Cosmogonie
des Rose-Croix
LA RÉGION CHIMIQUE DU
MONDE PHYSIQUE
Dans les
enseignements Rosicruciens, l'Univers est
divisé comme suit en sept Mondes ou sept états de
la matière différents:
1° le
Monde de Dieu,
2° le
Monde des Esprits Vierges,
3° le
Monde de l'Esprit Divin,
4° le
Monde de l'Esprit de Vie,
5° le
Monde de la Pensée,
6° le
Monde du Désir,
7° le
Monde Physique.
Cette division
n'est pas arbitraire, mais
nécessaire, parce que la substance de chacun de ces Mondes
est soumise à des
lois pratiquement inopérantes dans les autres. Par exemple.
dans le Monde
Physique, la matière est soumise à la gravitation
et aux phénomènes de
contraction et d'expansion.
Dans le Monde
du Désir, il n'y a ni froid, ni
chaleur, et les formes lévitent aussi facilement qu'elles
gravitent. Le temps
et la distance sont aussi des facteurs qui gouvernent l'existence dans
le Monde
Physique, alors qu'ils sont pour ainsi dire non existants dans le Monde
du
Désir.
La
matière de ces Mondes varie aussi en densité;
le Monde Physique est le plus dense des sept.
Chaque Monde
est divisé en sept régions ou subdivisions
de la matière. Dans le Monde Physique, les solides, les
liquides et les gaz
forment les trois subdivisions les plus denses, les quatre autres sont
occupées
par des éthers de densités diverses. Des
subdivisions analogues sont
nécessaires dans les autres Mondes, parce que la substance
dont ils se
composent n'a pas une densité uniforme.
Il reste
à faire encore deux autres distinctions;
les trois subdivisions denses du Monde Physique - les solides, les
liquides et
les gaz - constituent ce qu'on appelle la Région Chimique.
La substance de
celle-ci est la base de toutes les formes tangibles.
L'Ether est
aussi de la matière physique. Il n'est
pas homogène, comme l'admet la science officielle, mais il
existe sous quatre
états différents. C'est grâce
à lui que l'esprit vitalise les Formes de la
Région Chimique. Les quatre subdivisions plus subtiles ou
éthériques du Monde
Physique constituent ce qu'on appelle la Région
Ethérique.
Dans le Monde
de la Pensée, les trois subdivisions
supérieures fournissent les bases de la pensée
abstraite; aussi sont-elles
appelées dans leur ensemble la Région de la
Pensée Abstraite. Les quatre
subdivisions plus denses fournissent la "substance-intellect", au
moyen de laquelle nous donnons corps à nos idées
et les concrétisons; elles
constituent la Région de la Pensée
Concrète.
L'attention
consacrée par l'occultiste aux
caractéristiques du Monde Physique pourrait
paraître superflue, si ce n'était
qu'il considère toutes choses d'un point de vue
très différent de celui du
matérialiste. Ce dernier reconnaît trois
états de la matière: les solides, les
liquides et les gaz. Tous sont des corps chimiques
dérivés des constituants
chimiques de la Terre. C'est avec cette matière que toutes
les formes des
minéraux, des plantes, des animaux et des hommes ont
été construites; elles
sont donc réellement chimiques au même titre que
les substances auxquelles on
donne habituellement ce nom. Que nous considérions
la montagne ou le nuage
qui enveloppe son sommet, la sève de la plante ou le sang de
l'animal, la toile
de l'araignée, l'aile du papillon ou le squelette de
l'éléphant, l'air que nous
respirons ou l'eau qui nous désaltère, toutes ces
choses sont composées en
dernière analyse de la même matière
chimique.
Qui donc alors
détermine le modelage de cette
substance fondamentale et crée ainsi la
variété multiple de formes que nous
observons autour de nous? C'est l'Esprit Unique, Universel se
manifestant
Lui-même dans le monde visible, sous les aspects de quatre
grands torrents de
Vie à des degrés divers de
développement. Cette quadruple impulsion spirituelle
moule la matière chimique de la Terre en formes
variées qui constituent les
quatre Règnes: minéral,
végétal, animal et humain. Quand une forme n'est
plus
utilisable, comme moyen d'expression des trois courants de vie
supérieur, les
forces chimiques la désintègrent, afin que la
matière puisse retourner à son
état primordial et servir à la construction de
nouvelles formes. La vie ou
l'esprit qui façonne la forme à sa propre image
est, par conséquent, distinct
de la matière qu'il emploie, de même qu'un
charpentier est distinct de la
maison qu'il construit pour son propre usage.
Puisque toutes
les formes des minéraux, des
plantes, des animaux et de l'homme sont constituées de
matière chimique, elles
doivent logiquement être aussi inertes et aussi
dépourvues de sensation que
l'est la matière chimique dans son état primitif;
c'est ce qu'affirment les
Rosicruciens.
