Cosmogonie
des Elus Coëns
Dieu
en son immensité
L'immensité
a pour centre la
Divinité. Cette immensité semblable à
un cercle, la Divinité en occupe le
centre, et ce cercle, ou cette circonférence, n'existe que
par son centre.
C'est de ce centre d'où rejaillissent sur toutes les parties
de la
circonférence, et de ces mêmes parties sur leur
centre, les vertus et la
puissance. Mais les plus approximées de ce centre et, de
proche en proche, à
celles-ci jusqu'aux plus éloignées, leurs vertus
et leurs puissances sont plus
grandes ou moindres, à raison de leur distance du centre.
Cette immensité
existait uniquement avant la prévarication du Pervers ; ce
n'est que depuis
l'instant de sa prévarication qu'il y a eu un espace et un
temps.
Le Grand Emanateur
L'Etre
suprême, l'Eternel a
toujours existé en lui et par lui, il ne peut se concevoir
sans penser, vouloir
et agir, depuis qu'il existe, depuis l'éternité
passée jusque dans l'éternité
future. Il pense, veut et agit continuellement, ou par puissance ou par
acte.
Par puissance, en
absorbant en
lui-même, depuis toute éternité, tous
les êtres, tous les produits qui en
doivent résulter par émanation, mais dont les
facultés ne peuvent, en tant
qu'elles sont encore en lui-même, être personnelles
à ces êtres, pour ne leur
devenir personnelles que par l'émanation qu'en fait la
Divinité par son acte.
Par acte, en
émanant, par le
résultat de sa pensée, volonté et
action, des êtres doués de puissances et de
vertus, pour agir eux-mêmes par leurs propres
facultés, qui sont, à son image,
de penser, vouloir et agir, et par leurs propres attributs, qui sont,
à sa
ressemblance, d'avoir la participation, la puissance, la force, la
justice, la
miséricorde, etc.
Tels sont tous les
esprits
innombrables qui sont dans l'immensité de la
Divinité , qui participent tous de
ses facultés, de ses attributs et de ses perfections et qui
sont comme elle
indestructibles, lui rendent un culte, la louent, la glorifient,
l'adorent,
etc., continuellement ; qui, lisant tous dans sa pensée,
n'ont qu'une même
volonté et ne forment avec leur principe qu'une
unité.
C'est à ce
centre que réfléchit
leur amour et c'est de ce centre que leur amour s'y épure
pour rejaillir
continuellement en eux.
Mais, comme
l'Eternel, par sa
puissance et sa sagesse infinie, varie à l'infini ses
œuvres, tous ces esprits
purs émanés de lui diffèrent tous dans
le degré de leur vertu et puissance,
selon qu'ils sont, dans l'immensité, plus
rapprochés ou plus éloignés du centre
d'unité qui fait rejaillir sans cesse en eux ses attributs
infinis.
Des esprits
émanés
Tout être
émané de l'Eternel
participe à ses facultés et à ses
attributs ; il est son image et sa
ressemblance, comme faisant portion de l'essence même de son
principe. Les
êtres par leurs facultés sont son image et par
leurs attributs sa ressemblance,
différents de leur principe en qui ces mêmes
facultés sont infiniment parfaites
et en qui ces mêmes attributs sont infinis en vertu et en
puissance, comme
diffère le principe du résultat, le
générateur de son produit, l'Eternel, qui a
eu et qui aura tout en lui et par lui, de l'être libre
individuel, qui a été
émané de son sein et n'existe que par lui.
L'Eternel a sa loi en
lui et par
lui et a, par là même, loi éternelle et
immuable comme son être même ; l'être
émané reçoit la loi de son principe
et, participant à sa propre essence, il a,
à son image, les mêmes facultés,
c'est-à-dire la pensée, la volonté et
l'action, et conséquemment la liberté et la
volonté pour penser, vouloir et
agir.
Il a aussi,
à sa ressemblance,
ses mêmes attributs de puissances, de vertus, de forces,
etc., avec la
différence expliquée ci-dessus, non seulement par
rapport à ses facultés et à
ses attributs avec son principe, mais relativement à tous
les autres êtres
émanés.
