Obédience : NC Loge : NC Date : NC

Le nombre 7

Sept est le nombre de l’homme parfait ; il est la somme du 3, la femelle avec le 4 le mâle.
Il englobe les 4 éléments, terre, air, eau, feu et les 3 astres, Terre, Soleil, Lune.
Il règle la vie de l’homme, est présent dans de nombreuses religions, cultures, croyances.
Il est le symbole d’un cycle accompli et du début d’un autre.
 
Le nombre sept, quatrième plus petit nombre premier, tient indéniablement une place toute particulière dans le monde maçonnique mais également dans le monde profane.

Il symbole la totalité de l’univers : 3, le ciel + 4, la terre. C'est le nombre de l'initiation, c'est-à-dire l'union du manifesté avec l'infini.

Le nombre sept est le nombre de la durée, de la formation : les sept pêchées capitaux, les sept jours de la semaine, les sept notes de la gamme, les sept couleurs de l’arc en ciel …
C’est également le nombre représentant la virginité. Thibaut De Langres lui accorde cet attribut parce qu'il est le seul des neuf premiers nombres qui n'engendre pas et le seul qui ne soit pas engendré. Il est considéré comme vierge et représentatif de l'Esprit Saint auxquels sont attribuées les mêmes propriétés. Macrobe y va dans le même sens disant qu'il symbolise Minerve, née de son père sans passer par une mère.

Le sept règle la vie de l’homme : du fœtus, à la première enfance, à l'âge de raison, à la fin de l'enfance, à la majorité, à la fin de l'adolescence, à la jeunesse, à l’âge adulte, à la maturité suivie par le déclin des forces. Tous les sept ans, l'homme se régénère entièrement et une nouvelle phase de sa vie peut alors commencer. Il était également présent chez les Egyptiens et représentait le Symbole de vie éternelle,  symbole d’un cycle complet, d’une perfection dynamique.

Dans la symbolique chrétienne : les sept anges dont parle l’apocalypse, les sept églises de l’apocalypse selon saint Jean : d’Ephèse, de Smyrne, de Pergame, de Thyatire, de Sardes, de Philadelphie et de Laodicée;  Les sept paroles du Christ sur la croix
Les sept sacrements : le Baptême, la Confirmation, l’Eucharistie, la Pénitence, l’Onction des malades, l’Ordre (3 degrés : diacre – prêtre – évêque) et le Mariage …

On retrouve dans la religion catholique sept demandes dans le Notre Père, 3 se rapportant à Dieu et 4 à l’Homme. Une fois encore le 3 et le 4.

Dieu n’acheva-t-il pas son œuvre en 6 jours plus un septième où il se reposa ? Le sept n’est-il pas le symbole de la croix avec ses six directions plus le centre - étendues indéfinies se dirigeant vers le haut, le bas, la droite, la gauche, en avant et en arrière.

Le nombre sept revient souvent dans l'Apocalypse: les sept candélabres d'or (Ap 1,12-20), le mystère des sept étoiles (Ap 1,16-20), les sept sceaux (Ap 7 et 8), les sept lettres adressées aux sept églises (Ap 2 et 3), les sept trompettes (Ap 8,6 et 11,15), les sept tonnerres (Ap 10,3-4), les sept rois (Ap 17,9), les sept têtes de la Bête (Ap 13,1), les sept fléaux des sept coupes (Ap 15,5), etc.

Coïncidence ou pas le fait que dans la bande dessinée de Bob Morane, les sept croix de plomb, les sept missionnaires venus évangéliser les papous furent massacrés par ceux-ci. Cet épisode peut-il être rapproché de celui des sept frères Maccabées martyrs : Abim, Antoine, Gourias, Eléazar, Eusébon, Alim et Marcel, leur mère Salomée et leur précepteur Eléazar souffrirent en 166 avant Jésus-Christ de l'empereur syrien impie Antiochus Epiphane.