Certains
savants prétendent que tous les tissus
vivants ou morts, sont doués de sensibilité,
à quelque règne qu'ils
appartiennent. Ils rangent même parmi les choses pourvues de
sensation les
substances ordinairement classées comme
minérales, et dans le but de prouver
leur affirmation, ils présentent des graphiques avec des
courbes d'énergie
obtenues au cours d'expériences. Une autre classe
d'investigateurs enseigne que
le corps humain est privé de sensation, à part le
cerveau qui en serait le
siège. Ils disent que c'est le cerveau qui
perçoit la douleur et non pas le
doigt qui est blessé. Ainsi la Science est
divisée en elle-même, sur ce point
comme sur la plupart des autres. La position prise par chacun
des camps
opposés est en partie correcte; tout dépend de ce
que nous entendons par
"sensation". Si ce mot signifie l'aptitude à
répondre à des chocs,
tel que le rebondissement d'une balle de caoutchouc sur le sol, alors
il est
correct d'attribuer quelque degré de sensation aux
substances minérales,
végétales et animales. Mais s'il doit signifier
plaisir et douleur, amour et
haine, joie et tristesse, il serait absurde de l'attribuer aux formes
inférieures, à des tissus, à des
minéraux à l'état natif, ou
même au cerveau,
parce que de telles sensations sont l'expression de l'esprit immortel
et
conscient de lui-même, alors que le cerveau n'est que le
clavier du merveilleux
instrument sur lequel l'esprit humain joue la symphonie de la vie,
comme un
musicien s'exprime sur son violon.
De
même qu'il y a des gens incapables de
comprendre qu'il doit y avoir et qu'il y a des Mondes hyperphysiques,
il en est
d'autres qui, ayant acquis une connaissance superficielle de ces
Mondes,
prennent l'habitude de considérer avec mépris le
Monde Physique. Une semblable
attitude est aussi incorrecte que celle du matérialiste. Les
Etres sublimes
qui, dans leur sagesse, exécutent les desseins et la
volonté de Dieu, nous
ont placés dans ce milieu matériel pour que nous
apprenions de grandes et
d'importantes leçons ce que nous ne pourrions faire si nous
étions soumis à
d'autres conditions. Notre devoir est d'utiliser notre connaissance des
Mondes
supérieurs pour profiter de notre mieux des
leçons que ce monde matériel nous
enseigne.
Dans un certain
sens, le Monde Physique est une
sorte d'école modèle, de station
expérimentale, où nous apprenons à
travailler
correctement dans les autres mondes. Ce résultat est
finalement obtenu, que
nous ayons ou non connaissance de leur existence, ce qui prouve bien la
sagesse
supérieure des auteurs de cette méthode. Si nous
ne connaissions que les Mondes
hyperphysiques, nous commettrions de nombreuses erreurs qui ne
deviendraient
apparentes qu'en subissant l'épreuve des conditions du Monde
Physique. Prenons,
par exemple, le cas d'un inventeur qui élabore dans son
cerveau le plan d'une
machine. Il la construit d'abord en pensée; il la voit
complète, en mouvement
et accomplissant parfaitement le travail qui lui est
assigné.
Ensuite, il
fait un dessin du projet; à ce moment,
il trouvera peut-être qu'il faut modifier sa
première conception. Enfin ses
dessins lui ont donné l'assurance que son plan est
réalisable; il commence
alors à construire la machine elle-même avec les
matériaux choisis par lui. Une
fois le montage terminé, il est presque certain que des
modifications seront
nécessaires pour obtenir un bon fonctionnement de la
machine. Il se peut même
qu'elle doive être complètement
remaniée ou qu'elle soit tout à fait
inutilisable sous sa forme primitive. Il faudra donc la mettre au rebut
et
établir de nouveaux plans. Il convient de remarquer, et
c'est là le point
capital, que ces plans nouveaux seront étudiés
dans le but de faire disparaître
les défauts constatés. Si la machine n'avait pas
été construite matériellement,
ce qui a permis de découvrir les défauts de
l'idée primitive, la seconde idée,
plus correcte, n'aurait jamais pu prendre naissance.
Ce qui
précède s'applique également
à toutes les
conditions de la vie, qu'elles soient sociales, commerciales ou
philanthropiques. Bien des projets qui paraissent parfaits à
leurs auteurs, et
font bonne figure sur le papier, échouent souvent quand leur
utilité pratique
est mise à l'épreuve.
Toutefois, cela
ne doit pas nous décourager. C'est
un fait que "nous apprenons plus par nos erreurs que par nos
succès".
Nous devrions donc considérer le Monde Physique comme une
école d'expérience de
grande valeur, dans laquelle des leçons d'une importance
capitale nous sont
enseignées.
LA
RÉGION ETHÉRIQUE DU MONDE PHYSIQUE
Dès
que nous pénétrons dans ce royaume de la
nature, nous nous trouvons dans le monde invisible, intangible,
où les sens
nous font défaut; cette partie du Monde Physique est donc
inexplorée, en
pratique, par la science matérialiste.
L'air est
invisible: cependant la science moderne
sait qu'il existe. En effet, la vitesse du vent peut être
mesurée au moyen
d'instruments; une fois comprimé, l'air peut être
rendu visible sous la forme
d'air liquide. Toutefois, il n'en est pas de même de
l'éther.
La science
trouve qu'il est nécessaire d'expliquer
d'une manière quelconque la transmission de
l'électricité, avec ou sans fil.
Elle est obligée d'admettre pour cela l'existence d'une
substance plus subtile
que toutes celles qu'elle connaît. Elle la nomme
"éther". Elle n'est
pas absolument certaine que cet éther existe, car les
savants, malgré toute
leur ingéniosité, n'ont pas pu trouver jusqu'ici
un récipient dans lequel ils
puissent recueillir et isoler cette substance trop insaisissable au
gré du
savant. Ils ne disposent d'aucun instrument pour la mesurer, la peser
ou
l'analyser.
Il est certain
que les conquêtes de la science
moderne sont merveilleuses. Cependant, le moyen d'arriver à
connaître les
secrets de la nature ne réside pas tant dans l'invention
d'instruments nouveaux
que dans le perfectionnement de l'investigateur lui-même.