1, 3, 4, 10 : la
Divinité et le
divin
La
Divinité , par sa nature,
porte effectivement le nombre 1, mais à cause que cette
vérité renferme 3
facultés inhérentes en elle, le nombre 4 lui
convient pareillement.
Les êtres
émanés de l'unité
universelle, n'ayant reçu leur individualité que
par les 3 facultés de cette
unité et en étant le résultat, portent
aussi le nombre 4. Ce nombre se trouve
encore dans leur image, avec leur principe
générateur, en ce qu'ils ont comme
lui 3 facultés renfermées dans leur
unité.
Le quaternaire de la
Divinité
est un nombre parfait, en ce qu'il renferme, avec les trois
facultés de
l'unité, leur opération. Aussi renferme-t-il tous
les nombres, puisqu'en les
additionnant progressivement de 1 à 4 : le
résultat est le dénaire, ou l'unité
dans sa circonférence et au-delà de laquelle rien
n'existe.
2 : le Pervers et la
perversité.
Le chef d'une classe,
d'un
cercle d'esprits purs, en se complaisant dans le degré
éminent de ses vertus et
puissances, voulant s'égaler à son principe et se
former une unité opposée à
son unité éternelle, les esprits de la classe de
son cercle et les esprits des
autres cercles, ou classes, lurent dans sa pensée. La
volonté du chef acquiesça
à sa pensée. Les esprits des quatre classes, avec
leur chef, ou adhérèrent à sa
volonté ou la rejetèrent en restant unis
à l'unité suprême.
A cette
prévarication commença
le temps. A l'instant, pour séparer le pur d'avec l'impur,
le mal du bien,
l'unité éternelle et bonne de l'unité
temporelle et mauvaise, l'Etre supérieur
créa l'espace.
Les esprits
même de ces quatre
classes qui n'avaient que lu dans la pensée mauvaise du
chef, se trouvant
souillés en quelque manière (parce que, dans
l'immensité de la sainteté et de
la pureté, la pensée seule du mal est une
souillure), furent les ministres
mêmes de la justice suprême, pour contenir et
molester l'esprit pervers et ses
complices.
Le nombre 2 ne
pouvant
s'adapter, en quelque manière, personnellement à
aucun être, en ce que 2 est
une unité opposée à une autre
unité, ce nombre caractérise donc tout
être dont
la volonté perverse et impure se détermine au mal
et rejette le bien, et qui
viole par là la loi, les préceptes et les
commandements qu'il a reçus de son
principe.
Espace, temps, formes
Le mal
s'étant manifesté par son
opposition au bien, le temps, l'espace et les formes furent
aussitôt établis
et, pour leur formation, les esprits, ou intelligences, de l'axe
central furent
émancipés d'émaner hors d'eux les
essences élémentaires constitutives de tous
les corps et de toutes les formes ; et toutes les formes y furent
combinées,
chacune d'une essence pure et simple et relative à
l'élément qui était propre
pour l'incorporisation, ou la forme, de chaque être.
Ces essences
élémentaires n'ont
pu être qu'au nombre de 3, relativement aux trois
facultés.
Tous les pervers
étant renfermés
dans l'espace et le temps, leur chef fut jeté dans le plus
profond abîme de la
région sensible ; les plus coupables de ses complices furent
placés dans des
espaces ténébreux de cette région et
tous les autres pervers, dont la pensée
seule s'était complue dans celle de leur chef, furent
jetés sur la surface de
la même région.
Les esprits impurs,
comme êtres
intelligents lisant dans la pensée les uns des autres, les
moins criminels, qui
étaient sur la surface de leur région, devinrent
les agents de leurs chefs, et
tous nécessités également à
n'avoir qu'une volonté mauvaise, à ne pouvoir
former que des actes impurs, leurs productions, leurs
résultats tendent
constamment à s'opposer à la volonté
de leur principe et à vouloir rabaisser la
gloire et la puissance de l'Eternel.
Tous
résultats du ternaire sacré
ayant la pensée, la volonté et l'action,
à l'image de leur Créateur, et des
attributs de puissances et de vertus, à la ressemblance de
leur principe, ces
trois facultés devaient être toujours en eux
actives et produire par leur
action des opérations, ou résultats ; mais ils
étaient tenus de les produire
conformément à la loi que leur
Créateur avait prescrite.