Attaché au culte hellénique, Antiochus Epiphane introduisit les pratiques païennes dans Jérusalem et toute la Judée. Il profana le Temple du Seigneur en y érigeant la statue du dieu Zeus Olympien et obligea les juifs à l'adorer. Beaucoup s'écartèrent alors du Vrai Dieu. Cependant d'autres s'attristaient profondément de la déchéance du peuple de Dieu et continuaient à croire en la venue prochaine du Sauveur. Un docteur de la Loi nonagénaire, Eléazar, fut jugé pour son attachement à la loi de Moïse, alla au supplice avec courage et fermeté et mourut à Jérusalem.  C'est le même courage que montrèrent les élèves de saint Eléazar, les sept frères Maccabées,  et leur mère Salomée. Ils furent jugés par l'empereur Antiochus Epiphane à Antioche, et là se montrèrent sans crainte adorateurs du Vrai Dieu et refusèrent d'offrir un sacrifice aux dieux païens. L'aîné des enfants, ayant répondu le premier à l'empereur au nom des sept frères, fut soumis à des tortures horribles sous les yeux de ses frères et de leur mère ; cinq autres frères subirent l'un après l'autre les mêmes supplices. Il restait le septième frère, le plus jeune. Antiochus proposa à sainte Salomée de pousser l'enfant à renier sa foi, afin qu'il lui reste au moins un fils. Mais la mère le confortait courageusement dans la confession du Vrai Dieu. L'enfant repoussa résolument les cajoleries de l'empereur et lui aussi endura le supplice avec autant de courage que ses frères. Après la mort de tous ses enfants, sainte Salomée, se tenant au dessus de leurs corps, éleva les mains, adressa à Dieu une prière d'action de grâce et mourut.

L'exemple des sept saints frères Maccabées inspira Judas Maccabée qui provoqua un soulèvement contre Antiochus Epiphane. Avec l'aide de Dieu, il remporta la victoire et purifia le Temple de Jérusalem en en retirant les idoles.

Pour revenir à la bande dessinée, les sept croix sont en plomb.
Ce métal évoque deux vertus chères à notre ordre : la patience et la Tempérance. Il est également assigné à Saturne et il est intéressant de noter que cette planète est très liée au signe astrologique de la Balance, septième signe du zodiaque. Le signe zodiacale de la Balance ressemble étrangement à la lettre grecque Oméga que l’on retrouve dans la tradition chrétienne : Jésus n’est-il pas l’alpha et l’Oméga mais également dans notre obédience avec les armoiries d’une loge dans notre Province : La Pendule à Salomon. 

Autre caractéristique du signe de la balance, ses étoiles les plus brillantes forment un rectangle, mais je n’ai pas suffisamment de connaissances et d’éléments pour calculer s’il peut  s’agir d’un carré long ou pas.

Pour rester dans le domaine céleste, le solstice d'été a lieu quand le soleil passe dans le 7ème signe zodiacal, le solstice d'hiver quand il a parcouru sept signes à partir de ce dernier. Il y a sept signes d'un équinoxe à l'autre. Ce qui recouvre la totalité du cycle solaire.

Les Grecs de l’antiquité ont étudié sept planètes Soleil, la Lune, Mercure, Vénus, Mars, Jupiter, et Saturne ; Uranus, Neptune et Pluton ne sont que des découvertes astronomiques récentes. Ces sept planètes sont en correspondance avec les quatre éléments (air – eau – terre – feu) et une nature féminine ou masculine.

Dans un domaine plus contemporain, le septième anniversaire de mariage correspond aux noces de cuivre. Le cuivre représente la planète Vénus, symbole de la femme.

La Septième Arcane majeur du Tarot, pour un alchimiste l’arcane désigne la pierre philosophale, est un chariot surmonté d’un dais couleur chair comme celui de la Papesse qui   se compose de quatre colonnettes.
Sa forme cubique, comme le tronc de l’Empereur, symbolise la pierre philosophale. Il est décoré d’un écusson comportant deux lettres S et M (Soufre et Mercure des philosophes pour la réalisation du Grand Œuvre, la réalisation de l’Homme)
Les deux épaulettes seraient la symbolisation de la Lune et du Soleil. Si l’on continue dans cette hypothèse, les colonnes symboliseraient les planètes Mars et Vénus, Jupiter et Saturne. Les quatre colonnes peuvent évoquer également les quatre états air, feu, eau, terre de la matière universelle et mercure dans son char triomphal qui parcourt donc l’Univers incarne alors l’esprit en action et l’intelligence qui domine la matière. Alors que l’Empereur évoque le statisme, assis sur son trône cubique, Mercure incarne ici, dans son chariot cubique, l’unification par le mouvement.  