L'homme
possède, en effet, des facultés qui
suppriment la distance et compensent la petitesse des dimensions
à un degré tel
qu'elles dépassent la puissance du télescope et
du microscope d'autant que
celle-ci dépasse celle de l’œil nu.
Elles constituent les moyens
d'investigation de l'occultiste et sont pour lui le "Sésame,
ouvre-toi", dans la recherche de la vérité.
L'Ether est
aussi tangible pour le clairvoyant
expérimenté que le sont les solides, les liquides
et les gaz de la Région
Chimique pour le commun des hommes. Il voit les forces qui donnent la
vie aux
formes minérales, végétales, animales
et humaines, circulent dans ces formes
par l'intermédiaire des quatre états de
l'éther. Les noms et les fonctions
spécifiques de ces quatre éthers sont les
suivants:
1°
Ether chimique - Cet éther est positif et
négatif dans ses manifestations. Il constitue le champ
d'action des forces qui
régissent l'assimilation et l'élimination.
L'assimilation est l'opération par
laquelle les divers éléments nutritifs des
aliments sont incorporés à la
plante, à l'animal et à l'homme. Elle s'accomplit
grâce à des forces que nous
étudierons plus tard et qui agissent par le pôle
positif de l'éther chimique;
elles attirent les éléments
nécessaires et les mettent en place dans les
formes.
Elles
n'opèrent pas aveuglément, ni machinalement,
mais d'une manière sélective (bien connue des
savants par ses effets); elles
accomplissent ainsi leur fonction qui est la croissance et l'entretien
du
corps.
L'élimination
est effectuée par des forces d'une
nature semblable, qui agissent par le pôle négatif
de l'éther chimique. Elles
rejettent hors du corps les particules inutilisables des aliments,
ainsi que
celles qui ont cédé leur utilité aux
tissus et doivent être éliminées de
l'ensemble. Cette opération, comme toutes celles qui sont
indépendantes de la
volonté de l'homme, s'effectue d'une manière
sélective, intelligente et non pas
simplement mécanique. Un exemple frappant est offert par les
reins. Ces
organes, quand le sujet est en état de santé,
n'éliminent que l'urine; dans
certains états morbides, au contraire, ils laissent filtrer
la précieuse
albumine en même temps que l'urine, la sélection
nécessaire ne se faisant plus
sous l'empire des conditions normales.
2°
Ether Vie - De même que l'éther chimique est le
champ d'action des forces ayant pour objet le maintien de la forme
individuelle, de même l'éther vie est le champ
d'action de celles qui assurent
le maintien des espèces - c'est-à-dire des forces
de la reproduction.
Comme
l'éther chimique, l'éther vie a aussi son
pôle positif et son pôle négatif. Les
forces qui agissent positivement sont
celles qui sont actives chez la femelle pendant la période
de gestation; elles
lui permettent d'accomplir le travail positif et actif de mettre au
monde un
nouvel être. Celles qui agissent négativement
mettent le mâle en état de
produire le liquide séminal.
Par leur action
sur l'ovule fécondé ou sur la
semence de la plante, les forces positives produisent des plantes et
des
individus du sexe masculin; celles qui agissent par
l'intermédiaire du pôle
négatif produisent au contraire des plantes et des individus
du sexe
féminin.
3°
Ether Lumière - Cet éther possède
également
deux pôles. Les forces agissant par le pôle positif
sont la cause de la chaleur
du sang chez l'homme et les animaux supérieurs et en font
ainsi des sources de
chaleur individuelles. Les forces qui travaillent par le pôle
négatif régissent
les fonctions passives des cinq sens, de la vue, de l'ouïe, du
toucher, du goût
et de l'odorat. Ce sont elles qui forment et alimentent
l’œil.
Chez les
animaux à sang froid, les forces
positives régissent la circulation du sang, tandis que les
forces négatives
ont, vis-à-vis de l’œil, les
mêmes fonctions que chez l'homme et chez les
animaux supérieurs. Lorsque les yeux font défaut,
il est à présumer que ces
forces construisent et alimentent d'autres organes des sens, comme
elles le
font chez tous les être qui en sont dotés.
Dans les
plantes, les forces positives agissent
sur la circulation des sucs. On peut s'en rendre compte par les
mouvements de
la sève qui, ralentis considérablement en hiver
quand l'éther est moins
imprégné de lumière solaire,
reprennent leur activité dès que le soleil
d'été
lui communique toute sa vigueur. Les forces négatives
travaillent à déposer la
chlorophylle, la substance verte des cellules des plantes, et
à colorer les
fleurs. D'ailleurs toutes les colorations, dans tous les
règnes, sont dues à
l'action du pôle négatif de l'éther
lumière. Les animaux ont le pelage plus
coloré sur le dos; les couleurs des fleurs sont toujours
plus vives, plus intenses
sur les parties exposées au soleil. Dans les
régions polaires, où les rayons
solaires sont moins vigoureux, toutes les couleurs sont plus claires;
dans
certains cas, leur élaboration est si faible qu'en hiver
elles ne se
manifestent plus du tout: tous les animaux deviennent alors
complètement
blancs.
4°
Ether Réflecteur - Nous avons vu
précédemment
que le plan d'une maison qui existe dans la pensée de son
architecte peut, même
après la mort de ce dernier, être
retrouvé dans la mémoire de la nature. Tous
les événements du passé ont
laissé, en effet, dans l'éther
réflecteur une image
ineffaçable. De même que les fougères
géantes de l'enfance de la Terre ont
laissé leur empreinte dans la houille, de même que
les mouvements d'un glacier
d'une époque préhistorique peuvent être
retrouvés grâce aux stries dont il a
sillonné les roches le long de son parcours, de
même les pensées et les actions
des hommes sont imprimées par la nature d'une
manière indélébile sur
l'éther
réflecteur où l’œil
expérimenté du clairvoyant peut lire toute leur
histoire.