Le démoniaque, 5, et
le
temporel, 6.
Le chef de tous ceux
qui
prévariquèrent dans les classes, ou cercles, des
esprits qui avaient été
émanés
ou émancipés pour la gloire de l'Eternel, en
contrevenant à la loi qu'il avait
reçue, son opération, ou plutôt sa
pensée et sa volonté mauvaise, ou perverse,
se trouvant en opposition à sa loi et par là
même au bien, il ajouta à son
quaternaire 1, qui produisit son nombre quinaire, qui est le nombre
démoniaque
de lui et de tous ses complices ; lequel, même
après le temps, les constitue
toujours êtres quinaires, comme restant entachés,
en quelque sorte, de leur
opération mauvaise.
C'est ce quinaire
qui,
nécessitant la création de l'espace et du temps,
produisit le sénaire,
c'est-à-dire que les 3 facultés de
l'unité y concoururent, si l'on peut ainsi
parler, chacune par leur résultat mort, comme n'en
dérivant que
médicalement ; et de ce concours des 3
facultés de l'unité avec aussi les
3 opérations qui en résultèrent est
provenu le sénaire, qui est le nombre de la
création de l'espace et du temps.
Le sénaire
temporel comme
résultat de ces deux ternaires, l'un des 3 essences
élémentaires constitutives
des formes corporelles, l'autre du véhicule, ou principe de
vie, tel que les
principes des 3 classes d'animaux ou des 3 règnes corporels.
Derniers
émanés, les hommes
Aussitôt
que le chef des pervers
avec tous ses complices furent renfermés dans l'espace et le
temps, ils furent
séparés de leur principe et, ne pouvant plus lire
dans son sein, n'ayant plus
de communication avec la vérité ni de
connaissance du bien, condamnés par
l'Etre suprême, par analogie à la
pensée mauvaise et à la volonté impure
qui
les avaient fait déchoir de leur gloire, à
n'avoir constamment que la pensée et
la volonté perverses et à ne produire que des
actes d'impureté ou d'iniquité.
Mais le grand Etre,
dont la
sagesse et la puissance concilient toujours sa justice avec sa
miséricorde,
émana de son sein des êtres purs et intelligents,
revêtus de puissance pour
opérer dans le temps sur les formes et,
conséquemment, avec les facultés de
s'incorporer à leurs volontés, mais
nécessités, par la loi même de leur
émancipation, à y agir et opérer
conformément à celle que chacun d'eux avait
reçue pour sa mission et à raison de laquelle ils
furent émancipés par le
nombre 7, nombre du sabath.
Adam
émancipé, le premier
médiateur
Pour contenir avec
encore plus
de puissance ce Pervers et tous ses complices, l'Eternel
émancipa une de ces
intelligences qui fut l'homme et lui donna son verbe de puissance, pour
régir
l'espace et le temps et y dominer sur tous les êtres
intelligents qui avaient
été émancipés pour agir et
opérer sous son autorité supérieure
à tous ces
agents en puissances et en vertus. Par le nombre de son
émancipation, il fut
huiténaire.
Ce chef fut
incorporé par la
puissance de l'Eternel dans un corps simple et glorieux et
impénétrable dans tous
les combats que le Pervers pouvait lui livrer. Cette incorporisation
s'opéra
par l'action de l'esprit majeur, qui le nécessita
d'opérer ses 3 actes
résultant de ses 3 facultés. Il reçut
aussi la puissance d'incorporer les
puissances de son cercle, qui étaient hors de l'espace et du
temps, pour y être
ses agents, ses ministres et ses coopérateurs.
L'homme et ses
agents, régissant
l'espace et le temps, devaient y contenir et y molester le Pervers,
pour
manifester sur lui et sur ses complices la justice et la
miséricorde de
l'Eternel, pour être pour ces esprits pervers l'agent
bienfaisant de sa
miséricorde, le ministre de sa justice et un être
intermédiaire, parce que le
Pervers, par l'opposition de son unité mauvaise à
l'unité bonne, avait rompu
toute correspondance avec son principe. Tous ces êtres
intelligents, ainsi que
le Pervers même, étaient les seuls êtres
existant dans l'espace. Tous les corps
dont les intelligences se revêtaient et toutes les formes qui
distinguaient ces
différentes régions n'étaient que
d'essence simple et incorruptible.
