ? En
résumé, la fraternité vraie,
c’est me
semble t-il vivre l’autre avec ses différences,
sans flatterie, sans préjugé,
sans jugement. Vivre en
fraternité c’est offrir : chacun
fait don de ses forces, mais aussi de ses faiblesses. Les
différences ne
sont pas rivalités mais partage. La
fraternité c’est la notion de partage
aussi bien intellectuel que matériel,
c’est faire don de sa vie
pour l’entraide. Pour nous qui sommes dans
une Loge de Saint jean, nous
devons au moins retenir ce que dit
l’évangéliste dans son
épître (1, 9-11)
« celui qui prétend être dans
la Lumière tout en haïssant son Frère
est
encore dans les ténèbres, mais celui qui aime son
frère est dans la Lumière. M\ S\ |
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