L'éther
réflecteur mérite son nom pour plus d'une
raison; ses images ne sont, en effet, que la réflexion de la
vraie mémoire de
la nature qui est située dans un monde beaucoup plus
élevé. Aucun clairvoyant
réellement expérimenté ne se
soucierait de faire des recherches dans l'éther,
car ses images sont floues et vagues, si on les compare à
celles du monde
supérieur.
Les personnes
qui lisent dans l'éther réflecteur
sont celles qui n'ont pas le choix de faire mieux. C'est de
là que les voyants
ordinaires et les médiums tirent en
général leurs informations.
L'élève d'une
école d'occultisme, dans les premières phases de
son entraînement, commence par
lire dans l'éther réflecteur, mais son
instructeur l'avertit de l'insuffisance
de cette source d'information, pour le mettre en garde contre des
conclusions
erronées. Cet éther est aussi le milieu
à travers lequel la pensée agit sur le
cerveau de l'homme. Il est en relation avec la quatrième
subdivision du Monde
de la Pensée, c'est-à-dire la plus
élevée des quatre subdivisions de la
Région
de la Pensée concrète, celle qui est la demeure
de l'intellect humain. C'est là
que se trouvent des clichés absolument nets de la
mémoire de la nature dont
l'éther réflecteur ne présente que les
images réfléchies.
LE MONDE DU
DESIR
Comme le Monde
Physique, et comme tout autre
royaume de la nature, le Monde du Désir est
divisé en sept "Régions",
mais on n'y distingue pas de grandes divisions analogues aux
Régions Chimique
et Ethérique du Monde Physique. La substance
Désir sert à concrétiser les
désirs et existe sous sept états correspondant
aux sept subdivisions ou Régions
du Monde du Désir. Dans le Monde du Désir, un
désir est aussi tangible que
l'est en ce monde physique tout objet matériel.
La
Région Chimique est le royaume de la forme; la
Région Ethérique celui des forces qui
maintiennent les activités de la vie dans
les formes et permettent à celles-ci de vivre, de se
mouvoir, et de se
reproduire. Dans le Monde du Désir, nous rencontrons les
forces qui agissent
sur le corps dense vivifié et le poussent à
l'action dans un sens ou dans
l'autre.
S'il n'existait
pas d'autres activités que celles
des Régions Chimique et Ethérique du Monde
Physique, il y aurait bien des
formes douées de vie, capables de se mouvoir et de se
reproduire, mais sans que
rien ne les y invite. Cette impulsion est donnée par les
forces cosmiques
actives dans le Monde du Désir. Sans leur action qui se
manifeste à travers
toutes les fibres du corps vitalisé et le poussent
à agir, il n'y aurait pour
l'individu ni expérience ni développement moral
possible. Les fonctions des
divers éthers assureraient bien l'entretien, la croissance
et la reproduction
de la forme, mais l'épanouissement moral ferait
entièrement défaut. L'évolution
serait une impossibilité pour la forme et pour la vie, car
c'est seulement pour
répondre aux exigences du développement spirituel
que les formes évoluent vers
des états supérieurs. Nous reconnaissons
immédiatement d'après ce qui
précède,
la grande importance de ce royaume de la nature.
Les
désirs, les souhaits, les passions et les
sentiments trouvent leur expression dans la substance des
différentes régions
du Monde du Désir, comme les traits du visage sont
modelés dans la Région
Chimique du Monde Physique. Ils s'y manifestent par des formes dont la
durée
d'existence est proportionnée à
l'intensité du sentiment primitif. Dans le
Monde du Désir, la distinction entre les forces et la
matière n'est pas aussi
marquée ni aussi apparente que dans le Monde Physique. On
pourrait presque dire
que les idées de force et de matière y sont
identiques ou interchangeables. Il
n'en est pas tout à fait ainsi, mais nous pouvons
déclarer néanmoins que, dans
une certaine mesure, le Monde du Désir est
composé de force-matière.
En parlant de
la matière du Monde du Désir, il est
exact de dire qu'elle est d'un degré moins dense que celle
du Monde Physique:
toutefois, nous en aurions une conception complètement
erronée si nous
imaginions que c'est une substance ayant les
caractéristiques de la matière
physique, mais plus fines. Cette idée, bien que soutenue par
beaucoup
d'étudiants des philosophies occultes, est une erreur
profonde. Elle est due
principalement à la difficulté d'en donner une
description complète et exacte
qui serait pourtant nécessaire pour la
compréhension parfaite de ces mondes
supérieurs. Malheureusement, notre langage ne peut
décrire que des choses
matérielles: il est, par suite, tout à fait
impropre à retracer les
caractéristiques des mondes hyperphysiques. Tous les
enseignements donnés à ce
sujet doivent donc être acceptés comme des essais
de description, plutôt comme
des analogies, que comme des descriptions exactes.
La montagne et
la marguerite, l'homme, le cheval,
un morceau de fer sont composés, en dernière
analyse, de la même substance
atomique. Nous ne pouvons pas dire pourtant que la marguerite est une
forme
plus subtile du fer. De même, il est impossible d'expliquer
par des mots la
modification subie par la matière quand de l'état
physique elle est transmuée
en substance Désir. Si cette substance n'était
pas différente de la matière
physique, elle serait soumise aux même lois, ce qui n'est pas
le cas.