Sa liberté
L'homme, pour agir,
tenait toute
sa puissance, sa force et ses vertus de la correspondance, ou de la
perpendiculaire, qui subsistait de lui à son principe, et
par cette liaison il
lisait continuellement dans la pensée de son principe et en
opérait la volonté
avec une telle puissance qu'il pouvait varier sa forme ou la changer,
en
réintégrant en lui la première et en
en produisant une autre, ce qui s'opérait
par le changement d'action.
L'homme,
après avoir opéré les 3
actes par lesquels sa volonté était
nécessitée et par lesquels il venait de
manifester sa puissance dans la création, il lui en restait
un 4e à faire,
qu'il devait opérer avec la liberté de sa
volonté : bon, si sa volonté s'y
portait conformément à sa loi ; abominable, si sa
volonté s'écartait de cette
loi. Dans le premier cas, le résultat de son acte devait
accomplir son
quaternaire, dans le second cas son résultat allait
être un ternaire.
Sa tentation
Sa loi lui prohibait
de toucher
à l'arbre de vie et de mort et à l'arbre de la
science du bien et du mal.
L'arbre de vie était la puissance même de l'Etre
suprême, comme seul principe,
seul générateur de tous les êtres ;
l'arbre de mort était la peine que sa loi
lui infligeait. L'arbre de la science du bien était pour lui
son acte,
conformément à sa loi, d'unir sa
volonté à celle de son principe, pouvant
à
tout instant lire dans la pensée même de son
principe.
Les
allégories de ces arbres de
vie et de mort, de bien et de mal n'étaient pour lui qu'une
allusion de l'abus
et du bon usage qu'il ferait pour opérer le 4e acte. Si
l'homme l'avait opéré
selon sa loi, il aurait été toujours heureux ; il
se serait conservé toutes ses
vertus, toute sa puissance, parce qu'il aurait toujours lu dans la
pensée de
l'Etre suprême et qu'il n'aurait conséquemment agi
que selon sa pensée et que
par la volonté de ce souverain Etre. Malheureusement pour
lui, il se complut
dans les 3 actes de puissance qu'il venait d'opérer, au lieu
d'en glorifier
uniquement son principe.
Cette
pensée mauvaise fut en
opposition à celle de la loi que lui avait donnée
son principe, relativement à
son 4e acte. Il voulut, en quelque manière, créer
par sa puissance douée de
vertus pour reconnaître son ennemi, pouvant, en recourant
à sa perpendiculaire,
lire dans la pensée de l'Etre suprême. Sa
complaisance dans sa pensée mauvaise
parvint à le distraire de tous les secours qu'il
dépendait de lui d'avoir pour
rectifier sa pensée, et il négligea tous les
moyens qu'il avait pour reconnaître
son ennemi.
Sa prévarication et sa
chute
L'homme, par sa
pensée mauvaise,
donna lieu au Pervers d'y pouvoir lire, par la raison même
qu'elle était
mauvaise. Il s'approcha de lui sous la forme d'une intelligence et
s'annonça
comme étant envoyé de l'être bon. Cette
forme sous laquelle il s'approcha de
l'homme le séduisit ; l'aveuglement qu'opérait en
lui sa volonté mauvaise lui
empêcha de reconnaître son ennemi, qui le trompa
par sa forme même et son
action démoniaque.
Enfin, il
détermina sa volonté à
adhérer à sa pensée mauvaise, il agit
en conséquence. Il ajouta une unité à
son
nombre huiténaire, ce qui produisit le nombre neuvaire,
nombre qui lui retrace
sans cesse son crime, son premier état, celui de gloire,
dont il est déchu,
etc., son état actuel de mort et de corruption et sa
prochaine dissolution,
ainsi que celle de l'espace, du temps et de toutes les formes qui y
sont
contenues.
Par ce second crime,
le Pervers
perdit un médiateur, un être
intermédiaire par lequel il pouvait se
réconcilier. Le succès de sa séduction
ne servit qu'à éloigner de lui la
manifestation de la miséricorde de l'Etre suprême
et à appesantir sur lui sa
justice.
