Le
cordon bleu du maître maçon
VM\ et vous
mes FF\ en vos grades et
qualités.
Mes FF\ ….. Je
vous remercie de cette soirée pleine d’attention.
Aussi je profiterai de ce moment pour partager une libre
réflexion.
L’objet en sera ce petit tissu d’apparat tout
symbolique
Ce cordon bleu, que porte chaque Maître en atelier
initiatique.
Mon F\ Jean
Marie…. te voilà donc bardé
d’une ancienne décoration
Qui trouverait son origine dans cette distinction suprême de
l’aristocratie,
Créée pour regrouper à
l’époque des fratricides guerres de religions,
De nobles serviteurs du roi, surnommés les chevaliers du
Saint Esprit.
Ces seigneurs,
tous dévoués à la sainte Eglise de Rome
Ne lésinaient pas pour autant à porter
férocement le fer
Contre les tenants de la Réforme et adeptes du moine Luther ;
Pour mieux croyaient-ils, extirper le malin de ces hommes
Rassure toi, mon
F\ ce soir, tu
n’es pas devenu un des successeurs
De cette fronde chevaleresque, protectrice de la sainte
église catholique,
Car nous le savons, la Révolution a remis les pendules
à l’heure.
Seul, de cette antique légion d’honneur, ne reste
que le port symbolique.
A moins que cet
usage n’ait comme origine la tradition de gourmets
De certains dignitaires de cet ordre, porteur du cordon
bleuté
Qui avaient aussi pour coutume de se réunir en grands
banquets
Pour cultiver, en compagnie, l’art du bien - boire et du bien
- manger.
Ainsi, faire un
repas de cordons bleus devint une expression usuelle
Pour commémorer des travaux de table dignes de Pantagruel.
Au chevalier zélé, poursuivant
l’huguenot pour l’occire
jusqu’à trépas,
Je lui préfère celui du chevalier, festoyant au
seul tranchant de son coutelas
Au fil du temps,
cette expression qualifia toute digne élévation.
Ainsi un poète du XVIIe siècle qui souhaitait se
faire admettre à l’Académie
Déclara que cette assemblée était :
« le cordon bleu des beaux
esprits »
Puissions nous en loge, faire preuve de cette même
distinction !
Mon F.°.
Jean
Marie, un souvenir me vient à l’esprit : celui de
nos aïeux.
Notre grand-mère, la bien nommée Nona,
était un véritable cordon bleu,
Métamorphosant avec amour de petits riens en
véritable festin.
Une question ….. Le Maître maçon ne
serait - il pas porteur d’un égal destin ?
Car que
mijotons- nous chaque quinzaine, maniant symboles et rituel
Si ce n’est quelque planche ou nourriture à
vocation spirituelle ?
Espérant avec sagesse, force et beauté
l’améliorer sous la voûte
éternelle ;
Pour mieux la partager à l’extérieur du
temple dans un but fraternel.
Ainsi, apportant
notre sel, notre levain, notre sueur et un peu de notre blé,
Oeuvrant au sein d’une brigade de tabliers graduellement
portés
Nous travaillons à cette pâte idéale
dont Gaston Bachelard disait avec sagesse
Qu’elle devait être une parfaite
synthèse de résistance et de souplesse.
Mes FF\
Vos papilles mises
à l’épreuve à moins que ce
ne soit votre patience ;
L’heure avançant, je ferai donc appel à
votre indulgence.
Et me permettrait un dernier propos plein
d’espérance.
Rappelons-nous
qu’au-delà des origines historiques ou de toute
autre science,
Porter ce symbolique cordon bleu, doit rappeler à chaque
Maître Maçon :
Ses devoirs, ses charges, sa Noblesse de cœur autant que sa
Noblesse d’action.
Ma
référence à
l’ordre du Saint Esprit avait comme seule intention
Non pas d’évoquer une divine incursion dans ce
temple de la Raison
Mais celle de rappeler que l’ignorance, le fanatisme et
l’ambition
Sourdent en nous comme individu, peuple ou nation.
J’ai dit
Propos
lors de
l’élévation à la M\ de mon
frère Jean Marie
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