La loi de la
matière dans la Région Chimique est
l'inertie, qui est la tendance à conserver le statu quo. Une
certaine quantité
de force est nécessaire pour vaincre cette inertie et mettre
en mouvement un
corps au repos ou encore arrêter un corps en mouvement. Il
n'en est pas de même
pour la substance du Monde du désir. Cette
matière est pour ainsi dire vivante.
Constamment en mouvement, fluide, prenant avec une facilité
et une rapidité
inconcevables toutes les formes imaginables ou inimaginables, elle
brille et
scintille sans arrêt, passant par des milliers de teintes
toujours changeantes.
Il n'existe rien de comparable dans les
phénomènes dont notre conscience
physique a connaissance. On peut se faire une idée
très vague de l'apparence de
cette substance en observant le chatoiement des couleurs sur une
coquille de
nacre qu'on fait miroiter au soleil.
Le Monde du
Désir est un monde de lumière et de
couleur se modifiant sans cesse, où les énergies
des animaux et de l'homme se
mêlent à celles d'innombrables
Hiérarchies d'êtres spirituels qui ne paraissent
pas dans notre Monde Physique, mais qui sont aussi actifs dans le Monde
du
désir que nous le sommes ici-bas. Nous nous occuperons plus
tard de
quelques-unes d'entre elles en parlant de leur corrélation
avec l'évolution de
l'homme.
Les forces
émanant de cette immense légion d'Etres
divers moulent la substance sans cesse changeante du Monde du
Désir en formes
innombrables et variées, d'une stabilité plus ou
moins grande, suivant
l'énergie de l'impulsion qui leur a donné
naissance.
Cette
description, bien pâle, permet de comprendre
pourquoi il est si difficile pour le néophyte, dont la
vision intérieure vient
seulement de s'éveiller, de trouver son équilibre
mental dans le Monde du
Désir. Le clairvoyant expérimenté
cesse bientôt de s'étonner des descriptions
invraisemblables données si souvent par les
médiums. Ils peuvent être
parfaitement sincères, mais leurs chances d'erreur sont
énormes et, le plus
surprenant, c'est qu'il leur arrive parfois de donner une description
correcte.
Dans les premiers mois de notre enfance, il nous a fallu apprendre
à voir. Si l'on
observe un bébé, on s'aperçoit que le
petit être cherche à saisir des objets
qui se trouvent à l'autre extrémité de
la chambre, de l'autre côté de la rue,
ou même à atteindre les étoiles du
firmament. Il est tout à fait incapable
d'apprécier les distances. L'aveugle qui a
recouvré la vue depuis peu, ferme
souvent les yeux en allant d'un endroit à un autre
jusqu'à ce qu'il ait appris
à se servir de la vision. Il prétend qu'il lui
est plus facile de se diriger en
s'aidant du toucher qu'avec l'aide de la vue. De même, la
personne dont les
organes intérieurs de perception ont
été éveillés doit d'abord
apprendre à
utiliser correctement ses facultés nouvellement acquises. Au
début, le néophyte
tâche d'appliquer au Monde du Désir ses
connaissances du Monde Physique, parce
qu'il ignore encore les Lois du Monde auquel il a maintenant
accès. Cette
ignorance est pour lui la source de difficultés et de
perplexités sans nombre.
Avant de pouvoir comprendre ce qu'il voit il doit redevenir comme un
petit
enfant qui s'assimile de nouvelles notions sans chercher à
les relier à des
expériences antérieures.
Pour arriver
à une compréhension correcte du Monde
du Désir, il est nécessaire de se souvenir que
c'est le Monde des sentiments,
des désirs et des émotions. Ces
facultés de l'âme sont toutes dominées
par deux
grandes forces - l'Attraction et la Répulsion. Elles se
manifestent d'une
manière différente suivant qu'elles agissent dans
les trois régions les plus
denses ou dans les trois régions supérieures. La
Région centrale peut être
considérée comme une zone neutre: c'est la
région du sentiment.
Là,
notre intérêt ou notre indifférence
pour un
objet ou une idée fait pencher la balance en faveur de l'une
des deux forces
précédemment mentionnées: l'objet ou
l'idée est alors soit reporté aux trois
plus hautes ou aux trois plus basses Régions du Monde du
Désir, soit rejeté.
Nous allons voir comment ce résultat est obtenu.
Dans la
substance des trois régions supérieures,
l'Attraction règne seule, mais elle agit aussi dans une
certaine mesure sur la
substance des trois régions inférieures
où elle s'oppose à la Répulsion qui y
domine et qui sans cette réaction, aurait vite fait de
désintégrer toute forme
qui risquerait de s'y aventurer.
Dans la
région la plus dense, c'est-à-dire la plus
basse, où la Répulsion se manifeste avec le plus
de puissance, elle déchire et
met en pièces d'une manière terrible à
voir, les formes qui y prennent
niassance. Pourtant, elle est loin d'être une force hostile.
Rien dans la
nature n'est hostile; tout ce qui paraît l'être ne
travaille, en définitive,
que pour le bien, comme le fait la Répulsion dans la
Région la plus basse du
Monde du Désir où les formes ne sont que des
créations démoniaques,
édifiées
par les passions et les désirs les plus vils de l'homme et
des bêtes.