Sa mort spirituelle
L'homme, par son acte
abominable, ayant opéré une production sensible,
un assemblage impur, l'incorporisation
d'un mineur dans un corps élémentaire, perdit
aussitôt sa perpendiculaire et,
par là même, sa puissance et toutes ses vertus. Il
fut aussitôt précipité avec
sa production dans la région des pères et des
mères, où il est mort
spirituellement, n'étant plus qu'un être pensif et
non pensant, n'ayant plus
qu'une volonté affaiblie, qui est la seule
faculté par laquelle il a à expier
et se purifier sur cette région terrestre, après
avoir été réconcilié
temporellement par l'esprit en suite de son repentir.
Le verbe de Dieu,
médiateur pour
de bon
La
prévarication de l'homme,
chef de son cercle, nécessita également de la
justice et de la miséricorde de
l'Eternel un médiateur bien plus puissant, pour contenir les
esprits pervers et
pour fortifier la faible volonté de l'homme contre les
séductions de leur
volonté mauvaise, pour les secourir dans tous les dangers
où ils allaient être
exposés dans les combats continuels que lui livreraient ces
esprits impurs ;
qui pût vivifier ses facultés,
pénétrer de sa lumière sa
pensée, épurer sa
volonté, lui aider même à expier son
crime ; qui le réconciliât avec son
principe et qui tînt de sa propre essence ses vertus, sa
puissance, sa loi,
pour perfectionner et finir l'œuvre de sa
miséricorde et de sa médiation.
Ce sage
médiateur, cet agent
puissant fut le verbe, cette volonté procédant de
la pensée éternelle, qui est
la vie et la lumière et par qui tout a
été créé. Ses agents et ses
ministres
furent des esprits intelligents, des êtres spiritueux
nécessités par leur loi à
faire et à accomplir l'œuvre pour laquelle l'Etre
suprême les a émanés et
destinés.
Les pervers,
condamnés à
persévérer dans leur volonté mauvaise
et par là contraints à
répéter leur
premier crime de s'opposer continuellement à la
pensée éternelle, à sa
volonté,
à son verbe, constituent, dans l'espace et le temps, en
raison inverse de
l'œuvre que le verbe y opère par ses ministres et
ses agents, cette double loi
d'action et de réaction, d'où résulte
le contraste effrayant de pur, de saint,
de lumière et de vie, et par là même
toujours stérile, tandis que l'autre
vivifie tous les êtres, dispense sa lumière sur
toutes les facultés
spirituelles et, par son action puissante, y fait germer toutes les
vertus.
L'espace
recréé
Après la
prévarication de l'homme,
l'Eternel fut nécessité de faire force de loi sur
ses agents, pour leur faire
opérer des actes analogues à celui par lequel
l'homme, par un abus déplorable
de sa volonté, venait de contrevenir à sa loi.
Cet être,
qui avait été émancipé
et qui avait reçu le verbe de puissance pour
régir et gouverner l'espace, par
lui-même directement ou par des intelligences secondaires,
ses agents et ses
ministres, pour maintenir cet espace et toutes les formes qui y
étaient
contenues dans leur nature vierge, pure, simple et incorruptible, ayant
par sa
prévarication fait un acte d'incorporisation terrestre,
impur, corruptible et,
par là même, abominable, tout cessa
d'être pur et vierge. Les trois
éléments
devinrent composés, mixtes et impurs et, par là
même, neuvaires. Dès lors, les
formes des corps tendirent à la corruption et à
la dissolution, par le combat
et la réaction réciproque de ces
éléments les uns sur les autres.
Cette
prévarication nécessita
aussi la force de loi pour la production des véhicules des
germes des corps,
attendu qu'étant pour un temps corruptibles et impurs, ils
ne pouvaient plus
exister qu'en succédant les uns aux autres par une
génération qui, se
propageant, par cet acte même de propagation rappelle
continuellement l'origine
et la cause de la corruption des corps et des formes. Tel fut
l'état
constitutif des corps terrestres et élémentaires.