Sur un plan plus ésotérique, le premier symbole que nous voyons en rentrant dans le Temple, sur la table du V\M\, est un chandelier à sept branches que l’on retrouve dans le Temple de Salomon et qui marquait par ses sept lueurs, les sept fondamentalités (Notes, jours, spectre)

Le V\ M\ siège à la place du roi Salomon dont la construction du temple dura sept ans, âge symbolique de la raison. Il y avait dans le Temple de Salomon, trois, cinq et sept marches qui conduisaient à la Chambre du Milieu. Celui-ci comportait en outre trois parvis et sept enceintes.
On sait que le cercle est décrit par le mouvement continu d’une mesure constante, partant d'un centre fixe. Si l’on reporte six fois cette mesure, appelée rayon, sur le pourtour du cercle on obtient les points permettant de tracer deux triangles équilatéraux étroitement imbriqués.
C’est l’homme, parvenu à réaliser l’équilibre parfait entre la Matière et l’Esprit.           
De ces deux triangles imbriqués, formant l’hexagone étoilé, le Sceau de Salomon, nous pouvons extraire deux figures. Un premier triangle sera placé pointe en haut il représente le feu. Un deuxième triangle sera placé pointe en bas, il représente l’eau. 
Curieusement, la juxtaposition de ces deux figures forment un losange qui, comme la mandorle, symbolise la vulve. Ainsi, les éléments feu et eau deviennent symboles des processus de fécondation et, partant, de vie autrement dit des noces du feu et de l’eau. 

Il est à rappeler que la mandorle est une figure géométrique faite à l'aide de deux cercles. À l’intersection de ces deux cercles est installée une personne. Elle indique donc la personne par laquelle il faut passer pour parcourir le chemin entre les deux cercles, les deux hémisphères ou les deux mondes, l'un terrestre et l'autre céleste. L’implantation du Christ dans une mandorle sur le tympan de la porte de l'église révèle le symbolisme du passage de l'extérieur de l'église à l'intérieur de l'église et préfigure ainsi le passage des vivants du monde terrestre au monde céleste.

Le Sceau de Salomon englobe les sept métaux de base, c'est-à-dire la totalité des métaux ainsi que les sept planètes qui résument la totalité du ciel. Toute la pensée et le travail alchimique consiste à une transmutation de l’imparfait qui se trouve à la périphérie afin de parvenir à une perfection unique qui se trouve au centre et représentée par l’or pour les métaux et le soleil pour les planètes.

Une dernière remarque sur le Sceau de Salomon ; il est intéressant de remarquer que l’addition de cinq (pentagramme) et de six (hexagramme) donne onze. Les trente-trois degrés de l’Ecossisme peuvent être partagés en trois séries de onze grades.
Que les six triangles de l’hexagramme ont dix-huit côtés; les cinq triangles du pentagramme ont quinze côtés. Additionnant dix-huit et quinze nous retrouvons le nombre trente-trois.

Afin de rester encore dans les chiffres si nous utilisons la kabbale latine et décomposons le nombre sept nous obtenons 1 + 5 + 7 + 2 = 15 ; nous retrouvons alors les quinze côtés vus ci-dessus.
Si nous réduisons ces deux chiffres en un seul nous obtenons alors 1 + 5 = 6, étoile à six branches.

Lors de l’initiation d’un profane, la question : « Que faut-il pour qu’une loge soit juste et parfaite ? » est posée au F\ Instructeur.
La réponse est « Trois la dirigent, cinq l’éclairent, sept la rendent juste et parfaite ». Les nombres, figurant dans cette réponse, trois, cinq et sept sont respectivement l’âge de l’Apprenti, du Compagnon puis du Maître.