Dans le Monde
du Désir, la tendance de chaque
forme est d'attirer tout ce qui est de même nature, afin de
se développer par
ce moyen. Si cette tendance à l'attraction venait
à prévaloir dans les régions
inférieures, le mal croîtrait comme les mauvaises
herbes. Ce serait dans le
Cosmos, l'anarchie au lieu de l'ordre. La
prépondérance de la Répulsion dans
cette région empêche ce résultat. Quand
la forme d'un désir vil est attirée par
une autre forme de même nature, il y a discordance entre
leurs vibrations et
elles ont l'une sur l'autre un effet destructeur. Par
conséquent, au lieu de
s'unir et d'amalgamer le mal avec le mal, elles agissent avec un
pouvoir
réciproque de destruction qui a pour effet de maintenir le
mal dans des limites
raisonnables.
Si nous
comprenons comment ces deux forces
agissent dans ce sens, nous sommes aussi à même de
comprendre cette maxime
occulte: "Un mensonge est à la fois un meurtre et un suicide
dans le Monde
du Désir."
Tout ce qui se
passe dans le Monde Physique se
reflète sur tous les autres plans de la nature et, comme
nous l'avons vu, donne
naissance à une forme dans le Monde du Désir. Le
récit véridique d'un
événement
crée une forme semblable à celle correspondant
à cet événement. Ces deux formes
s'attirent mutuellement et se fondent ensemble, l'une
renforçant l'autre. Au
contraire, un rapport mensonger crée une forme hostile,
différente de celle
ayant trait à l'événement,
c'est-à-dire de la vraie forme. Comme elles se
rapportent au même sujet, elles s'attirent, mais, leurs
vibrations n'étant pas
synchrones, elles se détruisent mutuellement. Par
conséquent, des mensonges
méchants, malveillants, s'ils ont assez de force et s'ils
sont répétés assez
souvent, finissent par détruire tout ce qui est bon. Mais
inversement, la
recherche du bien dans le mal pourra, avec le temps, transmuer le mal
en bien.
Si la forme créée pour s'opposer au mal est
faible, elle n'aura pas d'influence
et elle sera détruite par la forme mauvaise; mais si elle
est vigoureuse et
souvent renouvelée, elle aura pour effet de
désintégrer le mal et de le
remplacer par le bien. Il est indispensable de comprendre qu'on
n'obtient pas
ce résultat en se livrant à de fausses
affirmations ou en niant le mal, mais au
contraire en se mettant à la recherche du bien. L'occultiste
scientifique met
scrupuleusement en pratique ce principe de la recherche du bien en
toutes
choses, parce qu'il en connaît toute la puissance dans la
lutte contre le mal.
Une anecdote de
la vie du Christ illustre ce
principe. Un jour qu'Il allait en compagnie de ses disciples, Il passa
près du
cadavre nauséabond d'un chien en putréfaction.
Les disciples se détournèrent
avec dégoût en exprimant leur
répugnance; mais le Christ regarda le cadavre et
dit:" Les perles mêmes ne sont pas plus blanches que ses
dents." Il
était résolu à trouver le bien, parce
qu'Il savait quel effet bienfaisant
résulterait dans le Monde du Désir du fait de lui
avoir donné expression.
La
Région la plus basse de ce Monde est appelée
"Région de la Passion et des Désirs sensuels". La
seconde subdivision
peut être nommée "Région de
l'Impressionnabilité"; les forces
jumelles de l'Attraction et de la Répulsion s'y
équilibrent à peu près. C'est
pour ainsi dire une Région neutre, de sorte que toutes nos
impressions construites
avec la substance de cette subdivision sont neutres.
e n'est que
lorsque les deux sentiments que nous
rencontrerons dans la quatrième Région entrent en
jeu que les deux forces
jumelles commencent à agir. La simple impression, quelle
qu'en soit l'origine,
est en soi tout à fait distincte du sentiment qu'elle fait
naître. Cette
impression est neutre; c'est une activité
manifestée dans la deuxième Région du
Monde du Désir, où des images sont
formées par les forces de perception
sensorielles dans le corps vital de l'homme.
Dans la
troisième Région, l'Attraction - la force
qui assemble et construit - l'emporte déjà sur la
Répulsion, dont l'action est
de détruire. Si nous comprenons que la
caractéristique principale de cette
force de Répulsion est une tendance à s'affirmer,
à repousser les autres forces
pour avoir plus de champ d'action, nous comprendrons aussi qu'elle
cède très
facilement le pas à un désir pour de nouvelles
choses. La substance de la
troisième Région du Monde du Désir est
donc principalement soumise à la force
d'Attraction vers de nouveaux objets, mais dans un but
égoïste: c'est la Région
des Souhaits.
La
Région des Désirs vils peut être
comparée aux
solides du Monde Physique; la Région de
l'Impressionnabilité, aux liquides. La
nature changeante de la Région des Souhaits la rend
comparable à la partie
gazeuse du Monde Physique. Ces trois subdivisions fournissent la
substance des
formes qui contribuent à l'expérience, au
croissance de l'âme et à l'évolution,
éliminant les éléments
complètement destructeurs et retenant ceux qu'il est
possible d'utiliser pour le progrès.
La
quatrième Région du Monde du Désir est
la
"Région du Sentiment". C'est de là
qu'émane notre sentiment au sujet
des formes précédemment mentionnées.
Leur corrélation avec nous et leur effet
sur nous dépendent de ce qu'elles nous inspirent. Il importe
peu, pour le
moment, que les idées ou objets
présentés soient bons ou mauvais;
l'Intérêt ou
l'Indifférence sont les seuls facteurs qui
déterminent leur sort.
Si l'impression
faite sur nous par un objet ou une
idée éveille notre Intérêt,
celui-ci a sur elle le même effet que le soleil et
l'air sur les plantes. Elle va croître et fleurir dans notre
vie. Si, au
contraire, l'impression est reçue avec
Indifférence, elle se flétrit comme une
plante placée dans l'obscurité d'une cave.