Les corps n'ayant
qu'une
existence momentanée dans leur forme, ils ne se renouvellent
que successivement
les uns aux autres, par la génération. Ne pouvant
naître, croître, se conserver
pour un temps que par action et réaction, il a fallu les
alimenter par des
éléments qui eussent en eux la force de la
réaction. Il fallut des influences
continuelles sur cette terre, la matrice des corps, pour produire et
former les
formes qui, par leur action et réaction, devinssent la
plupart propres pour
alimenter les formes corporelles. Il se fit enfin, par la
prévarication de
l'homme, une seconde création, ou plutôt cet
espace changea de nature et
d'objet physique.
Contagion du crime paternel
Lorsque le premier
homme commit
son crime, tous les mineurs de son cercle, comme étant ses
agents, y
participèrent, pour ainsi dire, d'une manière, et
par là ils ont contracté une
souillure. Tous les mineurs qui ont été
incorporés et tous ceux qui le seront
successivement auront donc pour tâche de se purifier de cette
souillure, et
encore de la tache qu'ils ont contractée par les actes
impurs de leur père
corporel.
Mais, s'ils
négligent les
secours qui leurs sont offerts par l'esprit majeur et les intelligences
préposées pour l'assister, le diriger, l'inspirer
et le fortifier et qu'ils se
livrent aux actes de leur volonté impure et au
dérèglement de leurs sens, ils
auront encore à expier ces mêmes erreurs, ce qui
augmentera leur tâche
infiniment.
Nous, ici-bas
L'homme dans cette
région
sensible et sous le fléau de la justice
éternelle, sa carrière corporelle y est
pour lui une continuelle expiation. Il y souffre par l'intellect et le
sensible
et a toujours à combattre contre le Pervers qui l'actionne
et le moleste et à
repousser ses illusions.
Mais, au milieu de
ses maux, de
ses souffrances et de ses combats, lorsque sa volonté se
porte au bien, il est
soutenu par l'esprit majeur, vrai réceptacle des
bénédictions et des miséricordes
de l'Eternel dont il est l'agent puissant pour manifester sa gloire, sa
puissance, sa justice et sa miséricorde, et qui a
autorité sur tous les êtres
contenus dans l'espace et le temps, qui sont ou comme agents, ou comme
expiants, ou comme en pâtiment. Il est consolé par
les intelligences préposées
pour le diriger, qui actionnent et vivifient ses facultés
intellectuelles et
épurent sa volonté
désordonnée en lui faisant opérer le
bien.
Ainsi, d'un
côté, s'il est
actionné par le mal, de l'autre il l'est par le bien. Etant
placé au milieu,
c'est à lui de choisir. S'il choisit mal, il se rend
coupable de son mauvais
choix.
Nous, dans
l'au-delà
L'homme
détaché de sa forme, son
être intellectuel a à expier ses souillures, ses
iniquités et son premier
crime. Sa pensée, pour lors, ni distraite par les sens ni
asservie par les
organes, y répand toute son énergie. C'est pour
lors qu'elle n'est occupée ni
affectée que de son crime et de ses souillures et, combattue
sans cesse par le
Pervers, elle a de plus grands efforts à surmonter, comme
lisant dans la pensée
même du Pervers. Ce combat continuel est purement spirituel,
cette expiation
est plus ou moins forte et a plus ou moins de durée, selon
qu'il y est entré
souillé ou impur et selon les efforts qu'il fait, qui
peuvent avancer ou
retarder son expiation.
De ce cercle sensible
l'être
éternel de l'homme passe dans le cercle visuel et
là, où il doit se purifier,
son état y est moins pénible et y
reçoit plus de secours.
Enfin, du visuel il
passe au
rationnel pour se réconcilier, où il restera
jusqu'au dernier avènement du
Christ et d'où, après la dissolution de l'espace
et la fin des temps indiquées
par le neuvaire et auquel le dénaire procédera,
il rentrera avec tous les
autres êtres intelligents dans l'unité comme dans
le centre de toute félicité.
Mais
l'homme qui, en quittant sa
forme, est uni par ses souillures abominables, par son orgueil, son
incrédulité, avec le mauvais principe, qui en a
été l'agent vis-à-vis de ses
frères, va dans l'abîme où il porte sa
pensée et sa volonté mauvaise, pour y
souffrir la privation de tous biens et s'y unir dans le centre de
l'unité
mauvaise jusqu'à la fin des temps.
par R AMADOU publié dans : Hauts
grades
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