Lors de notre passage au grade de compagnon les sept arts libéraux nous sont tour à tour présentés avec une explication du V\ M\.

Dans la représentation faite dans L'Hortus Deliciarum ou Jardin des Délices composé vers la fin du XIIème siècle au couvent du Mont Sainte-Odile qui  raconte l’histoire biblique depuis la création jusqu’à la fin des temps, nous pouvons admirer une planche sur ce thème.
Du sein de la philosophie, au centre du cercle, jaillissent sept sources, trois d’un côté, la grammaire, la rhétorique et la dialectique, quatre de l’autre la musique, l’arithmétique, la géométrie et l’astronomie ; une fois encore 3 + 4, les trois voyages, les quatre éléments.
Une autre très belle représentation de ces sept arts a été également réalisée par Hans Sebald Beham au XVIème siècle.

Les sept vertus : trois théologales (foi, espérance, amour) ; quatre cardinales (force, justice, prudence et tempérance) s’opposent aux sept péchés capitaux (l’orgueil, l’avarice, l’impureté, l’envie, la gourmandise, la colère, la paresse). Toujours cette association du 3 et du 4, symbole de la totalité de l’Univers, 3 le ciel et 4 la Terre.

Le sept est également présent dans les rituels des trois premiers grades par le mot Septentrion, point cardinal Nord., en rapport avec les sept étoiles de la Grande Ourse.

Le mot septentrion vient du latin septem triones qui signifie attelage à sept bœufs et qui désigne la constellation de la Grande Ourse souvent appelée Casserole, à cause de sa forme caractéristique. L'appellation de Grand Chariot semble remonter au Moyen-Age où certains bardes druides nommaient la constellation Chariot d'Arthur.

Lors de notre Elévation au sublime grade de M\ Maçon, le nombre sept également est présent. Il en est fait référence lorsque le V\ M\Expert et le V\ M\ des Cérémonies suivis de Sept F\ font par trois fois, dextrorsum, le tour de la loge dans le but d’arriver aux abords du tombeau de notre très Respectable M\ Hiram signalé par une branche d’acacia.
Le tombeau d’Hiram a comme dimension : trois pieds de large, cinq de profondeur et sept de longueur, faisant allusion aux nombres sacrés des Apprentis, des Compagnons et des Maîtres.

Sur notre tablier de M\ Maçon, il y a d’une part sept petites chaînes mais également trois rosettes. Celles-ci peuvent être rapprochées et entrelacées pour former une tri-unité qui se trouve être septénaire.
Nous retrouvons alors les sept planètes associées aux sept métaux que nous avons déjà abordés avec le Sceau de Salomon.

Selon Oswald Wirth, le grade de Maître étudie les nombres Sept, Huit, Neuf et Dix. (Tri Unité septénaire, Unité solaire, Ennéade ou Triple Ternaire, Décade ou Arbre des Sephiroth). 
Les trois rangées de chiffres de l’Ennéade correspondent aux grades d’Apprenti, de Compagnon et de Maître. Elles se rapportent à l’Idée, la Volonté et à l’Acte.

Sept établit, fonde, organise ; Huit consolide, préserve, stabilise ; Neuf est le dernier nombre simple, celui de l’accomplissement.

Sept comporte cependant une anxiété par le fait qu’il indique le passage du connu à l’inconnu, un cycle se termine mais quelle sera la teneur du suivant ?
Ce nombre désigne la plénitude d'une période de temps révolue, l'accomplissement d'un temps, d'une ère, d'une phase.

Le sept indique le sens d’un changement après un cycle accompli et d’un renouvellement positif. Il est pour moi, qui suis âgé de sept ans et plus, synonyme d’une fin mais également d’un début. Tous les sept ans, une nouvelle phase de la vie de l’Homme commence.

Je terminerai mon propos sur cette citation d’Alain qui disait : « Relis toi sept fois avant d’écrire », c’est ce que j’ai essayé de faire.

J’ai dit V\ M\

M\ L\

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