De cette
région centrale du Monde du Désir
émane
donc le stimulant qui pousse à agir ou, au contraire,
à empêcher toute action
(ce qui est aussi une action au point de vue de l'occultisme
scientifique). En
effet, dans l'état actuel de notre évolution, les
sentiments jumeaux d'Intérêt
et d'Indifférence sont la source même de l'action;
ils sont les ressorts qui
meuvent le Monde. Plus tard, ils n'auront plus aucun poids. Le facteur
de
l'action sera alors le Devoir.
L'Intérêt
met en mouvement les forces d'Attraction
et de Répulsion.
L'Indifférence
flétrit simplement l'idée ou
l'objet contre lequel elle est dirigée, tout au moins en ce
qui concerne nos
rapports avec lui.
Si notre
intérêt pour un objet ou une idée
engendre la répulsion, cela nous fait naturellement
écarter de notre vie toute
relation avec l'objet ou l'idée qui a mis cette force en
jeu; mais il y a une
grande différence entre l'action de la Répulsion
et le simple sentiment
d'Indifférence.
Un exemple fera
peut-être comprendre plus aisément
la manière d'agir des deux Sentiments et des deux Forces.
Trois hommes
passent le long d'un chemin. Ils
aperçoivent un chien malade, couvert d'ulcères et
qui souffre apparemment d'une
douleur et d'une soif intenses. Tout cela est évident pour
les trois hommes;
les témoignages de leurs sens sous ce rapport sont
identiques. Maintenant,
laissons le Sentiment entrer en scène. Deux d'entre eux
éprouvent de
l'"Intérêt" pour l'animal, mais le
troisième ne ressent que de
l'"Indifférence". Il poursuit donc son chemin, abandonnant
le chien à
son sort. Les autres restent; tous les deux s'intéressent
à la pauvre bête,
mais chacun manifeste son sentiment d'une manière
différente. L'intérêt de l'un
est fait de sympathie, du désir d'aider; il le pousse
à s'occuper du malade, à
soulager ses souffrances et à lui prodiguer des soins pour
le guérir. Chez lui,
le sentiment a éveillé la force d'Attraction.
L'intérêt de l'autre homme est
d'un ordre différent. Il ne voit qu'un spectacle
répugnant qui le révolte; il
veut s'en débarrasser et en débarrasser le Monde
au plus vite. Il conseille
donc de tuer l'animal sur-le-champ et de l'enterrer. Chez lui, le
sentiment a
éveillé la force destructive de
Répulsion.
Quand
l'Intérêt met en oeuvre la Force
d'Attraction et qu'il a pour objet des choses et des désirs
vils, ceux-ci
gagnent les Régions inférieures du Monde du
désir, où agit la force
neutralisante de Répulsion, comme nous l'avons vu
précédemment. De la lutte
entre les forces jumelles d'Attraction et de Répulsion
provienne toute la
douleur et toute la souffrance qu'entraînent les mauvaises
actions ou les
efforts mal dirigés, intentionnellement ou non.
Nous voyons
ainsi l'importance capitale du
Sentiment que nous éprouvons envers toute chose, car c'est
de lui que dépend la
nature de l'ambiance que nous nous créons. Si nous aimons le
bien, nous
veillerons comme des anges gardiens sur tout ce que nous rencontrons de
bon
autour de nous; dans le cas contraire, nous peuplerons notre route des
démons
que nous aurons créés.
Les noms des
trois Subdivisions supérieures du
Monde du Désir sont: la Région de la "Vie de
l'Ame", la Région de la
"Lumière de l'Ame" et la Région du "Pouvoir de
l'Ame".
Elles sont le domaine de l'Art, de l'Altruisme, de la Philanthropie et
de
toutes les activités de la vie supérieure de
l'âme. En comprenant que ces
régions rayonnent dans les formes des trois subdivisions
inférieures les
qualités que leurs noms indiquent, nous aurons une
idée exacte des activités
supérieures et inférieures du Monde du
Désir. Néanmoins, le Pouvoir de l'Ame
peut temporairement être mis aussi bien au service du mal
qu'à celui du bien;
mais, s'il y a lieu, la Répulsion détruit le vice
et, sur ses ruines éparses,
l'Attraction élève la vertu. Tout en
définitive, travaille pour le BIEN.
Le Monde
Physique et le Monde du Désir ne sont pas
séparés l'un de l'autre dans l'espace. Il n'est
pas nécessaire de se déplacer
pour passer de l'un à l'autre ou d'une région
à la suivante. Les diverses
subdivisions du plan astral existent toutes en nous, de même
que les solides,
les liquides et les gaz. Nous pouvons encore comparer les lignes de
force le
long desquelles les cristaux de glace se forment dans l'eau, aux causes
invisibles qui, ayant leur origine dans le Monde du Désir,
se manifestent dans
le Monde Physique et nous poussent à agir, de quelque
manière que ce
soit.
Le Monde du
Désir, avec ses habitants innombrables
imprègne le Monde Physique comme les lignes de force
sillonnent l'eau en tous
sens. Invisible, mais partout présent, il est la cause
puissante de tous les
phénomènes du Monde Physique.
LE MONDE DE LA
PENSÉE
Le Monde de la
Pensée comprend aussi sept
subdivisions, de qualités et de densités
différentes; il est divisé comme le
Monde Physique en deux parties principales: 1° la
Région de la Pensée Concrète,
qui comprend les quatre subdivisions les plus denses, et 2° la
Région de la
Pensée Abstraite, qui comprend les trois subdivisions
renfermant la substance
la plus subtile. Le Monde de la Pensée est au centre des
cinq Mondes d'où
l'homme tire ses divers véhicules. En lui l'esprit et le
corps se rencontrent.
C'est aussi le plus élevé des trois mondes dans
lesquels l'évolution de l'homme
se développe actuellement, car nous sommes pratiquement sans
relations avec les
deux mondes plus élevés, pour le moment.
Nous savons que
la matière de la Région Chimique
est employée dans la construction de toutes les formes
physiques. Ces formes
reçoivent la vie et la faculté de se mouvoir
grâce aux forces agissant dans la
Région Ethérique; quelques-unes de ces formes
vivantes sont poussées à l'action
par les Sentiments jumeaux du Monde du Désir. La
Région de la Pensée concrète
fournit la substance destinée à revêtir
les idées qui prennent naissance dans
la Région de la Pensée abstraite et qui, ainsi
concrétisées, deviennent les
formes-pensées. Celles-ci servent de régulateur
et de balancier aux impulsions
produites dans le Monde du Désir par les impressions du
Monde Phénoménal
(physique).
Les trois
Mondes qui sont actuellement le champ de
l'évolution humaine se complètent donc
mutuellement en formant ainsi un tout
grandiose. Ils témoignent de la Sagesse Infinie du Grand
Architecte qui a
construit notre système et que nous
révérons sous le nom sacré de Dieu.
En
considérant de plus près les
différentes
subdivisions de la Région de la Pensée
Concrète, nous remarquons que les
archétypes des formes physiques, à quelque
règne qu'elles appartiennent, se
trouvent dans la subdivision la plus basse, la "Région
Continentale".
Nous y rencontrons aussi les archétypes des îles
et des continents du globe
terrestre. Toutes les modifications que subit la surface de la Terre
doivent
être élaborées en premier lieu dans
cette "Région Continentale". Il
faut tout d'abord que les archétypes soient
modifiés. Alors les Intelligences
appelées par nous les "Lois de la Nature" (afin de cacher
notre
ignorance) sont en mesure d'établir les nouvelles conditions
physiques
destinées à provoquer dans les traits de notre
Terre les changements décidés par
les Hiérarchies directrices de l'évolution. Ces
Hiérarchies arrêtent le plan
des modifications, tout comme un architecte établit le
projet de celles qu'il
veut apporter à un édifice avant que les ouvriers
ne leur donnent une
expression concrète. Tous les changements qui se produisent
dans la flore et la
faune sont dus également à des
métamorphoses de leurs archétypes respectifs.
Ce serait une
erreur de croire que les archétypes
de toutes les formes les plus diverses du Monde Physique sont
simplement des
modèles, dans le sens que nous donnons à cette
expression, c'est-à-dire des
reproductions d'objets en miniature, ou encore des objets-types
établis avec
d'autres matières que celles convenant à leur
emploi final. Ce ne sont pas
seulement des images ou des modèles des formes qui nous
environnent, mais bien
des archétypes créateurs. Ils moulent et
façonnent les formes du Monde Physique
à leur propre image, ou à leurs images car
souvent plusieurs s'unissent pour
former une certaine espèce. Chaque archétype
donne alors une partie de lui-même
pour construire la forme voulue.
La
deuxième subdivision de la Région de la
Pensée
Concrète est appelée "Région
Océanique". Dire qu'elle est la vitalité
palpitante et ondoyante est la meilleure description qu'on puisse en
donner.
Toutes les forces dont les quatre Ethers de la Régions
Ethérique constituent le
champ d'action y sont visibles comme archétypes. C'est un
torrent de vie
partout identique à elle-même qui
déferle et palpite à travers toutes les
formes, comme le sang à travers le corps. C'est
là que le clairvoyant
expérimenté peut voir à quel point "la
Vie est Une".
La
"Région Aérienne" est la troisième
subdivision de la Région de la Pensée
Concrète. Nous y rencontrons les
archétypes des désirs, des passions, des
souhaits, des sentiments et des
émotions que nous éprouvons dans le Monde du
Désir. Toutes les activités de ce
monde nous apparaissent là comme des conditions
atmosphériques. Les sentiments
de plaisir et de joie sont, pour les sens du clairvoyant, comme la
caresse
d'une brise d'été; les vagues désirs
de l'âme ressemblent à la plainte du vent
dans le feuillage, tandis que les passions des nations en guerre entre
elles
rappellent les éclairs aveuglants des coups de foudre. Les
émotions de l'homme
et des animaux sont aussi reproduites dans l'atmosphère de
cette Région.
La
"Région des Forces Archétypales", la
quatrième subdivision de la Région de la
Pensée Concrète, est la région
centrale la plus importante des cinq Mondes où s'accomplit
entièrement
l'évolution de l'homme. D'un côté se
trouvent les trois Régions supérieures du
Monde de la Pensée, le Monde de l'Esprit de Vie et celui de
l'Esprit Divin. De
l'autre côté, nous rencontrons les trois
Régions inférieures du Monde de la
Pensée, le Monde du Désir et le Monde Physique.
Cette Région est donc une sorte
de "frontière" entre les Royaumes Spirituels et les Mondes
de la
forme; c'est le point focal par lequel l'esprit se reflète
dans la matière.
Comme son nom
l'indique, elle est la demeure des
Forces Archétypales qui dirigent l'activité des
Archétypes dans la Région de la
Pensée Concrète. C'est à travers elle
que l'Esprit travaille sur la matière
pour lui donner les formes les plus variées…
par Max HEINDEL publié dans : Hauts
grades
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